L'édifice a été construit en 1934 par C.Clauss dans un style néo-baroque. Il a fallu attendre jusqu'en 1963 pour le voir doté d'un orgue.
Historique
C'est en 1963 qu'Alfred Kern installa à Geisposheim Ste-Thérèse l'orgue Dalstein-Haerpfer, 1908, qui venait de Strasbourg, Freie Kirche (chapelle St-Martin). [IHOA] [ITOA]
Le bel édifice du Pont St-Martin de Strasbourg avait été destiné à d'autres usages : il abrite aujourd'hui la "petite scène" du "Théâtre Jeune Public".
Cet instrument est donc pratiquement contemporain de la merveille de Cronenbourg, St-Sauveur (dont la partie instrumentale a été classé Monument Historique le 09/07/1981).
Lors du déménagement, la composition fut malheureusement légèrement altérée : une Sesquialtera, bien évidemment, n'a rien à faire dans un instrument de cette esthétique. Le couple Doublette / Fourniture 4 rgs est tout aussi déplacé dans un tel édifice sonore. Les jeux "récents" ont été coupés au ton, donc sans aucun souci de les intégrer au reste de l'oeuvre. A une époque indéterminée, les entailles d'accord du Principal 4' du grand-orgue ont été ressoudées, et le jeu a donc été complètement réharmonisé (et probablement décalé). [IHOA]
Le buffet
Le buffet est constitué de trois plates-faces rectangulaires, la plus grande au centre. Il est d'une grande sobriété, presque dépouillé. La seule ornementation est constituée de panneaux sculptés à la base des petites plates-faces et... du porte-partitions (ajouré). S'il y a eu des claires-voies, elles ont disparu.
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante, dos à la nef, fermée par un couvercle basculant. Tirants de jeu de section ronde à pommeaux tournés munis de porcelaines rondes, et disposés en ligne au-dessus du récit. Le tirant de la pédale est à gauche (porcelaine de couleur verte), puis viennent les jeux du récit (couleur rose), et à droite le grand-orgue (fond blanc). Un picot disposé au-dessus de chaque tirant permet d'affecter le jeu à la combinaison libre. Claviers blancs, récit à frontons biseautés, grand-orgue à frontons verticaux. Cinq petits tirants situés sous le premier clavier, repérés par des porcelaines inclinées, permettent de commander respectivement les octaves aigües ("Spc II", soit "Superoctavcoppel"), les octaves graves ("Sbc II", soit "Suboctavcoppel"), la combinaison libre ("F.C.", soit "Freie Combinaison"), "H.A." (Handregister Ab ?, débranché), et l'appel du Tutti. Les autres commandes sont au pied : de gauche à droite, "P - I", "P - II", "II - I", la pédale d'expression du récit, et l'appel de la combinaison libre dupliqué par cuillère. Les commandes doubles (manuelles ou à pied) sont directement issues des réflexions sur l'ergonomie des consoles qui avaient lieu à l'époque, et étaient fortement influencées par Albert Schweitzer, à qui la maison Dalstein-Haerpfer devait beaucoup.
Bourdons à calottes mobiles. Aplatissages en forme d'ogive. Dents de biseau fines et régulières. Le Principal 4' du grand-orgue a ses entailles ressoudées (!). Marquage des noms de jeu au-dessus de la bouche, lettres disposées en arc, avec, au centre le nom de la note. "Oktave" pour le Principal 4'. Façade en zinc avec écussons rapportés en plein-ceintre.
Sources et bibliographie :
Avec les photos de cette page.
Visite de l'instrument, dans les années 2000.
Localisation :