La consécration à St-Michel est généralement l'indicateur d'une "église-mère". C'est une fois de plus exact : le premier sanctuaire du lieu remonte à la fin du 8ème siècle. L'édifice actuel, dont les parties les plus anciennes remontent à 1780, a été remanié car, comme le reste de la localité, elle eut beaucoup à souffrir des guerres, et en particulier des événements du début 1945.
Historique
En 1787, Joseph Rabiny posa ce qui devait probablement être le premier orgue du lieu. [IHOA]
On ne le connaît que par le devis que fit Antoine Herbuté pour le réparer, en 1844 : il avait 1 clavier et pédale, 2 soufflets, et des "Trompettes" (Herbuté, en autodidacte, utilise visiblement le mot "Tuyau" pour les jeux à bouche, et "Trompette" pour les tuyaux des jeux à anches). Les tourelles du buffet actuel proviennent de cet orgue qui n'a donc pas tout à fait disparu.
Une réparation de grande envergure fut menée en 1845 par Antoine Herbuté. [IHOA] [ITOA] [PMSAEA69]
Ce devis en dit long sur l'état instrument du 18ème ; pas seulement sur son usure, mais sur ses évidents défauts de conception. Le fait d'insister sur la nécessité de construire solide et avec des matériaux de qualité est en soi révélateur : "3° Le clavier de l'orgue est entièrement disloqué, sera supprimé et confectionné un clavier neuf dont les touches naturels seront en ébène et les dièzes en os, le tout proprement et solidement travaillé avec du bois de la meilleure qualité", "4° La mécanique de l'abrégé qui est simplement agrafée avec des crochets sera changée et faite avec des vis en cuivre pour pouvoir égaliser, monter et descendre à volonté les touches du clavier." [PMSAEA69]
Il y a aussi une clause bien curieuse : "16° Tous les objets imprévus qui pourraient se présenter dans cette réparation seront néanmoins complétés par le facteur avec réserve que la commune indemnisera pour le surplus de l'ouvrage dont le besoin l'aurait exigé". Le clavier et le pédalier ont été changés, l'alimentation en vent et les sommiers réparés de leurs fuites, l'instrument entièrement nettoyé, relevé et accordé. [PMSAEA69]
Il y eut une autre réparation en 1873. [IHOA]
En raison de travaux à l'édifice, l'orgue fut démonté en 1906. [IHOA]
Du coup, comme il n'était pas remonté en 1917, c'est toute la tuyauterie métallique, et pas seulement la façade, qui fut réquisitionnée par les autorités allemandes. [IHOA]
Historique
En 1926, Georges Schwenkedel construisit son opus 3 pour Bantzenheim. [IHOA] [ITOA]
Après avoir fait affaire avec des facteurs un peu atypiques, la localité s'adressa donc cette fois à un "grand" de la facture d'orgue, même s'il était assurément dans sa jeunesse. On ne connaît plus grand-chose de cet instrument, issu de la tradition Zann et Koulen. Des éléments du buffet précédent furent repris, et l'exigeante composition impliquait d'une belle maîtrise, tant du point de vue des sommiers que de la transmission :
La console, indépendante, était tournée vers la nef. L'Echobass devait être la Soubasse alimentée différemment.
En 1953, la maison Schwenkedel revint réparer les dégâts dus à la guerre. [IHOA]
Historique
En 1982, Christian Guerrier posa ici un orgue "néo-baroque" neuf, en conservant le buffet Rabiny/Schwenkedel. [IHOA]
La tuyauterie a été reprise de l'ancien instrument, recoupée et bien sûr complètement réharmonisée. A part la façade, le seul jeu neuf est la Fourniture du grand-orgue.
Caractéristiques instrumentales
Console en fenêtre frontale. La plaque d'adresse est une étiquette, comme pour les jeux, disant simplement "CHR GUERRIER". Disposition des tirants à la console (les jeux de pédale apparaissent en caractères rouges, ceux du positif en vert, et ceux du grand-orgue en noir) :
Entièrement de récupération (sauf la façade et la Fourniture), complètement transformée (recoupée), caractéristique des néo-baroquisations et mécanisations d'orgues pratiquées à tour de bras dans les années 1980-1990.
Sources et bibliographie :
Avec les données techniques et les photos de cette page.
Localisation :