Joseph, l'aîné des frères Callinet, et Claude-Ignace, le cadet, ont travaillé ensemble entre 1837 et 1843. Après leur séparation, Claude-Ignace retrouva son indépendance, et put enfin échapper au conservatisme imposé par son frère. il construisit des orgues plus proches de la facture contemporaine de son époque.
Historique
Un premier orgue a été placé en 1846 par Augustin Zeiger, de Lyon. Il s'agissait d'un instrument de location, qui resta jusqu'en 1858. [Barth] [IHOA] [PMSCALL]
Historique
En 1861, Claude-Ignace Callinet construisit un orgue neuf. [IHOA] [PMSCALL] [ITOA]
Le devis est daté du 12/06/1858, et l'orgue a été reçu le 02/02/1861 après avoir été expertisé le 31/01/1861 par Joseph Heyberger (Mulhouse, St-Etienne). [Barth] [PMSCALL]
L'instrument avait donc un grand-orgue de 11 chapes, un positif de 8 chapes (dont une coupée en basse + dessus), et une pédale de 7 chapes de 25 notes.
Cet orgue nécessita une réparation dès 1876. [Barth] [PMSCALL]
L'instrument étant toujours incomplet, avec ses chapes vides, on demanda à Joseph Antoine Berger de le compléter en 1891. [Barth] [ITOA]
Pas tout à fait selon les plans d'origine, car le grand-orgue a été muni d'un Cornet au lieu du Clairon prévu. (Ce qui prouve une fois de plus l'attachement de l'Alsace au Cornet.) Le second jeu du grand-orgue est bien un Gemshorn 8". Au positif, Berger préféra placer une Voix céleste, et il y eut non pas 1 mais 2 jeux supplémentaires : une Flûte harmonique 4' et une Clarinette. Le positif passa donc à 9 chapes, sûrement par division d'une chape existante, et récupération du système de tirage de jeux double pour le Basson / Hautbois. A la pédale, Berger plaça le Violoncelle et la Gambe 16' prévus. Il dota la console de pommeaux à porcelaines. (Beaucoup plus lisibles que des étiquettes souvent masquées par les tirants sortis.) [ITOA] [PMSCALL]
Notons que la façade est d'origine (1861), puisqu'elle n'a pas été réquisitoinnée en 1917. Le Do grave (C) porte l'inscription "C montre a été fait par Ignace Haentz, ouvrier facteur d'orgues, Rouffach, 1860, âgé de 19 ans et 6 mois chez M. Callinet." [ITOA] [PMSCALL]
Le 14/10/1926, Georges Schwenkedel alla visiter l'orgue et fit un croquis de l'alimentation en vent : il s'agissait donc de poser un ventilateur électrique. Il a pris l'orgue pour un Stiehr, et cette attribution se retrouve dans l'inventaire de Mathias de 1932. [SchwenkedelNB] [Mathias]
En 1947, quelqu'un découpa la Doublette du grand-orgue pour en faire une Tierce. [PMSCALL] [ITOA]
En 1957, Pie Meyer-Sait a noté la composition. Celle-ci permet de connaître les jeux ajoutés par Berger (et donc connaître la composition avant les malheureuses modifications de 1960) : [PMACALL]
En 1960, l'instrument fut malheureusement "baroquisé" par Alfred Kern [IHOA]
Les jeux petits jeux aigus ajoutés au positif (Sesquialtera, Cymbale) n'ont absolument rien à voir avec l'esthétique d'origine. Pire : cela se fit au détriment des plus beaux jeux de l'instrument : la Flûte harmonique 4' et la Clarinette ! Comment peut-on faire ça à un si bel instrument ? Et e jeu ajouté au grand-orgue (un Nasard, dont l'orgue se passait très bien jusque là) prit la place de la Gambe 8' ! La composition de la pédale a été inchangée, mais elle a été complétée à 30 notes, et le pédalier remplacé. C'est probablement de 1960 que date la tirasse (II/P). [IHOA]
Caractéristiques instrumentales
Console en fenêtre frontale. Tirants de jeux à pommeaux de Berger, munis de porcelaines. Celles de la pédale ont un fond bleu, celles du positif sont blanches avec le nom de jeu écrit en rouge. Celles du grand-orgue sont blanches, avec le nom des jeux écrit en noir. Les tirants sont disposés en deux fois deux colonnes de part et d'autres des claviers. Claviers blancs. Pédalier de Kern. Plaque d'adresse de Kern disant :
Notons que les travaux de Kern n'étaient en aucune façon une restauration. Une fois de plus, ce mot a été utilisé abusivement. Une restauration, rappelons-le, consiste à remettre une œuvre altérée dans un état précédent connu. Kern a simplement modifié l'instrument, et n'a pas procédé à une restauration. De plus, apposer sa plaque à un instrument auquel on a apporté que 3 jeux (dont deux totalement étrangers à son esthétique) et supprimé les 3 plus beaux pose quand même un problème éthique...
Mécanique suspendue pour le grand-orgue, à équerres pour le positif.
Sommiers à gravures, d'origine. Les 5 notes supplémentaires sont disposées orthogonalement aux sommeirs de pédale, vers l'intérieur, 3 d'un côté, 2 de l'autre.
Sources et bibliographie :
Photos du 25/07/2020.
Photo du 14/07/2004.
L'article discrédite violemment Claude-Ignace Callinet : "Pour ces raisons [parce qu'il n'y a pas de Sifflet, pas trop de Mutations et pas de Cornet] il est permis de parler d'une décadence de Claude Ignace Callinet." Décadence ? L'auteur, visiblement, considère que tous les orgues doivent se ressembler, et que tout ce qui sort du cadre étriqué et dogmatique qu'il a fantasmé est "décadent". Article à prendre avec beaucoup de précautions, donc.
354. Bitschwiller Stiehr, 1880, 24 Jeux, 2 Clav., Péd., sommier méc., traction méc., soufflerie électr.
BITSCHWILLER, Kt. Thann. - In Liste von 1840 steht : il y en aura un {orgue}. B. lieh f. d. neue Ki. (1839- 1846) im J. 1846 eine O. von Augustin Zeiger, Orgelbauer in Lyon. Sie blieb bis 1858. Devis u. Vertrag von Claude Ign. Callinet 12. VI. 1858. O. mit 20 Reg., 2 Clav., Ped., für 11.800 Fr. Expertise 31. I. 1861. MEYER-SIAT 326- 328. - Zur O. siehe auch Visit.-Bericht 1892. - Rep. 1876 für 520 M u. Rep. durch J. A. Berger 1891-1892 für 870 oder 2.500 M. Vgl. MEYER-SIAT 328. - Ebenda pl. 12 das O.-Gehäuse in Abb.
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