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Les Callinet de Rouffach

Entre la fin de la période dite "classique" (1700-1790), et le début de l'âge Romantique (on considère souvent que son commencement est marqué par la construction du Cavaillé-Coll de St-Denis) s'étend une période de transition pour la facture d'orgues française. Une époque de progrès, de compromis et de synthèses, féconde en innovations, mais encore très attachées aux méthoses traditionelles. On y adopta une esthétique - visuelle et sonore - qui sont à présent qualifiés de "post-classique" ou "pré-romantique". En Alsace, une famille de facteurs marqua indéniablement cette époque, en rédigeant des devis originaux, concrétisés par des orgues d'exception. L'ensemble (devis, ornementation, compositions...) fut allègrement copié par leurs concurrents, ce qui contribua à forger ce style particulier. Il s'agit des Callinet, qui étaient établis à Rouffach, dans le Haut-Rhin.

L'œuvre de Callinet est très documentée : après quelques recherches, on croule vite sous les documents. Et les redites. En particulier en ce qui concerne les appréciations dithyrambiques. Même au sujet d'orgues disparus que personne de vivant n'a jamais entendu. Même au sujet d'orgues qui n'ont... jamais existé. On est prié, pour être crédible, de rivalisee de superlatifs pour qualifier l'excellence des oeuvres des Callinet et de leurs prédessesseurs. A l'image de celle sur les Silbermann (pour lesquels le phénomène est exactement le même), cette page est donc sûrement une des moins utiles : il est facile de trouver des données sur presque tous les orgues évoqués ici. Et il ne reste pas beaucoup de "pépites" à découvrir, ni de réelles surprises.

Quoique... déjà, paradoxalement, et malgré le côté hagiographique de la documentation, on peine à trouver une liste complète de leurs ouvrages. Certaines sources se limitent aux orgues français, d'autres aux orgues encore existants, d'autres enfin se limitent aux orgues "intéressants".

Les Callinet de Rouffach

Il faut donc s'entendre sur le périmètre : il est ici question des Callinet de Rouffach (François, Joseph, Claude-Ignace). Et donc pas de Louis, le Callinet "de Paris" (bien qu'il soit rapidement évoqué) ni de la maison Daublaine-Callinet. Louis-François, le fils de Claude-Ignace, a travaillé avec son père en Alsace, avant d'abondonner cette dernière vers 1870. Ses ouvrages tardifs devraient donc sortir du cadre d'une étude sur les "Callinet de Rouffach", mais il en représente vraiment l'évolution. La maison de Rouffach fut reprise par les Berger, et leurs travaux, également, sont intéressants, tout comme l'est la perception qu'en a eue l'histoire de l'orgue écrite dans les années 1970.

'Les Callinet' de Meyer-Siat

C'est un ouvrage un peu curieux qui a mis les Callinet de Rouffach en lumière : "Les Callinet, facteurs d'orgues à Rouffach et leur oeuvre en Alsace", par Pie Meyer-Siat, et paru en 1965. Il s'agit avant tout d'un rapport de thèse, issue d'un travail considérable. Mais, de l'aveu même de son auteur "trop tôt parue". En clair, avant la parution de l'ouvrage, à peu près personne ne connaissait les Callinet de Rouffach, et, juste parès, la messe était dite : il s'agit de demi-dieux de l'orgue dont tous les travaux sont des chef d'oeuvre impérissables. On avait trouvé le "second âge d'or" de l'orgue alsacien, juste avant la "décadence" évidemment causée par la regrettable intrusion de musiciens allemands dans le paradis alsacien. Quelqu'un a dû manger un pomme.

En d'autres termes, on mélange d'excellents constats avec les préjugés les plus démogogues, courants à l'époque. 'Les Callinets' est un ouvrage militant, partial, et extrêmement orienté "conservatisme". Il défend une thèse claire : celle du "paradis perdu", ou de "l'âge d'or du classique français", vitime des déprédations commies par une vague d' "industriels" allemands supportés par de méchants "experts" à leur solde. En tant qu'acte militant (ce qui n'est pas condamnable en soi, au contraire), il devrait être pris avec prudence et inviter au débat. Depuis 40-50 ans, il a simplement été admis et recopié.

L'ouvrage a deux mérites. Tout d'abord, il a été écrit par un auteur animé par une vraie passion pour ces orgues. Elle était née à l'ombre de celui de Mollau, pour lequel personne, à l'époque, n'avait la moidre donnée historique. Il est à l'origine de la motivation de Pie Meyer-Siat pour étudier le "phénomène" de l'orgue alsacien. En essayant malheureusement de le limiter aux deux premiers tiers du 19ème siècle. Le second mérite, c'est qu'il pose d'excellentes questions. L'un d'elles apparaît sur les rabats de la couverture : "On se demande, avec l'auteur, comment une telle réputation a pu, en quelques dizaines d'années, sombrer dans l'oubli."

Les travaux plus récents

Heureusement, Pierre-Marie Guéritey et Roland Galiter ont énormément conrtibué au sujet, en établissant des faits nouveaux. Ils ont vraiment du mérite, car, pour avancer, les diffcultés sont incroyables : nombreux sont ceux qui préfèrent encore croire aux anciens dogmes, même après présentations de preuves en béton. Nombreux sont ceux qui ne font que recompier les publications plus anciennes, et pasent donc à côté des prgrès : cela doi être désespérant. Il est donc urgent d'approcher l'histoire des Callinet avec un esprit plus ouvert. Et un ton moins sentencieux. Car l'idée est quand même de partager une passion, pas de nourrir des polémiques. Une fois de plus, de toutes façon, la nouvelle vision de cette aventure est bien plus belle que l'ancienne.

En mars 1996, à Dijon, eut lieu le colloque "Autour de Karl Joseph Riepp".

Sites  Les 'origines' (Riepp, Rabniny...)

Le buffet d'Obermorschwihr est caractéristique des orgues Callinet de l'époque,
à la fois par son architecture et son ornementation.Le buffet d'Obermorschwihr est caractéristique des orgues Callinet de l'époque,
à la fois par son architecture et son ornementation.

La 'Tradition Riepp et Rabiny'

Il est d'usage de présenter les Callinet en remontant aux "origines" (des évidemment géniaux) Riepp et Rabiny. On obtient des hochements de tête satisfaits en déclarant que les Callinet sont "les Détenteurs d'une Tradition Classique, issue des Oeuvres de Karl Joseph Riepp et de Joseph Rabiny". L'organologie de la fin du 20ème siècle adorait les "filialtions". Vu que, si on cédait aux lubies colportées par le progrès, on s'enfonçait inexorablement vers l'orgue romantique (Pouah !), et on abandonnait la "structure saine" scientifiquement prouvée. (Celle que les géniaux facteurs du 18ème appliquaient intruitivement - vu que ce sont des génies.) Le schéma des "secrets ancestraux" transmis de Maître à Padawan paraissait si logique qu'il devait être inscrit, de force, dans toutes les histoires.

Riepp, Dijon, orgues et viticulture

Quels sont les faits ? L'histoire commence à Dijon, où, au cours du 18ème, était établi Karl Joseph Riepp (1710-1775). Comme tous les facteurs du 18ème, Riepp nous est présenté comme un génie incontournable. La preuve ? Ottobeuren. Possible (!) élève de Jörg Hofer à Ottobeuren, on dit qu'il a étudié la facture d'orgues à Strasbourg (à partir de 1732). André Silbermann n'en a pas voulu dans ses aletiers (1733). Ses "études" à Strasbourg semblent avoir été faites chez le tonnelier-organier Georg Friederich Merckel (qui, rappelons-le, fut la risée de Jean-André Silbermann). Riepp repartit bien vite pour Dôle et Dijon : il était avant tout un itinérant. Mais il avait un réel talent. La preuve ? En 1741, à Dole, il épousa une riche héritière Anne-Françoise Ève de Jouhe. (Peut-être un coup de foudre ?) En tous cas, il l'admit lui-même, ce mariage remarquable lui permit de réussir dans la viticulture au moins aussi bien qu'en facture d'orgues. (Il faudrait s'entendre sur le mot "foudre".) Son sens des résaux est attesté par son titre de "Facteur d'orgues du Roy". (Louis XV.) Son frère cadet Rupert Riepp travailla avec (pour ?) lui jusqu'en 1749. Il savait donc s'entourer.

On peut lire, dans le "Callinet" de Meyer-Siat, que "son travail était universellement estimé". Bon, sauf à Autun, où l'affaire finit réllement mal, ce qui donne à réfléchir sur la signification de "universellement". Et, à la même page, on lit que "[Riepp] a même dit à Silbermann qu'il gagnait davantage avec ses vins qu'avec ses orgues, boutade entre collègues. Mais si cet immigré a pu achetter des vignobles, ce sont incontestablement ses orgues qui lui en ont fourni les moyens". Or... la boutade n'en était pas une, et, comme il avait acquis ses vignes par son mariage, c'est cette fois la signification du mot "incontestablement" qui fait réfléchir. En fait, la plupart des affirmations contenant "incontestablement" ou "il est évident que" ou "il a maintesfois été démontré que" ont une probabilité significative d'être fausses. [PMSCALL:p16]

Joseph Rabiny (1732-1813)

Riepp avait trouvé un "associé" : son neveu Joseph Rabiny. Comme tous les facteurs du 18ème, Rabiny nous est présenté comme un génie incontournable. La preuve ? Guebwiller, Notre-Dame (!). Ce qui est sûr, c'est que Rabiny était un grand voyageur. Et il avait un talent incontestable : cultiver sa réputation et savoir bien s'entourer. Rabiny a d'abord été un itinérant (on le retrouve à Lyon, Langres), puis a rejoint Riepp à Dijon en 1765.

En fait, il y avait deux frères : Joseph, et Grégoire I Rabiny. Mais les deux "apprentis" de Riepp cités par Jean-André Silbermann ont été identifiés (par Wörsching) : Joseph Rabiny, et Louis Joseph Weber. Ce Louis Weber est très peu connu. Mais, pour faire simple, c'est sûrement à lui qu'il faudrait attribuer l'orgue de la collégiale de Dôle.

Rabiny aussi est passé par Strasbourg, et a même travaillé pour Jean-André Silbermann. Comme référence pour obtenir cet emploi, il déclara avait fait un séjour à Paris, de 16 ou 18 mois, au cours duquel il aurait "très bien gagné sa vie". L'organologie de la fin du 20ème, malgré les inveraissemblances, admet, approuve et s'enthousiasme : Rabiny était même élève de Silbermann ! Pas étonnant, donc, que ce fut un génie. On ne nous explique pas pourquoi, après un épisode parisien très fructueux, il a décidé de "reprendre ses études" en s'engageant chez Silbermann. Pie Meyer-Siat trouve cela "louable" (et pas suspect). Et surtout, il y n'y a pas de place pour 16 mois à Paris dans les pérégrinations de Rabiny. Déjà à l'époque, son CV paraît avoir été formement "gonflé".

Après la mort de Riepp, en 1775, la succession (de l'atelier) aurait logiquement dû aller à Louis Weber. (Les vignes, elles, allèrent à son épouse.) Mais les "liens de parenté" avaient priorité, et Joseph Rabiny s'établit comme son successeur (toujours à Dijon). Grand prince, il garda Louis Weber à son service "en lui laissant pratiquement liberté totale". C'est vrai qu'il fallait bien que quelqu'un fasse le boulot... Inutile de faire un dessin, donc : le neveu était devenu un Parrain.

Le monde de la facture d'orgues au 18ème était très éloigné de l'image d'épinal. On imaginait un facteur grave et consiencieux, tapant avec son bâton en différents endroits d'un édifice, pour déterminer comment appliquer au mieux à l'acoustique locale les recettes secrètes dont il est le détenteur, puis participer, avec ses compagnons-apprentis, au dur mais noble travail du bois et au façonnage des alliages subtils. Mais les faits montrent plutôt un aventurier usant de ses privilèges (issus de liens familiaux et du népotisme au sens strict) et son baratin pour mener ses affaires au restaurant, en exploitant des ouvriers très doués, qui, s'il ont le statut d' "apprenti", n'on aucun espoire de devenir "maître". Tout ce qui les attendait, c'est de mourir en "fidèle serviteur" du successeur du Maître. En évoquant Schutteren, la collégiale de Dôle, Riepp, Rabiny, les "Maîtres" et les "chefs-d'oeuvre" du 18ème, il serait bon de se souvenir de Louis Joseph Weber. Car c'est faire oeuvre de justice.

Sites  François Callinet (Ladoix, 01/10/1754 - Rouffach, 21/05/1820) (Période 1798-1822)

François Callinet avant Rabiny

François Callinet a commencé à travailler avant de rejoindre l'atelier Rabiny de Dijon. En 1768, il alla étudier la facture d'orgues à Paris. On le retrouve chez Adrien Picard Lépine. Il a rejoint Dijon en 1777. Donc après la mort de Riepp. Et ses activités n'ont, au début, rien a voir ni avec Rabiny. Et, lorsqu'il rejoingnit Rouffach, François semble avoir au moins pour partie travaillé pour son compte. (Auxonne.)

Miniature 1782 : Nemours (Seine-et-Marne), St-Jean Baptiste
François Callinet et Adrien Picart-Lépine ont travaillé à Nemours, pour ajouter de jeux de pédale. Il est évidemment hors de question d'attribuer cet instrument (restauré en 1988 et contenant une part conséquente d'éléments historiques) à François Callinet.

Mais il est représentatif de la façon de travailler de la plupart des facteurs d'orgues de l'époque : ils allaient de chantier en chantier, et les orgues "neufs" étaient pratiquement existants : au mieux, on en construisait un nouveau en intégrant le plus posible d'éléments anciens. D'ailleurs, il est probable que personne ne faisait la différence, vu qu'il n'y en avait pas : l'orgue "neuf" est surtout une vue de l'esprit du 19ème et du 20ème. Mais cette réalité a eu beaucoup de mal à être admise, car certains autres facteurs, comme André ou Jean-André Silbermann, avaient une autre méthode : il ne gardaient rien de "vieux" et se débarassaient intégralement du matériel existant, pour partir sur des bases saines.

De Dijon à Rouffach (1787)

Vu qu'il y avait du travail à Dijon, Riepp s'empressa d'aller voir ailleurs et dut donc recruter un Louis Joseph Web... un contremaître. Ce fut François Callinet, en 1787. François Callinet épousa la fille de Joseph Rabiny, Marguerite. (Cette fois, ce n'était pas un coup de foudre : la mariage a eu lieu en 1794, soit près de 8 ans après l'association des deux facteurs d'orgues. Mais Callinet savait parfaitement ce qui était arrivé à Weber...)

Ceci explique la précence de marguerites dans les ornements (claires-voies) des buffets de Joseph et Claude Ignace Callinet, les fils de Marguerite Rabiny.

Miniature 1789 : Auxonne (Côte d'Or), Notre-Dame
Restauré par Laurent Plet, l'orgue d'Auxonne peut être considéré comme "le premier des Callinet". Mais il s'agissait bien d'une reconstruction. En 1998, la restauration de cet instrument (finalement, une des premières vraies restaurations) causa pas mal de surpises. Ce qui doit être considéré très positivement : l'orgue François Callinet révélé ne ressemblait pas beaucoup à ce que l'on imaginait dans les années 1990 !

Miniature 1792 : Mâcon (Saône-et-Loire), cathédrale St-Vincent
Les travaux de François Callinet à Mâcon ne sont pas totalement établis. Ce sont peut-être les fils de François qui ont travaillé à la cathédrale St-Vincent, en 1841. De toute façon, 1792, ce n'était peut-être pas la meilleure année pour travailler dans les églises. En 1798, les ateliers de Dijon ont été fermés, mais, on le verra, la Bourgogne resta dans le "périmètre" des Callinet.

L'Alsace !

Rabiny, lui, alla visiter le beau pays d'Alsace. Rouffach était un point de chute commode : fort d'une réputation qu'on a peine, avec le recul, à identifier clairement, Rabiny y décrocha d'autres affaires. Dont Guebwiller (à 11km de Rouffach), au sujet duquel l'organologie alsacienne ne semble toujours pas prête de tiquer devant l'énormité des invraissemblances.

La Tradition Riepp et Rabiny ?

A la lumière de tout ceci, peut-on réellement continuer à répéter que les Callinets sont issus de la tradition Riepp / Rabiny ? On a longtemps cru que l'instrument de l'abbaye de Schuttern (D) fut réalisé par Rabiny en collaboration avec Riepp. En fait, le réel auteur semble bien avoir été Louis Joseph Weber, un "homme de l'ombre" aussi talentueux que modeste. Puis, on a postulé que si Rabiny a eu le marché pour un orgue monumental à Guebwiller, c'est qu'il avait dû présenter de sérieuses références. Il est clair que Rabiny avait de bons réseaux et savait parler : car de réelles références, il a dû avoir du mal à en présenter. C'était bien là la méthode des "itinérants" : les distances étaient grandes à l'époque, et, avec du bagoût, il était facile de jouer à l' "homme "providentiel".

Là aussi, si on se limite aux faits, il faut avouer qu'on ne sait pratiquement rien de l'instrument de Guebwiller : on en connait le prix (!), mais on en ignore jusqu'à la composition, et même s'il fut achevé. F.A. Goehlinger croit se souvenir qu'il avait 46 registres avant son démontage... Pendant toute son existance supposée (123, oficiellement), cet instrument ne fit pratiquement pas parler de lui. Ce qui fait postuler à l'organologie du la fin du 20ème qu'il s'agissait d'un instrument eceptionnel, tellement solide qu'il n'avait pas besoin d'entretien. Il n'en reste que le buffet, puisqu'il fut totalement remplacé en 1908. Pourquoi remplacer un tel prodige ? Pourquoi n'en parele-t-on jamais ? Là aussi, l'organologie officielle a son explicaton toute faite pour refuser l'évidence : c'est parce que les gens, à l'époque, étaient stupides (car sous inflience allemande...) On en est même venu à se demander si Rabiny a réellement été présente à Guebwiller : il n'y a pas d'autre trace que son témoignage lors d'une comparution, le 25/11/1785, lors de la 5ème (!) expertise d'un autre "maître" du 18ème : Chrétien Langes (pour l'orgue de Riquewihr). Cette seule présence attestée de Rabiny à Guebwiller... ne concerne donc pas "son" orgue ? C'est clair : il a dû le faire en télétravail.

En ce qui concerne les autres témoignages des activités de Rabiny, ils ne sont vraiment pas nombreux : d'après les inventaires, il ne reste guère qu'à Zimmersheim et Hirtzfelden où on puisse encore trouver quelques tuyaux du Maître. Mais, une fois sur place, on découvre que la partie instrumentale de l'orgue de Hirtzfelden, certes fort réussie, est clairement de Martin Rinckenbach (1879 !) Sa grande qualité ne doit absolument rien aux reliquats du 18ème.

De l'orgue "Rabiny" de Cernay (n°2 ; les numéros font référence à la liste de Pie Meyer-Siat, pp.89-111) il ne reste rien, puisqu'il fut détruit lors de la première Guerre mondiale. Mais on sait qu'il avait été, comme les autres, "revu" (en 1843) par les Callinet.

L'orgue Rabiny de Ste-Marie-aux-Mines (Ste-Madeleine, n°3) a été déménagé à Faucogney-et-la-Mer (70) (partie instrumentale et buffet classés, respectivement en 1972 et 1974). Restauré en 1976 par Jean Deloye et Philippe Hartmann, il fit beaucoup pour l'image de Rabiny. Mais, à nouveau, c'est grâce aux bons soins de Joseph Callinet, qui avait été chargé de son installation là-bas, et... de Deloye et Hartmann...

L'orgue Rabiny de Sentheim (n°9) était de toutes façons devenu trop petit pour la nouvelle église ; il a été remplacé. Là aussi, le devis des frères Callinet de 1839 est révélateur : le résultat devait pêtre totalement bancal. Dire que s'il avait été conservé quelque part, cet instrument serait à coup sûr classé...

Le reste s'effiloche au fur et à mesure que les erreurs d'attributions ont été corrigées et les historiques précisés. La liste des "travaux Rabiny" données dans le "Callinet" de Meyer-Siat est évocatrice. Pourtant, l'auteur assurait (p.24) que, "au fur et à mesure que les archives seront dépouillées, on retrouvera sûrement encore d'autres traces de cet artisan. Le cadre provisoire, tracé ici, n'élucide pas tous les problèmes qui se posent à son sujet." De fait, au fur et à mesure que les archives ont été dépouillées, la liste des ouvrages de Riepp ne cessa de se restreindre, pour finalement se limiter à 1 ou 2 attributions "coutumières". Et il n'est pas étonnant que des "problèmes" se posaient... [PMSCALL]

Voegtlinshoffen (n°4, "vers 1800") ? C'est un orgue Jacque Besançon, qui doit beaucoup, lui aussi, à François Callinet (1818).

Berrwiller (n°5) ? C'était un orgue Martin Bergäntzel (1784).

L'exemple de l'orgue de Niederentzen est frappant : l'instrument, clairement issu de l'atelier des frères Callinet en 1841, et toujours attribué à Joseph Rabiny (1791) par bon nombre de publications: on ne renonce pas à une attribution comme cela, surtout avec une date du 18ème... De toutes façons, pour la plupart des gens, un orgue, c'est avant tout un buffet.

Oberentzen (n°7)? C'est un orgue Louis Dubois (1752).

St-Amarin (n°8) ? C'était aussi un orgue Louis Dubois (1760). Mais une publication locale continuer d'assurer "Malheureusement, le chef-d’œuvre de Maître Rabiny a été détruit par un incendie qui s’était déclaré dans la nuit du 25 novembre 1895." Comment peut-on qualifier de chef d'oeuvre un orgue qui n'a jamais existé.

Hunawihr (n°10) ? C'est un orgue Jacque Besançon (1765).

Beaucoup de travaux de la fameuse liste sont en fait des réparations, ou de simples conjectures (n°11, 12), et rapidement, à partir du n° 13, ils ne concernent pus que François Callinet.

Tous ces exemples, concordants, laissent à penser que la réputation acquise par Joseph Rabiny à la fin du 20ème siècle était essentiellement due au fait... qu'il a eu de bons et tolérants successeurs, soucieux d'écarter toute menace de scandale. Or, la "charge de preuve" permettant de déclarer qu'un facteur du 18ème était un "Maître" ou un "génie" incombe normalement... aux découvreurs de génies ! Nous attendons toujours ces preuves. En attendant, on ne peut que regretter qu'au détours de certains pages internet, on retrouve encore des expressions du style "grand maître Rabiny" ou "chef d'œuvre du célèbre facteur Rabiny" recopiées sans avoir pris le soin de recouper. En fait, il ne reste pratiquement rien de la production de Rabiny.

Ça Ira

Mais il est clair qu'à Rouffach, malgré la Révolution, les affaires ne manquaient pas. Encore un cliché qu'il faut bien reconsidérer. Rabiny était un excellent "commercial". Mais il allait bien falloir quelqu'un pour faire le travail. François Callinet rejoignit donc son beau-père à Rouffach.

Joseph Rabiny ne prit pas vraiment de retraite. (On croit comprendre pourquoi.) Il est probable qu'il continua à travailler avec François Callinet (ou, plus exactement à le faire travailler pour lui), au moins jusqu'en 1810. La plupart de ses travaux ont été réalisés - ou au moins achevés, même si parfois, cela a pris du temps - par les (fils) Callinet.

Dôle ?

L'orgue de la collégiale de Dôle est un "monument" incontourable de l'orgue français. Et vu le volume de la documentation disponible sur l'instrument, chacun peut se faire son opinion. L'histoire officielle est formelle : "Le grand (IV/P 39j) Riepp de Dôle est un chef-d'oeuvre du grand (taille inconnue) Karl Joseph Riepp, 1754". Mais on se doute que les détails sont nombreux. Par exemple, sur les 4 claviers, on comptait un dessus de récit avec seulement un Cornet (l'anche n'avait pas été posée) et un dessus d'écho également limité à un Cornet. Donc, 2 demi-jeux en constuaient 2 claviers manuels.

Le fait pourrait lever un coin de voile sur le mystère de Guebwiller, Notre-Dame. Un 4-claviers apparu sur un claquement de doigts, sans laisser de trace ni par sa logistique, ses ouvriers, son usage, et... sans laisser de composition. Evidemment, si on peut faire deux claviers avec deux demi-jeu, on peut en faire quatre avec deux jeux... Mais plus sérieusement, on a du mal à se débarasser d'une vision intuitive montrant un positif de dos à peu près fini, beaucoup de place pour un grand-orgue, un Cornet de récit, et un Cornet d'écho...

Parmi les autres détails glanés dans l'historique des orgues de la collégiale de Dôle, on note que Rabiny et Weber (suite à un coup de foudre ; c'est sûr) ont "arrangé" les anches en 1778. Puis on appela François Callinet pour remplacer *toutes* les anches de l'instrument. C'était peu avant que l'édifice ne devint un temple de la Raison.

Quand ladite Raison eut fini par lasser (aujourd'hui, c'est quelque chose que l'on garde, pas une chose que l'on célèbre), l'édifice fut rendu à sa mission primitive, et il fallut arranger l'orgue. Et là, point de Callinet, puisqu'on alla chercher... Joseph Stiehr (1830). On imagine qu'à Rouffach, un protrait d'Ignace Müller devait servir de cible à fléchettes. La maison Stiehr-Mockers retourna à Dôle en 1855. En résumé, il vaut peut-être mieux éviter de parler de Dôle quand on évoque les Callinet. Mais, d'un autre côté, cet instrument doit sûrement plus à François Callinet qu'à... tous les autres à qui il est attribué.

Pour ne pas quitter Dôle, un orgue avait été placé au couvent des Bernardines par Karl Joseph Riepp. En 1786, François Callinet y fit des travaux conséquents, si bien qu'on reconnait un schéma familier : un orgue Riepp ou Rabiny, où François Callinet revient pour "l'agrandir" / "le restaurer", à moins que ce ne soit pour l'achever correctement. On ne saura jamais vraiment à qui attribuer cet orgue : il fut volé par les révolutionnaires aux Bernardines, et réapparut à Lyon en 1806, à l'hôpital de la Charité. Il y eut une intervention de MMK (au moins la console). L'hôpital ayant été démoli vers 1935 (seul le clocher subsiste ; il est probable que l'on ait réussi à chiper juste à temps leur barre à mine aux Savonarole de l'époque), l'orgue a été déménagé à Thizy (Rhône, Notre-Dame) en 1935. La suite était prévisible : Ruche le dota en 1942 d'une transmision électro-pneumatique. En 1992, il a été re-mécanisé par Georges Danion. Et, bien sûr, cet instrument est Classé. A raison, car son histoire est révélatrice.

Entre 1800 et 1806, Louis Callinet, neveu de François, vint prêter main forte à l'atelier de Rouffach.

Hunawihr ?

Un autre exemple des problèmes d'attribution est celui de Hunawihr. On peut lire que François Callinet et Joseph Rabiny y travaillèrent en 1803. (Enfin, à la lumière de ce que l'on commence à comprendre sur la nature de leur collaboration, on imagine un partage des tâches entre la tribune et le restaurant.) Qu'en est-il exactement ? Il y avait là-bas un orgue construit par Jacque Besançon (et sûrement Louis Dubois) en 1765. Des tuyaux avaient été volés en 1802, et ce sont ces tuyaux que Rabiny et Callinet furent chargés de remplacer. De plus, bien plus tard, en 1859, Claude-Ignace Callinet y fit des travaux relativement importants, renforçant le côte "Callinet" de la facture de l'orgue d'Hunawihr. Mais on ne peut décemment pas attribuer cet orgue à François Callinet, et - évidemment - encore moins à Joseph Rabiny.

St-Hippolyte ?

Presque en même temps que cette intervention à Hunawihr, François Callinet (et Joseph Rabiny, selon certaines sources) firent une intervention sur le Silbermann de Marbach (qui se trouvait déjà à St-Hippolyte). Il fallut y retourner dès 1804. Dans une lettre du 04/06/1805, le maire de St-Hippolyte laisse un témoignage éloquent sur l'état de l'orgue, et le travail de François Callinet : les "mécanismes étaient tellement dérangés qu'il a dû y travailler bien au-delà de ce qu'il avait cru nécessaire". En 1818, on fit à nouveau appel à Callinet, mais en 1822, c'est un certain Johann Baptist Krembser qui remonta ce qui restait de l'orgue Silbermann dans l'église rénovée. Et, par la suite, l'entretien passa à Valentin Rinkenbach. La suite mérite qu'on s'y intéresse, car ce buffet contient probablement le plus bel orgue d'Alsace, construit par Martin et Joseph Rinckenbach en 1908, et tellement bien méprisé par les "experts" obnubilés par le buffet "Silbermann" (qui n'a pas été construit par Silbermann) qu'il est ajourd'hui... abandonné. Mais cela dépasse le cadre d'une page consacrée aux Callinet. Cela dépasse l'entendement, aussi.

Déménagements, augmentations, réparations

En 1804, les associés de Rouffach déménagèrent à la Cathédrale de Saint-Dié l'orgue de Moyenmoutier (auteur inconnu, 1777). En 1806, François fut chargé d'un autre déménagement d'importance : placer à Lons-le-Saunier (Jura) l'ancien orgue de l'Abbaye de Gigny (Jura). Au grand dam des habitants, l'instrument avait été réquisitionné par le préfet lors du rétablissement du culte catholique dans la Ville Préfecture. Agrandi par les frères Callinet peu de temps avant qu'ils n'installent l'orgue actuel (dans lequel ils ont réemployé les jeux "placés par nous dans l'orgue précédent"), l'instrument a ensuite été transféré à Sirod (Jura). Il n'en subsiste qu'un sommier, sans chapes ni registres, des tuyaux de bois et des débris du buffet.

Si l'essentiel de la charge de travail consistait en des entretiens, des "augmentations", des déménagements et des réparations, François et son fils Joseph signèrent un orgue neuf à Willer-sur-Thur en 1806 :

Miniature 1806 : Willer-sur-Thur (région de Thann), St-Dizier
Remplacé par Joseph Merklin (1866).
Voici à peu près tout ce que l'on sait de cet instrument : les 19/02/1806 et 23/07/1806, les communes de Willer et Bitschwiller, associées, passèrent commande à Joseph Rabiny et François Callinet ("Collinet") d'un orgue pour 2500F, et eurent des soucis avec la Préfecture, qui n'approuva la dépense que fin 1811. On n'entendit plus parler de cet instrument, ce qui indique soit qu'il donnait totale satisfaction, soit que l'inavouable déception qu'il causait est la source d'un pudique silence. (On peut rapprocher ceci de la fameuse histoire des deux Callinet (1808 et 1843) de Selestat.) Ce qui est sûr, c'est que l'orgue de Willer-sur-Thur a été remplacé par Merklin en 1866, et que Wetzel aussi était sur le coup on avait vraiment besoin d'un orgue en 1866.

En parcourant les listes de travaux (Rabiny/)Callinet, on trouve parfois, en 1807, deux 3-claviers (24 et 25 jeux) à Besançon : l'un à St-François-Xavier, l'autre à St-Louis à Montrapon. Deux 3-claviers en un an : on est très impressionné ! Sauf qu'il s'agissait d'un seul et même orgue, et que c'était surtout un déménagement :

Miniature 1807 : Besançon (Doubs), St-Louis de Montrapon
Il s'agit du déménagement avec transformation de l'orgue Karl Joseph Riepp de St-François-Xavier (jusqu'en 1802 chapelle du collège des Jésuites).

Miniature 1808 : Selestat, Ste-Foy Tribune
Remplacé par les frères Callinet (1843).
Après l'évocation de l'histoire de Willer-sur-Thur, celle de Sélestat Ste-Foy fait un peu "comique de répétition". L'orgue "Joseph Rabiny / François Callinet", achevé en 1808, a été remplacé par les frères Callinet dès 1843. En 1841, il avait évalué bien bas ("son jeu discordant contraste d'une manière choquante avec la restauration... des autels et de la chaire qui sont d'un style remarquable"). Les frères Callinet l'on toutefois repris pour la somme considérable de 2.000 Francs, et il a ensuite disparu. Pourquoi les frères Callinet ont-ils racheté un petit orgue aussi cher et dans un pareil état pour ne rien en faire ? Bien sûr, il peut s'agir d'un "geste commercial", mais, de plus en plus, on se demande si Joseph et Claude-Ignace ne cherchaient pas à "redorer" l'image de la production de leur père. On verra plus tard que l'histoire du "Callinet de Ste-Foy" (III/P 42j, quand même) semble fortement incohérente et en tous cas nimbée de mystères et de pudiques élusions.

Miniature 1808 : Mackenheim (région de Marckolsheim), St-Etienne
Remplacé par Heinrich Koulen (1875).
L'instrument a été déménagé à Richtolsheim en 1874, et sa partie instrumentale a été remplacée par Kriess en 1926.

Rabiny et Callinet travaillèrent peut-être à Ungersheim vers 1811 (là aussi pour réparer les dégâts de la Révolution, et à la même époque, François Callinet répara l'orgue Jean-Baptiste Waltrin d'Eguisheim, là où ses fils construiront 27 ans plus tard l'orgue actuel. Il alla aussi faire des réparations sur l'orgue de son beau-père à Vesoul, St-Georges, en 1810. En 1812, il fit de même à Dijon, Ste-Bénigne (mais il est probable qu'il n'y posa qu'un accouplement P/P 4').

Miniature 1811 : Besançon (Doubs), St-Pierre
De 1809 à 1811, François Callinet construisit un orgue neuf dans un buffet ancien. La façon dont est présentée ce travail est tout à fait sympomatique d'une "surestimation" qui a été fait de ses travaux : il est présenté comme un 4-claviers de 47 jeux ! (Avec des manuels de 56 notes, 2 accouplements et 3 tirasses...) En effet, cet instrument paraît avoir eu seulement 16 jeux en 1811. Il a été complété en 1834 (Joseph), 1875 (Louis François), 1904 (Henri Didier ?), 1950 et 1956, avant d'être restauré dans son état de 1834 par Alferd Kern (IV/P 47j). Le buffet semble clairement venir de Joseph (1834). Attribuer à François Callinet un instrument de 4 claviers et 47 jeux qui aurait duré jusqu'à aujourd'hui est donc totalement abusif.

Besançon (Doubs), chapelle du Lycée Victor-Hugo ?

pour ne pas quitter Besançon, l'orgue de chapelle du Lycée Victor-Hugo présente des similitudes avec celui d'Auxonne. Il est possible que François Callinet ait construit pour cette chapelle un orgue intégrant une tuyauterie plus ancienne.

Miniature 1812 : Valence (Drôme), Cathédrale
En 1812, à l'occasion de la reconstruction de cet orgue, on dit que François Callinet posa le premier pédalier à l'allemande de la France non-alsacienne ; avec un argument fort curieux : [ce pédalier] "qui est la manière pour empêcher la tenue des touches causé par les ordures qui y tombent des pieds"). Il travailla aussi à Pontarlier (Doubs) pratiquement en même temps. Là aussi, ses fils reviendront travailler aux deux endroits (Valence : Joseph, en 1835). L'orgue de Valence a été reconstruit par la maison Mutin.

Tout ceci commence à dessiner un "schéma" : fort nombreux sont les instruments réalisés par François Callinet, qui ont été pratiquement reconstruits - parfois fort discètement - par Joseph et Claude-Ignace.

Miniature 1813 : Porrentruy (CH), St-Pierre
Là aussi, François Callinet faisait de l'"apès-vente" d'un facteur du 18ème. Ici, Waltrin. L'orgue Waltrin de Porrentruy datait de 1704 (et intégrait probablement des éléments de Hans Werner Mudderer). Et, quiconque a appris à remettre en doute les dogmes de l'organologie de la fin du 20ème (genre "Tout ce qui est du 18ème est Génial et doit être Classé") ne s'étonnera pas du fait que Callinet dut en pratique tout refaire. La composition de l'orgue François Callinet a été conservée aux archives, et le buffet est celui de l'orgue (Metzler, op.534, II/P 29j) actuel. [OrguesVitraux]

Héritiers de la tradition Rabiny ?

Face aux faits, le cliché vole en éclats. Les frères Callinet devraient donc tout à la "tradition" Riepp par Rabiny ? Ne serait-ce pas plutôt le contraire ? Joseph et Callinet n'ont-ils pas contribué, par tous leurs travaux effectués sur les orgues Riepp, Rabiny et François Callinet, à forger la réputation actuelle de ces derniers ? Les mêmes faits éclairent aussi d'un jour nouveau la facture du 18ème : comment se fait-il qu'un grande majorité de ces "chef-d'oeuvre" ont dû être "restaurés" / "revus" / "achevés" par les "détenteurs de la tradition" de leurs auteurs officiels. Pour l'organologie, tout est clair : ce sont les "changements de mode" qui ont motivé de honteuses altérations "romantiques" au patrimoine "classique". Sauf que... de nombreux de ces ouvrages du 18ème, avec le recul, ont tout de même l'air d'être de vrais bricolages inachevés, qui ont attendu 20 à 40 ans avant de croiser un facteur compétent. Il est probable que sans Joseph et Claude-Ignace, on ne parlerait pas plus de François Callinet et de Joseph Rabiny que des Moeller ou de Sébastien Krämer.

La fin d'un mythe

Joseph Rabiny est mort en 1813. Claude-Ignace Callinet, le cadet de Joseph, retint au moins une date : 1787. L'installation des ateliers à Rouffach. Il écrira même au sujet de son entreprise "Maison fondée en 1787". L' "héritier de la tradition Riepp et Rabiny" aurait iil fait cela ? Délibérément occupté ce qui s'est passé avant 1787, avant linstallation des ateliers à Rouffach ? Claude-Ignace connaissait bien la nature des réalisatni des inéténérants "d'avant 1787" ; il est clair que même si son aîné les a rendus jouables, qu'il n'est était pas fier. En fait ;a période Riepp / Rabiny, pour les fils Callinet, semble surtout avoir servi de repoussoir : ils instisnet sur la localisaton géographique de l'atelier. Le caractère établi. Ils n'était pas des itinérants. ils semblent, de plus, être très sensibles à l'attribution des instruments : le modèle du "Maître", qui, depuis le restaurant, s'attribue les travaux des ouvriers de l'ombre leur est sûrement détestable. Car ils l'ont vécu : Jospeh Callinet, lors de sa "séparation" avec son frère, notera le *même* jour (29/10/1843) "Callinet Frères" sur la rélection de Bourbach, et "Callinet ainé" sur les devis pour Bettlach et Lutter. Les "attributions de complaisance" au mieux né ou au moieux marié étaient révolues. Et le "droit du sol" allait pré-valoir : on peut effectivement parler des Callinet "de Rouffach". Car cette notion avait un sens pour eux. Et on peut jeter aux ortilles la pompeuse affirmation "Les Callinet, Héritiers et Déteteurs de la Tradition Riepp et Rabiny". Joseph et Claude Ignace étaient bien meilleurs facteurs que leur père ou que Riepp. De Rabiny, il vaut mieux ne pas se poser la question. Et les instrument, rigoureusement Classé car contenant "une part important de tuyauterie du 18ème" doivent infiniment plus aux discrets "héritiers" du 19ème et aux talentueux "restaurateurs" qu'à ceux qui ont réllement armenté les chemins d'Allemagne et de France au 19ème, fuyant les procès et préparant leur prochaine entrée en scène.

François Callinet et Jean Widor

Vers 1806, Jean Widor (05/09/1775-30/04/1854) vint rejoindre les ateliers de Rouffach. C'était le grand-père de Charles-Marie. A Rouffach, dès son arrivée, il épousa Anne Marie Eve Frey, une orpheline de 18 ans. (23/06/1806 ; noces d'été. Cette fois, pour sûr, c'était un vrai coup de foudre ; en patientant un peu, les histoires finissent par devenir belles.) Jean Widor faillit être à François Callinet ce que le Louis Weber fut pour Joseph Rabiny. Mais Callinet n'était pas Rabiny. Jean Widor resta au service de la maison Callinet jusqu'à sa mort. Il monta en particulier l'orgue de Lyon, St-François. François-Charles, fils de Jean, fut élève de Carl Kientzl à Guebwiller, puis le père d'un lyonnais célèbre : Charles-Marie Widor.

Miniature 1815 : Pfaffenheim (région de Rouffach), Schauenberg

La partie instrumentale, dit-on, était un cadeau de François Callinet au Schauenberg. Cet instrument avait en 1966 quitté la sphère "publique" pour devenir un orgue privé. Il n'avait jamais été remonté en totalité. Mais il est revenu ! Entreposé pendant longtemps au couvent St-Marc, puis a trouvé asile dans les ateliers municipaux. Quand on se souvient de son aspect à ce moment (en particulier des deux claviers de couleurs différentes...) on ne peut que se dire que l'orgue actuel - totalement reconstruit - devrait être mis au crédit de la facture d'orgues du 21ème siècle. Mais les usages ont la vie dure... on continuera donc, pour ne fâcher personne, de parler de l'orgue "François Callinet, 1815" du Schauenberg. Notons que la réaction chimique utilisée est intéressante : elle a produit un Nasard Silbermann (si !) qui est parti pour Soultz (qui devait en manquer.) "Rien de se perd, rien ne se crée", comme disait Lavoisier.

Miniature 1818 : Annonay (Ardèche), Notre-Dame
Parfois attribué à François Callinet (III/P 23j), l'orgue aujourd'hui placé Vidalon-lès-Annonay dans la chapelle des papeteries Canson a eu une histoire compliquée. Originellement installé à Annonay, Notre-Dame, il contiendrait des éléments de François Callinet, datés de 1818. Ce sont donc très certainement Joseph et Claude-Ignace qui l'ont achevé, vers 1820. Il serait donc plus logique de leur attribuer cet instrument. En 1880, la maison Cavaillé-Coll fournit un orgue à Annonay et déménagea le Callinet à la chapelle de Vidalon. La partie instrumentale est classée (!) (il devient de plus en plus difficile de trouver une logique à ces classements effectués dans les années 1980). Sa description historique affirme : "L'instrument a été restauré à l'identique en 1851 par Th. Sauer de la maison Ducroquet, puis en 1880 par Aristide Cavaillé-Coll." ...ce qui ne manquera pas de faire soulever un sourcil dubitatif. Le second sourcil dubitatif se soulève quand on apprend que l'orgue d'Annonay a été livré par les Callinet comme "orgue d'occasion", et que des éléments de facture ressemblent beaucoup à ceux... de Clicquot. Au démontage, des partitions du 16ème siècle ont été retrovées à l'intérieur... Et voilà comment les listes ont ajouté un 3-claviers neuf de François Callinet en parlant d'un orgue qui n'était pas de François et qui n'était pas neuf.

A la fin de la vie de François, le projet de reconstruction de l'orgue de la cathédrale de Besançon (4 claviers sur une nouvelle tribune) ne se concrétisa pas: on ne savait pas bien où le placer dans l'édifice... Joseph fut indemnisé pour cette affaire. [Galtier:1p82-4]

Miniature 1815 : Rumersheim-le-Haut (région d'Ensisheim), St-Gilles
Remplacé par Claude-Ignace Callinet (vers 1860).

Miniature 1818 : Ruelisheim (région d'Illzach), St-Nicolas
Remplacé par Claude-Ignace Callinet (1867).
1818 Repris et remplacé en 1867 par C.I.Callinet.

Miniature avant 1826 : Obermorschwihr (région de Wintzenheim), Sts-Philippe-et-Jacques
Instrument actuel.

Miniature vers 1820 : Munwiller (région d'Ensisheim), St-Arbogast
Instrument actuel.

Miniature 1820 : Bourganeuf (Creuse), St-Jean
Attribué soit à François soit à Joseph, l'instrument a été reconstruit en 2000 par Jean-Jacques Mounier. [OrgBase]

Miniature 1820 : Autun (Saône-et-Loire), Cathédrale St-Lazare
le travail pour Autun est considéré comme le dernier de François. Certains l'attribunet à Louis Callinet. L'orgue a été remplacé par Merklin en 1876. (Restent certains éléments intégrés ou déposés). Pie Meyer-Siat n'est guère tendre avec Autun, où, déjà le chapitre "malveillant et à l'honnêtené doueuse" avait osé refuser la réception, en 1745-1748, de l'orgue "des frères" Riepp. L'auteur des "Callinet" reproche à Autun d'être le lieu ou, sans doute, il "contracta la maladie fatale. Si, comme le dit Barrès, il y a des lieux où souffle l'esprit, des lieux inspirés, il doit aussi y avoir des lieux maudits". Eh bien... Autun en emporte le souffle, donc. Après ce triste spectacle donné par les Experts, comment expliquer au public que la seule chose qui compte, finalement, est l'immense valeur du Merklin de 1876 ?

De François Callinet, on peut aller voir les orgues d'Obermorschwihr et de Munviller. Ils datent tous deux de la dernière période d'activité de François. En tous cas, c'est le buffet Obermorchwihr qui est le plus significatif du style Callinet. On y retrouve les traits qui seront déclinés de différentes façons jusqu'en 1843. Après, Joseph, l'aîné de François, restera fidèle à ce style, et Claude-Ignace, le cadet, n'aura de cesse d'innover. On peut voir le buffet de son orgue, encore pus ancien (1808) de Mackenheim, à Richtolsheim. Et, bien sûr, celui de Notre Dame du Schauenberg est à nouveau visible.

Sites  Joseph et Claude-Ignace, avant leur association. (1823-1836)

Bouxwiller (HR), orgue Joseph Callinet, 1823.Bouxwiller (HR), orgue Joseph Callinet, 1823.

Le 21/05/1820, à la mort de François Callinet, ses deux fils avaient été parfaitement formés, et Joseph, l'aîné, bien que n'ayant que 24 ans, était tout à fait en mesure d'assumer la responsabilité de l'entreprise (aussi bien techniquement que fonctionnellement). On peut même avancer que les élèves avaient dépassé le Maître. De quelques bonnes longueurs.

Louis, peu enclin à travailler sous les ordres de son cousin Joseph, se rendit à Paris, où il gagna une notoriété certaine. En celà, il était vraiment l'héritier de la tradition Rabiny !

En matière d'orgue "classique", il y a beaucoup de neveux : Jean-François Dandrieu celui de Pierre, Rabiny était le neveu de Riepp, et Louis celui de François. Quand on connait la définition un peu ambigue du mot "neveu", on peut se dire que la forme alternative, si elle ne peut évidemment pas être prouvée, expliquerait beaucoup de choses...

Après un premier travail, probablement à St-Pierre de Chaillot, il s'associa avec Jean-Antoine Somer en 1821 (Oratoire du Louvre : 1825), jusqu'à la mort de celui-ci (1830). Sûrement doué mais assez instable psychologiquement, son histoire est fertile en rebondissements, coups de tête, brouilles et mini-scandales. Louis Callinet a construit un orgue pour Paris, Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux en 1841. Associé à Félix Danjou et Daublaine en 1838, il fut écarté en 1843. La maison fondée en 1838 a eu une belle histoire : elle devint devint "Ducroquet & Cie" en 1845, puis en 1855 "Merklin, Schütze & Cie". En 1846, on le vit travailler à l'églie St-André de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain). "Revu" en 1947 par Michel-Merklin & Kuhn, l'instrument a été déménagé dans l'école de musique de la ville en 1995 par Didier-Marie Chanon. [OrgBase]

L'orgue de l'oratoire du Louvre du début du 19ème est parfois attribué à Joseph Callinet, 1828. Hypothèse que nous ne retenons pas ici. L'histoire des orgues de l'oratoire a été écrite par Félix Raugel, qui rappelle qu'il y a eu deux projets : Grenié et Callinet (non retenu) et Callinet et Jean Somer. Mais il faut bien comprendre "Louis Callinet et Jean Somer".

Joseph Callinet (Dijon, 15/11/1795 - Rouffach, 13/07/1857)

Joseph était visiblement un personnage d'exception. Par son sens moral, sa rigueur, et son sens des valeurs très "Vieille France". Meyer-Siat en fit un parangon de vertu et de droiture. Ce qui est sûr, c'est qu'il aimait les orgues, et préférait "y mettre de sa poche" plutôt que de construire quoi que ce soit "au rabais". Garant de la fidélité aux traditions, il donne l'image d'un homme engagé, persévérant, qui a su forger un style, puis s'y tenir pour le parachever et le faire parvenir à la perfection. En 1823, le Préfet du Doubs voulut annuler un traité passé en 1819 avec François Callinet pour la "reconfection" de l'orgue de la Cathédrale de Besançon. Le seul souci, c'est qu'aucun fonctionnaire local n'osa aller l'annoncer à Callinet, preuve de sa force de caractère peu commune.

Ce fut au point que Joseph Callinet fit quand-même à Besançon en 1823 des travaux plutôt conséquents. Une recnstruction, en fait. L'orgue du lieu avait été construit par Riepp en 1765, et on songeait donc à le remplacer dès 1819. Le tout servit en 1982 de carrière de tuyaux pour confectionner un orgue de choeur.

En fait, ce qui distingue Joseph Callinet, c'est une approche qu'on qualifierait aujourd'hui d' "orientée service". Il ne demandait pas d'acompte, offrait des garanties longues, et s'engageait à ce que ses instruments soient aptes à remplir l'usage qu'on allait en faire. Une obligation de résultat, donc. Il vendait un Service plutôt qu'un orgue. Il semble avoir eu une horreur absolue des "appels d'offres" (probablement parce qu'il ne voyait pas bien pourquoi on laisserait un concurrent manger son pain...), leur préférant les marchés de gré à gré.

Il est probable que pour Joseph Callinet, chaque facteur devait avoir un "territoire", et en être totalement responsable. Le facteur, dans cette logique, entretient les orgues de "son" périmètre, et fournit les neufs quand nécessaire. Il est le garant de leur qualité et de leur adéquation à leur service. Son rôle - ou plutôt sa mission - était de fournir un intrument adpaté, au meilleur coût, et de faire en sorte que les collectivités en soient contentes. Cette situation de quasi monopole avait des avantages : la partie "commerciale" était extrêmement réduite, ce qui devait faire gagner beaucoup de temps.

L'exact opposé de Rabiny, donc. Est-ce un hasard ?

Ne pas avoir à courtiser le client devait constituer un réel "confort" : on ne s'inquiétait pas du carnet de commandes pour l'année suivante... Mais évidemment, cette situation ne laisse pas beaucoup de place à l'innovation et encore moins à l'ouverture sur de nouvelles influences. Pourquoi "tâtonner" alors que l'orgue "comme il faut", est parfaitement déniti. (Celui qu'on sait les faire depuis bien longtemps.)

Joseph (comme peut-être déjà François) organisa son entreprise en ateliers, en spécialisant certains ouvriers. Tous ses employés n'étaient donc pas facteurs d'orgues, loin s'en faut. De ses deux orgues neufs posés en Lorraine dans les années 20, il ne reste malheureusement pas grand-chose. Une étape marquante fut la construction de l'orgue de Bouxwiller (Ferrette), archétype de l'orgue "de campagne", de taille limitée, mais soigné (le même buffet se trouve à Aurillac).

Son premier 3-claviers fut construit à Brunstatt (1826), mais cet orgue disparut pendant la première guerre mondiale. De nombreux instrument suivirent, qui menèrent Joseph jusqu'à l'étape déterminante de Mollau (1833). C'est plus qu'un orgue, mais une véritable profession de foi, arrêtant la définition de son style, et parvenant visiblement au résultat même qu'il voulait atteindre.

Claude-Ignace Callinet (Rouffach, 12/06/1803 - Rouffach, 24/07/1874)

Claude-Ignace était très différent de son frère. Et par certains côtés plus attachant. Moins conservateur, plus innovant, beaucoup moins patient que son frère, il ne pouvait pas s'entendre longuement avec lui. Et leurs relations furent de fait parfois assez orageuses.

A l'évidence, Claude-Ignace était extrêmement doué, et doté d'un instinct particulier qui lui fit sentir la révolution "romantique" qui était en train de secouer la facture d'orgues. Il avait 17 ans à la mort de son père, et c'est donc bien à Joseph qu'il doit l'accomplissement de sa formation technique. Dès 1827, Claude-Ignace quitta son aîné et alla travailler à Paris, chez son cousin Louis. Il revint à Rouffach avant 1833. En 1830, la maison Callinet de Rouffach devint la plus grande entreprise de facture d'orgues de France.

A partir de 1833, année de son mariage avec Anne-Marie Mosser, on trouve des orgues signés par Claude-Ignace (Aubure).

Voici les orgues des frères avant leut assocuation :

Miniature 1822 : La Bresse (Vosges), St-Laurent
Joseph CALLINET 1822 Transformé par Roethinger, 1853.

Miniature 1822 : Ban de Laveline (Vosges), Assomption de la B.V.M.
Joseph CALLINET 1822 Remplacé par un Merklin, 1906.

Miniature 1822 : Delle (Territoire de Belfort), St-Léger
Cet orgue de Joseph Callinet a été détruit lors d'un incendie en 1857.

De 1822 date également la transforamtion apportée à l'orgue Silbermann de Soultz-Haut-Rhin. Passage à 4 claviers, avec un dessus de récit de 4 jeux, complément des claviers à 51 notes. Il y eut ensuite (1822, 1852) d'autres adjonctions de jeux. Mais il semble qu'à part la Voix humaine d'écho, aucun jeu d'origine ne disparut dans l'affaire.

Miniature 1823 : Ballersdorf (région d'Altkirch), St-Jean
Remplacé par Martin Rinckenbach (1886).
Ballersdorf -> Neubois

Miniature 1823 : Bouxwiller (HR) (région de Ferrette), St-Jacques Majeur
Remplacé par Joseph Antoine Berger (1891).
Joseph CALLINET 1823 (4/4/1823) Actuel

Miniature 1823 : Aurillac (Cantal), N.D. des Neiges
C'était un peetit (I/P 16j) istrument de Joseph Callinet. Il a été réparé en 1963. Le buffet est identique à celui de Bouxwiller. [Galtier:1p107]

Miniature 1824 : Village-Neuf (région de Huningue), St-Nicolas
Remplacé par Berger (1903).
Joseph CALLINET 1824 (10/10/1824) Remplacé par Berger, 1902.

Miniature 1825 : Hirsingue, St-Jean-Baptiste
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1922).
Joseph CALLINET 1825 P.I. inondée, remplacée par J.Rinckenbach, 1922, reconstruit par Guerrier, 1983.

Miniature 1826 : Brunstatt (région de Mulhouse), St-Georges
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1926).
Joseph CALLINET 1826 (2/4/1826) Incendié le 27/12/1916

Miniature 1826 : Obersaasheim (région de Neuf-Brisach), St-Gall
Instrument actuel.

Miniature 1827 : Fellering (région de St-Amarin), St-Antoine
Remplacé par Max Roethinger (1947).
Joseph CALLINET 1827 (16/4/1827) Remplacé par Roethinger, 1942.

Miniature 1828 : Illfurth (région d'Altkirch), St-Martin
Remplacé par Schwenkedel (1929).
Joseph CALLINET 1828 (15/5/1828) Remplacé par Schwenkedel, 1929, puis Guerrier.

Miniature 1828 : Hartmannswiller (région de Soultz-Haut-Rhin), St-Blaise
Remplacé par Georges Schwenkedel (1929).
Joseph CALLINET 1828 Endommagé en 1914-1918. Remplacé en 1929.

Miniature 1828 : Guebwiller, Eglise protestante
Remplacé par Heinrich Koulen (1884).
PI remplacée par Koulen, 1884, puis par A.Kern, 1976.

Miniature 1828 : Le-Puy-en-Velay (Haute-Loire), Cathédrale N.D.
Joseph Callinet fit une réparation au Puy en 1828 (devis de 1823), mais c'est Claude-Ignace qui revint en 1839.

Miniature 1830 : Hagenbach (région de Dannemarie), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.

Miniature 1831 : Elsenheim (région de Marckolsheim), St-Jacques Majeur
Remplacé par Georges Schwenkedel (1934).
Joseph CALLINET 1831 Remplacé par Schwenkedel, 1934.

Miniature 1831 : Reiningue (région de Wittenheim), St-Laurent et St-Romain
Remplacé par Georges Schwenkedel (1932).
Joseph CALLINET 1831 Détruit le 10/08/1914.

Miniature 1830 : Jouques (Bouches-du-Rhône), Notre-Dame de Fidélité
Construit par Joseph Callinet en 1830, cet instrument a été modifié en 1924 par Charles Laurent et reconstruit en 1987 par Alain Sals dans le style "Ripieno". ( Dix-Neuvième 1 1/3', Vingt-Deuxième 1', Vingt-Sixième 2/3'...) [OrgBase]

Miniature 1830 : Marines (Val d'Oise), St-Rémy
Il s'agit d'un positif (I/0P 7j) de Claude-Ignace Callinet, avec un pédalier d'une octave accroché au manuel. [OrgBase]

Miniature 1832 : Oderen (région de St-Amarin), St-Nicolas
Instrument actuel.
Dépourvu de Salicional (ce sera l'un des derniers), c'est un instrument qui pourrait venir du 18ème (à l'exception de l'étendue des claviers). Pas de Flûte 4' au grand-orgue (on lui avait préféré un Clairon).

Miniature 1832 : Soultzbach-les-Bains (région de Munster), St-Jean-Baptiste
Instrument actuel.
Cette fois, il y a un Salicional. On se demande si ce n'est pas cet instrument qui a inspiré, un peu plus tard le "petit modèle" pour les fameux devis imprimés. Mais, à Soultzbach, il y a un Bourodn 16' (certes dépourvu d'octave grave) et un plein-jeu plus sage que les 8 rangs de Principaux du devis imprimé.

Miniature 1832 : Wildenstein (région de St-Amarin), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
En fait Kertzfeld 670233 Sts-Pierre-et-Paul Joseph CALLINET 1832 Déménagé à Wildenstein, 1838.

Miniature 1833 : Aubure (région de Ste-Marie-aux-Mines), St-Jacques Majeur
Remplacé par Georges Schwenkedel (1955).
Claude-Ignace CALLINET 1833 (30/5/1833) Bombardé en 11/1944.

Miniature 1833 : Mollau (région de St-Amarin), St-Jean-Baptiste
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (19/02/1991).

Miniature 1833 : Morschwiller-le-Bas (région de Mulhouse), St-Ulrich
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1924).
Joseph CALLINET 1833 Détruit en 1917.

Miniature 1833 : Hattstatt (région de Rouffach), Ste-Colombe
Instrument actuel.
Claude-Ignace CALLINET reconstruction

Miniature 1833 : Semur-en-Auxois (Côte-d'Or), Notre-Dame
En 1833, Joseph Callinet fut appelé à intervenir sur un autre orgue attribué à Karl Joseph Riepp : Semur-en-Auxois. Il s'agit plutôt d'une reconstruction, et on faudrait logiquement lui attribuer l'instrument ; mais les dogmes de l'organologie sont ce qu'ils sont...

Miniature 1834 : Ste-Croix-aux-Mines (région de Ste-Marie-aux-Mines), St-Nicolas
Instrument actuel.

L'année 1834 fut aussi un jalon marquant dans la vie des frères Callinet : c'est celle de la mort de leur mère Marguerite Rabiny, et celle de la naissance de Louis-François, fils et futur successeur de Claude-Ignace.

Miniature 1834 : Mulhouse, Ste-Marie-Auxiliatrice

Il y avait là-bas un orgue de Joseph Callinet, dont on ignore jusqu'à la composition. Il y a eu ensuite un instrument post-symphonique remarquable, construit par Martin et Joseph Rinckenbach en 1912. On ne reviendra pas ici sur ce qui s'est passé là-bas dans les années 2000-2010.

Miniature 1834 : Saint-Chamond (Loire), St-Pierre
Des recherches plutît récentes ont démontré qu'il s'agit d'un orgue de Claude-Ignace Callinet (et pas des frères), construit en 1834 (et pas en 1837). Le buffet est de type Mollau. Cet insrument semble avoir inspiré le modèle à 3 claviers des futurs devis imprimés.

Miniature 1834 : Riom (Puy-de-Dôme), St-Amable
Joseph CALLINET Buffet de type Mollau. Fondamentalement transformé en 1896 par Anneessens. Injouable en 2003.

Miniature 1834 : Issenheim (région de Soultz-Haut-Rhin), St-André
Remplacé par Joseph Antoine Berger (1896).

Miniature 1835 : Bourg-en-Bresse (Ain), Notre-Dame
Claude-Ignace Callinet travaillait encore indépenememnt de son frère, en 1835. Cet orgue lui a été commandé grâce à Augustin Zeiger, instituteur-organiste d'origine alsacienne et installé à Lyon. L'instrument a été reçu le 15/04/1835. Fourniture et Cymbale au grand-orgue, avec Trompette, Clairon et Tierce. Le deuxième clavier était un récit (complet), avec Cornet, Trompette et Hautbois ; un positif était prévu, et la pédale, de 5 jeux, était comme d'habitude limitée à 18 notes. Aucun jeu gambé. C'était donc un instrument très "ancien régime". En fait, tout ce qui le distingue d'un orgue du 18ème (à part le buffet, qui, lui a évolué), ce sont des claviers de 54 notes.

Miniature 1835 : Merxheim (région de Soultz-Haut-Rhin), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (12/2001).

Miniature 1835 : Villefranche-sur-Saône (Rhône), N.D. des Marais
C'est un orgue de Joseph Callinet. Il a été inauguré par François Widor, puis transformé par Hugues Beaucourt en 1873.

Miniature 1835 : Bizot (Doubs)
C'est un petit instrument, représentatif de la facture de Joseph Callinet. Le Bourdon 16' manuel n'est qu'un dessus.

Miniature vers 1835 : Kientzheim (région de Kaysersberg), Pensionnat du Sacré-Coeur

En fait, il s'agit sûrement de deux orgues différents. En 1846 fut installé au pensionnat du Sacré-Coeur l'orgue construit par les frères Callinet vers 1835 pour la maison du Sacré-Coeur de Montet (Fribourg, CH). A l'origine, cet orgue était paraît-il un cadeau d'une famille amie des religieuses. L'instrument a donc bien été conçu par les frères Callinet pour la maison des soeurs de Montet, et ceci explique toutes ses spécificités. C'est bien entendu suite aux événements des années 1840 dans le canton de Fribourg qu'une partie de la maison des soeurs du Sacré-Coeur déménagea à Kientzheim. En 1880, Martin Rinckenbach rendit le récit expressif et remplaça une Flûte 4' par une Voix céleste. En 1985, Christian Guerrier déménagea l'orgue à Toulouse, St-Marc, o*il se trouve actuellement.

Miniature 1836 : Sermersheim (région de Benfeld), St-Jean-Baptiste
Instrument actuel.

Miniature 1836 : Thannenkirch (région de Ribeauvillé), Ste-Catherine
Remplacé par Martin et Joseph Rinckenbach (1913).
Claude-Ignace CALLINET 1836 PI remplacée par J.Rinckenbach, 1913. Très bel instrument actuel.

Miniature 1927 : Galfingue (région de Mulhouse), St-Gangolphe
Instrument actuel.
Claude-Ignace CALLINET 1836 PI remplacée par Roethinger, 1927.

Miniature 1836 : Heidwiller (région d'Altkirch), Sts-Pierre-et-Paul
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1919).
PI pillée en 1917, remplacée par J.Rinckenbach, 1920.

Miniature 1836 : Hochstatt (région d'Altkirch), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
Claude-Ignace CALLINET 1836 Actuel

C'est peut-être ici qu'il faut parler de l'orgue de Vercel-Villedieu-le-Camp (Doubs). Il est parfois attribué aux Callinet. Si oui, il date probablementdes années 30 ; il a un petit air de famille avec celui de Soutzbach-les-Bains. Il a été restauré par Alfred Kern en 1958, mais suite à cette opération, le connaissances historiques ne semblent pas s'être étoffées.

Sites  Callinet, Frères (1837-1843)

Eguisheim. Callinet, Frères, 1839.Eguisheim. Callinet, Frères, 1839.

Cette période est traditionnellement qualifiée d'apogée de la maison Callinet. Quarante ouvriers spécialisés s'affairaient à construire des orgues. Un instrument neuf sortait de l'atelier environ toutes les six semaines. Et pourtant, Joseph marquait un point d'honneur (et il en avait) à finaliser lui-même chaque instrument, pour être capable d'assumer la garantie qu'il proposait.

Des devis imprimés

De cette époque date la rédaction des fameux devis imprimés. Une fois le "style" acquis et consolidé, les techniques éprouvées et le savoir-faire répandu dans l'entreprise, Joseph souhaitait réduire le temps nécessaire à "l'avant-vente".

Les devis imprimés (un par taille d'instrument) pouvaient être ajustés au gré des spécificités de chaque projet (et ils l'étaient, parfois un peu de façon artificielle : la Flûte 4'8' et le Sifflet 1' étaient pratiquement systématiquement ajoutés à la main... c'est quand-même un peu une pratique de "vendeur de cheminées"). Ces devis furent allègrement recopiés (parfois avec leurs fautes d'orthographe) par les concurrents, et même par les mandataires : ils ont contribué à une forme de standardisation de l'orgue.

Les devis précisent que l'harmonie des Principaux sera flûtée dans les dessus et tranchante dans les basses. Très intéressants sont les adjectifs qualifiant chaque Jeu du point de vue de la couleur sonore :
- Bourdons auront une harmonie : "veloutée"
- les Cornets : "vive"
- Gambes : "tranchante, imitant le coup d'archet"
- Trompettes : "prompte éclatante", ou alors "ronde et agréable"
- Salicionaux : "douce et champêtre"
- Doublettes, Mixtures : "argentine"
- Sifflets : "brillante"
- Flûtes de pédale : "forte et tranchante"

Le modèle le plus petit (I/P 14j) est doté d'une pédale inédépendante de 4 jeux (16', 8' , 4' Trompette)... mais limitée à 18 notes. Il s'agissait donc d'un orgue sans répertoire, pour accompagner, improviser, ou ouer de petits pièces polyphoniques sur le manuel. Le manuel est dépourvu de 16' (contrairement à l'orgue de Soultzbach-les-Bains qui semble avoir inspiré cette petite composition). Les seuls fonds de 8' manuels sont un Bourdon et un Salicional ; la Montre est en 4' et il y a une Flûte 4'. Ensuite, l'instrument s'envole vers les aigus : Nasard, Doublette, pas de Tierce, mais un Sifflet, un Cornet, et une Fourniture à 5 rangs (! ; soit 8 rangs de principaux). Et il y a une Trompette, coupée en basse+dessus.

Avec la disparition des Tierces, le Nasard ne se trouve plus qu'au grand-orgue. Il n'a donc plus vraiment de vocation de soliste : c'est devenu un Nasard "polyphonique".

Alors qu'avec 14 jeux, on pourrait s'attendre à disposer d'un second manuel (ce qui, aussi bien dans le cadre d'une utilisation liturgique que pour jouer des pièces confère beaucoup plus de valeur qu'un plein-jeu... vraiment prétentieux et disproportionné), le "petit modèle" souffre donc de cette limitation, en plus d'une pédale inutilisable en pratique. Elle ne servait qu'à marquer (bien lourdement) les cadences, ou peut-être, dans le cadre de certaines improvisations. Le "devis imprimé", surtout pour les petits modèles a été très "formateur" : un orgue Callinet, en 1937, c'est avant tout un grand Plein-jeu ; et le Cornet est indispensable. Il manque toujours de fondamentales, et ce n'est pas étonnant, vu que les progrès, en matière de soufflerie et de taille de gravures, tardent à atteindre l'Alsace.

Quand un deuxième clavier arrive, c'est un positif sans Mutations ni Plein-jeu (B8, S8, P4, D2, dessus de Flûte 4' et Cromorne), et le grand-orgue passe en 16' (avec évidemment Montre 8' ; le Sifflet disparaissant, il y a toujours 8 rangs de principaux). La pédale reste un faire-valoir inutilisable de 18 notes.

C'est à partir de 3 manuels qu'on a enfin droit à une Gambe au grand-orgue. Mais ledit 3 ème clavier, un récit, est un peu décevant : s'il n'est pas limité à un simple dessus, il est quand même dépourvu d'octaves graves, et, surtout, il est géréralement constitué de gravures intercalées au grand-orgue. On est donc beaucoup plus près du "récit classique" que des futurs récits expressif. D'ailleurs, s'il a bien un Hautbois, ce récit a aussi un Cornet 3 rangs. A quoi ont servi les "économies" ? A doter le grand-orgue d'une Cymbale. C'était quand même un peu "décalé" : à Saint-Chamond (1834), qui inspira probablement cette composition, ladite Cymbale n'existe pas, mais il y a un Basson 16'. pourquoi cette idée, excellent, n'a-t-elle pas été pérénisée dans les devuis imprimés ? faut-iol y voir une forme de "recadrage conservateur" de Joseph ?

Ce n'est qu'au "niveau 4" de ces devis qu'on envisage, enfin, éventuellement (mais pas systématiquement) de fournir une pédale utilisable (et encore... 25 notes seulement).

Quant aux buffets (par exemple le plan à 4 tourelles), ils seront imités par pratiquement tous leurs concurrents (à moins que ce ne fut les clients qui l'exigeaient ainsi), même les plus féconds et les plus doués (Joseph STIEHR, Valentin RINKENBACH). La présence d'un arrière corps, derrière les tourelles, est elle aussi caractéristique (cela a bien sûr aussi fait école).

Mais les étapes les plus marquantes de cette période extrêmement féconde, c'est dans les orgues qu'il faut les chercher : on pense à Eguisheim (1839), Ste-Croix-en-Plaine (1840), Beaume-les-Dames, Montbrison (3 manuels dont un récit expressif, pédale de 25 notes, 39 jeux avec Bombarde et deux Trompettes au Grand-orgue, Cornet de Positif à 4 rangs, sans Tierce!) viennent tout de suite à l'esprit, mais il y en a déjà plus d'une dizaine avant que Claude-Ignace n'achève, en 1842, le montage de leur chef d'oeuvre de Masevaux. De 1842 date aussi l'orgue de Megève, qui, rappelons-le, était alors située hors des frontières françaises.

Dans tous ces instruments d'exception, c'est peut-être à Guémar que Claude-Ignace fut pris de l'envie d'innover, et de se forger un style à lui. Car il aimait les jeux flûtés (pas les Cornets, et en tous cas pas les Tierces indépendantes), les Gambes (pas les pleins-jeux très fournis). Il voulait aussi innover en matière de buffets ; il désirait consacrer encore plus de ressources aux sculptures et ornements de ses buffets.

Miniature 1837 : St-Etienne (Loire), Notre-Dame
C'est l'exécution du modèle standard à 3 claviers. Il a été restauré par Gaston Kern, en 1995.

Miniature 1837 : Besançon (Doubs), Ancien Temple
CALLINET Frères Actuel, dans l'église du St-Esprit.

Miniature 1838 : Hirtzbach (région de Hirsingue), St-Maurice
Remplacé par Georges Schwenkedel (1930).

Miniature 1838 : Soultzmatt (région de Rouffach), St-Sébastien
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (29/04/1996).

Miniature 1838 : Besançon (Doubs), St-Maurice
C'est le fameux Callinet doté d'une horloge. L'instrument venait remplacer un orgue Geib dont quelques tuyaux furent réutilisés. C'est Nicloas Verschneider qui le dota d'un récit, en 1870.

Miniature 1838 : Eguisheim (région de Wintzenheim), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.

Miniature 14/7/1838 : Riom (Auvergne), N.D. du Marthuret
Dans son buffet néo-gothique, comme celui de Montbrison, c'est un des plus beaux orgue, visuellement, des frères Callinet.

Miniature 1838 : Lyon (Rhône), St-François de Sales
C'est un orgue des frères Callinet de 4 claviers (48 jeux), joué par Liszt en 1844. Son titulaire était François Widor, le fils de Jean. L'instrument est aujourd'hui à Voiron (Isère), St-Bruno (depuis 1883). Il a été relevé par Daniel Kern en 2002.

Miniature 1839 : Pfaffenheim (région de Rouffach), St-Martin
Remplacé par Georges Schwenkedel (1933).
Pfaffenheim 680255 St-Martin CALLINET Frères 1838 (8/1838) PI remplacée par Schwenkedel, 1934.

Miniature 1838 : Tarare (Rhône), St-André
L'instrument a été reconstruit par Joseph merklin en 1881, et au moins2 autres fois par la suite. [OrgBase]

Miniature 1839 : Loches-en-Tourraine (Indre-et-Loire), St-Antoine
CALLINET Frères Actuel. Restauration en cours.

Miniature 1839 : Gundolsheim (région de Rouffach), Ste-Agathe
Instrument actuel.

Miniature 1839 : Rorschwihr (région de Ribeauvillé), St-Michel
Instrument actuel.

Miniature 1839 : Hésingue (région de Huningue), St-Laurent

Miniature 1839 : Baume-les-Dames (Doubs), St-Martin
C'est l'un des orgues majeurs des frères Callinet. Il a été revu en 1967 par Hartmann.

Miniature 1839 : Manonville (Meurthe-et-Moselle), St-Laurent
CALLINET Frères Il reste le Buffet.

Miniature 1840 : Ste-Croix-en-Plaine (région de Colmar), St-Barthélémy
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (06/02/1975).

Miniature vers 1840 : Steinsoultz (région de Hirsingue), St-Nicolas
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1926).
CALLINET Frères 1840? Remplacé par Roethinger. Buffet Dubois?

Turckheim

On peut encore entendre les beaux timbres des frères Callinet à Turckheim (quand on joue le récit). Evidemment, il est assez difficlie d'expliquer au grand public qu'un "orgue Silbermann" a un jour été plus un Callinet. (Par contre, il paraît aisé de faire croire qu'il l'est redevenu suite à un incendie.) Il n'en reste pas moins que l'orgue Callinet/Kern de Turckeim est vraiment un bel instrument, qui doit beaucoup aux ateliers de Rouffach. Et en plus, comme il a un pédalier complet, il est 100% jouable.

Miniature 1841 : Mâcon (Saône-et-Loire), Cathédrale St-Vincent
C'était un orgue des frères Callinet. Le buffet est conservé, mais la partie instrumentale a été remplacée par Charles Didier/Van Caster, dès 1897.

Miniature 1841 : Froeningen (région d'Altkirch), Ste-Barbe
Remplacé par Alfred Berger (1927).

Miniature 1841 : Niederentzen (région d'Ensisheim), Ste-Agathe
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (2003).
Malgré les progrès de la connaissance des orgues en Alsace, cet instrument est encore souvent attribué à Joseph Rabiny (1791 ; sic). Parfois à "Rabiny / Callinet", ce qui est à peine mieux, car on pourrait comprendre qu'il est issu de la collaboration entre Rabiny et François Callinet. Or, c'est clairement un instrument des frères Callinet, datant de 1841, bien que le buffet plus ancien ait été conservé. A l'examen de son historique (le nombre de réparations nécessaires) et de celui de ses contemporains, on peut douter que l'orgue Rabiny a réellement fonctionné un jour.

En 1841, Mgr de Bonald (ancien évêque du Puy, que Joseph Callinet devait connaître) devint évêque de Lyon, et rétablit l'usage de l'orgue à la Primatiale.

Miniature 1842 : Nambsheim (région de Neuf-Brisach), St-Etienne
Instrument actuel.

Miniature 1842 : Masevaux, St-Martin Tribune
Remplacé par Alfred Kern (1975).
(24/10/1842) A brûlé le 27/6/1966.

Miniature 1842 : Raedersheim (région de Soultz-Haut-Rhin), Sts-Projet-et-Amarin
Instrument actuel.

Miniature 1842 : Strasbourg, Clinique Ste-Barbe

De l'orgue des frères Callinet, 1842, de l'ancienne chapelle, il ne reste presque rien. En 1875, lorsque la chapelle fut détruite, l'instrument (1 clavier, 10 Jeux) a été déménagé à Schiltigheim, maison St-Charles (soeurs de la Charité) par Charles Wetzel. Le Callinet y fut remplacé en 1907 par Franz Kriess : il n'en reste à Schiltigheim qu'une partie du Bourdon 16' et de la Doublette. Sa Trompette a aussi survécu : Wetzel l'avait retirée en 1875, pour la placer dans son orgue d'Otterswiller, où on peut encore l'entendre aujourd'hui. Pie Meyer-Siat a émis l'hypothèse que cet orgue Callinet ne se serait pas perdu, et qu'il s'agit en fait de l'instrument actuel de Rottelsheim.

Miniature 1842 : Montbrison (Loire), N.D. d'espérence
Sûrement un des plus beaux orgues des frères Callinet (06/01/1842). La pédale a 25 notes ! Il y a 3 fonds de 8' à chaque manuel, une Gambe à chaque plan sonore, et le récit est expressif ! Est-ce parcequ'il étaient loin de l'Alsace que les Callinet ont enfin osé avancer un peu ? Etaiat-ce fialement l'Alsace qui expliquait leur conservatisme forcené ? L'orgue de Montbrison a été restauré en 1983, et il est doté de sa composition d'origine.

Miniature 1842 : Megève (Royaume du Piémont)
En plus des autres instrument livrés cette année-là, les frères Callinet ont trouvé le temps de placer un instrument en Haute-Savoie. Il devient clair qu'il ne devaient plus intervenir que dans la partie commerciale (limitée au strict minimum) et l'harmonisation. Vu le nombre et la taille des orgues livrés, les ateliers de Rouffach n'ont pas dû les voir beaucoup en 1842.

Miniature 1842 : Wegenstetten (CH), St-Michel
Cet orgue des frères Callinet a été reconstruit à deux reprises (1947 et 1984).

Miniature 1843 : Spechbach-le-Bas (région d'Altkirch), St-Augustin
Remplacé par Georges Schwenkedel (1932).
CALLINET Frères 1841 (1/9/1841 -> 1841) P.I. remplacée par Schwenkedel, 1932.

Jusqu'en 1843, les frèces Callinet ne construisiant pas de tirasse. (Il faut dire qu'avec un pédalier de 18 notes, son intérêt est fort limité...) Il semble que ce soit à la même époque qu'ils se sont intéressés aux jeux à anches libres. Et Claude-Ignace se mettra aux réservoirs à table et plis parallèles, permettent enfin de stabiliser le vent.

Miniature 1843 : Blotzheim (région de Huningue), Notre-Dame du Chêne
Instrument actuel.

Miniature 1843 : Bourbach-le-Bas (région de Thann), St-Apollinaire
Instrument actuel.

Miniature 1843 : Guémar (région de Ribeauvillé), St-Léger
Instrument actuel.

De 1843 date un autre orgue, plus petit, mais extrêmement bien conservé : celui d'Oltingue. A cette date correspond en effet aussi l'introduction des anches libres.

Miniature 1843 : Oltingue (région de Ferrette), St-Martin
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (28/05/1973).

Miniature 1843? : Salins (Jura), Ecole normale
C'est Hamel qui cite cet orgue des frères Callinet (neuf) (II/P 10r), qui a été placé à l'école normale.

Miniature 1843 : Bergholtz-Zell (région de Guebwiller), St-Benoît
Remplacé par Richard Dott (1999).
???

Miniature 1843 : Selestat, Ste-Foy Tribune
Remplacé par Martin Rinckenbach (1894).
L'histoire de cet instrument (dont il ne reste rien) s'étale sur pages et des pages dans les articles consacrés aux orgues de Sélestat. Cela serait presque amusant, si la conséquence directe n'avait pas été d' "oublier" l'orgue existant... Aujourd'hui, le plus sage serait probablement d'ignorer cet épisode d'histoire gravement lacunaire et incohérent, pour passer directement aux événements qui ont apporté quelque chose au patrimoine actuel.

Oberentzen ?

Le bon-sens voudrait que l'on attribue d'orgue d'Oberentzen aux frères Callinet, puisqu'ils l'ont reconstruit en 1843. Mais, en matière d'attribution, le bon-sens seul ne compte pas trop, car si on faisait celà, on ne pourrait plus l'attribuer à Louis Dubois (1759)... Or, on sait que pour grand nombre d'allocataires de subsides, la seule valeur d'un orgue réside dans son âge. Un instrument de 1759 est pour eux forcément bien meilleur qu'un autre de 1843.

Pour les frères Callinet, projet pour Oberentzen fut difficile à mener : le devis initial fut une première fois amendé, et à la réception, d'autres travaux avaient été engagés (bien que non approuvés) pour transformer en orgue fiable un instrument dont les défauts se révélaient peu à peu. Les Callinet eurent toutes les peines à se faire payer, et on pense que Joseph renonça même à une partie du payement. Il était sûrement trop honnête.

Miniature 1843 : Lons-le-Saunier (Jura), Cordeliers
CALLINET Frères Actuel, restauré par Pascal Quoirin, 1984 (III/P, 43j).

Miniature 1843 : Villaz-St-Pierre (CH), Sts-Pierre-et-Paul
CALLINET Frères Actuel. Restauré en 1990.

Miniature 1843? : Chambéry (Savoie), Dames du St-Sacrement
Cet orgue des frères Callinet n'est pas daté rigoureusement : il a été construit etre 1837 et 1844. Il se trouve aujourd'hui à Nancy, St-Pierre, où c'est l'orgue de chœur. Sa composition, avec la Montre 8' au récit, fait plutôt penser à 1844. Cet instrument est prafois attribué à Claude-Ignace.

Besançon (Doubs), Basilique St-Ferreol et St-Ferjeux ?

L'orgue de choeur de la basilique, acquis en 1903 et de provenance inconnue, est parfois attribué aux frères Callinet.

Sites  Les frères après leur séparation, jusqu'à la maladie de Joseph (1844-1852)

Ste-Marie-aux-Mines, la Madeleine.
Joseph Callinet, 1849.Ste-Marie-aux-Mines, la Madeleine.
Joseph Callinet, 1849.

En octobre 1843, Claude-Ignace se sépara de son frère. Joseph signa "Callinet aîné" sur ses devis de Bettlach et Lutter. A Bettlach, Joseph Callinet proposa sa première Tirasse. Dans son devis pour Chambéry (1845) il proposera une Flûte harmonique (4' pieds, à l'Echo) et une Pédale de 27 notes.

Quant à Claude-Ignace, il (re-)commença petit : il posa à Wentzwiller un curieux petit orgue qui semble être le premier de sa production "d'après l'association" (mais il était sûrement déjà "en route" : les deux frères ne s'étaient donc pas quittés en trop mauvais termes). Il commença sûrement sa carrière solo à Leimbach par un travail qui fut peut-être une reconstruction (il n'en reste rien : l'orgue a été complètement détruit en 1917). L'ouvrage cité par Hamel à Berrwiller (1845) n'est qu'une reconstruction du BERGÄNTZEL de 1784. Mais bien vite, Claude-Ignace, sans délaisser le marché "local", connut un franc succès en dehors de l'Alsace : Besançon, Bourg, Chênes, Liverdun, Lyon... C'est bien lui qui obtint dès lors les plus gros marchés (Besançon, Madeleine). Il y eut la reconstruction de l'orgue de Rouffach en 1855, et le Buffet Néo-gothique de Moosch la même année.

Miniature 1844 : Bettlach (région de Ferrette), St-Blaise
Instrument actuel.

Miniature 1844 : Lutter (région de Ferrette), St-Léger
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (30/11/2004).

Miniature 1844 : Wentzwiller (région de Huningue), St-Martin
Instrument actuel.

Miniature 1844 : Wolxheim (région de Molsheim), St-Etienne
Remplacé par Martin Rinckenbach (1887).

Miniature 1844 : Pontarlier, St-Bénigne
Joseph Callinet a placé cet instrument dans un buffet de Saumet (1758), en récupérant une grande partie de la tuyauterie de 1758. Il y eut deux transformations (1868 et 1900), et en 1982, Bernard Aubertin construisit un orgue neuf "dans l'esprit de Joseph Callinet", avec positif de dos. (Il n'y en avait pas jusque là.)

Miniature 1844 : Montbéliard (Doubs), Temple St-Martin
Joseph Callinet y fit une reconstruction en 1844. L'instrument n'avait alors pas de positif de dos.Il a été reconstruit par Alain Sals en 1988. Buffet est de Jean-Louis Perny (Huningue).

Miniature 1842-1845 : Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), St-Genès les Carmes
Joseph CALLINET Actuel. Buffet Néo-gothique.

Miniature 1845 : Lyon (Rhône), sanctuaire St-Bonaventure (Cordeliers), choeur
Joseph Callinet reconstruisit l'orgue de choeur de Lyon, St-Bonaventure (avec un dessus de Bombarde au grand-orgue, complétée par une basse de Basson 8'). Une fois de plus, c'est hors Alsace que les Callinet innovent : l'instrument est en deux corps, dans de magnifiques buffets superbement élancés, et le second manuel est clairement un récit, et non un positif. La pédale est jouable (25 notes). L'instrument (II/P 20j) a été considérablement agrandi par la maison Merklin (III/P 67 j), et c'est l'un des instruments les plus remarquables du Rhône.

Miniature 1845 : Bellelay (CH), abbatiale
Au cours de la Révolution française (1797), les soudards parvinrent à occuper l'abbaye des Prémontrés, évidemment en les chassant et en pillant le mobililer. Les bâtiments furent "convertis" en une fabrique de montres, une brasserie et une verrerie, pour devenir fianlement un centre de soins spécialisé. L'orgue Joseph Bossart ayant disparu en 1797 (il a été finalement reconstitué en 2009), il n'y avait pas d'orgue à Bellelay quand Joseph Callinet posa le sien, en 1845. L'instrument n'y resta pas longtemps, puisque dès 1848, Claude-Ignace le déménagea à l'église luthérienne de Badevel (Doubs). C'est un petit orgue (I/0P 6j) avec un pédalier accroché... de 18 notes. Il a été revu par Christian Guerrier en 1975 et Marc Garnier en 1990. [OrgBase] [TemplesFree]

Miniature 1845 : Thoissey (Ain), Collège
CALLINET Aujourd'hui à Trévoux, St-Symphorien, MMK 1920, restau. Simon et Nicolle (Lyon), 1981.

Miniature 1846 : Dannemarie, St-Léonard
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1912).

Miniature 1846 : Soppe-le-Haut (région de Masevaux), Ste-Marguerite
Instrument actuel.

Miniature 1846 : Solliès-Pont (Var), St-Jean-Baptiste
C'est l'orgue Joseph Callinet (04/1846) actuel (II/P 21j). Buffet ressemble à celui de l'église lutherienne de Ste-Marie-Mines.

Miniature 1846 : Autun (Saône-et-Loire), Notre-Dame
François Callinet avait déjà posé un orgue à la cathédrale St-Lazare en 1820. Joseph Callinet construisit l'orgue de Notre-Dame en 1846, et l'instrument a été modifié en 1889 par Nicolas Théodore Jaquot et Charles Didier.

Miniature 1846 : Hégenheim (région de Huningue), St-Rémi
Remplacé par Martin et Joseph Rinckenbach (1913).
Cet orgue fut payé par un don privé de Marie Pauline Victoria von Barbier-Schroffenberg, la veuve du maire d'Hégenheim Joseph Bouat. C'est pourquoi il n'a laissé aucune trace dans les archives.

Miniature 1846 : Wattwiller (région de Cernay), St-Jean-Baptiste
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1929).
Claude-Ignace CALLINET 1846 (16/7/1846) Détruit en 1914-1918.

Miniature 1846 : Lure (Haute-Saône), Pensionnat
Joseph CALLINET 7/1846 Actuel à Merlebach, Mission Slovène.

Miniature 1847 : Ste-Marie-aux-Mines, Eglise Luthérienne des Chaînes
Remplacé par Dalstein-Haerpfer (1895).

Miniature avant 1847 : Chênes (Genève, CH)
Claude-Ignace CALLINET

Miniature avant 1847 : Montet (Friboug, CH), Dames du Sacré-Cœur
Claude-Ignace CALLINET

Miniature avant 1847 : Steinbach (région de Cernay), St-Morand
Remplacé par Georges Schwenkedel (1933).
Hamel rapporte que Claude-Ignace Cllinet y construisit n orgue "avant 1847". Il a été détruit en 1914.

Miniature 1847 : Balgau (région de Neuf-Brisach), St-Nicolas
Remplacé par Martin Rinckenbach (1874).
Claude-Ignace CALLINET 1847 (29/10/1847) Transféré à Appenwihr, 1874?, disparu 1898

Miniature 1847 : Marseille (Bouches-du-Rhône), St-Joseph intra muros
Joseph CALLINET Remplacé par Cavaillé-Coll en 1868.

Miniature 1847 : Liverdun (Meurthe-et-Moselle), St-Pierre
C'est un petit instrument de Claude-Ignace Ccallinet, I/23 selon le projet, et I/16 à l'origine. Le buffet est néo-gothique, mais très sobre. Il a été restauré par Laurent Plet, 1999.

Miniature 1847 : Lyon (Rhône), Lycée Ampère
L'orgue Claude-Ignace Callinet construit en 1847 par Claude Ignace Callinet pour la chapelle du collège Ampère à Lyon a été transféré par Henri Wolf en 1920 à Saint-Chef (Isère, France), église Saint-Theudère. Il y a été restauré par René Micolle en 1984 et relevé par Georges Valentin en 1993.

Miniature 1847 : Norroy-lès-Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), St-Rémy
Claude-Ignace CALLINET P.I. remplacée suite à réquisitions.

Miniature 1847 : Ste-Marie-aux-Mines, Temple réformé
Remplacé par Dalstein-Haerpfer (1911).

Miniature 1847 : Mouthe (Doubs)
C'est l'orgue actuel, très bien conservé. Joseph Callinet, en 1847, en fit une véritable profesion de foi de conservatisme. :
Manuel (54 notes) : Bourdon 16' (D), Montre 8', Bourdon 8', Salicional 8', Prestant 4', Flûte 4', Nasard 2'2/3, Doublette 2', Fourniture 4 rgs, Cornet 5 rgs, Trompette 8' (B+D), Clairon 4'/Hautbois 8' (B+D).
Pédale (18 notes) : Bourdon 16', Flûte 8', Flûte 4', Trompette 8', Clairon 4'.

Miniature 1848 : Walheim (région d'Altkirch), St-Martin
Remplacé par Georges Schwenkedel (1927).
Claude-Ignace CALLINET 1847 P.I. pillée en 1914-1918.

Miniature 1848 : Belfort (Territoire de Belfort), Cathédrale St-Christophe
Joseph CALLINET Actuel. Il s'agi d'un agrandissement du Valtrin de 1749. CIC 1870. MH 02/1980. Intégrale de Jehan Alain par M.C. Alain.

Miniature vers 1848 : Belfort (Territoire de Belfort), Notre-Dame-des-Ange
En aout 2015, l'église Notre-Dame-des-Anges de Belfort, interdite au public depuis 2010 car déclarée "dangereuse" a été livrée aux démolisseurs. Le dernier orgue du lieu datait de 1951, et on dit qu'il avait été construit par Georges et Curt Schwenkedel. Il remplacerait un instrument de Joseph Callinet, construit à une époque inconnue, probablement vers 1848. [OrgBase]

Miniature 1849 : Ste-Marie-aux-Mines, Ste-Madeleine
Instrument actuel.

Miniature 1849 : Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), N.D. du Port
Joseph CALLINET Petit orgue d'accompagnement. Remplacé. Une partie de la tuyauterie peut-être à StPierre de Vaise.

Miniature 1850 : Besançon (Doubs), Ste-Madeleine
C'est l'un des instruments majeurs de Claude-Ignace Callinet, fourni "en deux tranches" (la seconde en 1853). En fait, une expression pour dire "inachevé". On peut le considérer comme le plus grand Callinet subsitant. Mais sûrement pas un des meilleurs souvenirs de Claude-Ignace... L'instrument a été reconstruit Jean Deloye par Alain Sals en 1989 et 2005.

Miniature vers 1850 : Dompierre (Vosges), St-Etienne
C'est un orgue de Claude-Ignace Callinet, qui se trouve actuellement à Dompierre. On en ignore la situation à l'origine.

Miniature 1851 : Urbès (région de St-Amarin), St-Wendelin
Remplacé par Berger (1897).

Miniature 1850 : Sallanches (Royaume du Piémont), Collégiale St-Jacques
L'instrument a été relevé par Pascal Quoirin en 2011. C'est un Joseph Callinet (un de ses derniers grans instruments), reçu le 9/12/1850. Positif de dos (54 notes) : Montre 8' (Gis), Bourdon 8', Dulciane 8' (D), Prestant 4', Flûte 4', Doublette 2', Basson/Chalumeau 8', Trompette 8'. Grand-orgue (54 notes) : Bourdon 16', Montre 8', Bourdon 8', Gambe 8', Flûte 8', Prestant 4', Flûte 4', Nasard 2'2/3, Doublette 2', Cornet 4 rgs (résultantes de 16'), Fourniture 5 rgs, Trompette 8', Euphone 8', Clairon 4'. Récit expressif (42 notes) : Bourdon 16', Flûte traverse 8', Jeu céleste 8', Flûte octave 4', Cor anglais 16' (anches libres), Hautbois 8', Voix humaine 8'. Pédale (18 notes) : Contrebasse 16', Flûte 8', Violoncelle 8', Flûte 4', Ophicléide 16', Trombone 8', Clairon 4'.
Et les soufflets étaient cunéiformes.

Miniature 1850 : Saulx (Haute-Saône), St-Martin
CIC 5j [OrgBase]

Miniature 1850 : Baujeu (Haute-Saône), Notre-Dame de l'Assomption
FC [OrgBase]

Miniature 1850? : Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle), Saint-Jean Baptiste
CF??? [OrgBase]

Miniature 1855 : Brignais (Rhône), chapelle des sœurs de St-Charles
Il s'agit d'un positif de Claude-Ignace Callinet, de 9 jeux. Il a été déménagé en 1970 dans la chapelle de la maison mère des Soeurs de St-Charles à Lyon (où il est inventorié) par Philippe Hartmann et Jean Deloye (originellement dans le choeur, puis déplacé au fond). Il a été classé en 1977.

Miniature 1851 : Rimbach-près-Masevaux (région de Masevaux), St-Augustin
Instrument actuel.

Miniature 1851 : Lapoutroie, Ste-Odile
Remplacé par Martin et Joseph Rinckenbach (1913).
Joseph CALLINET 1851 PI remplacée par MetJ Rinckenbach, 1913.

Miniature 1851 : Moulins (Allier), St-Pierre
Joseph CALLINET (25/5/1851) François en 1821. MMK. Mérite restauration.

Miniature 1852 : Rimbach-Zell (région de Guebwiller), Sts-Pierre-et-Paul
Remplacé par Georges Schwenkedel (1928).
Joseph CALLINET 1852 (5/3/1852) PI pillée en 1917, remplacée par Schwenkedel, 1928

Miniature 1852 : Fraize (Vosges), St-Blaise
Claude-Ignace CALLINET Actuel

Muespach-le-Haut ?

Il n'est pas établi que l'orgue installé à Muespach-le-Haut en 1852 était un Callinet. Curt Schwenkedel, en 1961, ne trouva d'ailleurs pas un orgue Callinet dans ce buffet, mais un instrument très intéressant de provenance inconnue dont il nota la composition. L'orgue de 1968, néo-baroque jusqu'au bout de sa Cymbale, n'a rien à voir avec un Callinet.

Miniature 1853 : Ribeauvillé, Couvent de la Providence
Remplacé par Martin et Joseph Rinckenbach (1907).
Remplacé par MJ Rinckenbach, 1906.

Miniature vers 1853 : Pfetterhouse (région de Hirsingue), St-Géréon
Remplacé par Jules Besserer (vers 1925).
Pfetterhouse 680257 St-Géréon Joseph CALLINET 1853? Détruit en 1914-1918.

Pour ce qui est de la musique jouée par les organistes de l'époque, il est probable qu'elle consistait essentiellement en des improvisations. L'"Ecole Jacques Vogt" (1810-1869) faisait fureur : on improvisait des scènes champêtres en marquant la cadence avec le pédalier (d'où les 18 notes seulement). Il fallait des Flûtes bucoliques. Des épisodes mystérieux étaient réalisés grâce à la Voix humaine (expressive), et débouchaient ordinairement sur un orage, à grand renfort de Trompettes et d'effets (l'Orage ou Tonnerre, justement, qui enfonçait plusieurs notes de la pédale en même temps, et la pluie ; les clochettes étaient aussi assez prisées). Beaucoup d'orgues étaient munis de ces dispositifs, et parfois même d'une engageante grosse caisse.

" Je ne demande aucune avance. Le paiement d'une somme quelconque n'est fait qu'après parfaite confection et réception. [...] Je me soumets à la garantie de mes ouvrages, pour autant de temps qu'on le peut désirer. La moindre deffectuosité qui serait trouvée dans l'ouvrage, lors de sa vérification, suffirait pour qu'il reste pour mon compte, sans autre formalité. Callinet aîné, devis pour Bettlach, 29/10/1843."

Sites  L'après-Joseph : Claude-Ignace et Louis-François (1834-1884) (1853-1884)

Louis-François Callinet s'établit avec son père à Vesoul en 1872. Avant cela, ils posèrent encore dans le Récit de l'orgue de Masevaux des Flûtes harmoniques (1866).

François-Antoine BERGER (1816-1883), ancien contremaître de Joseph, prit la direction de l'atelier de Rouffach après la maladie de son patron. Mais il ne construisit pas beaucoup d'instruments neufs. Sa période d'activité s'étend de 1856 (il était donc concurrent de Claude-Ignace jusqu'en 1872) à sa mort 1883. Son fils Joseph Antoine Berger prit sa succession jusqu'en 1911. Puis ce fut Alfred Berger, fils de Joseph Antoine qui continua à faire vivre les atelier de Rouffach jusqu'en 1940, date de leur fermeture définitive. Alfred Berger mourut le 26/06/1949.

A Vesoul, Louis-François ne retrouva pas la dynamique nécessaire pour continuer la grande Maison Callinet. Il y a à Widensolen (1872) le testament organistique de Claude-Ignace, dans lequel on distingue clairement un "retour aux sources". A presque 70 ans, le facteur sent proche sa fin, mais aussi celle de l'esthétique qui fit son succès. L'orgue deviendra symphonique.

Après avoir construit à Fréland une merveille qui est révélateur du potentiel qu'il avait acquis, Louis-François disparut peu à peu du monde de l'orgue : on le revit travailler en 1877 à St-Amarin sur l'orgue DUBOIS, en 1879 à Mulhouse, Ste-Marie sur l'orgue de son oncle, puis en 1882 à Guewenheim. Il revint parfois de Vesoul : par exemple pour construire son orgue de Largitzen (1884), dont il ne reste rien, l'église ayant été détruite pendant la guerre de 1914-18.

En 1885, Louis-François fit paraître une publicité dans Caecilia. Il revint encore en 1886 pour accorder l'orgue de Mollau - presque un pèlerinage -, et une dernière fois en 1887 pour toucher la "caution de garantie" de Guewenheim. Pendant 70 ans, les orgues des Callinet sombreront alors peu à peu dans l'oubli. Beaucoup furent victime des guerres. D'autres, au détour du "mauvais âge" pour un orgue (dans les 50 ans), ont été radicalement transformés, surtout dans les villes. Mais, finalement, assez peu : la plupart donnaient satisfaction. Ils sont à présent redécouverts relevés et appréciés, chacun à son tour. Au moins deux sont encore démontés, et attendent qu'on se donne les moyens de les sauver.

Le 18/06/2003 s'est constituée l'association pour la mise en valeur de l'orgue de Fréland, le dernier en date des Callinet d'Alsace à pouvoir encore - si l'auditoire et l'organiste le souhaitent - jouer une "scène champêtre" alla Vogt. Mais aussi (la Pédale a 25 notes) Boëly ou Franck.

Miniature 1853 : Oberhergheim (région d'Ensisheim), St-Léger
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (19/10/1976).

Miniature 1853 : Artzenheim (région d'Andolsheim), St-Jacques-Majeur
Remplacé par Curt Schwenkedel (1968).
Claude-Ignace CALLINET 1853 (22/11/1853) Détruit en 1945. l'instrument devait beaucoup ressembler à celui de Réguisheim.

Miniature 1854 : Réguisheim (région d'Ensisheim), St-Etienne
Remplacé par Jules Besserer (1933).

Miniature 1854 : Villersexel (Haute-Saône), St-Nicolas
C'est un instrument de Claude-Ignace Callinet, transformé par Jules Bossier (Dijon) vers 1937, puis restauré par Gaston Kern en 1979-81.

Miniature 1855 : Rouffach, Notre-Dame
Instrument actuel.

Miniature 1855 : Lyon (Rhône), St-Irenée
Il s'agissait d'un instrument construit par Claude-Ignace Callinet. Il a été reconstruit par Georges Abbey dès 1890. [OrgBase]

Miniature 1856 : Rombach-le-Franc (région de Ste-Marie-aux-Mines), Ste-Rosalie
Remplacé par Georges Schwenkedel (1935).
Claude-Ignace CALLINET 1856 (21/10/1856) Remplacé par Schwenkedel en 1835.

Miniature 1856 : Saint-Laurent-sur-Saône (Ain), St-Laurent, OdC
Cet orgue a été relevé en 1996 par Michel Garnier. Un manuel de 54 notes, et un pédalier en tirasse... de 18 notes. Bourdon 16', Flûte 8', Bourdon 8', Salicional 8', Prestant 4', Flûte 4', Doublette 2', Cornet 3 rangs (c'-f'''), Trompette 8', Basson 8' (C-f'), Hautbois 8' (fis'-f'''), Clairon 4'. [OrgBase]

Miniature 1857 : Aspach-le-Bas (région de Cernay), St-Pierre
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1929).
Claude-Ignace CALLINET 1857 (26/5/1857) Détruit en 1914-1918.

Miniature 1857 : Bollwiller (région de Soultz-Haut-Rhin), St-Charles Borromée
Instrument actuel.

Heimsbrunn ?

En 1857, Claude-ignace Callinet effectua une "réparation générale" de l'orgue de Heimsbrunn. L'instrument est souvent attribué aux Callinet (vers 1830), car le buffet semble vraiment venir de Rouffach. Mais on trouve plusieurs buffets dont on pourrait jurer qu'il s'agit de production de la maison de Rouffach, qui sont bel et bien l'oeuvre de concurrents. L'analyse de la facture montre que la partie instrumentale pourrait être de Valentin Rinckenbach. L'instrument a connu une histoire... mouvementée (comme on dit quand finalement, le tout à été reconstruit dans le style néo-baroque au cours d'une opération de "restauration" à la fin du 20ème). On sait, de façon générale, que bon nombre de facteurs qui construisaient leur n-ième néo-baroque dans un buffet "historique" se moquaient comme d'une gigne de la provenance de la partie instrumentale élimin... pardon, "restaurée". Evidemment dans ce cas là, ils n'étaient pas trop pressés de partager les informations ; on les comprend : toute vérité n'est pas forcément bonne à dire. L'histoire de cet orgue restera probablement pour toujours un mystère.

Miniature 1858 : Burnhaupt-le-Haut (région de Cernay), St-Boniface
Remplacé par Georges Schwenkedel (1932).
Claude-Ignace CALLINET 1858 (10/1858) Incendié le 16/7/1915.

Miniature 1859 : Habsheim, St-Martin
Instrument actuel.

Miniature 1859 : Balschwiller (région de Dannemarie), St-Louis
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1931).
Claude-Ignace CALLINET 1859 (27/9/1859) Incendié le 22/6/1915.

Miniature 1859 : Habsheim, St-Martin
Instrument actuel.
Claude-Ignace CALLINET 1859 Actuel / Buffet pas de Callinet.

Miniature 1859 : Lyon (Rhône), chapelle Ste-Philomène du lycée aux Lazaristes
C'était un instrument plutôt conséquent de Claude-Ignace Callinet (III/P 31j). il a été reconstruit dès 1891 par Joseph Merklin. [OrgBase]

Michelbach-le-Bas (région de Huningue), St-Théodore

Miniature vers 1860 : Rumersheim-le-Haut (région d'Ensisheim), St-Gilles
Instrument actuel.

Miniature 1860 : Lachapelle-sous-Rougemont (Territoire de Belfort), St-Vincent
CIC. [OrgBase]

Miniature 1860 : Nancy (Meurthe-et-Moselle), St-Léon IX, OdC
[OrgBase]

Miniature 1861 : Bitschwiller-lès-Thann (région de Thann), St-Alphonse
Instrument actuel.

Miniature 1861 : Vieux-Ferrette (région de Ferrette), St-André
Instrument actuel.

Miniature 1865 : Moosch (région de St-Amarin), St-Augustin
Instrument actuel.

Miniature vers 1865 : Waltenheim (région de Sierentz), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.

Miniature 1865 : Labaroche (région de Lapoutroie), St-Michel
Détruit en décembre 1944. Remplacé par Jacquot-Lavergne (1952).
On ne sait pas grand chose de cet instrument, mais il avait 19 jeux et deux manuels.

Miniature 1865 : Boult (Haute-Saône), St-Maurice
Il y eut trois interventions majeures ; Jules Bossier en 1925, Jean Doloye en 1978, et Daniel Kern en 1997. il semble que malhgré tout celà, la pédale soit toujours limitée à 18 notes... [OrgBase]

Miniature 1865 : Badonviller (Meurthe-et-Moselle), St-Martin
Claude-Ignace CALLINET II/P, 22 Jeux. Détruit en 1914.

Miniature 1865 : St-Léonard (Vosges), St-Pierre
Claude-Ignace CALLINET Incendié en 1944.

Miniature 1867 : Ruelisheim (région d'Illzach), St-Nicolas
Instrument actuel.

Miniature 1867 : Geiswasser (région de Neuf-Brisach), St-Fridolin
Instrument actuel.

Miniature 1870 : Issoire (Puy-de-Dôme), St-Austremoine
Claude-Ignace et Louis-François Callinet, restauré par Théo Haerpfer en 1985, classé Monument Historique en 1982. Date 1851? Author Joseph Callinet et Joseph Merklin ? (organ builders)

Miniature 1870 : Besançon (Doubs), Dames du Sacré-Coeur
A Besançon, Hamel cite aussi un petit orgue Claude-Ignace Callinet, d'1 Manuel aux Dames du Sacré-Coeur.

Miniature 1872 : Widensolen (région d'Andolsheim), St-Nicolas
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (02/08/1979).

Miniature 1872 : Plancher-les-Mines (Haute-Saône), St-Nicolas
L'instrument a été reconstruit en 1939 par Louis Georgel. [OrgBase]

Miniature 1873 : Wintzfelden (région de Rouffach), St-Odile
Instrument actuel.

Miniature 1875 : Dole (Jura), Notre-Dame du Mont Roland, Chapelle ???
C'est un orgue de Louis François Callinet, de 19 jeux. [OrgBase]

Miniature 1875 : Besançon (Doubs), institution St-Jean
L'orgue a été déménagé à Jouhe (Jura) Mont-Roland en 1979. [OrgBase]

Miniature 1877 : Fréland (région de Lapoutroie), Eglise de l'Assomption de la B.V.M.
Instrument actuel.

Miniature 1877 : Nods (Doubs)
Le devis date du 01/06/1877, et la composition d'origine est connue. (Pas de pédalier ; il y en aurait eu un ultérieurement, de 15 notes... c'était bien la peine...) L'orgue a été reconstruit par Jean Deloye (et, heureusement, muni d'une pédale). [OrgueVitraux]

Miniature 1880 : Le Russey (Doubs)
Louis-François continuait à réaliser des orgues avec Doublette, dessus de Cornet... et une pédale de 5 jeux limitée à 18 notes. [OrgueVitraux]

Miniature 1882 : Pierrefontaine-les-Varans (Doubs), Notre-Dame-de-l'Assomption
L'instrument a été reconstruit en 1913. [OrgBase]

Guewenheim

L'orgue de Guewenheim est traditionnellement attribué à Joseph Stiehr (1833). Mais, en 1882, c'est Louis-françois Callinet qui se dota d'un petit récit eprxressif de 4 jeux, avec une Clarinette à anches libres. (B8, FH8, FH3, Clarinette, c-f'''.) En 1887, à l'échéance de la garantie de 5 ans, l'instrument fut expertisé par Joseph-Antoine Berger (successeur des Callinet à Rouffach). Il le trouva bon ("nach Gewissen" : pour ce quil savait), ce qui permit à Louis François Callinet d'encaisser son mandat de caution. Après cela, Louis François disparut, et c'est donc ici la toute fin de l'histoire des Callinet en Alsace. Alfred Berger compléta en 1924 ce récit dans les graves (C-H) et ajouta logiquement une Aeoline et une Voix céleste.

Les années 1970 (1977), elles, ne trouvèrent rien de mieux pour exprimer ce qu'ils pensaient de cet élément d'histoire que d'ajouter à ce récit... un Flageolet 2'. Ce n'est finalement pas étonnant, quand on voit comment cet instrument a été dénigré dans l'ouvrage "Les Callinet" (p.362-4). [PMSCALL:p362-4]

Miniature 1885 : Largitzen (région de Hirsingue), St-Georges
Remplacé par Georges Schwenkedel (1928).
Louis François CALLINET 1884 Détruit durant la 1ere Guerre mondiale.

Miniature 1930 : Winkel (région de Ferrette), St-Laurent
Instrument actuel.

Sites 

Style et façon

François Callinet s'intitule lui-même "Facteur d'orgues de Paris". De fait, il y a travaillé 10 ans, et il est évident que toute sa formation n'est pas due à Rabiny, loin s'en faut. François revendique donc explicitement, et d'abord, le style "classique français", caractérisé par :

Un étagement rigide des principaux (Montres, Prestant, Doublettes, Mixtures bien fournies)

Des anches "à la française" (Trompettes, Clairons, Cromorne). Associées à des Cornets chantants qui complètent l'instrument dans les aigus.

Une architecture à Positif de dos.

François a aussi acquis à Paris une passion pour les dessus de Flûtes.

Qu'hérita-t-il donc de Riepp via Rabiny ? Essentiellement :

Des idées en matière de Buffets. Des Plates faces à la partie supérieure recourbée vers le haut. Des ornementations spécifiques. Et surtout l'idée d'une disposition à 4 Tourelles pour le Grand-orgue, avec les deux grandes sur les côtés.

Un caractéristique dessus de Flûte "traversière" de 8 pieds, en métal, sonore, jouant un rôle de Montre 8' (ceci rejoint donc l'héritage parisien de François). Ce Dessus est complété par une Basse de Bourdon de 4 pieds. Riepp estimait beaucoup ce Jeu, et François aussi. Son fils Joseph ira jusqu'à construire des 3-claviers avec cette Flûte traverse 4'8' à chaque clavier (Brunstatt, St-Georges). Mais ce n'est pas une "exclusivité", vu que Dallery pratiquait aussi ce jeu. [Galtier:1p181]

Un point reste marquant dans la recherche sonore : c'est cette obsession de vouloir rééquilibrer l'orgue entre ses basses et ses dessus. Puisqu'il aime les anches à la Françaises, François Callinet se trouve avec des compositions très sonores dans les basses. On ajoute pour compenser de façon classique un dessus de Cornet. François privilégiera des Trompettes "coupées" (en basse+dessus), mais aussi d'autres Jeux plus sonores dans les Dessus.

Sites

Webographie :

Références

Sources et bibliographie :

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