L'orgue Callinet,
1841

Historique

En 1841, les frères Callinet posèrent à Froeningen un petit orgue à un manuel et pédale de 15 jeux. [IHOA] [ITOA] [PMSCALL] [Barth]

Pour limiter la dépense, il était initialement prévu que 3 de ces jeux ne seraient que des dessus. Il s'agissait du "Modèle n°4" du catalogue des frères Callinet, défini implicitement par la gamme de devis imprimés dont s'était dotée la maison de Rouffach. C'était donc un petit instrument standard, de style dit "de transition", avec un pédalier très limité qui ne servait en gros qu'à marquer les cadences. On avait fait beaucoup de concessions : Flûte 4' limitée au dessus, Hautbois dépourvu de Basson, Salicional sans octave grave. Et, bien sûr, l'orgue n'avait qu'un seul manuel. Le devis est daté du 09/12/1840. Notons que le "modèle n°4" prévoyait un Nasard, auquel il fut ici préféré un dessus de Flûte 4'. C'est important pour la suite : de fait, on ne voulait pas de Nasard sur cet orgue à l'origine ; ce jeu a été explicitement retiré du devis, et c'était donc un choix esthétique. [PMSCALL]

Ce projet correspondait donc à un instrument vraiment très limité, et qui aurait cruellement manqué de fondamentales. Au cours de la construction, on décida de renoncer à certaines concessions : la Flûte 4' fut finalement complète, un Basson posé sur la basse de la chape du Hautbois, le Salicional livré complet. Et surtout une Montre 8' remplaça la Flûte traverse 4'8' prévue au devis. Le procès-verbal de réception est daté du 22/06/1841, et signé par Xavier Bury (Hirtzbach) et Georges Folzer (Hochstatt). [PMSCALL]

D'après les règles du sommier, la Trompette était coupée en basse+dessus, ce qui n'est pas étonnant pour un orgue à un seul manuel. On pouvait par exemple associer la basse de Trompette avec le dessus de Cornet. [SBraillon]

En 1917, les tuyaux de façade, mais aussi la plupart des tuyaux métalliques intérieurs ont été réquisitionnés par les autorités. [IHOA] [SBraillon]

A part les basses en bois du Bourdon 8' du grand-orgue, les rangs de 8' et 4' et 2' 2/3 du Cornet, et la 1ère octave de la Trompette 8' du grand-orgue (avec pieds en bois), il ne restait plus de tuyaux Callinet après guerre. [SBraillon]

L'orgue Alfred Berger,
1927 (instrument actuel)

Historique

En 1927, Alfred Berger reconstruisit l'orgue, en le dotant de deux claviers, de jeux neufs, mais également de tuyaux provenant d'un fonds plus ancien. [IHOA] [ITOA] [Barth] [AHeim] [SBraillon]

Les sommiers du grand-orgue et de la pédale furent conservés, et l'instrument complété de façon logique, avec un pédalier complet (les aigus de fis à d' fonctionnant seulement en tirasse) et un second clavier expressif (car doté d'une Voix céleste). La console, bien sûr, était indépendante. [IHOA] [ITOA]

D'ailleurs, selon le témoignage d'anciens du village, la console était déjà indépendante en 1920. Son style est apparenté à celles de Martin Rinckenbach. (A l'exception des pommeaux, qui ne sont pas noirs, et des porcelaines qui de toutes façons ont l'air récentes.) [AHeim]

En effet, la console actuelle a l'air d'avoir été construite en deux étapes. Toutefois, on a vu Berger utiliser (ou récupérer) des éléments de console visiblement fournis par la maison d'Ammerschwihr (ou par un fournisseur commun qu'il faudrait alors identifier) : à Lautenbach, il y a un banc typique de Rinckenbach.

En 1980, Christian Guerrier effectua quelques travaux. La composition était alors la suivante : [ITOA]

En 1992, il y eut un relevage, à nouveau par Christian Guerrier. [IHOA]

En 2002, Hubert Brayé fit d'importantes transformations : il remplaça la façade de Berger par une neuve, posa 3 jeux neufs au grand-orgue : une (seconde) Flûte 4', un Nasard et une Doublette, qui en chassèrent le Dolce 4', la (première) Flûte 4' et la Doublette. Les anciennes Flûte 4 et Doublette 2 du grand-orgue ont été déplacés au récit, à la place de la Geigenprincipal et de le Voix céleste, tous deux supprimés. [AHeim]

A l'issue de ce jeu de chaises musicales, l'orgue perdit donc malheureusement son Dolce 4', son Geigenprincipal et surtout sa Voix céleste ! Espérons que ces tuyaux, déjà historiques et en tous cas d'un grand intérêt, ont été conservés pour pouvoir un jour retrouver leur place.

Console:

La belle console indépendante.

Console indépendante face à la nef. Sa provenance et sa datation restent à élucider. Tirants de jeux de section ronde à pommeaux tournés, munis de porcelaines récentes, placés (pour le grand-orgue et la pédale) en deux gradins de part et d'autre des claviers. Les tirants correspondant au récit sont placés plus haut, 2 de chaque côté. Ils paraissent avoir été rajoutés (1927 ?). Le bloc-clavier aussi n'a pas l'air de même facture que le reste de la console. Claviers blancs, plaqués d'une matière synthétique. Frontons du récit biseautés.

Commande de l'accouplement, de la tirasse et de l'expression du récit par pédales-cuillers à accrocher (celle de l'expression étant plus grande, avec plus de course et placée à droite).

Tuyauterie:

Une vue sur la tuyauterie du grand-orgue.
Ici, la facture est très "classique" (les sommiers sont de Callinet).
De bas (accès) en haut (revers de la façade) :
la Trompette, le Nasard, la Fourniture à 4 rangs,
la Doublette, la Flûte à cheminées 4', le Bourdon 8',
la Gambe, le Bourdon 16', le Prestant, la Montre,
et le dessus de Cornet (posté en hauteur).

Une vue sur la tuyauterie du récit.
C'est le sommier des aigus : de gauche à droite :
la Flûte 4' (venant du grand-orgue), dont les tuyaux sont anciens
et qui occupe la chape du Geigenprincipal disparu,
la Doublette (également du grand-orgue)
qui occupe la chape de la pauvre Voix céleste
le Salicional 8' avec ses grandes marques tamponnées,
et le Bourdon 8', construit sur une base de tuyaux anciens.

Ordre des chapes de la pédale : Violoncelle, Flûte 8', et Soubasse à l'arrière, vers le récit.