Du couvent Cistercien de Koenigsbrück, il ne reste rien. Il fut détruit à la Révolution, et de manière si méthodique que cet épisode de l'Histoire alsacienne restait auréolé de mystère : bien que nul doute que les Révolutionnaires eurent été des pros de la barre à mines, une abbaye, ça ne disparaît pas comme ça sans laisser aucune trace... De fait, pendant longtemps, on ne savait même plus où elle se situait. Et pour cause : les bâtiments furent vendus en 1795 au marchand de vin Valentin Becker de Roppenheim, qui les exploita comme carrière, et en vendit à peu de choses près jusqu'à la dernière pierre ! L'église qui a servi l'appétit vénal de ce profiteur devait pourtant être un joyau du 18ème, puisqu'elle avait été (re)construite par le célèbre Peter Thumb... et elle avait abrité un orgue Silbermann, qui disparut dans l'affaire.
Historique
Un premier orgue était présent avant 1727, et était déjà ancien à l'époque, puisque le facteur Johann Caspar Formann fit une offre pour le reprendre. Son projet d'orgue neuf ne vint pas à exécution, mais nous informe donc de la présence probable d'un orgue à Koenigsbrück dès la fin du 17ème. [IHOA]
Historique
L'orgue qu'André Silbermann livra aux Cisterciennes en 1732 était un petit instrument de 8 jeux. [IHOA] [ArchSilb]
Jean-André Silbermann ne le classa toutefois pas dans les "positifs" réalisés par son père. [ArchSilb]
En 1793, l'abbaye et son mobilier furent mis en vente. [IHOA] [FKirchner]
On s'arracha en particulier un statue de la Vierge (Leutenheim), et Rountzenheim demanda par deux fois à racheter l'orgue Silbermann. Sans succès : l'instrument fut expertisé le 6 août, mais le 24/08/1793, le mobilier fut "mis à l'abri" à Fort-Louis (qui portait alors, et jusqu'en 1818, le nom bien plus "politically correct" de "Fort-Vauban"). Les archives de l'abbaye ont été transférées à Lichtenthal (D), où les nones avaient trouvé refuge. Une chose est sûre : ce n'est pas l'orgue qui se trouve aujourd'hui à Wintzenbach. Comme l'a confirmé Yves Koenig en 2001, la facture est clairement celle de Michel Stiehr, et n'a rien à voir avec André Silbermann. [JPStumpf] [IHOA]
Caractéristiques instrumentales
Webographie :
Sources et bibliographie :
La tradition orale était fausse.
Ce n'est donc *pas* cet orgue (qui dispose d'ailleurs d'un Do# grave au sommier).
Localisation :