Merxheim, l'orgue Toussaint/Callinet/Berger.Sur la base d'un orgue Toussaint de 1775, Joseph Callinet construisit ici en 1835 un instrument à deux claviers pratiquement neuf, qui fut transformé en 1892.
Historique
C'est en 1775 que Jean Nicolas Toussaint (sûrement aidé par son fils Nicolas) posa un premier orgue dans l'église nouvellement achevée (1772). [IHOA] [LGraber]
La composition d'origine est certainement celle que Joseph Callinet trouva avant son intervention de 1835 (la pédale avait sûrement 15 notes : C-d).
L'instrument dut être réparé en 1802 par un certain Thomas Mary. [IHOA]
Thomas Mary, de Belfort, travailla aussi à Schlierbach la même année.
Historique
En 1835, Joseph Callinet reconstruisit l'instrument, en le dotant d'un positif de dos. [IHOA] [ITOA]
Dans son devis, Joseph Callinet constate que la facture de Toussaint n'était pas de bonne qualité, en particulier en notant des problèmes de conception : les sommiers étaient mal disposés, la mécanique mal agencée, et la Trompette "a été des plus mal faites dans le principe". Il ajoute, parlant de sa reconstruction : "L'orgue ainsi fait, il en vaudra un neuf...". [PMSCALL]
Les travaux de Callinet furent reçus le 10/08/1835 par Carl Kientzl (Guebwiller) et Thiébaut Zimmermann (Issenheim). [PMSCALL] [Barth]
En 1869, un des facteurs Burger modifia (au moins) le buffet. [LGraber]
Historique
En 1892, Joseph-Antoine Berger reconstruisit l'instrument en le dotant d'un récit expressif. [IHOA] [ITOA]
Il y eut probablement des travaux dès les années 1860, par les frères Stanislas et Meinrad Burger (dont on retrouve la signature au revers d'une claire-voie) : c'est peut-être eux qui élargirent le buffet principal et supprimèrent le positif de dos. Toutefois, cette transfomation ne paraît pas avoir été totalement achevée, puisque le récit était encore à placer à l'arrière en 1891. [FRDerrendinger]
Berger, dans son devis de 1891, fournit les précisions suivantes : pour loger le récit à l'arrière, la pédale a été placée sur les côtés. La soufflerie était à réparer. Le Bourdon 8' du positif était vermoulu. Il faut croire que la Trompette avait été placée au positif, car il proposa de la (re)mettre au grand-orgue, et de doter le récit d'un Basson/Hautbois à la place. Les claviers n'ayant pas été échangés, le récit se trouva en bas, et le grand-orgue en haut. C'est également le contexte historique qui explique que le trémolo n'agit par sur le récit, mais sur le grand-orgue (c'est un tremblant). [PMSCALL]
Les travaux furent reçus par les (frères ?) Straub (organistes à Marienthal et Strasbourg), qui proposèrent d'ajouter un Violoncelle de pédale. Le jeu fut posé par la suite. [PMSCALL]
On peut noter que le défaut le plus évident de cet instrument (l'étendue de pédale très limitée) ne fut pas corrigé : il n'en a apparemment même pas été question. A la relecture de tout cela, on peut se demander si la demande des Straub (Violoncelle de pédale) n'était pas un reproche (trop) savamment déguisé.
Cela pouvait aussi être pour signifier que, oui, ils savaient se servir du pédalier de 18 notes pour faire des choses tellement intéressantes qu'elles nécessitaient une gambe de pédale...
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en mars 1917. [IHOA]
Il y eut une réparation, par Alfred Berger, en 1932 (incluant probablement le remplacement de la façade). [IHOA]
L'orgue a été relevé, et la pédale complétée à 30 notes par Nicolas Martel en 2016. L'inauguration a eu lieu le 16/10/2016, avec Marie-Ange Leurent (Paris, Notre-Dame-de-Lorette) et Eric Lebrun (Paris, St-Antoine des Quinze-Vingts), ainsi que les chorales de la communauté de paroisses "Entre Lauch et Bollenberg". [ESchweinberg] [FRDerrendinger] [MFreyburger] [LGraber]
L'instrument est tellement dense que pour placer le complément de pédale (à 30 notes), il a fallu avancer le buffet d'un mètre. Une nouvelle façade en étain a été posée, et la Voix céleste a été supprimée, au profit d'une Doublette neuve. [LGraber]
Caractéristiques instrumentales
La console de Berger, et une vue sur les surplombs.Console en fenêtre frontale, essentiellement de Berger (bloc-claviers clairs). Tirants de jeux de section carrée (anciens) mais munis de pommeaux à porcelaines, disposés en deux fois deux colonnes de part et d'autre des claviers. Les porcelaines sont à fond blanc pour le grand-orgue, rose pour le récit, et bleu clair pour la pédale. Claviers blancs à frontons droits. Le récit en est bas.
Disposition des tirants à la console ; ceux du grand-orgue (II) sont ici sur fond rose, parce que les claviers sont inversés :
mécanique à balanciers.
à gravures.
[Toutes les photos sont de 2011] L'orgue est à l'étroit dans ses buffets.
Sources et bibliographie :
Photos et compte-rendu de visite.
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Localisation :