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~ Les orgues de la région de Sierentz ~

Kembs, St Jean-Baptiste
Curt SCHWENKEDEL, 1961

SCHWENKEDEL
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Très tôt, Curt SCHWENKEDEL, fils de Georges, se démarqua de son père.
Commençant à signer des instrument de son propre nom en 1960, il introduisit très tôt les éléments qui allaient faire son originalité : ici, les Anches "à l'allemande" et l'harmonisation à Plein-vent. |
Kembs, le Buffet de Johann Fridolin BURGER.
Toutes les photos de la page sont de Roland LOPES, 10/09/04. |
Bien-sûr, cet instrument n'a pas l'air d'un orgue de 1961, date à laquelle sa Partie Instrumentale à été construite.
A l'époque, on construisait encore souvent des orgues sans Buffet, directement sur une dalle de béton, avec des faisceaux de câbles directement coulés dans celle-ci.
(On imagine la commodité de la maintenance ultérieure.)
Le Buffet, en sapin, date de 1842, ce qui explique le Positif de dos, et avait été construit pour abriter le deuxième orgue de Kembs, dont l'auteur s'appelait Johann Fridolin BURGER.
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Le premier orgue de Kembs avait été acquis en 1810 (sûrement d'occasion), et fourni par un certain Franz Anton GSCHWIND, qui ne fut jamais payé puisque son héritier réclamait encore le prix de l'instrument en 1861.
Ce orgue fut revendu entre 1825 et 1837.
En 1837, CALLINET fournit un devis pour un orgue de 27 registres.
L'instituteur-greffier de Kembs essaya de négocier le prix.
Du coup, Callinet, qui n'était pas en manque de clients, refusa aussitôt l'affaire.
Finalement, le maire de Kembs fit affaire avec Burger, de Laufon, le 10/05/1837.
Johann Fridolin Burger (1791-1874) avait construit son premier orgue connu à Mariastein, et c'était une solide référence.
Celui de Kembs est donc le deuxième, et il n'en demandait vraiment pas cher.
Mais cela traîna : l'instrument, qui devait être terminé pour juin 1838, n'était toujours pas commencé en 1840 : Burger voulait et attendait une avance...
Burger apprit le métier à ses trois fils.
On a gardé trace de Joseph Stanislas et de Joseph Meindrad (1825-1903), qui tentèrent ensemble de s'établir à Paris.
En 1852, ils étaient établis à Laufon (CH), mais vinrent à Muespach-le-Bas pour poser un orgue neuf de 28 Registres.
Ils revinrent s'installer dans le Sundgau vers 1865 : on les trouve travaillant ensemble à Ligsdorf en 1866 et à Wolschwiller en 1870.
Stanislas travailla à Meyenheim en 1867, puis il acquit une très mauvaise réputation : en 1872, le curé de Feldbach le traita de "Pfuscher".
Meinrad, pour sa part, travailla aussi à Koestlach en 1866 et à Raedersdorf en 1867.
Il démonta aussi l'orgue LANGES de Magstatt-le-Bas en 1881.
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Le Procès Verbal de Réception de l'orgue Burger date du 06/12/1842, et il a été établi par le Père Léo STÖCKLIN, professeur au Couvent de Mariastein (que l'on retrouve à Bartenheim) et Martin VOGT de Colmar.
L'instrument fut réparé en 1864, puis par Martin RINCKENBACH en 1889.
En avril 1917, les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes.
La commune est propriétaire de l'orgue, mais c'est la paroisse qui fut indemnisée ! Un nouvelle façade a été posée en 1925.
Georges SCHWENKEDEL, en 1932, compléta le Positif (il y avait une Chape vide) par une Voix céleste.
Il posa aussi une Trompette et un Clairon au Grand-orgue, et remplaça, à la Pédale, Trompette et Clairon par un Basson 16'.
Curt Schwenkedel remplaça la Partie Instrumentale de l'orgue en 1961, mais conserva pas mal de Jeux de Fonds.
Avant 1987, la Ranquette 16' jadis située au Grand-orgue a été supprimée, et remplacée par un Nasard 2'2/3.
La tuyauterie du Positif.
Le Cromorne, au premier plan, a des résonnateurs en cuivre.
Le Bourdon "à cheminée" à la Console, ne paraît pas en disposer. |
En 1987, l'orgue a été revu par Michel GAILLARD, de la Maison AUBERTIN.
Il plaça le Tremblant du Positif.
Après 2000, l'orgue souffrait de problèmes mécaniques (ressorts de soupapes) et d'un empoussiérage général.
La façade était toujours en zinc.
Il y eut un relevage en 2002, par Hubert BRAYE, de Mortzwiller :
- Démontage / remontage et dépoussiérage général.
- Travaux et réglages à la mécanique.
- Accord général.
La Console, avec les "langues de chat" héritées de l'Orgue de cinéma. |
Mécanique : à Equerres (Console indépendante dos à la nef).
Sommiers à Gravures.
Il y a quatre Combinaisons fixes (Piano, Mezzo Forte, Forte, Tutti), ainsi qu'une Combinaison libre.
Le tirage des Jeux est électrique.
Il y a un Appel "Jeu à main", un Annulateur des Anches au Grand-orgue et à la Pédale.
Sources :
- Remerciements à Sébastien BRAILLON.
- Remerciements à Guy MARGUET.
- Devis de Hubert BRAILLE du 15/04/2002.
- P.
MEYER-SIAT "Etudes organologiques", Annuaire de la Société d'Histoire Sundgauvienne, 1981
- P.
MEYER-SIAT, "Jaque Besançon, facteur d'orgues", AEA XLII (1983)
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