Vieux-Ferrette, l'orgue Claude-Ignace Callinet.Photo Creative Commons, d'Espirat, 19/07/2010.
Claude-Ignace Callinet construisit cet instrument en deux tranches : l'une en 1861, l'autre en 1868. Il s'agit d'une étape décisive dans son évolution vers une esthétique plus "romantique" que celle des orgues qu'il réalisait lorsqu'il était associé à son frère Joseph. Le cadet des frères Callinet est ici encore relativement fidèle à l'orgue dit "de transition". A Moosch, deux ans plus tard, ce sera déjà très différent.
Historique
En 1805, l'instituteur Sébastien Herd installa à Vieux-Ferrette un orgue d'occasion. En 1825, l'organiste s'appelait Jean Fink. L'église a été reconstruite en 1855. [IHOA]
1861 (instrument actuel)
Historique
En 1861, Claude-Ignace Callinet construisit un orgue neuf, réalisé en deux tranches (la seconde en 1868). [IHOA] [ITOA] [PMSCALL]
Le devis est daté du 29/09/1857, et la première tranche fut reçue le 20/05/1861. Le devis pour la seconde tranche (7 jeux) est daté du 11/05/1868, et son procès-verbal de réception du 20/08/1868. Il apparaît que l'instrument devait - logiquement - être doté à l'origine d'une console indépendante, mais qu'on y renonça pour des questions financières. De même, on renonça au Violoncelle 8' de pédale pour mettre une Flûte 4' (moins chère) à la place. [PMSCALL]
On connaît le nom de l'organiste en 1867 : François-Joseph Hartmann. [ITOA]
Même après la "deuxième tranche", l'orgue Callinet avait toujours un côté inachevé : il ne faut pas oublier qu'on était alors en 1868 ! Une pédale de 18 notes (et donc en pratique limitée à marquer lourdement les basses lors des cadences), une console en fenêtre, un récit trop principalisant et non expressif... L'instrument avait de fait 30 bonnes années de retard, et, surtout, il était incompatible avec la plus grande part du répertoire.
L'orgue a été complété vers 1900 par Martin et Joseph Rinckenbach, qui le dotèrent d'un pédalier jouable (de 27 notes), d'une expression pour le récit, d'une console indépendante et de trois jeux romantiques idéaux pour son répertoire. La Mixture est passée en 2'2/3. [ITOA]
Si l'on excepte quelques détails, c'était l'orgue tel qu'il avait été prévu à l'origine, mais qui n'avait pas été réalisé par manque de moyens.
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en 1917. On ne sait pas qui les a remplacés. [IHOA]
En 1980, il eut une absurde transformation, exécutée par Christian Guerrier : on ne trouva rien de mieux à faire que de supprimer la boîte expressive du récit (!), et remplacer le beau Dolce du grand-orgue par une Doublette. [IHOA]
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante face à la nef, de Martin Rinckenbach. Tirants de jeux de section ronde munis de porcelaines.
Mécanique à équerres.
Sommiers à gravures. De Callinet (1861) pour les manuels.
Sources et bibliographie :
- [IHOA] Pie Meyer-Siat : "Inventaire historique des orgues d'Alsace", éditions ARDAM, puis Coprur, 1985 et 2003, p. 211b
-
[ITOA] "Inventaire technique des orgues d'Alsace", éditions ARDAM, vol. 2, p. 464
Le buffet apparaissant dans l'inventaire des orgues du Haut-Rhin sur la page de Vieux-Ferrette, avec les intéressants "doubles culots" pour ses deux petites tourelles (ceux du haut portant des angelots), est en fait celui de Widensolen.
-
[PMSCALL] Pie Meyer-Siat : "Les Callinet, facteurs d'orgues à Rouffach et leur oeuvre en Alsace", éditions Istra, 1965, p. 329-34
L'auteur considère cet orgue "comme un déclin"... Il n'est jamais inutile de rappeler que cette source, extrêmement partiale et tendancieuse, doit être prise avec beaucoup de précautions.
- [Barth] Médard Barth : "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", in "Archives de l'Eglise d'Alsace", vol 15., éditions de la société Haguenau, 1965-66
Localisation :
