Le projet de 1843

Historique

Il y eut un projet pour un orgue en 1843. On ne sait pas s'il a été réalisé. Mais en 1856, la fabrique payait un "souffleur". Si l'orgue correspondant à ce projet a été réalisé, il a disparu sans laisser de traces. [IHOA] [PMSSTIEHR]

L'orgue Stiehr-Mockers,
1883 (instrument actuel)
Chronologie

Historique

C'est le 03/12/1883 que la maison Stiehr-Mockers plaça à Georsdorf un de ses derniers orgues. [IHOA] [PMSSTIEHR]

Un premier devis du 13/05/1883 concernait un instrument à deux manuels :

Malheureusement, c'était trop cher, et il fallut produire un second devis, pour un orgue à un seul manuel. Toutefois, la composition est intéressante, si on se souvient qu'elle est datée... de 1883. Le reste du monde de l'orgue européen en était déjà à l'époque symphonique. Avec son Basson/Hautbois au grand-orgue, sa Doublette (pour une orgue de 16 jeux), son petit récit de deux 8' seulement et sa pédale limitée à 18 notes (donc, en pratique, inutilisable pour le répertoire), ce projet est complètement "d'un autre âge". Notons l'absence de Cornet : pour la maison Stiehr, c'était une concession à la limite de l'acceptable... La version "réduite" fut assurément plus raisonnable, mais aussi plus logique : [PMSSTIEHR]

Il y avait donc, enfin, enfin, une pédale jouable ! (27 notes) Et, du coup, même une tirasse. Celle-ci a été réalisée par soupapes supplémentaires (donnant dans une laye à l'avant).

En 1953, Ernest Muhleisen "baroquisa" l'instrument. [IHOA]

Cela fut extrêmement préjudiciable, puisque c'est l'esprit même de la composition qui a été détruit, en remplaçant les jeux les plus importants par de saugrenues Mutations, totalement étrangères à son esthétique :

- la Gambe 8' a été recoupée en Quinte 2'2/3,

- le Jeu céleste (Salicional) en... Tierce 1'3/5,

- et le malheureux Violoncelle de pédale fut recoupé en une inutile Flûte 4'.

Ce qui laissa cet orgue Stiehr sans Gambe du tout... Un parfait contre-sens, en somme.

En 1966, Ernest Muhleisen dut réparer la transmission mécanique. [ITOA]

L'instrument est placé à fleur de tribune. La façade est en chêne. Trois tourelles plates et rectangulaires sont séparées par deux petites plates-faces. Si les claires-voies sont des tri-lobes en ogive (donc d'inspiration néo-gothique), Pie Meyer-Siat fait remarquer la parenté du dessin avec les orgues de Michel Stiehr, le fondateur de la maison (Roeschwoog, 1808). Effectivement, si on met de côté l'ornementation, ce buffet de 1883 est analogue à la production de 1808, soit... 75 ans auparavant. La "fidélité aux traditions", à Seltz, ce n'était pas un vague concept !

Console:

Console latérale, accolée sur le côté gauche, fermée par un panneau basculant. Tirants de jeux de section ronde à pommeaux tournés munis de porcelaines. Il y a plusieurs styles de porcelaines et d'étiquettes : celles d'origine, de jolies porcelaines à fond coloré en rose pour la pédale, sont encore là pour la "Flûte 8 Pieds" et le "Bourdon 16 Pieds" de la pédale, ainsi que pour la "Doublette 2 Pieds", la "Flûte 4 pieds", le "Salicionale 8 Pieds", le "Bourdon 8 Pieds", le "Prestant 4 pieds", la "Montre 8 Pieds" et le tremblant. Sur le troisième tirant de pédale, et sur ceux des anciennes Gambes ont été collé des étiquettes "Flûte 4 pieds", "Tierce 1.3/5" et "Nazard 2.2/3" totalement indignes d'un instrument de musique. Il y a également une étiquette, manuscrite, sur le tirant de la Fourniture. Curieusement, ce repérage est doublé par des étiquettes en papier, et même triplé par des plaquettes en bois brut sur lequel le nom des jeux semble avoir été écrit au crayon. Il y a aussi des étiquettes sur la table de la console, devant le clavier. Une explication possible pour le double étiquetage, est que les partitions installées sur le pupitre cachent les tirants de registres.

Clavier blanc, joues noires.

Tuyauterie:

Une vue de la tuyauterie, par l'arrière du buffet.
La Fourniture est face à l'accès (car il n'y a pas d'anche).
On distingue les encoches d'accord, les entailles de timbre,
les calottes mobiles à cheminées,
et le système de fermeture du tampon de laye avec vis en bois.
Ce dernier est caractéristique de la facture de Seltz.

Comme toujours chez Stiehr, la tuyauterie est de grande qualité : dans leurs instruments, tout est à son service. Ce sont les techniques usuelles de l'époque romantique qui sont utilisées : entailles de timbre, encoches d'accord, Bourdons à calottes mobiles. C'était logique, pour un orgue riche en Gambes. (Même s'il n'en a plus du tout, aujourd'hui...) Elle conserve un côté très "artisanal" avec ses marques à la pointe sèche et les soudures épaisses.