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Les maisons Stiehr de Seltz

Thanvillé. Joseph Stiehr, 1833,représentatif de la facture de Seltz.Thanvillé. Joseph Stiehr, 1833,
représentatif de la facture de Seltz.

La page est intitulée "Les maisons Stiehr de Seltz", car il y en eut au moins deux. L'entreprise originelle, fondée par Michel Stiehr juste après (et même pendant) la Révolution connut un tel succès qu'il fut nécessaire, en 1860, de la scinder en deux : Stiehr Frères et Stiehr-Mockers. Mais, on le verra, Michel n'est pas le seul facteur marquant de la dynastie de Seltz. "Stiehr", ce n'est pas le nom d'une entreprise, c'est une approche de la facture, pratiquée par deux familles sur trois ou quatre générations. La recette ? Doter les campagnes alsaciennes de petits instrument pas trop coûteux mais de grande qualité, faciles à entretenir, et... capables de rendre jalouse la localité voisine.

L'essentiel de ce qui est connu sur la maison Stiehr a été publié en 1973 dans un numéro spécial des "Archives de l'Eglise d'Alsace" (le tome 20 de la nouvelle série). Le volume (plus de 750 pages), rédigé par Pie Meyer-Siat, rassemble ses études généalogiques, ses travaux aux archives et ses compte-rendus de visites aux tribunes concertant les Stiehr et leurs instruments. Il est sobrement appelé "Stiehr-Mockers - Facteurs d'orgues". Tout ayant été dit, ou presque, la présente page s'attache à présenter l'épopée de Seltz de façon différente.

Des Silbermann à Gambes

Commençons donc par dire ce qu'il ne faut pas dire : les orgues Stiehr, sont, schématiquement, des orgues du 18ème, inspirés par les Silbermann, mais dotés d'un Salicional et d'une Gambe à la place de Tierce et du Nasard. "Inspirés par Silbermann", c'est-à-dire des orgues de style classique français, munis en plus d'une pédale indépendante, souvent assez fournie. Et avec des Gambes. Sur une assiette, à côté.

En effet, à l'époque, on ne voulait plus des vilaines Mutations (Tierce, Quinte, Nasard : on trouvait qu'elles sonnent faux). Il fallait donc "colorer" le son de l'orgue autrement. Les Gambes n'ont pas été inventées au 19ème (elles sont beaucoup plus anciennes), mais on leur trouva une nouvelle utilisation. Ces Gambes, harmonisées de façon adéquate, donnent un son plus riche, type "instrument à cordes", et apportent donc à l'orgue les harmoniques "implicitement" (c'est un 8' riche en couleurs) au-lieu d'explicitement (la Tierce 1'3/5 produit une harmonique bien définie du son fondamental, haut et fort). Michel Stiehr, venant d'Allemagne (où on sait ce qu'est un beau jeu de Fond), avait ramené dans ses cartons le Salicional, c'est-à-dire un compromis entre le Principal du 18ème et la Gambe, plus étroite. Avec les Gambes, Michel Stiehr savait de quoi il parlait.

Car Michel Stiehr fut d'abord le contremaitre de Ferdinand Stieffell et ils ont appris la facture en Franconie, au carrefour des influences germaniques et est-européenne. Il amenait un peu de Bohème. Mai attention, en Alsace, on ne pouvait pas construire des orgues comme "outre-Rhin". C'étaient les Silbermann qui avaient défini le style. Et de façon particulièrement affirmée, car on ne peut pas dire qu'André ou Jean-André étaient "partis dans tous les sens" : c'est exactement la même logique qu'ils ont déclinée plus de 90 fois, avec une légère inflexion au retour de Jean-André après son voyage d'étude en Saxe. La "base" allait donc être la "plateforme Thierry" : un choeur de Principaux, les Mutations du Jeu de tierce, un plein-jeu fourni, un dessus de Cornet au grand-orgue, et, pour finir, une Trompette au grand-orgue et un Cromorne au positif de dos. C'est exactement ce que voulaient les clients, à part, on l'a vu, les Mutations du Jeu de Tierce. Par contre le grand dessus de Cornet, posté, restera incontournable. Michel Stiehr a donc travaillé ses Gambes. Pour les anches "françaises"... eh bien... il fit ce qu'il put. Et pour la soufflerie, bah, on la vendrait comme "du vent vivant", et on savait qu'il allait falloir revenir régulièrement.

Une partie de campagne

Tout cela était bien beau. Mais cher. Or, le marché, ce n'étaient plus les institutions religieuses (soigneusement calomniées, spoliées, puis éliminées par la Révolution), mais... les petits patelins. Chacun voulait son orgue. Pour embellir l'office divin, pour se sentir "comme en Ville", parce qu'il n'y avait pas d'autre source de musique, et pour rendre jalouse la localité voisine. Pour un grand nombre de communes, l'ordre de priorité était : une mairie avec un drapeau, une église avec un coq, une école de garçons, un orgue, une école de filles. Heureusement, le contexte (après 1820 et mis à part quelques années difficiles) fit que l'on put s'offrir les 5... Stiehr allait donc faire dans le pragmatique mais pas dans le "cheap" ! Il prit exactement la même direction que les Verschneider : petit, sans fioriture, mais avec des matériaux de grande qualité et une conception robuste. Si on était trop cher, les petites filles n'allaient pas être scolarisées. Or, les types de "l'amour est dans le pré" n'étaient pas des clients faciles : ils savaient ce qu'ils voulaient, avaient leur "réseau", bossaient leurs dossiers et la seule chose réellement "campagnarde", c'était la taille de la caisse.

Du costaud

Après avoir dit ce qu'il ne faut pas dire, voici ce qu'il ne faut pas répéter : avec toutes ces contraintes, les orgues livrés dans ces petits-bout-du-monde, en charrette à bras sur des chemins plein d'ornières (en 1830, la diligence met 6 heures pour aller de Strasbourg à Seltz), en espérant que l'instituteur local connaîtrait au moins 3 accords, tenaient évidemment plus du sabot que de l'escarpin. On était plus proche du Bäkeoffe que de la douzaine d'escargots. Et, une fois qu'on a joué à Barr ou à Bischoffsheim, on sait aussi qu'on est plus dans un monde de journaliers du biceps que des danseuses de ballet. Mais... Mais quelle réussite ! Les Stiehr authentiques le sont... vraiment : ils ont été conçus et réalisés sans faire semblant, sans une once de snobisme ou de sophistication, avec une sorte de candide franchise. Vous voulez un orgue parisien ? Allez à Paris. (C'est loin).

Les concessions

Des concessions, il fallut en faire. L'une d'elles était de se contenter d'instruments à un seul manuel. La plus grave, on le verra, c'était de se satisfaire d'un petit pédalier de 15 à 18 notes seulement. Cela fut acceptable, à la rigueur, jusqu'en 1870. Mais, après cela, les organistes, de mieux en mieux formés et motivés, ainsi que le public, de plus en plus musical, avaient de toutes autres attentes ! Il fallait pouvoir jouer "du répertoire" et le faire bien. Et là, les 12 à 15 jeux se bousculant sur un seul manuel et le pédalier "pour tourner les pages" transformaient un peu "die alte Orgel" en piano à tuyaux (à la mécanique bruyante).

Pour parvenir à une empathie avec l'organiste de l'époque, il suffit de se (re)mettre dans la peau de celui de la fin du 20ème siècle, qui vient de vivre une "Restauration de l'Orgue Classé". Les virtuoses de l'inauguration, tellement à l'aise sur ce pédalier de 18 notes ("vous voyez bien qu'on y arrive") étaient partis. Ils avaient expliqué qu'il y a un merveilleux répertoire pour les orgues à un seul manuel. Au retour du vin d'honneur, les cotillons balayés, il fallait s'asseoir sur le banc, moteur éteint, en contemplant l'endroit où il y avait jadis le deuxième clavier (qu'on aimait bien), puis le pédalier (qu'on connaissait). Sans pouvoir rien dire, puisque ceux qui avaient voulu tout ça étaient de grands organistes. Au contraire, on était prié d'être content, vu ce que la commune a mis là-dedans, et dans la façade qui brille. On imagine quand-même que, parfois, un début de larme fut essuyé du coin d'un oeil. Et une envie de ressortir la guitare. N'oubliez pas que tout ça, il ne faut pas le répéter.

Bref, et quoiqu'on en dise, pour un organiste "dans la moyenne", un second manuel et un pédalier jouable sont une nécessaire source de motivation. Revenons à la période du Reichsland. Après 1890, en de nombreux endroits, on fit compléter le petit Stiehr avec un second manuel et étendre la pédale pour la rendre utilisable. Quoi de plus logique ? Ce fut évidemment pareil pour les petits Rinkenbach. Souvent, cela fut réalisé avec succès. Parfois pas. Les "théoriciens" de l'orgue de la fin du 20ème siècle ont appelé cela une "décadence". Le mot, outre qu'il connote "grave réac", était tout simplement un contresens. La musique était devenue incontournable, exigeante, et les orgues, qui ne sont pas des pièces de musée, devaient être adaptés à leur utilisation.

De la musique pour tous !

C'est ça : les orgues Stiehr ne sont pas des pièces de musée. Leur mission première était d'amener la musique dans les campagnes. A leur arrivée, des dizaines de paires d'yeux émerveillés contemplaient la chose folle, tellement chère, incroyable : "De la musique ! Pour nous ?" C'était le parfum de la parabole. Nul lauréat d'un Conservatoire ne devrait avoir le droit de toucher à un Stiehr (à moins d'y enseigner ; et on fera une exception pour les plus sympathiques) : ils sont faits pour les étudiants, ceux qui "s'y mettent", les organistes du dimanche. Les quintes parallèles y sont permises, et c'est toujours le Psaume 131 qui y est le plus beau. Leur mission future sera d'amener aux gens une musique qui ne soit pas contrôlée et formatée les géants du Streaming.

Donc, pour faire simple, les orgues Stiehr sont à la musique ce que le schnaps est à la cuisine. Un truc qui va avec, sans appellation contrôlée ni millésime, souvent sans étiquette, qui n'est pas le chef d'oeuvre de quel qu'artiste providentiel, mais le très bon boulot d'un des 10 ou 20 artisans qui se sont affairés à Seltz pendant plus d'un siècle.

Place à la liste d'instruments. Michel Stiehr est né en 1750. L'année qui nous prit Bach cherchait à se racheter.

Sites  Premiers travaux (1774-1803)

Michel Stiehr avait appris la facture d'orgue - comme son employeur Ferdinand Stieffell - dans la maison créée par Johann Philipp Seuffert (Gössenheim, 05/03/1693 - Würzburg 18/06/1780), et probablement avec Johann Philipp. Ce dernier avait pris la succession de Franz Karl Hillenbrand, après avoir pratiqué la facture d'orgues en Autriche, en Hongrie et en Bohème. La maison Seuffert devint plus tard une manufacture de pianos. En 1777, on retrouve Stieffell à Reichshoffen travaillant à son propre compte, avec Michel Stiehr comme contremaitre.

Johann Ferdinand Balthasar Stieffell (Würtzburg, 1737 - Rastatt, 1818) avait été apprenti chez Johann Conrad Prandenstein, puis chez Seuffert (dans sa ville natale, c'était logique) et... Jean-André Silbermann (entre 1758 et 1766). Il s'établit en 1767 à Rastatt (située à 10km de Seltz). [HOIB:p288]

Que ce soit vrai ou pas, ce passage chez Silbermann - s'il avait été attesté un peu plus tôt - aurait fait les délices de l'organologie du 20ème siècle, pour laquelle la "filiation par apprentissage" était fondamentale. On pouvait inclure Stieffell dans l'héritage Silbermann, et, par récurrence, Stiehr aussi ! Evidemment, dans les faits, cela ne change pas grand chose : qu'il ait travaillé pour Silbermann ou pas, Michel Stiehr a construit les orgues qu'il était logique de construire une fois installé à Seltz. Et cette épisode ne peut décemment pas faire de Stiehr un "élève de Silbermann". Stiehr n'est pas cité dans les archives de Jean-André, mais Josias par le Michel Stiehr (déjà établi à Seltz) pour rapporter qu'il a nettoyé et accordé en 1782 l'orgue (André Silbermann) de Rosheim.

Début 1789, les contribuables de Seltz se réunirent dans l'église paroissiale pour choisir ceux d'entre eux qui allaient les représenter à Haguenau, avec pour mission de faire figurer un allégement d'impôt en bonne place dans le "cahier de doléances". Qu'y avait-il comme orgue dans cette église à cette époque ? On ne sait pas trop, mais c'était déjà sûrement un premier instrument de Michel Stiehr, le "facteur local". Il l'aurait construit dès 1774. On n'est pas sûr, car l'instrument a été déménagé en 1837 à Fort-Louis, où il a été totalement détruit par faits de guerre le 15/03/1945. Là où les choses se compliquent, c'est qu'en 1793, les"Manteaux rouges" sont réputés avoir incendier l'église. Il est possible que l'orgue ait été sauvé. Ou alors, Stiehr en a reconstruit un autre après la Terreur et avant 1837. Tout cela pour dire qu'il nous "manque" ici probablement 2 orgues Stiehr, le premier datant de 1774.

Miniature 1777 : Reichshoffen (région de Niederbronn-les-Bains), St-Michel
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1897).
[ITOA:pIV-515] [PMSSTIEHR:p59]

Miniature 1783 : Salmbach (région de Lauterbourg), St-Etienne
Remplacé par Max Roethinger (1956).
[ITOA:pIV-571] [PMSSTIEHR:p60]

Miniature 1786 : Neuburg-am-Rhein (D, mitoyen à la frontière alsacienne), St-Remigius
C'est le plus ancien Stiehr conservé. [DeWikipedia]

Miniature 1791 : Herrlisheim (région de Bischwiller), St-Arbogast
Remplacé par Adolphe Blanarsch (1931).
[ITOA:pIII-254] [PMSSTIEHR:p74]

Miniature 1791 : Roppenheim (région de Bischwiller), Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (24/09/1971).
En 1957, Alfred Kern porta l'étendue de la pédale de 15 à 27 notes, mais l'instrument est complètement authentique, y-compris la façade. Les tourelles sont encore rondes, car les buffets de Michel Stiehr sont donc encore inspirés de ceux de son vieux maître Ferdinand Stieffell : ils sont de type classique français avec des influences germaniques (tourelle centrale large à 7 tuyaux). A la console, les tirants de jeux avec un point blanc central, qui vont inspirer les Wetzel par la suite. [ITOA:pIV-538] [PMSSTIEHR:p75]

Miniature 1792 : Hoerdt (région de Brumath), St-Sixte
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (27/02/1980).
Le buffet est encore plus "classique français" qu'à Roppenheim. [ITOA:pIII-266] [PMSSTIEHR:p78]

Miniature vers 1792 : Reichstett (région de Mundolsheim), St-Michel
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1904).
[ITOA:pIV-518] [PMSSTIEHR:p82]

Les ateliers Stiehr restèrent donc actifs jusqu'en 1792. La Terreur causa à Seltz une vague d'émigration, vers l'Allemagne puis la Russie. Stiehr put reprendre le travail en 1808.

Miniature 1798 : Schleithal (région de Wissembourg), St-Barthélemy
Remplacé par Stiehr-Mockers (1873).
[ITOA:pIV-607] [PMSSTIEHR:p88]

Un travail de Michel Stiehr, difficile à dater est celui de Wintzenbach. C'est probablement l'orgue Rohrer de Molsheim qui fut posé à Wintzenbach, et muni d'une pédale par Michel Stiehr, qui remplaça aussi l'intégralité de la tuyauterie. On peut donc le considérer comme un Stiehr.

Sites  Le Premier empire et la Restauration : Michel Stiehr et Xavery Mockers

1804 marque le début du premier empire, mais aussi le moment où Xavery Mockers entra au service de Michel Stiehr. Et le jeune Joseph Stiehr prit rapidement une place importante dans la vie de l'atelier. C'est heureux, car le carnet de commandes devait être bien rempli : sous l'Empire et la Restauration (donc jusqu'en 1830), ce sont au moins 43 orgues neufs qui ont été livrés.

Miniature 1808 : Roeschwoog (région de Bischwiller), St-Barthélemy
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (02/11/1971).
Cet instrument était pour Stiehr une telle réussite qu'il inspira bon nombre de ses ouvrages suivants. il y trouva, en particulier, son style de buffet, avec les tourelles plates (ou, autrement dit, des plates-faces hautes servant de tourelles). [ITOA:pIV-531] [PMSSTIEHR:p61]

Notons que *tous* les buffets construits par les Stiehr et les Mockers sont en chêne. Et c'est peut-être aussi le moment d'ajouter que presque tous les Stiehr sont accordés plutôt grave, soit La 415 Hz ou Sib 440 Hz (environ un demi-ton plus grave que le diapason moderne).

Miniature 1809 : Huttenheim (région de Benfeld), St-Adelphe
Instrument actuel.
Les compositions, dites "de transition", sont élaborées sur un squelette hérité l'esthétique classique du 18 ème : un étagement de Principaux couronnés par un Plein-jeu, complétés par un grand dessus de Cornet de 5 rangs, posté. La base de jeux de fonds est renforcée : généralement une Gambe, une grosse Flûte "majeure" en bois, ouverte, et bien sûr, le fameux Salicional qui était le jeu fétiche de Stiehr. A Huttenheim, le Salicional n'était probablement pas prévu au devis, mais fut ajouté qu'au cours des travaux. La pédale est fournie, systématiquement fondée sur 16 pieds, mais limitée en étendue (1 octave 1/2 étant la norme "à la campagne"). On va trouver par la suite des pédales de 18 notes avec de 7 jeux, complétant la version de Huttenheim avec des Gambes de 16' et 8' et un Prestant, ou alors un 16 pieds ouvert épaulé par une Gambe 8', et une Bombarde 16'. [ITOA:pIII-280] [PMSSTIEHR:p112]

Une inscription, retrouvée dans l'orgue de Brumath, poste la signature du "triumvirat" : Franz Xavery Mockers, Michael Stiehr, Joseph Stiehr. Xavery Mockers, gendre du Patron depuis 1807, n'était pas encore son associé en 1810, puisqu'il toucha une prime à l'achèvement de l'orgue de Brumath.

Franz Xavery Mockers Michael Stiehr Joseph Stiehr conscribirter im Jahr 1810 [le second '1' est un '0' raturé en '1'], Sohn Dessen. Diese Orgel ist verfertigt worden im Jahr 1809 in die hiessige ['Ki' raturé] Prodestantige Kirch in Brumath. War des Meister davon Michael Stiehr von Seltz gebürdig von Kiernach in Franken.Franz Xavery Mockers
Michael Stiehr
Joseph Stiehr
conscribirter im Jahr 1810 [le second '1' est un '0' raturé en '1'], Sohn Dessen.
Diese Orgel ist verfertigt
worden im Jahr 1809 in
die hiessige ['Ki' raturé] Prodestantige
Kirch in Brumath. War des Meister
davon Michael Stiehr von Seltz
gebürdig von Kiernach in Franken.

"Kiernach" = Kürnach est donc confirmé comme lieu de naissance de Michel Stiehr (Würzburg, localité voisine plus importante servait juste à la localisation géographique). Pour éviter toute ambiguïté, rappelons que "Franken" ne désigne pas la France, mais la Franconie (qui est à l'Allemagne ce que le Cantal est à la France).

Miniature 1809 : Brumath, Eglise protestante
Remplacé par Georges Schwenkedel (1936).
[ITOA:pIII-88] [PMSSTIEHR:p102]

Miniature 1810 : Offendorf (région de Bischwiller), Ste-Brigitte et Sts-Pierre-et-Paul
Remplacé par Martin Rinckenbach (1889), déménagé à Eckbolsheim, St-Cyprien.
Cet orgue a été déménagé à Eckbolsheim. En 1933, il y a été remplacé par un autre Stiehr, celui de Mutzig. Certains composants de l'orgue Stiehr d'Offendorf ont alors repris la route, et se sont retrouvés à Saulxures. C'est le cas du buffet, qui a été transformé en accordéon. [ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p113]

Date Offendorf Mutzig   Eckbolsheim Saulxures
1680 Orgue attesté à Mutzig
1749 Rohrer du chapitre de Surbourg (voir Haguenau, St-Georges)
1756 Jean-André Silbermann à Offendorf
1810 Stiehr à Offendorf
1815 Stiehr à Mutzig
1889
1889 Martin Rinckenbach à Offendorf
1931 Schwenkedel déménage le Stiehr plutôt que de le reconstruire
1931 Georges Schwenkedel à Mutzig
1933
1933
1945 Destruction par faits de guerre
1963 Jean-Georges Koenig à Offendorf
1981 Alfred Kern à Saulxures
1982 Jean-Georges Koenig à Eckbolsheim

Miniature vers 1810 : Schnersheim (région de Truchtersheim), Sts-Etienne-et-Catherine
Instrument actuel.
Cet instrument (un temps affublé d'un Larigot appelé "Laricot" à la console) a été restauré dans son état de 1810 (avec la Trompette prévue à l'époque) en 2013 par Yves Koenig. [ITOA:pIV-609] [PMSSTIEHR:p146]

Miniature 1811 : Entzheim (région de Geispolsheim), Eglise protestante
Instrument actuel.
Le buffet est de type Roeschwoog. [ITOA:pIII-154] [PMSSTIEHR:p118]

Miniature 1812 : Gresswiller (région de Molsheim), St-Martin
Instrument actuel.
Selon les voeux du curé Goug et de son conseil de fabrique, ce n'est pas un buffet "type Roeschwoog" mais un "classique français" qui fut construit. limité à un seul manuel à l'origine (et probablement une pédale de 15 notes), l'instrument fut doté d'un second manuel par Franz Xaver Kriess en 1898. Sûrement pour se venger de l'authenticité perdue, les années 1960 y mirent un Larigot. [ITOA:pIII-213] [PMSSTIEHR:p119]

Miniature 1815 : Beinheim (région de Seltz), Ste-Croix
Remplacé par Adolphe Blanarsch (1930).
[ITOA:pIII-28] [PMSSTIEHR:p123]

Miniature 1815 : Mutzig (région de Molsheim), St-Maurice
Remplacé par Georges Schwenkedel (1931), déménagé à Eckbolsheim, St-Cyprien.
Ce fut donc le second Stiehr déménagé à Eckbolsheim ! Il a eu beaucoup plus de chance que le premier, même s'il se retrouve aujourd'hui avec deux Cymbales et deux Doublettes. Mutzig ne regrette rien : Georges Schwenkedel y posa une des merveilles de l'orgue alsacien. [ITOA:pIII-411] [PMSSTIEHR:p127]

Date Offendorf Mutzig   Eckbolsheim Saulxures
1680 Orgue attesté à Mutzig
1749 Rohrer du chapitre de Surbourg (voir Haguenau, St-Georges)
1756 Jean-André Silbermann à Offendorf
1810 Stiehr à Offendorf
1815 Stiehr à Mutzig
1889
1889 Martin Rinckenbach à Offendorf
1931 Schwenkedel déménage le Stiehr plutôt que de le reconstruire
1931 Georges Schwenkedel à Mutzig
1933
1933
1945 Destruction par faits de guerre
1963 Jean-Georges Koenig à Offendorf
1981 Alfred Kern à Saulxures
1982 Jean-Georges Koenig à Eckbolsheim

Miniature 1815 : Epfig (région de Barr), St-Georges
Instrument actuel.
La Tierce, le Sifflet et la Cymbale au grand-orgue sont de 1981, mais ces jeux étaient présents en 1815. Cet instrument est l'une des plus belles réalisations du début du 19ème en Alsace. En 2011, il fut confié à Richard Dott pour un relevage complet. [ITOA:pIII-156] [PMSSTIEHR:p128]

Miniature 1817 : Eschau (région de Geispolsheim), St-Trophime
Instrument actuel.
Il y avait vraiment un Larigot en 1817 : il figure sur le devis, et c'était, paraît-il le premier Larigot de Stiehr. Et sûrement pas loin d'être le dernier. En tout cas, le "Laricot" de Schnersheim (orgue Stiehr construit vers 1810) n'était pas d'origine : c'était une Gambe de Stiehr qui a été découpée et décalée. [ITOA:pIII-166] [PMSSTIEHR:p136]

Miniature 1817 : Duttlenheim (région de Molsheim), St-Louis
Remplacé par Heinrich Koulen (1882).
[ITOA:pIII-137] [PMSSTIEHR:p139]

Miniature 1818 : Duppigheim (région de Geispolsheim), St-Arbogast
Instrument actuel.
Complété par son récit de Martin Rinckenbach (et une pédale de 25 notes), cet instrument est fort intéressant, et plein de possibilités. [ITOA:pIII-130] [PMSSTIEHR:p141]

Miniature 1818 : Ergersheim (région de Molsheim), St-Nicolas
Instrument actuel.
Deux manuels, 23 jeux, et 15 notes à la pédale seulement. Bien sûr, dès 1889, la pédale fut étendue : il y en avait besoin ! En 1977, on ne trouva rien de mieux que de retirer les notes ajoutées, laissant cet orgue à nouveau avec une pédale de 15 notes. [ITOA:pIII-158] [PMSSTIEHR:p142]

Miniature 1819 : Illkirch-Graffenstaden, Eglise protestante
Remplacé par Eberhard Friedrich Walcker (1905), déménagé à St-Blaise-la-Roche, St-Blaise.
On peut encore en voir le buffet à St-Blaise-la-Roche (où il abrite un orgue Alfred Kern de 1967). [ITOA:pIV-562] [PMSSTIEHR:p144]

Miniature 1820 : Nothalten (région de Barr), St-Michel
Détruit par faits de guerre en 1945. Remplacé par Ferdinand Stiehr (1871), déménagé à Wickerschwihr, St-Jacques Majeur.
[ITOA:pII-481] [PMSSTIEHR:p145]

Miniature 1822 : Schirmeck, St-Georges
Remplacé par Stiehr Frères (1863), déménagé à Odratzheim, Ste-Marguerite.
C'est l'orgue actuel d'Odratzheim. [ITOA:pIV-470] [PMSSTIEHR:p147]

Date Schirmeck Odratzheim
1822 Michel Stiehr à Schirmeck
1863
1863 Stiehr Frères à Schirmeck
1912 Martin et Joseph Rinckenbach à Schirmeck

Miniature 1822 : Rountzenheim (région de Bischwiller), Eglise de Rountzenheim-Auenheim
Instrument actuel.
L'orgue est attribué à Xavery Mockers. [ITOA:pIV-555] [PMSSTIEHR:p149]

Miniature 1821 : Grassendorf (région de Hochfelden), St-Agathe
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-211] [PMSSTIEHR:p146]

Miniature 1823 : Mundolsheim, Eglise protestante
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1902).
[ITOA:pIII-406] [PMSSTIEHR:p156]

Miniature 1823 : Furdenheim (région de Truchtersheim), Eglise protestante
Instrument actuel.
L'instrument est resté plutôt authentique (buffet de type Roeschwoog, mécanique, sommiers), à part la Cymbale et le Nasard, et les tuyaux de façade. [ITOA:pIII-190] [PMSSTIEHR:p160]

Miniature 1823 : Oberhoffen-sur-Moder (région de Bischwiller), Eglise lutherienne St-Michel
Remplacé par Georges Schwenkedel (1927).
[ITOA:pIV-462] [PMSSTIEHR:p162]

Un peu après 1823, Michel Stiehr posa un petit orgue "de salon" de 8 registres à l'Ecole Normale "interconfessionnelle" de Strasbourg. Il n'est pas sûr qu'il en ait été l'auteur. Il ne faut pas le confondre avec l'orgue Stiehr construit en 1839 pour le "Petit Séminaire" (6, place St-Louis et qui alla ensuite à Strasbourg, St-Etienne). La confusion vient du fait que l'Ecole Normale (fondée par Lezay-Marnésia en 1810) a été installée dans les locaux du Grand Séminaire de 1813 à 1823 (date de la fourniture de l'orgue Stiehr). L'Ecole Normale de Lezay-Marnésia fut déménagée en 1823 au 8, place St-Pierre-le-Jeune (et c'est probablement là que Stiehr posa le petit instrument). En 1834, elle changea encore de locaux, cette fois pour la rue St-Elisabeth. Là-bas, en 1838, Martin Wetzel ajouta à l'orgue un Salicional et un bon "Cleron". [PMSSTIEHR:p165,316]

Miniature 1824 : Rittershoffen (région de Soultz-sous-Forêts), Eglise protestante
Remplacé par Eberhard Friedrich Walcker (1916).
[ITOA:pIV-530] [PMSSTIEHR:p165]

Miniature vers 1823 : Eckwersheim (région de Brumath), Eglise protestante
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-150] [PMSSTIEHR:p155]

Miniature 1824 : Obersoultzbach (région de Bouxwiller), Eglise protestante
Instrument actuel.
[ITOA:pIV-468] [PMSSTIEHR:p174]L'instrument présente la particularité d'avoir une Fourniture sans quinte (que des octaves).

Miniature 1825 : Strasbourg, St-Jean
Remplacé par Martin et Joseph Rinckenbach (1902), déménagé à Koenigshoffen, St-Joseph.
L'instrument n'avait pas de positif de dos à l'origine. Fortement modifié alors qu'il était encore à St-Jean, l'orgue a été déménagé à Koenigshoffen en 1901, puis pratiquement intégralement reconstruit par Roethinger en 1915. Il a de nouveau été reconstruit en 1988 dans l'esprit Stiehr par la manufacture Muhleisen (buffet et partie instrumentale). [IHOA:p189b-189a] [ITOA:4p695-6] [LORGUE:138p46-9] [PMSAEA85:p231-2] [PMSCS72:p23-4] [CMAVS98:p108-12] [ArchSilb:p513-4] [Rupp:p333-4] [Mathias:p34] [Barth:p355,434b-435a]

Miniature 1826 : Lingolsheim (région d'Illkirch-Graffenstaden), Eglise protestante
Remplacé par Gebrüder Link (1908).
[ITOA:pIII-341] [PMSSTIEHR:p182]

Miniature 1826 : Barr, St-Martin
Remplacé par Franz Xaver Kriess (1932).
[ITOA:pIII-23] [PMSSTIEHR:p187]

Miniature vers 1824 : Siegen (région de Seltz), St-Laurent
Remplacé par Georges Schwenkedel (1931).
[ITOA:pIV-636] [PMSSTIEHR:p-]

Miniature 1827 : Hatten (région de Soultz-sous-Forêts), St-Michel
Détruit lors de la bataille de Hatten en janvier 1945. Remplacé (avant 1969).
[ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p192]

Miniature 1827 : Still (région de Molsheim), St-Mathias
Remplacé par Stiehr (1875).
En septembre 2015, quelques jours après les Journées du Patrimoine, Still a remplacé son orgue par un ersatz électronique. Une tradition organistique datant de 1750 s'est éteinte. Alors, qu'il y ait eu un ou deux orgues Stiehr à Still (1827 et 1875), il est probable que plus personne là-bas ne s'en soucie. [IHOA:p180a] [ITOA:4p652] [PMSSTIEHR:p196,657]

Miniature 1827 : Osthoffen (région de Truchtersheim), St-Jacques Majeur
Instrument actuel.
Ce petit instrument a été restauré dans son état de 1827 par Gaston Kern en 1995. [ITOA:pIV-483] [PMSSTIEHR:p197]

Miniature 1825 : Fessenheim-le-Bas (région de Truchtersheim), St-Martin
Remplacé par Heinrich Koulen (1887).
[ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p198]

Miniature 1828 : Kuttolsheim (région de Truchtersheim), St-Jacques Majeur
Remplacé par Frédéric Haerpfer (1939).
[ITOA:pIII-322] [PMSSTIEHR:p198]

Miniature 1827 : Truchtersheim, Sts-Pierre-et-Paul
Remplacé par Adolphe Blanarsch (1932).
[ITOA:pIV-793] [PMSSTIEHR:p200]

Miniature 1828 : Souffelweyersheim (région de Mundolsheim), St-Georges
Instrument actuel.
C'est vraiment un joli petit instrument, avec son positif intérieur de 1970, très bien intégré à l'ensemble. [ITOA:pIV-641] [PMSSTIEHR:p204]

Miniature 1828 : Westhoffen (région de Wasselonne), Eglise protestante
Remplacé par Heinrich Koulen (1874).
[ITOA:pIV-840] [PMSSTIEHR:p206]

Miniature 1828 : Heiligenberg (région de Molsheim), St-Vincent
Remplacé par Ferdinand et Xavier Stiehr (1869), déménagé à Avenheim, St-Ulrich.
L'orgue est bien de Xavery Mockers ; la maison Stiehr Frères (Xavier et Théodore Stiehr) a procédé à son déménagement à Avenheim en 1869. [ITOA:pIII-249] [PMSSTIEHR:p206,628]

Date Heiligenberg Avenheim
1828 Xavery Mockers à Heiligenberg
1869
1869 Xavier et Ferdinand Stiehr à Heiligenberg
vers 1930 Franz Heinrich Kriess à Heiligenberg

Miniature 1829 : Lupstein (région de Saverne), St-Quentin
Instrument actuel.
Probablement légèrement modifié par Heinrich Koulen, cet orgue a été relevé en 2000. [ITOA:pIII-350] [PMSSTIEHR:p209]

Miniature 1829 : Urmatt (région de Molsheim), Ste-Croix
Remplacé par Stiehr (1865), déménagé à Birkenwald, St-Louis.
C'est l'orgue actuel de Birkenwald, qui est un petit instrument exceptionnel, très attachant. [IHOA:p208b,37b] [ITOA:4p800] [PMSSTIEHR:p210,559]

Date Urmatt Birkenwald
1829 Stiehr à Urmatt
1865
1865 Stiehr à Urmatt
1903 Edmond-Alexandre Roethinger à Urmatt
1974 Yves Koenig à Urmatt

Miniature 1829 : Dahlenheim (région de Wasselonne), St-Blaise
Instrument actuel.
Les écussons dorés donnent vraiment de la personnalité à ce orgue. Comme la façade n'est de toutes façon pas d'origine, c'est vrai que c'était une bonne idée ! [ITOA:pIII-105] [PMSSTIEHR:p216]

Miniature 1829 : Dachstein (région de Molsheim), St-Martin
Instrument actuel.
L'instrument a fait l'objet d'une restauration par la manufacture Quentin Blumenroeder en 2006. [ITOA:pIII-104] [PMSSTIEHR:p217]

En 1829 mourut Michel Stiehr. Mais, en la personne de Joseph, la relève était parfaitement assurée.

Sites  La Monarchie de Juillet, ou Stiehr sans Michel

Joseph Stiehr (1792-1867), facteur d'orgues à Seltz.Tel qu'il apparait pl.38 de l'ouvrage de Médard Barth. (Dessin de P. Spindler)Joseph Stiehr (1792-1867), facteur d'orgues à Seltz.
Tel qu'il apparait pl.38 de l'ouvrage de Médard Barth. (Dessin de P. Spindler)

Miniature 1830 : La Wantzenau (région de Brumath), St-Wendelin
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1914).
[ITOA:pIV-825] [PMSSTIEHR:p218]

Miniature 1830 : Westhouse (région d'Erstein), St-Matthieu
Remplacé par Louis Mockers (1897).
[ITOA:pIV-843] [PMSSTIEHR:p222]

Miniature 1833 : Dauendorf (région de Haguenau), St-Cyriaque
Remplacé par Heinrich Koulen (1891), déménagé à Breitenau, St-Dié.
A Breitenau (où il est arrivé en 1881), cet orgue a été fort bien conservé, et il est resté très authentique. C'est l'un des petits bijoux de l'orgue "de campagne" alsacien. [IHOA:p50b] [ITOA:3p111] [Barth:p178] [PMSSTIEHR:p223-4,702] [PMSRHW:p198]

Miniature 1831 : Offwiller (région de Niederbronn-les-Bains), Eglise protestante
Remplacé par Georges Schwenkedel (1932).
[ITOA:pIV-474] [PMSSTIEHR:p226]

Miniature 1836 : Bergbieten (région de Wasselonne), St-Laurent
Instrument actuel.
Disposant d'un seul manuel et d'une pédale réduite à l'origine, l'orgue avait été fort joliment complété par Franz Xaver et Franz Heinrich Kriess, probablement en 1905. Malheureusement, on livra aussi l'instrument Robert Kriess, en 1975. En pleine vague néo-baroque, il découpa plusieurs jeux (le Violoncelle de Pédale en un 4 pieds, la Voix céleste et le Dolce du Récit en un Larigot 1'1/3 et une Flûte 2', et la Gambe du Grand-orgue en Flûte 2'). [ITOA:pIII-33] [PMSSTIEHR:p231]

Miniature 1832 : Gertwiller (région de Barr), Eglise protestante
Remplacé par Georges Schwenkedel (1936).
Le buffet a été dessiné par Théodore Kuhlmann. C'est l'un des premiers "buffets-caisse" d'Alsace, mais aussi un des premiers à recevoir une ornementation d'inspiration "antique" (pilastres et chapiteaux grecs). [ITOA:pIII-196] [PMSSTIEHR:p233]

Miniature 1831 : Kutzenhausen (région de Soultz-sous-Forêts), Eglise protestante
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1897).
[ITOA:pIII-323] [PMSSTIEHR:p232]

Miniature 1833 : Guewenheim (région de Thann), St-Maurice
Instrument actuel.
L'un des Stiehr du Haut-Rhin, et aussi sûrement l'un des mieux mis en valeur, puisqu'il est le siège d'une intense activité culturelle. Sur les terres des Callinet, Stiehr construisit un buffet "à la française", avec des tourelles semi-circulaires. L'instrument n'avait qu'un manuel à l'origine, et c'est Louis-François Callinet qui le dota d'un second, en 1882. [ITOA:pII-135] [PMSSTIEHR:p237]

Miniature avant 1840 : Thanvillé (région de Villé), St-Jacques Majeur
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (18/07/1980).
[ITOA:pIV-787] [PMSSTIEHR:p730]Le petit orgue de Thanvillé est représentatif de la production Stiehr. Martin Rinckenbach le dota d'une Soubasse, et, curieusement, d'un Salicional - sûrement le jeu préféré de Michel Stiehr - qui avait été "oublié" à l'origine... Le résultat est, comme on peut s'y attendre, très réussi.

Miniature 1834 : Oberlauterbach (région de Seltz), St-Sixte
Remplacé par Curt Schwenkedel (1959).
[ITOA:pIV-463] [PMSSTIEHR:p243]

Miniature 1834 : Didenheim (région de Mulhouse), St-Gall
Instrument actuel.
Retour dans le Haut-Rhin, et donc aux tourelles circulaires et au style classique français pour le buffet. Les couronnements, par contre, sont caractéristiques de la première moitié du 19ème. L'instrument n'avait qu'un manuel à l'origine, et c'est François Antoine Berger qui le dota d'un second, dès 1870. [ITOA:pII-95] [PMSSTIEHR:p717]

Miniature 1835 : Willgottheim (région de Truchtersheim), St-Maurice
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (27/02/1980).
Le buffet - rectangulaire et placé "à la Lorraine" à fleur de tribune affiche fièrement ses traits "empires", avec chapiteaux corinthiens, frises et cartouches d'inspiration "hiéroglyphique". On l'a vu, la tendance s'est déjà affirmée à Gertwiller en 1832. [ITOA:pIV-852] [PMSSTIEHR:p245]

C'est en 1830 que Jean-François Champollion et Ippolito Rosellini étaient revenus d'Egypte, validant leur compréhension des hiéroglyphes.

On a retrouvé dans les archives Stiehr une gravure montrant le buffet de l'orgue Eberhard Friedrich Walcker, 1833 de l'église St-Paul de Francfort. C'est un buffet rectangulaire, avec quatre colonnes à chapiteaux grecs.

Miniature 1835 : Dettwiller (région de Saverne), St-Jacques
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (24/11/1980).
Contemporain de celui de Willgottheim, les tendances "antiques" du style empire y sont encore plus marquées : piliers cannelés, ornements en cartouches, motifs de décor traités à la façon d'hiéroglyphes. La date de 1835 figure sous le positif de dos. [ITOA:pIII-114] [PMSSTIEHR:p246]

Miniature 1835 : Dinsheim-sur-Bruche (région de Molsheim), Sts-Simon-et-Jude
Instrument actuel.
Dinsheim-sur-Bruche est village natal de François Xavier Mathias. Le 07/01/1987, l'église fut victime d'un grave incendie. Presque tous les tuyaux métalliques du grand-orgue ont fondu jusqu'au niveau du biseau. Expertisé en 1987 par Robert Pfrimmer, l'orgue a été restauré en 1990 par Yves Koenig dans son état de 1835 (mais bien sûr avec une pédale de 27 notes). [ITOA:pIII-121] [PMSSTIEHR:p249]

Miniature avant 1840 : Batzendorf (région de Haguenau), St-Arbogast
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1926).
[ITOA:pIII-27] [PMSSTIEHR:p250]

Miniature 1836 : Itterswiller (région de Barr), St-Rémi
Instrument actuel.
L'ensemble est tellement enthousiasmant que le pédalier (15 notes) fait vraiment peine à voir, et penser à ce que l'on rate au lieu de ce que l'on a... Le buffet, muni d'un tympan triangulaire, est à l'apogée du style empire-orientalisant (voir aussi Hochfelden), avec pilastres, cartouches. Même les jouées ont été adaptées au style. [ITOA:pIII-293] [PMSSTIEHR:p251]

Miniature 1836 : Dossenheim-Kochersberg (région de Truchtersheim), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
C'est un tout petit instrument qui, à l'origine, n'avait pas de pédale du tout. [ITOA:pIII-125] [PMSSTIEHR:p253]

Miniature 1837 : Nordheim (région de Wasselonne), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-447] [PMSSTIEHR:p255]

Miniature 1837 : Seltz, St-Etienne
Remplacé (1945).
L'instrument a été totalement détruit en 1940. Il y eut d'abord par un orgue provisoire, puis par le grand Curt Schwenkedel actuel. On reviendra sur son histoire à la fin de l'histoire. Cet instrument était muni de claviers blancs, et on connait sa composiiton (rappelons que l'on est en 1837) :La réalisation prit du retard, surtout dû au fait que le famauex Zégowitz s'en mèla. L'administration de l'époque mandatait de tels parasites, incompétents, et grassement payés, qui rendaient généralement les orgues moins bons tout étant aussi cher (dans le but de faire des "économies"). L'organiste Fux releva la composition en 1838 : c'était à peu près ce qui figurait au devis, sauf que la Flûte 8' de l'écho étant en 4' et que le positif était doté d'un dessus de Flûte traverse en plus. Pour la grosse caisse et les cymbales, on ne sait pas... [ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p260]

Miniature 1837 : Forstheim (région de Woerth), St-Nicolas
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-180] [PMSSTIEHR:p269]L'instrument revient de loin : la grêle en 1897, plusieurs modification pas trop datées. Il a été remis en état et muni d'un Larigot par Gaston Kern en 1987. Mais un nouveau coup du sort climatique attendait l'instrument : lors de la tempête survenue le 08/05/2003, l'orgue fut victime de dégâts d'eau (sommiers inondés). Les travaux de remise en état ont été menés par la maison Kern de septembre à octobre 2004.

Miniature 1837 : Ichtratzheim (région d'Erstein), St-Gall
Instrument actuel.
Cet orgue a été construit par Joseph Stiehr, dans un joli buffet-caisse à 3 plates-faces doté d'un décor grec, caractéristique de son époque. Il a par la suite été reconstruit à deux reprises. [ITOA:pIII-281] [PMSSTIEHR:p270]

Miniature 1838 : Lembach (région de Wissembourg), Eglise protestante
Remplacé par Dalstein-Haerpfer (1909).
Lembach aussi fut victime du fameux Zégowitz, qui réclamma sans vergogne 5% du prix de l'orgue comme rétribution pour ses nuisibles élucubrations. Rappelé à l'ordre par la préfecture, il insista faisant preuve d'une mauvais foi peu commune, et ses magouilles auraient prêté à sourire si elles n'avaient pas gravement retradé la réception de l'instrument, donc le payement de l'artisan. A noter : l'apparation du Bourdon 16' sur un orgue d'un seul manuel. Ce jeu allait devenir incontournable pour toute la suite du 19ème siècle. [ITOA:pIII-333] [PMSSTIEHR:p271]

Miniature 1838 : Weitbruch (région de Haguenau), St-Gall
Remplacé par Xavier Stiehr (1872), déménagé à Kaltenhouse, St-Wendelin.
Ce premier Stiehr de Weitbruch (il y en eut un second en 1872) a été déménagé à Kaltenhouse. [ITOA:pIII-295] [PMSSTIEHR:p278]

Date Uberach Marienthal   Kaltenhouse Weitbruch
1619 à Marienthal, orgue attesté, de facteur inconnu
1807 à Weitbruch, orgue attesté, de facteur inconnu
1819 Orgue Geib à Marienthal
1823 Orgue Möller à Uberach
1838 Stiehr à Weitbruch
1843 Démontage du Geib
1844 Stiehr à Marienthal
1851 Orgue Geib à Kaltenhouse
1871 Stiehr Marienthal->Uberach
1872 Stiehr à Marienthal ; Weitbruch->Kaltenhouse
1872 Xavier Stiehr à Weitbruch
1898 Roethinger à Marienthal
1948 Recontruction à Uberach
1962 Schwenkedel à Marienthal
1992 Restauration à Uberach

Miniature 1838 : Uhlwiller (région de Haguenau), Sts-Pierre-et-Paul
Remplacé par Stiehr (1878).
[PMSSTIEHR:p280]Il s'agit ici du premier Stiehr d'Uhlwiller. On ne sait pas ce qu'il est devenu après 1878.

Miniature 1839 : Ernolsheim-Bruche (région de Molsheim), Sts-Cosme-et-Damien
Instrument actuel.
Un élément particulièrement original est la demi-rosace en bois qui surmonte la plate-face centrale. Cette demi-rosace se retrouve 9 ans plus tard sur le positif de dos du projet de l'orgue de Hochfelden (mais n'a pas été réalisée).Un relevage, mené par Yves Koenig en 2006, lui a heureusement laissé son second manuel et son pédalier de 27 notes posés par Franz Xaver Kriess en 1896. Bourdon 16' au manuel (unique). [ITOA:pIII-159] [PMSSTIEHR:p281]

Miniature 1839 : Strasbourg, St-Etienne
Remplacé par Jacquot-Lavergne (1937).
Le petit séminaire a été hébergé à St-Etienne de de 1823 à 1829. De nouveaux locaux furent inaugurés le 30/10/1828 au 6, place St-Louis, où le petit séminaire resta jusqu'en 1853 (date à la quelle il revint dans les nouveaux bâtiments de St-Etienne). L'orgue Stiehr inauguré le 17/01/1839 avait donc été construit pour le petit séminaire et installé place St-Louis. L'instrument de Stiehr a été (II/21 21r, pédale de deux octaves). En 1853, lorsque l'église St-Etienne fut rendue au culte, on y déménagea l'orgue Stiehr. Il y disparut vers 1937. [IHOA] [PMSSTIEHR:p281]

Miniature 1839 : Forstfeld (région de Bischwiller), Eglise mixte
Remplacé par Gebrüder Link (1916).
[ITOA:pIII-179] [PMSSTIEHR:p283]

Miniature 1839 : Albé (région de Villé), St-Wendelin
Remplacé par Franz Xaver Kriess (1918).
Joseph Stiehr avait été recommandé par l'architecte-voyer Charles Théodore Kuhlmann (1801-1840).

Miniature 1840 : Climbach (région de Wissembourg), Eglise protestante
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1904).
[ITOA:pIII-101] [PMSSTIEHR:p285]

Miniature 1840 : Flexbourg (région de Wasselonne), St-Hippolyte
Remplacé par Franz Xaver Kriess (1891), déménagé à Friesenheim, Notre-Dame (Neunkirch).
Le buffet de cet instrument est visible à Friesenheim. [IHOA:p60b] [ITOA:3p178] [PMSSTIEHR:p285-6]

Miniature 1840 : Surbourg (région de Soultz-sous-Forêts), Abbatiale St-Jean-Baptiste
Remplacé par Franz Heinrich Kriess (1936).
Le petit buffet rappelle celui de Dettwiller. [ITOA:pIV-783] [PMSSTIEHR:p286]

Miniature 1841 : Hochfelden, Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (11/09/1978).
Dès 1835 à Willgottheim Dettwiller, Joseph Stiehr avait réalisé des buffets empire marqués d'influences "antiques". Ils sont probablement inspirés de l'orgue Walcker, 1833, de l'église St-Paul de Francfort. D'autres buffets du même style se trouvent à Itterswiller (1836), Kaltenhouse (Weitbruch, St Gall, 1838), Surbourg (1840), Friesenheim (Flexbourg, 1840), Mothern (1841), Mattstall (1841), Kertzfeld (1842, avec une ornementation différente), Rumersheim (1842), Littenheim (1843), Wingen (1845), Hoffen (1846), Dieffenbach-lès-Woerth (1847), Dangolsheim (1848), Mittelschaeffolsheim (1848)... et de très nombreux autres, puisqu'on en retrouve certains éléments jusqu'en en 1879 (Obenheim : pilastres, chapiteaux d'orgue grec, ici ioniques). Mais ici, le côté "Champollion" prit ici une ampleur considérable. Sur le dessin du projet de bufet, le positif de dos est muni d'une demi-rosace, comme à Ernolsheim-Bruche ; mais elle n'a pas été réalisée ici. [ITOA:pIII-262] [PMSSTIEHR:p289]

La mode "égyptienne" n'est d'ailleurs pas prêt de s'éteindre : concerto pour piano "L'Egyptien" de Camille Saint-Saëns date de la fin des années 1880.

Miniature 1841 : Mothern (région de Seltz), Eglise de la Visitation
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-401] [PMSSTIEHR:p292]

Miniature 1841 : Zillisheim (région de Mulhouse), St-Laurent
Remplacé par Berger (1868).
C'est un des rares Stiehr Haut-Rhinois. Cependant, cette incursion en Haute-Alsace permit à la maison Stiehr d'élargir sa gamme de buffets, en y intégrant des modèles à 4 tourelles. Cela se fit, on le verra, sur plus de 30 ans. Les "4 tourelles" constituent un dessin profondément Haut-Rhinois, car il a été popularisé par les Callinet de Rouffach. La configuration habituelle est de placer les deux petites tourelles au centre, ce que l'on retrouve pour les Stiehr de Zillisheim (1841), Riedisheim (1853), Helfrantzkirch (1858), Wisches (1859), Illkirch-Graffenstaden (1866), Bischwiller (1867), Riedseltz (1870, tourelles aux différences de hauteur réduites), Birlenbach (1876). Mais les 4 tourelles ont aussi été déclinés par la maison Stiehr "à l'envers", c'est-à-dire avec les grandes tourelles au centre : Hoerdt (1847), La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). Ainsi que l'orgue disparu de Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune cath. (1865). [ITOA:pII-501] [PMSSTIEHR:p294]

Miniature 1841 : Mattstall (région de Woerth), Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (23/12/1994).
Un des orgues Stiehr les mieux conservés : il est resté pratiquement authentique. [ITOA:pIII-367] [PMSSTIEHR:p301]

Miniature 1842 : Kertzfeld (région de Benfeld), St-Arbogast
Instrument actuel.
Ici, Joseph Stiehr dut se faire plaisir, en remplaçant un orgue de Joseph Callinet (qui retourna dans le Haut-Rhin, puisqu'il fut déménagé à Wildenstein). [ITOA:pIII-298] [PMSSTIEHR:p311]

Miniature 1842 : Rumersheim (région de Truchtersheim), St-Georges
Instrument actuel.
[IHOA:p157a] [ITOA:3p42] [PMSSTIEHR:p312]

Miniature 1842 : Kandel (D, tout proche de la frontière), SteGeorges
C'était le deuxième orgue du lieu. Deux manuels et une vraie pédale de 25 figurent au devis, tout comme la composition, fondée sur un Quintaton 16'. Au second manuel, deux Salicionaux (8' et 4') et... un Larigot. L'anche était un Basson/Cor anglais. C'est l'orgue actuel de Kandel. Mais le plus important, probablement, fut le buffet : c'est le premier néo-gothique de la production Stiehr.Voici donc une pédale de 30 notes ! Comme cela change des 15, 18 ou 20 habituellement proposés. La composition, aussi, est pour une fois "de son temps" : accouplement des claviers, tirasse, Flûte traverse, Flauto dolce, cinq fonds de 8' au grand-orgue... Stiehr se mit donc à construire un orgue romantique (ok, avec un Larigot...). Noter l'absence de Trompette 8' à la pédale (anche en 16' et 4'). Malheureusement, l'impact en Alsace semble avoir été limité, voir inexistant, et l'on y resta à l'orgue "de transition". [PMSSTIEHR:p313] [EvPfalz]

Miniature 1842 : Marlenheim (région de Wasselonne), Ste-Richarde
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1925).
A l'occasion du marché pour cet orgue, l'impayable architecte d'arrondissement Louis Martin Zégowitz fut l'auteur d'un rapport d'anthologie (par ses descriptions techniques d'une incroyable maladresse). Il se termine par "Peut-être conviendrait-il vu l'importance de la dépense, que le coulage des matières de composition pour les tuyaux se fasse en présence d'un délégué de la commune ou de l'architecte". Les années 1840, correspondent en effet aussi, surtout dans l'administration, aux triomphe du fayottage et des bavardages d'incompétents que l'on écoutait car ils étaient auréolés de titres ronflants...
Mais le plus important est ailleurs : l'orgue de Marlenheim, dans sa configuration actuelle, témoigne du fait qu'un Stiehr muni d'une bonne transmission pneumatique et d'un récit à la hauteur (dans tous les sens du terme), est un excellent instrument de musique ! [ITOA:pIII-357] [PMSSTIEHR:p318]

Extrait de la chronique paroissiale de Marlenheim.
 (Kirchenblatt = Katholisches Schul-und Kirchenblatt, 1843)Extrait de la chronique paroissiale de Marlenheim.
(Kirchenblatt = Katholisches Schul-und Kirchenblatt, 1843)

La chronique paroissiale de Marlenheim explique pourquoi on avait choisi un orgue Stiehr : "L'ancien orgue de notre église, qui a été trouvé insuffisant, a été vendu pour 1000 fr à la commune de Dingsheim, canton Truchtersheim, et a été remplacé par un orgue beaucoup plus considérable avec 32 jeux. Cet instrument qui se recommande par la puissance de ses jeux de fond et par la variété et le bon choix de ses jeux d'agrément, a été construit par Mrs Stiehr frères de Seltz au prix de 9000 fr, et a été solennellement inauguré le 20 Octobre 1842."

Miniature 1842 : Mussig (région de Marckolsheim), St-Ostwald
Remplacé par Martin Rinckenbach (1894).
[ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p320]

Miniature 1843 : Littenheim (région de Saverne), St-Pierre
Instrument actuel.
Cet orgue de 12 jeux en a connu 20 en tout dans son existence (sans compter la façade) à force de remplacements et de retours en arrière. Mais il est resté plutôt authentique, car les modifications ont "tourné" autour des mêmes jeux. [ITOA:pIII-345] [PMSSTIEHR:p325]

Miniature 1843 : Romanswiller (région de Wasselonne), Eglise protestante
Instrument actuel.
Cet instrument est l'un des orgues les plus célèbres du Net ! En effet, il a été "capturé" (enregistré note à note sur tous les jeux), et est à présent disponible (gratuitement) en tant qu'orgue "virtuel". L'orgue Stiehr de l'église protestante est donc probablement aujourd'hui... l'un des instruments le plus joué au monde ! [ITOA:pIV-537] [PMSSTIEHR:p326]

Miniature 1843 : Neewiller-près-Lauterbourg (région de Lauterbourg), St-Michel
Instrument actuel.
La plate-face centrale est ici munie d'une séparation horizontale. [ITOA:pIII-414] [PMSSTIEHR:p329]

Miniature 1844 : Marienthal (région de Haguenau), Notre-Dame
Remplacé par Stiehr (1872), déménagé à Uberach, St-Wendelin.
Cet instrument se trouve aujourd'hui à Uberach. [ITOA:pIII-238] [PMSSTIEHR:p330]

Date Uberach Marienthal   Kaltenhouse Weitbruch
1619 à Marienthal, orgue attesté, de facteur inconnu
1807 à Weitbruch, orgue attesté, de facteur inconnu
1819 Orgue Geib à Marienthal
1823 Orgue Möller à Uberach
1838 Stiehr à Weitbruch
1843 Démontage du Geib
1844 Stiehr à Marienthal
1851 Orgue Geib à Kaltenhouse
1871 Stiehr Marienthal->Uberach
1872 Stiehr à Marienthal ; Weitbruch->Kaltenhouse
1872 Xavier Stiehr à Weitbruch
1898 Roethinger à Marienthal
1948 Recontruction à Uberach
1962 Schwenkedel à Marienthal
1992 Restauration à Uberach

Miniature 1844 : Geudertheim (région de Brumath), Eglise protestante
Instrument actuel.
L'instrument fut confié en 1891 à Heinrich Koulen qui remplaça le Nasard par une Voix céleste et un jeu de pédale (probablement un Clairon) par un Tuba 16'. Il refit aussi la soufflerie et compléta la pédale de 18 à 27 notes. C'était donc plutôt une bonne opération. [ITOA:pIII-198] [PMSSTIEHR:p332]

Miniature 1844 : Schwindratzheim (région de Hochfelden), Eglise protestante
Remplacé par Dalstein-Haerpfer (1906).
L'ancien orgue de Schwindratzheim (1844) n'était sûrement pas de Stiehr, ou alors ce fut le seul Stiehr avec un buffet en sapin. L'argument n'étant pas définitif, on continue à attribuer cet instrument - qui n'existe plus - à Stiehr. [ITOA:pIV-618] [PMSSTIEHR:p316]

Miniature 1844 : Phalsbourg, Notre-Dame-de-l'Assomption
Détruit en aôut 1870. Remplacé par Martin Rinckenbach (1896).
La maison Stiehr remplaça un orgue Krämer à Phalsbourg. L'instrument, probablement doté d'une trentaine de jeux, totalement détruit, par faits de guerre, le 14/08/1870. [PMSCS78Phalsb] [IOLMO]

Miniature 1845 : Wingen (région de Wissembourg), St-Barthélemy
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (24/11/1978).
Louis Ginter a été organiste à Wingen de 1904 à 1911. Le buffet, empire avec les tendances égyptiennes, est orné de deux griffons. [ITOA:pIV-855] [PMSSTIEHR:p338]

Miniature 1845 : Rossfeld (région de Benfeld), St-Wendelin
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1926).
[ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p339]

Miniature 1845 : Saessolsheim (région de Hochfelden), St-Jean-Baptiste
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1926).
[ITOA:pIV-561] [PMSSTIEHR:p342]

Miniature vers 1846 : Triembach-au-Val (région de Villé), St-Christophe
Remplacé par Curt Schwenkedel (1974).
[ITOA:pIV-791] [PMSSTIEHR:p344]

Miniature 1846 : Mertzwiller (région de Niederbronn-les-Bains), St-Michel
Remplacé par Georges Schwenkedel (1943).
[ITOA:pIII-375] [PMSSTIEHR:p346]

Miniature 1846 : Kintzheim (région de Sélestat), St-Martin
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1926).
[ITOA:pIII-306] [PMSSTIEHR:p348]

Miniature 1846 : Krautwiller (région de Brumath), Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (08/05/1973).
On dit que l'orgue de Krautwiller est le plus petit instrument construit par la maison de Seltz. L'instrument disparu d'Uttenhoffen devait beaucoup lui ressembler. Il n'y avait à l'origine pas de pédale indépendante. La maison Stiehr-Mockers a repris en 1858 à Mittelbergheim la pédale que Conrad Sauer avait construite en 1793 pour le "sixième Positif" d'André Silbermann après qu'il l'eut installé là-bas. Puis son sommier de 2 jeux fut installé en 1864 à Krautwiller, muni d'une Flûte 8' (de Sauer) et d'une Trompette, depuis remplacée par une Flûte 4'. [ITOA:pIII-318] [PMSSTIEHR:p368]

Miniature 1846 : Hoffen (région de Soultz-sous-Forêts), Eglise protestante
Instrument actuel.
L'instrument revient de loin, après une malheureuse transformation en 1968. Yves Koenig l'a restauré dans son état de 1846 en 2002. [ITOA:pIII-270] [PMSSTIEHR:p719]

Miniature 1847 : Langensoultzbach (région de Woerth), Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (27/02/1980).
Le buffet est très original, et doté d'ornements authentiquement baroques (Baumann, 1754 ?). [ITOA:pIII-330] [PMSSTIEHR:p344]

Miniature 1847 : Dieffenbach-lès-Woerth (région de Woerth), St-Joseph
Remplacé par Martin et Joseph Rinckenbach (1913).
[ITOA:pIII-117] [PMSSTIEHR:p354]

Miniature 1848 : Hoerdt (région de Brumath), Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (27/02/1980).
C'est un buffet à 4 tourelles, issue d'une déclinaison du style Haut-Rhinois que Joseph Stiehr avait utilisé à Zillisheim. Mais ici, ce sont les tourelles centrales qui sont les plus grandes. Sur le modèle de Hoerdt (1848) furent dessinés ceux de La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). Ainsi que l'orgue disparu de Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune cath. (1865). [ITOA:pIII-267] [PMSSTIEHR:p364]

Sites  La deuxième République

Miniature 1848 : Mittelschaeffolsheim (région de Brumath), St-Sébastien
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (06/08/1987).
On peut se demander à quoi peut servir une pédale indépendante de 15 notes, surtout fondée sur 8 pieds (la Soubasse n'a été placée ici que plus tard). Michel Chapuis prétend avec humour qu'il s'agit d'un accessoire permettant de tourner les pages (il assortit son propos d'une démonstration au cours de laquelle sa virtuosité lui permet de prendre à la pédale la partie de main gauche lorsque cette dernière est censée tourner une page). Mais les organistes-instituteurs du 19ème n'avaient sûrement pas la virtuosité de Michel Chapuis... Il y a fort à parier que ces petites pédales indépendantes servaient à "asseoir le ton" de certains accords, surtout des cadences (il suffirait donc de 12 notes). 15 notes permettent quand même de jouer toutes les résolutions dominante->tonique par quarte ascendante à l'exception de la tonalité de Mi. Il est peu probable que la pédale ait été commandée réduite au départ dans l'intention de l'étendre plus tard, car l'architecture intérieure de l'instrument ne rendait pas du tout la chose aisée. C'était donc une concession, applicable "à la campagne", et on peut penser qu'en l'absence de consigne particulière (due à un organiste local à l'aise avec le pédalier standard), un tel orgue était muni d'une pédale de 15 ou 18 notes. Après 1870, quand les standards musicaux se furent considérablement élevés, ces concessions devinrent souvent acceptables. Cela explique que l'on demanda souvent de compléter les "petits Stiehr" pour les sortir d'une logique d'orgue d'accompagnement pur. [ITOA:pIII-383] [PMSSTIEHR:p355]

Miniature 1848 : Bischoffsheim (région de Rosheim), Ste-Aurélie
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (23/11/1972).
[ITOA:pIII-57] [PMSSTIEHR:p356]

Miniature 1848 : Dangolsheim (région de Wasselonne), St-Pancrace
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (19/01/1981).
L'orgue est doté d'un positif intérieur, et la pédale est limitée à 15 notes, bien qu'elle soit dotée de pas moins 5 jeux. [ITOA:pIII-110] [PMSSTIEHR:p717]

Miniature 1848 : Ringeldorf (région de Hochfelden), Nativité de la B.V.M.
Instrument actuel.
L'orgue de Ringeldorf fut reçu le 04/10/1848. Il y avait 132 habitants à l'époque, ce qui laisse imaginer l'ampleur de l'effort consacré à ce projet. [ITOA:pIV-528] [PMSSTIEHR:p725]

Miniature 1849 : Handschuheim (région de Truchtersheim), Eglise protestante
Instrument actuel.
Ce tout petit instrument (I/0P 6j) n'est pas doté d'une pédale indépendante. Malgré cela, le pédalier (qui ne fonctionne donc qu'en tirasse) est tout de même limité à 15 notes. [ITOA:pIII-240] [PMSSTIEHR:p369]

Miniature 1849 : Ernolsheim-lès-Saverne (région de Saverne), St-Michel
Instrument actuel.
Le dessin du buffet a été fourni à Stiehr par l'architecte Furst. [ITOA:pIII-160] [PMSSTIEHR:p375]

Miniature 1849 : Soufflenheim (région de Bischwiller), St-Michel
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1926).
[ITOA:pIV-642] [PMSSTIEHR:p379]

Miniature 1849 : Nordhouse (région d'Erstein), St-Michel
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (27/09/1972).
La reconstruction de l'orgue Sébastien Krämer de Nordhouse était considérée comme un orgue neuf en 1849. [IHOA:p129b] [ITOA:3p448-9] [PMSSTIEHR:p370-2] [PMSSTIEHR75:p362] [HOIE:p176-7] [PMSCS68:p28-9] [Mathias:p40] [Barth:p281]

Miniature 1850 : Printzheim (région de Saverne), Eglise protestante
Remplacé par Heinrich Koulen (1891).
[ITOA:pIV-509] [PMSSTIEHR:p386]

Miniature 1850 : Kirchheim (région de Wasselonne), Ste-Trinité
Remplacé par Kriess (1921).
[ITOA:pIII-308] [PMSSTIEHR:p387]

Miniature 1850 : Neuwiller-lès-Saverne (région de Bouxwiller), St-Adèlphe
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (12/05/1978).
Le buffet, conçu pour s'inscrire sous un arc, est fort original. [ITOA:pIII-429] [PMSSTIEHR:p392]

Marc Stiehr

Vers 1850 oeuvra le deuxième enfant de Joseph Stiehr et Ursula Mahler, Marc (22/10/1826 - Santiago du Chili, après 1878). Il quitta Seltz vers 1852, et ne laisse pas le souvenir de quelqu'un de très doué, loin s'en faut. On a retrouvé des traces de son passage à Nordhouse.

Miniature 1851 : Altenheim (région de Saverne), St-Laurent
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-7] [PMSSTIEHR:p397]

Miniature 1851 : Lichtenberg (région de la Petite-Pierre), Marie auxiliatrice
Instrument actuel.
L'orgue était une vraie réussite : "un instrument parfait sous le rapport de l'exécution et de la matière" d'après l'architecte Furst". [ITOA:pIII-336] [PMSSTIEHR:p398]

Miniature 1851 : Achenheim (région de Mundolsheim), St-Georges
Remplacé par Max Roethinger (1962).
[ITOA:pIII-1] [PMSSTIEHR:p404]

Miniature 1852 : Barr, Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (19/05/1972).
Le plus grand Stiehr construit par Ferdinand et Xavier Stiehr, les futurs "Stiehr-Frères" (en 1852, il n'y avait encore qu'une maison Stiehr. Mais, outre la maison Stiehr, le principal concepteur de l'orgue de Barr fut l'instituteur-organiste du lieu, Jean-Frédéric Wenning. C'est lui qui, en 1849, rédigea un projet d'orgue fort détaillé. [ITOA:pIII-24] [PMSSTIEHR:p405]

Miniature 1852 : Orschwiller (région de Sélestat), St-Maurice
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (1987).
Dans l'Inventaire historique des orgues d'Alsace de 1987, sous Orschwiller, on peut lire "4 septembre 1985: incendie de l'église: orgue détruit". Mais l'orgue Stiehr de 1852 a bel et bien survécu. restauré par la manufacture Muhleisen en 1988 dans son état de 1852, et il est aujourd'hui classé Monument historique. Le dessin a été repris, sans positif de dos, à Boofzheim (1855). [ITOA:pIV-481] [PMSSTIEHR:p410]

Miniature 1852 : Schaffhouse-sur-Zorn (région de Hochfelden), St-Sébastien
Instrument actuel.
Le buffet est inspiré de celui de Willgottheim, mais limité à 3 plates-faces. [ITOA:pIV-590] [PMSSTIEHR:p414]

Miniature 1852 : Kurtzenhouse (région de Brumath), St-Michel
Instrument actuel.
Pour ce buffet, Stiehr s'inspira visiblement de celui de Neuwiller-lès-Saverne, décliné ici dans une version réduite et sans positif de dos. Le dessin sera réutilisé à Riquewihr. [ITOA:pIII-321] [PMSSTIEHR:p415]

Miniature 1852 : Bernardvillé (région de Barr), St-Antoine
Instrument actuel.
Une des étiquettes d'origine dit "Largot", et il est donc attesté que Stiehr a encore posé un Larigot en 1852. Il peut être utilisé pour jouer Haendel. [ITOA:pIII-37] [PMSSTIEHR:p716]

Sites  Le Second Empire jusqu'aux deux sociétés

Miniature 1853 : Riquewihr (région de Kaysersberg), Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (21/03/1973).
[ITOA:pII-374] [PMSSTIEHR:p416]

Miniature 1853 : Riquewihr (région de Kaysersberg), Ste-Marguerite
Instrument actuel.
C'est le dessin du buffet de Kurtzenhouse qui a été repris, dans une version un peu plus ornée. [ITOA:pII-373] [PMSSTIEHR:p421]

Miniature 1853 : Riedisheim (région de Habsheim), St-Afre
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (07/02/1979).
Un des rares Stiehr du Haut-Rhin, logiquement logé dans un buffet à 4 tourelles (style Haut-Rhinois). Sur le modèle de celui de Zillisheim (1841) furent dessinés ceux de Riedisheim (1853), Helfrantzkirch (1858), Wisches (1859), Illkirch-Graffenstaden (1866), Bischwiller (1867), Riedseltz (1870, tourelles aux différences de hauteur réduites), Birlenbach (1876). [ITOA:pII-364] [PMSSTIEHR:p437]

Miniature 1853 : Pfettisheim (région de Truchtersheim), St-Symphorien
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1936).
[ITOA:pIV-502] [PMSSTIEHR:p439]

Miniature 1854 : Bischoffsheim (région de Rosheim), Couvent des Rédemptoristes
Remplacé par Curt Schwenkedel (1958).
[ITOA:pIII-58] [PMSSTIEHR:p442]

Miniature 1854 : Neuhof (région de Strasbourg), St-Ignace
Remplacé par Franz Xaver Kriess (1918).
[ITOA:pIV-723] [PMSSTIEHR:p442]

Miniature 1854 : Gimbrett (région de Truchtersheim), Eglise protestante
Instrument actuel.
[ITOA:pIII640] [PMSSTIEHR:p443]

Miniature 1854 : Heiligenstein (région de Barr), St-Jean-Baptiste
Remplacé par Georges Schwenkedel (1925).
Il s'agissait d'ajouter un positif de dos à l'orgue Sauer.

Miniature 1855 : Boofzheim (région de Benfeld), Eglise protestante
Instrument actuel.
Le buffet est une déclinaison (sans positif de dos) de celui d'Orschwiller (1852). [ITOA:pIII-68] [PMSSTIEHR:p446]

Miniature 1855 : Betschdorf (région de Soultz-sous-Forêts), Eglise de Niederbetschdorf
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-45] [PMSSTIEHR:p446]

Miniature 1856 : Hilsenheim (région de Marckolsheim), St-Martin
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1926).
[ITOA:pIII-256] [PMSSTIEHR:p447]

Miniature 1856 : Wilwisheim (région de Hochfelden), St-Martin
Instrument actuel.
Le dessin du buffet est dû à Furst, l'architecte de l'arrondissement de Saverne. Il s'inspira des orgues Stiehr du début du siècle, ce qui donne à cet instrument un air de ressemblance avec ceux de Michel Stiehr construits une cinquantaine d'années auparavant... ce qui devait parfaitement convenir à Joseph Stiehr, qui n'est pas connu comme un progressiste forcené. L'arc de la tourelle centrale lève le doute : il s'agit bien d'un orgue de la seconde moitié du 19 ème siècle. [ITOA:pIV-853] [PMSSTIEHR:p452]

Le dessin de Furst pour Wilwisheim.Le dessin de Furst pour Wilwisheim.

Miniature 1856 : Mommenheim (région de Brumath), St-Maurice
Remplacé par Franz Xaver Kriess (1923).
L'orgue a été restauré dans son état de 1856 par Gaston Kern en 2000 (sauf la pédale, qui n'est heureusement pas revenue à 18 notes !). Façade neuve, mécanique et console neuves. A part les Principaux et la Fourniture, le matériel Stiehr est encore là, spécialement les anches, ce qui n'est pas si courant. Le Hautbois vient d'ailleurs, mais il est de Stiehr. L'orgue a été inauguré le 02/04/2000 par Nicolas Loth, Marc Baumann et la chorale Ste-Cécile. [ITOA:pIII-393] [PMSSTIEHR:p456]

Miniature 1857 : Ostheim (région de Ribeauvillé), Eglise protestante
Remplacé par Ernest Muhleisen (1963).
[ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p457]

Miniature 1857 : Gunstett (région de Woerth), St-Michel
Instrument actuel.
Chez Stiehr, la part d'originalité qui, bien souvent, échappe à la partie instrumentale se retrouve parfois, comme ici, dans le buffet. C'est une évolution du dessin de Furst pour Wilwisheim, en plus grnd, avec des couronnements et un positif de dos. Notons que les porcelaines (aux tirants de jeux) décrites par l'inventaire ont depuis été remplacées par des étiquettes : en 1857, les tirants Stiehr étaient encore repérés par des étiquettes en papier. [ITOA:pIII-225] [PMSSTIEHR:p460]

C'est l'orgue pour lequel le devis fut "mis au propre" avec de jolies perles, sûrement par un copiste peu habitué aux arcanes du monde de l'orgue : on y trouve deux claviers de 54 touches "dont les faîtes seront plaquées en ivoire et les dièzes en chêne", un jeu nommé "Ophygleite 18'" (ayant probablement inspiré Robert Desnos) et un tremblant doux à 18 tuyaux.

Miniature 1857 : Weinbourg (région de Bouxwiller), St-Wendelin
Remplacé par Dalstein-Haerpfer (1911).
[ITOA:pIV-831] [PMSSTIEHR:p463]

Miniature 1857 : Obermodern (région de Bouxwiller), Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (06/08/1987).
A l'examen de la proposition de Stiehr (acceptée par la commune), le conseil presbytéral d'Obermodern et Schalkendorf trouva la composition est satisfaisante, sauf sur un détail : "[...]Que la composition des registres ne laisse rien à désirer; mais qu'après l'acte passé, des voix nombreuses ont manifesté le voeu de voir compléter l'ensemble du jeu d'orgue par le registre nommé "Voix humaine". Que ce registre peut contribuer beaucoup à l'édification des fidèles, mais que le budget communal, ayant déjà fait son possible, ne pourrait plus faire face aux dépenses pour ce registre, qui est évalué par M. Stiehr [...] à 300 fr. [...] Arrête : un crédit de 300 fr. est voté." Stiehr installa un peu plus tard la Voix humaine voulue par la paroisse. Vers 1930, ce jeu tant désiré ne devait plus édifier personne, car il fut remplacé par un Gemshorn 4'. Le dessin du buffet fut repris en 1861 à Schillersdorf. [PMSSTIEHR:p465]

Miniature 1857 : Uttenhoffen (région de Niederbronn-les-Bains), Eglise protestante
Remplacé par Georges Schwenkedel (1954).
[ITOA:pIV-802] [PMSSTIEHR:p469]

Miniature 1858 : Helfrantzkirch (région de Sierentz), St-Barthélemy
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (13/09/1982).
Un Stiehr Haut-Rhinois, et le dessin à 4 tourelles était donc très adapté. Sur le modèle de celui de Zillisheim (1841) furent dessinés ceux de Riedisheim (1853), Helfrantzkirch (1858), Wisches (1859), Illkirch-Graffenstaden (1866), Bischwiller (1867), Riedseltz (1870, tourelles aux différences de hauteur réduites), Birlenbach (1876). Tirants de jeux repérés par étiquettes. [ITOA:pII-151] [PMSSTIEHR:p438]

Miniature 1858 : Niederschaeffolsheim (région de Haguenau), St-Michel
Remplacé par Martin et Joseph Rinckenbach (1912).
[ITOA:pIII-443] [PMSSTIEHR:p475]

Miniature 1858 : Hattmatt (région de Saverne), St-Laurent
Remplacé par Gebrüder Link (1904).
[ITOA:pIII-245] [PMSSTIEHR:p479]

Miniature 1859 : Wittersheim (région de Haguenau), St-Ulrich
Instrument actuel.
[ITOA:pIV-878] [PMSSTIEHR:p480]

Miniature 1859 : Wisches (région de Schirmeck), St-Michel
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (02/04/1997).
Doté d'un somptueux récit par Jean-Nicolas Jeanpierre en 1873, cet orgue est vraiment exceptionnel. Le buffet est un "4 tourelles". Sur le modèle de celui de Zillisheim (1841) furent dessinés ceux de Riedisheim (1853), Helfrantzkirch (1858), Wisches (1859), Illkirch-Graffenstaden (1866), Bischwiller (1867), Riedseltz (1870, tourelles aux différences de hauteur réduites), Birlenbach (1876). Mais ici, le dessin est présenté dans une version "rectangularisée" par occupation de l'espace entre les tourelles. Notons que cette tendance trouve son origine à la fin du 18ème siècle, par exemple avec Jean-André Silbermann à Gries. [ITOA:pIV-866] [PMSSTIEHR:p482]

Miniature 1859 : Strasbourg, Chapelle catholique de l'hôpital civil
Remplacé par Max et André Roethinger (1959).
[ITOA:pIV-694] [PMSSTIEHR:p484]

Miniature 1860 : Uhrwiller (région de Niederbronn-les-Bains), Eglise protestante
Remplacé par Curt Schwenkedel (1958).
[ITOA:pIV-797] [PMSSTIEHR:p484]

Miniature après 1860 : Schaffhouse-près-Seltz (région de Seltz), St-Martin
Instrument actuel.
Apparemment, l'orgue avait fait l'objet de travaux inachevés, et il était en triste état dans les années 1950 ; l'instrument a été restauré dans son état de 1860 en 2006 par Yves Koenig. [ITOA:pIV-589] [PMSSTIEHR:p486]

Miniature 1860 : Rosheim, St-Etienne
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1925).
C'était un 3-claviers, avec positif de couronne et écho complet, dont la pédale avait 25 notes. Le buffet est apparenté à celui de Hoerdt (4 tourelles, les plus grandes au centre), mais le dessin est très original avec le positif placé en "Kronwerk" (comme à Bischoffsheim). [ITOA:pIV-545] [PMSSTIEHR:p490]

Miniature 1860 : Mittelbergheim (région de Barr), Eglise protestante
Instrument actuel.
Voici un Cornet à 4 rangs, sans Tierce. [ITOA:pIII-379] [PMSSTIEHR:p495]

Miniature 1860 : Zeinheim (région de Marmoutier), Sts-Côme-et-Damien
Instrument actuel.
C'est un orgue des Ferdinand et Xavier Stiehr, construit juste avant qu'ils ne fondent leur propre société. Ce buffet est inspiré de celui de Wilwisheim : cela ne se voit pas du premier coup d'oeil ! Mais son plan était joint au devis Stiehr, qui date du 25/10/1859 et il y est précisé que le buffet sera exécuté selon ce plan. Or, le dessin du buffet de Wilwisheim était dû à Furst, l'architecte de l'arrondissement de Saverne, qui avait repris, en 1854, un dessin caractéristique des premiers orgues Stiehr, ceux de Michel ("façon Roeschwoog", qui date du tout début du siècle). Toutefois, en 1860, on préférait les buffets-caisse, bien rectangulaires. A Zeinheim, tout en reprenant le dessin de Furst, les frères Stiehr complétèrent finalement l'espace au-dessus des plates-faces, donnant à l'ensemble une forme rectangulaire. Ceci explique pourquoi ces deux orgues de la seconde moitié du 19 ème siècle ressemblent tant aux premiers orgues Stiehr, même si, en particulier à Zeinheim, le dessin a été mis au goût de l'époque. [ITOA:pIV-891] [PMSSTIEHR:p497]

Miniature vers 1863 : Durningen (région de Truchtersheim), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-134] [PMSSTIEHR:p718]

Miniature 1861 : Strasbourg, Grand séminaire
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1907).
[ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p499]

Miniature 1861 : Wahlenheim (région de Haguenau), Eglise de l'Assomption de la B.V.M.
Remplacé par Paul Adam (1954).
[ITOA:pIV-813] [PMSSTIEHR:p500]

Miniature 1861 : Reutenbourg (région de Marmoutier), St-Cyriaque
Instrument actuel.
Le buffet reprend le dessin de Wilwisheim. [ITOA:pIV-521] [PMSSTIEHR:p501]

Miniature 1861 : Schillersdorf (région de Bouxwiller), Eglise protestante
Instrument actuel.
Pour le dessin, c'est celui d'Obermodern (1857) qui fut repris. Les tirants sont munis de porcelaines. [ITOA:pIV-597] [PMSSTIEHR:p501]

Miniature 1861 : Soultz-sous-Forêts, Eglise protestante
Remplacé par Eberhard Friedrich Walcker (1913).
[ITOA:pIV-647] [PMSSTIEHR:p503]

Miniature 1861 : Siltzheim (région de Sarre-Union), St-Gall
Instrument actuel.
[ITOA:pIV-639] [PMSSTIEHR:p728]

1861 : mort de Xavery Mockers.

Sites  Les deux maisons Stiehr jusqu'au Reichsland (1860-1870)

Xavier Stiehr (1808-1873), facteur d'orgues à Seltz.Tel qu'il apparait pl.39 de l'ouvrage de Médard Barth.C'est le cadet des "Stiehr Frères" (Ferdinand étant son aîné de 3 ans ;les deux sont fils de Michel Stiehr et de Juliana Von Hatten).Notons que Joseph Stiehr, qui mena la maison de Seltz de 1829 à 1862, était leur demi-frère.Xavier Stiehr (1808-1873), facteur d'orgues à Seltz.
Tel qu'il apparait pl.39 de l'ouvrage de Médard Barth.
C'est le cadet des "Stiehr Frères" (Ferdinand étant son aîné de 3 ans ;
les deux sont fils de Michel Stiehr et de Juliana Von Hatten).
Notons que Joseph Stiehr, qui mena la maison de Seltz de 1829 à 1862, était leur demi-frère.

Vers 1860, la maison Stiehr s'est scindée en deux :


On ne sait pas exactement quand fut créée la seconde société. Avant 1860, on emploie régulièrement, dans les devis, l'expression "les frères Stiehr". Probablement parce qu'ils prenaient en charge une bonne partie des efforts de vente. Il n'est souvent pas possible de décider s'il faut attribuer un orgue à Stiehr-Mockers ou à Stiehr Frères. En fait, la "séparation" semble avoir été très théorique, et permettant l'échange de quelques affaires, ainsi que le partage de resources (fonderie). Jusqu'à sa mort, Joseph Stiehr semble avoir eu son mot à dire des deux côtés. Les deux maisons Stiehr vont exister conjointement jusqu'en 1891, les Mockers intervenant dans les deux, malgré le nom. Ils prirent de plus en plus d'importance, et, on le verra, ce sera sur la fin les seuls Mockers qui perpétueront la tradition de facture d'orgues à Seltz.

Notons que bien avant que ce soit officiel, Ferdinand et Xavier construisaient des orgues de leur côté : par exemple Barr (1852) Zeinheim (1860).

Miniature 1862 : Ottrott (région de Rosheim), Mont Ste Odile
Remplacé par Franz Xaver Kriess (1907), déménagé à Gundershoffen, St-Jacques Majeur.
[ITOA:pIII-221] [PMSSTIEHR:p487]

Miniature 1862 : Blaesheim (région de Geispolsheim), Eglise protestante
Remplacé par Franz Kriess (1923).
La proposition avait été faite par les "Brüder" Stiehr, mais c'est Joseph Stiehr qui a signé la réception des travaux. Il faut donc attribuer cet orgue à Stiehr-Mockers. [ITOA:pIII-64] [PMSSTIEHR:p509]

Miniature 1862 : Heidolsheim (région de Marckolsheim), St-Sigismond
Instrument actuel.
C'est Joseph Stiehr qui est cité au cours de l'élaboration du projet. Cependant, il est question, en 1860 d'un "nouveau traité des sieurs Stiehr, frères". [ITOA:pIII-247] [PMSSTIEHR:p513]

Miniature 1862 : Morschwiller (région de Haguenau), St-Etienne
Instrument actuel.
C'est Joseph Stiehr qui est cité au cours de toute l'affaire, et l'orgue doit être attribué à Stiehr-Mockers. [ITOA:pIII-400] [PMSSTIEHR:p515]

Miniature 1862 : Memmelshoffen (région de Soultz-sous-Forêts), Ste-Catherine
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1925).
[ITOA:pIII-372] [PMSSTIEHR:p518]

Miniature 1863 : Willer (région d'Altkirch), Notre-Dame de l'Assomption
Instrument actuel.
A nouveau, c'est Joseph Stiehr qui est cité au cours de toute l'affaire, et l'orgue doit être attribué à Stiehr-Mockers. Pour l'un de ses opus Haut-Rhinois, Joseph Stiehr fait une concession de taille à la modernité : il accepte de construire une console indépendante. [ITOA:pII-485] [PMSSTIEHR:p518]

Miniature 1863 : Krautergersheim (région d'Obernai), St-Epvre
Instrument actuel.
Louis Mockers ayant touché le premier acompte, il faut attribuer l'instrument à la maison Stiehr-Mockers. Le buffet reprend le dessin de Wilwisheim (1856), mais avec les plates-faces en arc. [ITOA:pIII-317] [PMSSTIEHR:p522]

Miniature 1863 : Buhl-Seltz (région de Seltz), Eglise protestante
Remplacé par Franz Staudt (après 1926).
A coup sûr, cet orgue est un "Stiehr Frères" (devis, réception, tout concorde). C'est l'un des premiers que l'on peut leur attribuer sans aucun doute. Mais la datation des orgues se faisant lors de leur réception, cela signifie que la séparation a effectivement du se passer en 1861 ou 1862. [ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p523]

Miniature 1863 : Schirmeck, St-Georges
Remplacé par Martin et Joseph Rinckenbach (1912).
Devis et réception sont signés Stiehr Frères (mais dans le fournisseur s'appelle "frères Stiehr et Mockers"). [ITOA:pIV-605] [PMSSTIEHR:p526]

Date Schirmeck Odratzheim
1822 Michel Stiehr à Schirmeck
1863
1863 Stiehr Frères à Schirmeck
1912 Martin et Joseph Rinckenbach à Schirmeck

Miniature 1863 : Waldolwisheim (région de Saverne), St-Pancrace
Instrument actuel.
C'est l'un des Stiehr les plus célèbres, puisqu'il occupe un buffet Silbermann (1733) : celui de Rosheim. En effet, suite aux délires de quelque intégriste historisant, on avait là-bas décidé que l'orgue Silbermann ne faisait pas assez "roman" (!), et on eut l'idée saugrenue, pur faire plaisir au Savonarole, de placer l'orgue dans un local où il serait invisible et cesserait enfin de heurter la sensibilité des vrais Connaisseurs d'Art... Tant qu'à faire, on le dépouilla de son buffet, et Joseph Stiehr le récupéra pour placer son orgue neuf de Waldolwisheim. Il faut attribuer la partie instrumentale à Stiehr-Mockers. [ITOA:pIV-817] [PMSSTIEHR:p533]

Miniature 1863 : Benfeld, St-Laurent
Remplacé par Joseph Rinckenbach (1923).
C'était un Stiehr-Mockers. [ITOA:pIII-29] [PMSSTIEHR:p536]

Miniature 1863 : Ringendorf (région de Hochfelden), Eglise protestante St-Ulrich
Remplacé par Frédéric Haerpfer (1935).
[ITOA:pIV-529] [PMSSTIEHR:p539]

Miniature 1863 : Gingsheim (région de Hochfelden), St-Nicolas
Instrument actuel.
Les payements figurant sur le "cahier Mockers", c'est un Stiehr-Mockers. Les tirants sont encore repérés par des étiquettes. [ITOA:pIII-200] [PMSSTIEHR:p540]

Miniature 1864 : Metzeral (région de Munster), St-Blaise
Remplacé par Max Roethinger (1950).
C'était un Stiehr-Mockers. [PMSSTIEHR:p541]

Miniature 1864 : Lutzelhouse (région de Molsheim), St-Urbain
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-351] [PMSSTIEHR:p543]

Miniature 1864 : Schlierbach (région de Sierentz), St-Léger
Instrument actuel.
Voici Léon Stiehr en Haute-Alsace. L'instrument est donc à attribuer à Stiehr-Mockers. Notons la console indépendante, d'origine, avec des tirants à boutons métalliques. [ITOA:pII-414] [PMSSTIEHR:p545]

Miniature 1865 : Thal-Marmoutier (région de Marmoutier), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
Le traité avait été signé fin 1861, et c'est un Stiehr-Mockers. [ITOA:pIV-786] [PMSSTIEHR:p550]

Miniature 1865 : Burnhaupt-le-Bas (région de Cernay), Sts-Pierre-et-Paul
Remplacé par Georges Schwenkedel (1934).
Le projet semble avoir été mené de bout en bout par Joseph Stiehr, et l'orgue doit être attribué à Stiehr-Mockers. [ITOA:pII-62] [PMSSTIEHR:p551]

Miniature 1865 : Schwenheim (région de Marmoutier), Sts-Vincent-et-Anastase
Instrument actuel.
Construit par Xavier Stiehr, l'orgue doit être attribué à Stiehr Frères. Les tirants sont munis de porcelaines. [ITOA:pIV-617] [PMSSTIEHR:p559]

Miniature 1865 : Urmatt (région de Molsheim), Ste-Croix
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1903).
Comme c'est Xavier Stiehr qui a revendu l'orgue Stiehr précédent (1829) à Birkenwald, le nouvel orgue devait venir de Stiehr Frères. [IHOA:p208b,37b] [ITOA:4p800] [PMSSTIEHR:p210,559]

Date Urmatt Birkenwald
1829 Stiehr à Urmatt
1865
1865 Stiehr à Urmatt
1903 Edmond-Alexandre Roethinger à Urmatt
1974 Yves Koenig à Urmatt

Miniature 1865 : Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune cath.
Remplacé par Heinrich Koulen (1894), déménagé à Schiltigheim, Ste-Famille.
Le buffet était doté de quatre tourelles rondes (donc d'influence haut-rhinoise), les deux plus grandes étant au centre. Sur le modèle de Hoerdt (1847) furent dessinés ceux de La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). [ITOA:pIV-599] [PMSSTIEHR:p562]

Miniature 1865 : Grendelbruch (région de Rosheim), Sts-Philippe-et-Jacques
Instrument actuel.
L'orgue peut être considéré comme entièrement neuf, construit par Stiehr Frères. [ITOA:pIII-212] [PMSSTIEHR:p566]

Miniature 1865 : Strasbourg, Couvent Marie-Réparatrice
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1912).
Un orgue Stiehr-Mockers. [ITOA:pIV-754] [PMSSTIEHR:p728]

Miniature 1866 : La Robertsau (région de Strasbourg), Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (09/04/1976).
Le buffet est à 4 tourelles (comme son presque contemporain de Strasbourg). Sur le modèle de Hoerdt (1847) furent dessinés ceux de La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). La pédale avait 25 notes à l'origine (2 octaves). Sur place, c'est vraiment un superbe instrument de musique. [ITOA:pIV-755] [PMSSTIEHR:p561]

Miniature 1866 : Dieffenthal (région de Sélestat), St-Michel
Instrument actuel.
Avec son pédalier de 30 notes (18 au sommier de pédale), sa bombonnière, et son tremblant orthographié "Tramblant" à la console, c'est vraiment un orgue sympathique. A la dernière visite, toutefois, la bombonnière avait disparu ; en cours de réapprovisionnement, il faut espérer. [ITOA:pIII-118] [PMSSTIEHR:p565]

Miniature 1866 : La Robertsau (région de Strasbourg), St-Louis
Remplacé par Franz Xaver Kriess (1905).
L'affaire a été menée par Joseph Stiehr, et il faut l'attribuer à la maison Stiehr-Mockers. Cet orgue revient de très loin : en 1970, il était pratiquement injouable. Il fut alors décidé de restaurer l'instrument dans son état de 1866. Les travaux ont été confiés à Yves Koenig, de Sarre-Union, sous la maîtrise d'oeuvre de Robert Pfrimmer. Ils ont été achevés en 1990, Ernest Bohn étant organiste de l'instrument. [ITOA:pIV-757] [PMSSTIEHR:p571]

Miniature 1866 : Illkirch-Graffenstaden, St-Symphorien
Instrument actuel.
L'affaire a été menée par Joseph Stiehr, dont c'était l'un des derniers orgues, et il faut l'attribuer à la maison Stiehr-Mockers. Le buffet est à 4 tourelles. Sur le modèle de celui de Zillisheim (1841) furent dessinés ceux de Riedisheim (1853), Helfrantzkirch (1858), Wisches (1859), Illkirch-Graffenstaden (1866), Bischwiller (1867), Riedseltz (1870, tourelles aux différences de hauteur réduites), Birlenbach (1876). [ITOA:pIII-282] [PMSSTIEHR:p580]

Miniature 1866 : Neugartheim (région de Truchtersheim), St-Rémi
Instrument actuel.
A l'intérieur de l'orgue de Neugartheim se trouve une signature : "Joseph Mockers de Seltz 1866". Ce Joseph Mockers (1849-1883) est un fils de Félix, frère aîné de Louis Mockers, celui qui dirigea l'entrerpise de 1891 à la fin. [ITOA:pIII-416] [PMSSTIEHR:p721]

Miniature 1866 : Scheibenhard (région de Lauterbourg), St-Georges
Remplacé par Curt Schwenkedel (1965).
Cet instrument a été détruit en 1940.

Miniature 1867 : Birlenbach (région de Soultz-sous-Forêts), Eglise protestante
Remplacé par Stiehr-Mockers (1876).
On considère généralement que c'est le dernier Joseph Stiehr (Beblenheim ayant été reçu après sa mort). L'accord était signé par Félix Mockers, Léon et Edouard Stiehr, et c'est donc un Stiehr-Mockers. [ITOA:pIII-127] [PMSSTIEHR:p582,660]

Miniature 1866 : Audincourt (25), Temple
C'était un orgue Stiehr-Mockers de 12 jeux avec un seul manuel. Le buffet à trois tourelles était (timidement) néo-gothique. Bien sûr, il fallut compléter l'instrument, et, finalement, c'est un orgue presque neuf, sans buffet, qui le remplaça en 1968. [temples.free.fr] [PMSSTIEHR:p581]

Le 27/01/1867 mourut Joseph Stiehr. On retrouvera en 1985, à l'intérieur d'un sommier de l'orgue de Bischwiller, l'inscription suivante :

Stiehr fils et Mockerssuccesseurs de Stiehr Josephfacteurs d'Orgues à Seltz (Basrhin)1867Stiehr fils et Mockers
successeurs de Stiehr Joseph
facteurs d'Orgues à Seltz (Basrhin)
1867

La maison "Stiehr-Mockers" se composait de Léon, Edouard (et du jeune Louis Joseph) Stiehr, ainsi que de Félix et Joseph Mockers.

Pour la maison "Stiehr Frères" c'était la génération des soixantenaires, Ferdinand et Xavier, plus la suivante : Théodore et Auguste (leurs fils respectifs).

C'est aussi ici que commence le "Cahier Mockers", sur lequel Félix Mockers consigna, à partir du 23/03/1867 et jusqu'en 1920, tous ses travaux. La liste est publiée, pages 583-95 de l'ouvrage de Pie Meyer-Siat sur les Stiehr. Elle précède celle du "Cahier Mockers-Ginter", c'est à dire la partie recopiée par Louis Ginter d'un cahier de 8 pages qui était resté dans la famille Mockers.

Miniature 1866 : Dossenheim-sur-Zinsel (région de Bouxwiller), Eglise protestante
Instrument actuel.
[ITOA:pIII-126] [PMSSTIEHR:p564]

Miniature 1867 : Beblenheim (région de Kaysersberg), Eglise protestante
Instrument actuel.
La réception, effectuée le 08/04/1867, donc après la mort de Joseph Stiehr, attribue l'instrument à "MM. Stiehr, père et fils". Soit Joseph et Léon Stiehr, ce qui en fait un orgue Stiehr-Mockers. [ITOA:pII-26] [PMSSTIEHR:p598]

Miniature 1867 : Sand (région de Benfeld), St-Martin
Remplacé par Curt Schwenkedel (1955).
L'orgue, qui fut probablement reçu en présence de Léon Stiehr, est à attribuer à Stiehr-Mockers. [ITOA:pIV-572] [PMSSTIEHR:p601]

Miniature 1867 : Rothau (région de Schirmeck), Eglise protestante
Instrument actuel.
L'orgue figure sur le "cahier Mockers", et c'est donc un Stiehr-Mockers. [ITOA:pIV-550] [PMSSTIEHR:p604]

Miniature 1867 : Bischwiller, Eglise protestante
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (24/05/1973).
Le buffet est à 4 tourelles. Sur le modèle de celui de Zillisheim (1841) furent dessinés ceux de Riedisheim (1853), Helfrantzkirch (1858), Wisches (1859), Illkirch-Graffenstaden (1866), Bischwiller (1867), Riedseltz (1870, tourelles aux différences de hauteur réduites), Birlenbach (1876). [ITOA:pIII-61] [PMSSTIEHR:p606]

Miniature 1867 : Bitschhoffen (région de Niederbronn-les-Bains), St-Maurice
Remplacé par Max Roethinger (1957).
C'était un Stiehr-Mockers. [ITOA:pIII-63] [PMSSTIEHR:p608]

Miniature vers 1850 : Avolsheim (région de Molsheim), Dompeter
Instrument déménagé à Avolsheim, St-Materne.
L'orgue est parfois daté de 1865. Il a été restauré dans son état de 1865-7 par Yves Koenig en 2007. Outre un relevage, une Trompette de pédale, en bois, a été reconstituée sur le modèle Stiehr. Pour l'accord, le diapason originel a été recherché. L'inauguration a été menée par Clotilde Waegele, le 16 septembre 2007. [ITOA:pIII-16] [PMSSTIEHR:p715]

Miniature 1868 : Niederhausbergen (région de Mundolsheim), Eglise protestante
Instrument actuel.
C'est un Stiehr-Mockers. [ITOA:pIII-436] [PMSSTIEHR:p608]

Miniature 1868 : Niedermodern (région de Bouxwiller), Eglise protestante
Instrument actuel.
Attribué à Xavier et Ferdinand Stiehr, cet orgue est un Stiehr Frères. [ITOA:pIII-438] [PMSSTIEHR:p611]

Miniature 1868 : Kienheim (région de Truchtersheim), St-Nicolas
Instrument actuel.
C'est un Stiehr Frères. [ITOA:pIII-303] [PMSSTIEHR:p720]

Le premier orgue d'Altwiller (1868) est traditionnellement attribué aux frères Wetzel, mais il n'est pas totalement exclus qu'il est été posé par Stiehr. En tous cas, l'orgue actuel comporte des éléments Stiehr.

Miniature 1866 : Westhouse-Marmoutier (région de Marmoutier), St-Florent
Instrument actuel.
C'est un orgue Xavier Stiehr (donc un Stiehr Frères), finalement daté de 1866 (et non 69). [ITOA:pIV-845] [PMSSTIEHR:p613]

Miniature 1869 : Bernardswiller (région d'Obernai), Notre-Dame
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1932).
Logé dans un très beau buffet néo-gothique, qui est la déclinaison dans ce style de du dessin "4 tourelles avec les plus grandes au centre". Sur le modèle de Hoerdt (1847) furent dessinés ceux de La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). L'orgue est à attribuer à Stiehr-Mockers. Le dessin d'un premier projet de buffet, par Joseph Stiehr, a finalement été réalisé (en version réduite), en 1873 à Stetten. [ITOA:pIII-35] [PMSSTIEHR:p614]

Miniature 1869 : Ottersthal (région de Saverne), Ste-Marie-Auxiliatrice
Instrument actuel.
Le buffet est la version "en tiers-points" du modèle à 4 tourelles de Hoerdt (1847), sur le modèle duquel furent dessinés ceux de La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). C'est un Stiehr-Mockers. [ITOA:pIV-487] [PMSSTIEHR:p618]

Miniature 1869 : Obernai, Hôpital

Cet orgue Stiehr-Mockers était encore authentique en 1934, et encore bien là en 1963. On a probablement décidé que les hôpitaux n'ont plus besoin d'orgues : il fut déménagé dans les environs de Lille. Les deux derniers organistes s'appelaient Muller et Louis (Louis étant professeur de musique à l'école normale). [ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p619]

Miniature 1869 : Orbey (région de Lapoutroie), St-Urbain
Remplacé par Schwenkedel (1945).
C'était un Stiehr-Mockers. Chose merveilleuse : il était doté dès l'origine d'un vrai pédalier (25 notes). Le devis comporte un item curieux : "Un Buffet pour le Positif Expressif, en bois de sapin". Or, ce positif étant intérieur, il n'avait pas besoin de buffet. [ITOA:pII-325] [PMSSTIEHR:p621]

L'explication (inquiétante), est que la maison Stiehr appelle "buffet du positif expressif" la boîte expressive du second manuel. Le fait est confirmé par une lettre du 24/06/1871 de Stiehr-Mockers au vicaire général, citée par Antoine Bender dans "Les orgues de Marienthal" : "Le Buffet du Positif - Expressif ferait place de cette manière [suite à une réduction du nombre de jeux] entre les deux colonnes et l'on gagnerait beaucoup de place sur le devant du buffet.". [Marienthal1962:p23]

Miniature 1869 : Uttwiller (région de Bouxwiller), Eglise protestante
Instrument actuel.
[ITOA:pIV-803] [PMSSTIEHR:p625]C'est un Stiehr Frères.

Miniature 1869 : Heiligenberg (région de Molsheim), St-Vincent
Remplacé par Franz Xaver Kriess (1906).
L'orgue originel était un Stiehr Frères, qu'on pourrait croire conçu en 1840. Sans console indépendante, probablement avec une pédale limitée à l'origine, l'instrument fut reconstruit - de bien belle façon - par Franz Heinrich Kriess. Sûrement, et quoiqu'on ait pu écrire avec les préjugés des années 1960, la meilleure chose qui lui soit arrivée, car c'est devenu un instrument réellement unique. [ITOA:pIII-249] [PMSSTIEHR:p627]

Date Heiligenberg Avenheim
1828 Xavery Mockers à Heiligenberg
1869
1869 Xavier et Ferdinand Stiehr à Heiligenberg
vers 1930 Franz Heinrich Kriess à Heiligenberg

Miniature 1869 : Mollkirch (région de Rosheim), St-Joseph
Instrument actuel.
C'est un Stiehr Frères. [ITOA:pIII-387] [PMSSTIEHR:p630]

Miniature 1870 : Riedseltz (région de Wissembourg), St-Jacques-Majeur
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (09/05/1980).
Attribué à , c'est un Stiehr-Mockers. Le buffet est à 4 tourelles. Sur le modèle de celui de Zillisheim (1841) furent dessinés ceux de Riedisheim (1853), Helfrantzkirch (1858), Wisches (1859), Illkirch-Graffenstaden (1866), Bischwiller (1867), Riedseltz (1870, tourelles aux différences de hauteur réduites), Birlenbach (1876). [ITOA:pIV-526] [PMSSTIEHR:p631]

Miniature 1870 : Rosenau (région de Huningue), St-Fridolin
Instrument actuel.
[ITOA:pII-383] [PMSSTIEHR:p726]

Dans son manuscrit, Louis Ginter donne quelques précisions sur le fonctonnement des ateliers Stiehr. [PMSSTIEHR]

Il cite par exemple Joseph Stiehr, qui dans une lettre, rapporte que : "les tuyaux d'étain se faisaient tous à la maison par mes oncles et mes frères qui y travaillaient chacun a leur tour. Quand on préparait la fusion de l'étain, les trois fils de Michel, donc mon père et mes oncles y assistaient, et l'on coulait d'abord les feuilles devant servir pour tous les tuyaux en étain pur. Après seulement on ajoutait le plomb pour le salicional et le bourdon".

Ensuite, les tuyaux ont été fournis par la maison lyonnaise Guetton-Dangon : "In den letzten Jahren des Bestehens der Firma wurden aber die Pfeifen aus der « Fabrique spéciale de fournitures pour grands orgues Guetton-Dangon, 18, rue du Nord, Lyon, bezogen, was auser hinterlassenen Korrespondenz hervorgeht."

Et, pour la fourniture des bois : "Les bois de sapin pour les tuyaux de bois de la pédale étaient fournis par un négociant, Mathias, de Drusenheim, qui les recevait directement de la Forêt-Noire. Les bois de chêne fin, pour les sommiers, les buffets, les différentes parties mécaniques, venaient des forêts de Seltz même, et n'étaient employés qu'après 15 ou 18 ans de débitage ; aussi les sommiers n'ont-ils jamais bougé."

Sites  Sous le Reichsland, jusqu'à la mort de Léon Stiehr (1871-1891)

1871

Miniature 1871 : Nothalten (région de Barr), St-Michel
Instrument actuel.
Le bel orgue de Nothalten est attribué à Ferdinand Stiehr (Stiehr Frères) dont c'est probablement le dernier. Le buffet est à 4 tourelles. Sur le modèle de Hoerdt (1847) furent dessinés ceux de La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). [ITOA:pIII-450] [PMSSTIEHR:p632]

Miniature 1871 : Niederhaslach (région de Molsheim), St-Jean-Baptiste
Remplacé par Martin et Joseph Rinckenbach (1903).
L'orgue (disparu) était un Stiehr-Mockers, celui-là même qui servit de modèle pour Marienthal (1872). Il n'a pas donné satisfaction, puis qu'il n'a été gardé que 28 ans. [ITOA:pIII-434] [PMSSTIEHR:p633]

Ce fait révélateur, longtemps mal compris, est d'une importance fondamentale pour la suite. En fait, en 1871, construire des orgues "pré-romantiques" comme en 1840 (alors que l'Europe en était presque déjà au "Romantique tardif"), ce n'était plus de la fidélité aux traditions, c'était du repli sur soi. Proposer aux organistes un pédalier impraticable, et un positif intérieur qui ne donnait pas beaucoup de dynamique (qu'on pouvait de plus à peine accoupler au grand-orgue) devenait inacceptable. Surtout quand ledit organiste était chef de choeur, et qu'en plus on lui imposait une console en fenêtre comme au 18ème siècle. Alors, on a dit que l'orgue Stiehr de Niederhaslach a été enlevé car il masquait la rosace... C'est faire bien peu de cas de l'effort que représentait - même à l'époque - pour les communautés, un orgue neuf ! Dernier fait significatif : cet orgue Stiehr n'a pas été *déménagé* ailleurs. C'est donc probablement parce qu'en 1871, on ne pouvait plus lui trouver preneur, même au prix d'un déménagement/remontage.

Miniature 1871 : Imbsheim (région de Bouxwiller), Eglise mixte
Remplacé par Gebrüder Link (1899).
C'était un Stiehr Frères. Ce premier orgue d'Imbsheim était presque le jumeau (au moins du point de vue du buffet) de son voisin d'Uttwiller (1869). Le projet, lancé juste avant la guerre, fut bien sûr retardé. En 1888, l'orgue des Stiehr Frères fut installé dans l'édifice reconstruit. Mais dès 1899, et cela confirme le fait précédemment (évoqué à Niederhaslach) : on décida purement et simplement de le remplacer par un orgue neuf des frères Link. [PMSSTIEHR:p634]

1872

Miniature 1872 : Weitbruch (région de Haguenau), St-Gall
Remplacé par Franz Kriess (1924).
Le petit orgue Stiehr de 1838 ne convenait à aucune des deux église construites en 1870 pour mettre fin au "simultaneum" ; on l'a vu, il fut déménagé à Kaltenhouse). Un Stiehr neuf a été placé dans chacun des deux nouveaux édifices. L'église St-Gall reçut un orgue construit par Xavier Stiehr. Ferdinand Stiehr étant décédé en 1872, Xavier était alors seul à la tête de la maison Stiehr-frères. C'est aussi l'un de ses derniers instruments, car Xavier s'éteindra en 1873, laissant l'entreprise à Théodore et Auguste Stiehr, ceux-là même qui construiront en 1875 l'orgue de l'église protestante de Weitbruch. [ITOA:pIV-833] [PMSSTIEHR:p629]

Miniature 1872 : Hohatzenheim (région de Hochfelden), Sts-Pierre-et-Paul
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1919).
C'était un Stiehr Mockers, dont il ne reste rien. [ITOA:pIII-271] [PMSSTIEHR:p637]

Miniature 1872 : Marienthal (région de Haguenau), Notre-Dame
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1989).
Voici le second Stiehr de Marienthal (l'autre datait de 1844, et se trouve à Uberach). Sur un sommier figurait l'inscription "Stiehr Fils et Mockers Félix, successeurs de Stiehr Joseph, facteur d'orgues, à Seltz (Bas-Rhin - 1871)" : Marienthal était un Stiehr Mockers. C'est l'instrument de Niederhaslach (réalisé l'année précédente) qui servit de modèle. Le buffet peut être comparé à celui du Callinet de Moosch. [ITOA:pIII-238] [PMSSTIEHR:p638] [IHOA:p108a] [ITOA:3p238-9] [Marienthal1962:p6-21] [PMSSTIEHR:p638-41]

On a beaucoup insisté sur la fragilité de la traction pneumatique posée par Roethinger à Marienthal en 1898. En passant sous silence qu'à l'époque, ces dernières n'étaient pas encore au point : c'était 1 ou 2 ans trop tôt. De fait, Roethinger n'arriva pas à la faire fonctionner, malgré plusieurs tentatives, jusqu'en 1930. Or, ce n'est pas parce qu'un exemplaire est raté que le principe est mauvais... Par la suite, il y eut de nombreux facteurs capable de rendre cette transmission pneumatique parfaitement opérationnelle ; mais en 1937, à nouveau, on se trompa de facteur. En 1960, on voulait un néo-baroque, et avec raison, vu le succès du projet. Mais, à une époque où la valeur d'un orgue se mesurait essentiellement à son âge (leurs plus vieux sont les meilleurs), éliminer un instrument historique nécessitait un coupable. Et la transmission pneumatique était le coupable idéal.

Reste qu'une question n'a longtemps pas été posée (qui nous ramène à l'orgue Stiehr) : pourquoi, dès 1898, voulut-on changer le mode de traction de cet instrument achevé en 1872 ? Pendant longtemps, on préféra croire que les gens de l'époque était des idiots et des incompétents. Dans les faits, la traction mécanique a duré 1898-1872=26 ans, et la pneumatique 1961-1898=63 ans. Evidemment que la seconde nécessita plus de réparations que la première : les deux doivent être régulièrement entretenues. Quant à l'orgue de Niederhaslach, qui servit de modèle pour celui-ci, il fut purement et simplement remplacé à seulement 28 ans.

Date Uberach Marienthal   Kaltenhouse Weitbruch
1619 à Marienthal, orgue attesté, de facteur inconnu
1807 à Weitbruch, orgue attesté, de facteur inconnu
1819 Orgue Geib à Marienthal
1823 Orgue Möller à Uberach
1838 Stiehr à Weitbruch
1843 Démontage du Geib
1844 Stiehr à Marienthal
1851 Orgue Geib à Kaltenhouse
1871 Stiehr Marienthal->Uberach
1872 Stiehr à Marienthal ; Weitbruch->Kaltenhouse
1872 Xavier Stiehr à Weitbruch
1898 Roethinger à Marienthal
1948 Recontruction à Uberach
1962 Schwenkedel à Marienthal
1992 Restauration à Uberach

Miniature 1872 : Sparsbach (région de la Petite-Pierre), Eglise protestante
Instrument actuel.
Nous sommes en 1872, et son grand-orgue aurait pu être construit en 1830. Seule concession à 42 années de progrès en facture d'orgues : le positif est intérieur et muni d'un Hautbois et dépourvu de Mutations. Mais il n'est pas expressif. [ITOA:pIV-648] [PMSSTIEHR:p641]

Miniature 1872 : Matzenheim (région de Benfeld), St-Sigismond
Remplacé par Franz Xaver Kriess (1929).
C'est un Stiehr Mockers. [ITOA:pIII-368] [PMSSTIEHR:p642]

Miniature 1872 : Gumbrechtshoffen (région de Niederbronn-les-Bains), Eglise protestante
Instrument actuel.
C'est un Stiehr Mockers. [ITOA:pIII-220] [PMSSTIEHR:p644]

En 1872 mourut Ferdinand Stiehr, fils de Michel, demi-frère de Joseph, frère de Xavier, donc le deuxième frère de "Stiehr Frères".

De 1872 date aussi un projet Stiehr-Mockers pour Munster. Jean-Frédéric Wenning, de Barr (qui avait été en 1852 l'infatigable maître d'oeuvre du plus grand Stiehr) participa à son élaboration, et ajouta une chaleureuse recommandation pour la maison Stiehr : "Je connais ces facteurs depuis plus de trente ans ; j'ai fait non seulement le plan de notre magnifique orgue, mais encore bien d'autres et je suis sûr que MM. Léon Stiehr et Mockers vous fourniraient un bel et bon instrument à un prix qu'aucun autre *bon* facteur ne pourrait accorder." A coup sûr, Wenning trouvait son orgue de Barr très réussi ! Mais le projet de 1872 pour Munster, lui, avait 30 ou 40 ans de retard... tout comme la maison Stiehr d'ailleurs, et il devenait sûrement de plus en plus difficile de faire semblant de ne pas s'en rendre compte. Pour la vieille maison de Seltz, les choses avaient été trop faciles, avec cet étourdissant marché de l'orgue alsacien adressant pratiquement toutes les communes, souvent pour deux orgues... Le projet Stiehr/Wenning pour Munster, vieillot, avec sa mécanique qui allait à coup sûr rendre impraticable les accouplements ne fut pas retenu, et c'est la maison Eberhard Friedrich Walcker qui emporta la mise. [PMSSTIEHR:p645-9]

Miniature 1873 : Schleithal (région de Wissembourg), St-Barthélemy
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1925).
L'instrument originel (1873) est à attribuer à Léon Stiehr et Félix Mockers, donc à Stiehr-Mockers. [ITOA:pIV-607] [PMSSTIEHR:p88]

Miniature 1873 : Aschbach (région de Soultz-sous-Forêts), Immaculée Conception
Remplacé par Ernest Muhleisen (1954).
En 1974, Stundwiller a fusionné avec Oberroedern et Aschbach. En 1988, Aschbach redevint indépendante, et l'année suivante, Oberroedern fit de même. L'orgue Stiehr Frères (il a été commandé à Xavier et le solde a été réclamé en 1876 par Théodore) n'existe plus. [ITOA:pIV-777] [PMSSTIEHR:p650]

'Stiehr-Cousins'

En 1873 mourut Xavier Stiehr le second frère de "Stiehr Frères". L'entreprise continua de fonctionner de façon indépendante, reprise par Théodore Stiehr (fils de Ferdinand) et Auguste Stiehr (fils de Xavier). Il n'étaient donc pas frères, mais cousins. C'est ainsi qu'à partir de 1873, ce sont les *cousins* Théodore et Auguste Stiehr qui menèrent la maison "Stiehr Frères".

Miniature 1874 : Logelbach (région de Wintzenheim), Bienheureuse Vierge Marie
Instrument actuel.
Un des rares Stiehr du Haut-Rhin, et un instrument fort réussi. Son histoire garde des zones d'ombre (buffet) : l'essentiel de la documentation de l'époque est perdue (elle a brûlé dans un incendie). On sait qu'il est à attribuer à Stiehr-Mockers. En 1966, on se mit à élargir le sommier et ajouter une chape, dans le seul but... d'ajouter une Cymbale ! (Totalement étrangère à l'esthétique sonore de cet orgue). [ITOA:pII-90] [PMSSTIEHR:p652]

Miniature 1874 : Stetten (région de Sierentz), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
Encore un orgue haut-rhinois de la maison Stiehr-Mockers, contemporain de celui de Logelbach. Là aussi, et bien qu'on soit en 1874, un seul manuel et une pédale limitée à 18 notes seulement (alors qu'il y a 4 jeux, et qu'une vraie pédale de 27 notes sur 2 ou 3 jeux aurait probablement coûté moins cher. Pour l'anecdote, c'est ici que fut réalisé (en version réduite) le projet de buffet originellement élaboré pour Bernardswiller (par Joseph Stiehr en 1866). Du coup, le fait que l'orgue ait été doté (dès l'origine) d'une console indépendante paraît une incroyable concession à la modernité ! [ITOA:pII-441] [PMSSTIEHR:p652]

Miniature 1874 : Constantine (Algérie), cathédrale
L'orgue Stiehr-Mockers existait encore en 1960. Il a été démonté, et Philippe Hartmann en a placé des éléments à la basilique Saint-Joseph-des-Fins d'Annecy (Wikipedia). [orgue.algerie.free.fr] [PMSSTIEHR:p651]

Un témoignage de Mme Eigner à Pie Meyer-Siat est éloquent : "Si nous sommes allés faire des orgues en Algérie, c'est que le travail commençait à manquer en Alsace ; la gloire ? oui ; mais aucun ouvrier, fût-il facteur d'orgues, n'aime abandonner sa famille pendant des semaines et des mois". C'est Joseph Mockers qui effectua le montage. Meyer-Siat le concède : en 1873, la maison Stiehr-Mockers n'avait construit qu'un seul orgue neuf : Schleithal. (On pourrait en dire de même pour Stiehr Frères avec Aschbach.) Meyer-Siat avait trouvé son explication sous la forme d'un coupable : c'était de la faute de Koulen. [PMSSTIEHR:p651]

Il y avait au moins trois Stiehr en Algérie. Outre Constantine, un deuxième se trouvait à Blida, St-Charles (détruit). Orgue Stiehr-Mockers, transformé par Merklin en 1929/1930 qui le pneumatisa et muni les tuyaux de Stiehr d'entailles de timbre. L'instrument fut restauré en 1950 par la maison Haerpfer et Erman Boulay (Moselle) . L'instrument a également été restauré par la maison Haerpfer en 1951 qui agrandit l'instrument qui passa à deux claviers et 26 jeux; Il fut détruit mais une partie de la tuyauterie , bien qu'écrasée, a été entreposée dans les cryptes de la cathédrale d'Alger . ( Alain Sals et Revue de l'orgue n° 3 et 61 ).
Le troisième était à Skikda (voir ci-dessous).
Il y eut aussi un projet pour Sétif (ville de Kabylie qui eut un lourd tribu à payer aux tristes événements de 1945). Le devis pour cet orgue a été recopié. La pédale avait 25 notes, ce qui signifie soit que la version "Export" ne pouvait souffrir les concessions pratiquées localement, soit que le commanditaire, "là-bas", savait se servir du pédalier et en a demandé un complet. [jean.salvano.perso.sfr.fr/Blida/eglise/cpa-eglise.html]

Miniature 1875 : Weitbruch (région de Haguenau), Eglise protestante
Remplacé par Georges Schwenkedel (1932).
Le petit orgue Stiehr de 1838 ne pouvait suffire dans les église reconstruites en 1870 pour mettre fin au "simultaneum". Il fut déménagé à Kaltenhouse), et un Stiehr neuf fut placé dans chacun des deux nouveaux édifices. L'église St-Gall reçut un orgue construit par Xavier Stiehr. Théodore et Auguste Stiehr, "Stiehr Frères", posèrent celui de l'église protestante. L'instrument était doté d'un positif de dos, dépourvu de tirasse, et sa pédale était limitée à 18 notes. En 1875... [ITOA:pIV-834] [PMSSTIEHR:p653]

Miniature 1875 : Zinswiller (région de Niederbronn-les-Bains), St-Jacques
Instrument actuel.
L'orgue a été construit par Léon Stiehr et Félix Mockers, donc Stiehr-Mockers. C'est à Schwenkedel que l'on demanda de compléter la pédale pour la rendre utilisable, et ce fut fait de façon très respectueuse (pas d'autre modification). Le très beau buffet fait penser à Verschneider. Ce n'était pas l'idée d'origine, car les archives Stiehr comportent un dessin pour Zinswiller, qui ressemble beaucoup à celui de Reutenbourg (1861). [IHOA:p228a] [ITOA:4p456] [PMSSTIEHR:p655]

Miniature 1875 : Still (région de Molsheim), St-Mathias
Remplacé par Edmond-Alexandre Roethinger (1904).
En septembre 2015, quelques jours après les Journées du Patrimoine, Still a remplacé son orgue Stiehr-Mockers par un ersatz électronique. Une tradition organistique datant de 1750 s'est éteinte. Alors, qu'il y ait eu un ou deux orgues Stiehr à Still (1827 et 1875), il est probable que plus personne là-bas ne s'en soucie. [IHOA:p180a] [ITOA:4p652] [PMSSTIEHR:p196,657]

Miniature 1875 : Petersbach (région de la Petite-Pierre), Eglise protestante
Remplacé par Gebrüder Link (1907).
L'instrument est attribué à Théodore Stiehr (Stiehr Frères), et il fut logé dans un superbe buffet qui ressemble un peu à ceux de Moeller. Dans sa configuration originelle, il ne dura moins de 12 ans. [ITOA:pIV-496] [PMSSTIEHR:p658]

Miniature 1875 : Büchelberg Michelfeld? (D)
Détruit en mars 1945.
Ce devait être un tout petit instrument (probablement I/0P 7j). Il a été détruit par faits de guerre en mars 1945. [PMSSTIEHR:p656]

1876

Le papier à entête de la maison Stiehr Frères, puis de Théodore (ici en 1876).Il y figure le dessin du positif d'.Le papier à entête de la maison Stiehr Frères, puis de Théodore (ici en 1876).
Il y figure le dessin du positif d'Orschwiller.

En 1876 fut achevée la ligne de chemin de fer Strasbourg–Lauterbourg. pour Seltz, ce devait être un événement lourd de conséquences !

Miniature 1876 : Birlenbach (région de Soultz-sous-Forêts), Eglise protestante
Instrument actuel.
Le buffet pour Birlenbach adopte le dessin à 4 tourelles. Sur le modèle de celui de Zillisheim (1841) furent dessinés ceux de Riedisheim (1853), Helfrantzkirch (1858), Wisches (1859), Illkirch-Graffenstaden (1866), Bischwiller (1867), Riedseltz (1870, tourelles aux différences de hauteur réduites), Birlenbach (1876). C'est un Stiehr-Mockers, à un seul manuel et avec une pédale limitée, comme d'habitude, à 18 notes. Elle fut complétée en 1956, mais l'orgue perdit sa gambe à cette occasion. [ITOA:p-] [PMSSTIEHR:p660]

Miniature 1876 : Hersbach (région de Schirmeck), Immaculée conception
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (15/12/2006).
L'authenticité de l'orgue de Hersbach lui a fait servir de "témoin", en 2002, lors de la restauration en l'état de 1873 de celui de Wisches. Il montre à quel point ces Stiehr "tardifs" étaient réussis quand ils étaient en harmonie avec l'usage de l'époque : console indépendante, Flûte harmonique 4, Clarinette ! Il y avait même une tirasse et un accouplement des claviers. [IHOA:p77a] [ITOA:4p868] [JRAM71:p97-8] [PMSSTIEHR:p586,591,660]

Miniature 1876 : Allenwiller (région de Marmoutier), Eglise protestante
Instrument actuel.
L'orgue est attribué à Théodore Stiehr (Stiehr Frères). La pédale a été complétées à 25 notes par la suite. [ITOA:pIII-4] [PMSSTIEHR:p663]

Miniature 1876 : Wickersheim-Wilshausen (région de Hochfelden), Eglise protestante
Instrument actuel.
Voici un orgue construit en 1876, représentatif de la production de la nouvelle génération de facteurs de la maison Stiehr Frères, Théodore et Auguste. C'est Théodore qui signa les documents relatifs à cet instrument. Malgré le changement de génération, nous sommes en 1876 et la composition d'origine aurait pu être écrite en 1830. [IHOA:p220a] [ITOA:4p850] [PMSSTIEHR:p582,665]

1877

Miniature 1877 : Minversheim (région de Hochfelden), St-Hilaire
Instrument actuel.
Quand il s'agit de Minversheim, le monde de l'orgue évoque tout d'abord Georges Hladky : on avait découvert un facteur du 18ème, ce qui, fin du 20ème, causait toujours un grand émoi, la révélation d'un "Silbermann caché" étant le grall de l'organologie de l'époque. Hladky était certes caché, mais pas Silbermann. Ensuite, on évoque la "décapitation" de l'orgue Stiehr du lieu. Puis on passe à autre chose. Il existe une photo de cet instrument avant sa "décapitation" de cet orgue en 1935 : il était semblable à celui de Hoerdt. Sur le modèle de Hoerdt (1847) furent dessinés ceux de La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). Il ressemblait donc à beaucoup d'autres. Et, si on le regarde sans préjugé, il faut bien reconnaître que, dans sa configuration actuelle, il ne manque pas d'allure. Il est original, et le nouveau dessin, inspiré du "Modern-style" est à la fois réussi et en phase avec les buffets des années 30. Pourquoi parler de "décapitation", alors que le terme évoque forcément la peine "capitale" ? Du coup, on en a oublié l'essentiel, c'est-à-dire la qualité de ce "grand et bel orgue" (comme le qualifie le journal "L'Ami du peuple" à l'époque") et le fait qu'il ai été doté - enfin ! - d'une vraie pédale de 25 notes et d'une console indépendante. Avec ses deux Flûtes harmoniques, son Hautbois et son récit expressif, la maison Stiehr-Mockers eut ici un sursaut qui lui permit enfin de rattraper son retard. Construit en 1877, c'était réellement un orgue des années 1870. C'est probablement en 1979 qu'on modifia des jeux (Nasard au grand-orgue, Flageolet au récit) pour en refaire un Stiehr des années 40... Ce qui était un total contresens, et qui est extrêmement nuisible d'un point de vue historique, puisque cela va à l'exact opposé de la démarche adoptée par son constructeur. C'est probablement aussi en 1979 que sa boîte expressive fut décapitée. [ITOA:pIII-377] [PMSSTIEHR:p667]

Il serait vraiment souhaitable de rendre à cet orgue sa boîte expressive et ses 3 jeux d'origine. Il deviendrait un magnifique témoin, capable d'expliquer les évolutions esthétiques des années 1930, et de confirmer que, oui, la maison Stiehr-Mockers était bel et bien capable de construire de vrais orgues romantiques. Il suffisait probablement de lui demander.

Miniature 1877 : Leutenheim (région de Bischwiller), St-Barthélemy
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (1992).
L'instrument est remarquable, et illustre parfaitement le grand écart auquel devait se livrer les maison Stiehr dans les années 1877. Stiehr-Mockers avait construit en 1877 un orgue pour Minversheim, avec une pédale complète, un vrai récit et une console indépendante. En même temps, Stiehr-Frères signait un très bel orgue... des années 1840. Certes, la pédale, enfin, avait dépassé 18 notes - 24 (sic) à l'origine - à Leutenheim. Mais toutes les autres caractéristiques de l'orgue "de transition" (40 ans après ladite transition) sont toujours là : trois fonds de 8' au grand-orgue, un Nasard, de Doublette, une Fourniture. La Trompette est au grand-orgue. Le positif n'a pas de Mutations mais monte au 2'. Il est doté d'un Hautbois. La pédale, enfin est dotée d'une Trompette et d'un Clairon. [ITOA:pIII-334] [PMSSTIEHR:p669]

L'époque "néo-baroque", du coup, ne trouva pas grand-chose à néo-baroquiser (le Violoncelle de pédale fut découpé pour en faire... une Flûte 2', mais Daniel Kern l'a arrangé). Du coup, l'instrument est très authentique, et bien que construit en 1877, c'est un précieux témoin... de la facture alsacienne des années 1830-1840. Ces orgues Stiehr tardifs sont, en plus d'être très attachants, des orgues passionnants !

Miniature 1877 : Hohengoeft (région de Marmoutier), St-Antoine
Instrument actuel.
L'orgue est attribué à Théodore Stiehr (Stiehr-Frères). [ITOA:pIII-272] [PMSSTIEHR:p670]

Miniature 1877 : Lampertheim (région de Mundolsheim), Eglise protestante
Instrument actuel.
On retrouve ici le style de buffet de Hersbach. C'est un Stiehr-Mockers. [ITOA:pIII-326] [PMSSTIEHR:p672]

Miniature 1877 : Sarraltroff (57)
[PMSSTIEHR:p674]

1878

Miniature 1878 : Uhlwiller (région de Haguenau), Sts-Pierre-et-Paul
Instrument actuel.
Le dernier orgue d'Alsace muni d'un positif de dos avant bien longtemps. Théodore et Auguste Stiehr essayaient désespérément de continuer "comme en 40" (voir Leutenheim). A nos yeux, c'est attachant, mais pour le monde de l'orgue de l'époque... un positif de dos ! Cette troisième génération de facteurs Stiehr avait connu dans sa jeunesse les années "faciles" où le marché était florissant. il était inutile de chercher à se renouveler, et le seul "visionnaire" a été Michel Stiehr, qui, lui, avait dû se faire une place au soleil. Dans les années 1870, les Stiehr n'ont, semble-t-il, même pas cherché à se former ailleurs, pour se mettre à niveau, au moins techniquement, suite aux énormes progrès de la facture d'orgue depuis 1850. Toutefois, la pédale fut dotée d'une étendue normale (27 notes dès l'origine), et ce bel instrument Stiehr-Frères est donc jouable sans formation spéciale. [ITOA:pIV-795] [PMSSTIEHR:p676]

Quatre fonds de 8' dans un positif de dos, c'est quelque chose qu'on ne trouve pas souvent, et l'orgue est donc plutôt original. En y repensant plusieurs fois, on se dit que l'approche de Théodore et Auguste n'a pas fait recette, mais était bonne. Puisqu'on est dans une page où l'on peut dire ce qu'il faut pas dire, on peut y faire figurer que, à part quelques notables expressions, les positif de dos "en 4 pied" (l'immense majorité) sont totalement incompatibles avec l'esthétique romantique. En effet, ces positifs ne sont pas bien grands, et s'ils dépassent 4-5 jeux, ce sont inévitablement des "petits jeux", très aigus. Harmonisés à la "néo-classique", ces jeux, proches de l'auditoire, "écrasent" forcément le reste de l'édifice sonore (en particulier le récit ; il n'y en a pas à Uhlwiller, mais c'est la même logique). Les exceptions les plus intéressantes sont les quatre orgues post-romantiques de Georges Schwenkedel (les merveilles de Bisel, Seppois-le-Bas, Durlinsdorf et Reiningue). On a aussi connu des endroits - ils sont rares - où une acoustique spécifique (par exemple une nef courte, très grand transept couvert d'une coupole) a permis à la délicate alchimie d'opérer.

Partout ailleurs, greffer un positif de dos à un orgue romantique a donné au mieux un orgue "fromage ou dessert" (où il faut faire le choix et l'une des deux faces du Janus, qui ne sont utilisables ensemble), et au pire (et c'est le cas général,) une catastrophe.

Si on a arrêté de faire des positifs de dos, ce n'est pas par idéologie. C'est parce que ça n'allait pas avec le résultat souhaité.

Miniature 1878 : Munchhausen (région de Seltz), St-Pantaléon
Instrument actuel.
La maison Stiehr-Mockers, par contre avait mieux compris qu'il était devenu vital d'arrêter de construire des orgues comme en 1830 : ici, l'instrument fut doté d'un vrai récit. Par contre, certains côtés du grand-orgue paraissent surgir directement de l'après-révolution (Doublette, Cornet, Fourniture 4 rangs en 1878 !). La pédale aussi, comporte une Trompette et un Clairon au lieu de l'anche de 16' attendue. Le buffet est un "4 tourelles". Sur le modèle de Hoerdt (1847) furent dessinés ceux de La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). Avec la mouvance "néo-classique", ces buffets redeviendront à la mode... 10 ou 20 ans plus tard. A force d'être en retard, on se retrouve parfois en avance ! [ITOA:pIII-404] [PMSSTIEHR:p678]

Miniature 1878 : Skikda (à l'époque Philippeville, Algérie)
A nouveau, c'est Joseph Mockers qui fit le voyage, et c'était donc un Stiehr-Mockers. [PMSSTIEHR:p679]

1879

Miniature 1879 : Schweighouse-près-Thann (région de Cernay), St-Nicolas
Détruit par faits de guerre en 14-18. Remplacé par Joseph Rinckenbach (1928).
La pédale avait 25 notes au devis. [ITOA:pII-415] [PMSSTIEHR:p680]

Miniature 1879 : Bretten (région de Dannemarie), St-Rémy
Instrument actuel.
Ce Stiehr-Mockers est entièrement authentique, y-compris la façade. [ITOA:pII-55] [PMSSTIEHR:p680]

Miniature 1879 : Obenheim (région d'Erstein), St-Rémi
Instrument actuel.
C'est un Stiehr-Frères, plutôt petit (I/P 15j dont 4 pour une pédale de 15 notes), dont la Trompette coupée en basse+dessus accentue encore le caractère alsacien. Doublette, Cornet, Nasard, Fourniture : si on ne triche pas, on peut aisément dater l'instrument de 1830. Il faut comparer la composition à celle du Rinkenbach de Logelheim, construit en 1833, soit 46 ans avant. [ITOA:pIV-451] [PMSSTIEHR:p682]

1880-1886

Miniature 1880 : Wangenbourg-Engenthal (région de Wasselonne), Notre-Dame d'Obersteigen
Instrument actuel.
Fortement apparenté à l'orgue de Hersbach (en plus petit), cet instrument de la maison Stiehr-Mockers est resté très authentique (on déplore la perte du Violoncelle de pédale, "recoupé" en un 4'). [ITOA:pIV-824] [PMSSTIEHR:p685]

Miniature 1881 : Muhlbach-sur-Bruche (région de Molsheim), Notre-Dame de l'Assomption
Instrument actuel.
C'est le "Königlicher Musik-Director" Friedrich Wilhelm Sering qui assura la réception de cet orgue Stiehr-Mockers. Et, en lisant le procès-verbal de réception, on peut supposer que c'est à lui que l'on doit la pédale complète à 27 notes. [ITOA:pIII-402] [PMSSTIEHR:p686]

Ce fut le dernier instrument livré par Félix Mockers, qui mourut le 15 juillet 1881. Louis Mockers prit alors la tête de la maison Stiehr-Mockers. Il lui restait moins d'une demi-douzaine d'orgues neufs à signer.

Miniature 1881 : Orschwihr (région de Guebwiller), St-Nicolas
Instrument actuel.
Partie instrumentale classée Monument Historique (22/01/1982).
C'est un des derniers grands Stiehr-Mockers, et il est logé dans un buffet à 4 tourelles. Sur le modèle de Hoerdt (1847) furent dessinés ceux de La Robertsau (1866), Bernardswiller (1869, version néo-gothique), Ottersthal (1869 version en tiers-point), Nothalten (1871), Minversheim (1877), Munchhausen (1878), Orschwihr (1881). Il est resté authentique (sauf la façade), et il est doté d'un récit expressif et d'une pédale de 25 notes. [ITOA:pII-328] [PMSSTIEHR:p687]

Miniature 1883 : Goersdorf (région de Woerth), Eglise protestante
Instrument actuel.
Après avoir proposé un premier projet à deux manuels (avec, curieusement, le Hautbois au premier) et une pédale limitée à 18 notes, Stiehr-Mockers posa finalement un instrument plus réduit, mais avec une vraie pédale de 27 notes. [ITOA:pIII-202] [PMSSTIEHR:p694]

Miniature 1883 : Zilling (57), église luthérienne
Cet instrument, pour lequel Zilling s'adressa d'abord à "Stiehr Mockers" (Léon Stiehr et Louis Mockers), fut en fait pourni par "Stiehr frères" (Théodore et Auguste Stihr). A part sa façade, il est resté authentique. [PMSSTIEHR:p692] [IOLMO:Sc-Zp2355-7]

Auguste Stiehr mourut en 1887, laissant "Stiehr Frères" à Théodore.

Miniature 1886 : Barembach (région de Schirmeck), St-Georges
Remplacé par Gebrüder Link (1902).
Le destin du dernier Stiehr-Frères est édifiant et révélateur. Théodore Stiehr était en concurrence avec Charles Wetzel (un autre héritier de l'époque glorieuse). Il produisit en 1881 deux devis, qui n'avaient déjà pas soulevé l'enthousiasme, puisque l'affaire fut par deux fois revue à la baisse. Wetzel, probablement, ne proposait pas mieux, et on passa commande chez Stiehr, dont l'orgue fut achevé en 1886. Il donna tellement peu satisfaction qu'en 1902, sa partie instrumentale était déjà remplacée. [ITOA:pIII-22] [PMSSTIEHR:p700]

Que reprochait-on aux orgues Stiehr ? Probablement, déjà, la console d'un autre âge. Pour le reste, la réponse se trouve dans "Caecilia" de 19127, page 74 : "[Die Stiehr Orgel die] in seiner Anlage der damaligen Zeit entsprechend mit stark intonierrem Hauptwerk une sehr schwachem Echo für die heutige Orgelliteratur wenig brauchbar war". ([L'orgue Stiehr de Schweighouse-sur-Moder], avec la configuration de cette époque présentait un grand-orgue harmonisé fort et un écho presque inaudible, était peu utilisable pour la littérature d'orgue d'aujourd'hui. Même si l'organologie alsacienne de la fin du 20ème a cherché à tourner ce témoignage en ridicule, il n'en reste pas moins un témoignage.

Sites  Louis Mockers et la longue fin (1891-1926)

En 1891 mourut Léon Stiehr. Il n'y eut de nouveau plus qu'une maison Stiehr, menée par un Mockers : c'est Louis Mockers qui en signera les instruments, bien que Théodore Stiehr fut encore vivant. Théodore semble avoir cessé son activité en 1895. En effet, en 1897, le conseil presbytéral de Petersbach, constatant qu'il n'avait plus accordé et nettoyé son orgue depuis quelques années, en confia l'entretien à Adrian Spamann.

Miniature 1894 : Schweighouse-sur-Moder (région de Haguenau), St-Jacques Majeur
Instrument actuel.
L'instrument fut réharmonisé par Blanarsch en 1927, mais Louis Mockers avait réalisé là - enfin ! - un vrai orgue romantique. L'Europe, elle, en était au post-romantique. [ITOA:pIV-615] [PMSSTIEHR:p705]

Miniature 1897 : Westhouse (région d'Erstein), St-Matthieu
Instrument actuel.
Le deuxième vrai orgue romantique de Louis Mockers est resté très authentique. [ITOA:pIV-843] [PMSSTIEHR:p707]

1925 : mort de Théodore Stiehr.

Louis Mockers est mort le 23/05/1926, le même jour que Sigismond Roethinger, le père d'Edmond-Alexandre.

Le 28 mai 1940, l'église de Seltz fut bombardée, la tour brûla et s'effondra, avec l'orgue Stiehr (1837, 3 manuels, 40 jeux) du lieu, qui disparut pour toujours. En septembre 2015, ni dans la page "Wikipedia" consacrée Seltz, ni dans celle consacrée à son histoire, on ne trouvait référence aux noms de Stiehr ou de Mockers. Pas même dans le chapitre "Personnalités" de la commune.

L'ancien orgue d'Ittlenheim était peut-être de Stiehr (p.720), ainsi que celui de Neuve-Eglise, placé avant 1840 et détruit en 1956 (p.722).

Sites 

Les facteurs d'orgues des familles Stiehr et Mockers

Les descendants directs de Michel Stiehr

Michel Stiehr (1750-1829) eut de nombeux enfants et petits-enfants, dont les suivants furent facteurs d'orgues :

Léon Stiehr (1840-1891), le fils de Joseph.

Marc Stiehr (1826-après 1878), son demi-frère aîné, pratiqua aussi la facture d'ogures ; il partit pour le Chili et mourut à Santiago.
Deux autres frères de Léon étant Edouard (1842-1879) et Louis Joseph (1853-1936). Les deux furent facteurs d'orgues. Louis Joseph fut formé chez Cavaillé-Coll, et travailla chez Blési à Nancy, puis Jacquot-Jeanpierre à Rambervilliers. Victime des réformes de 1905 en France, il finit par ne plus vendre que des pianos.

Théodore Stiehr (1848-1925), fils de Ferdinand.

Son frère aîné, Louis Stiehr (1835-1856) fut aussi facteur d'ogues, mais mourut à 21 ans.

Auguste Stiehr (1837-1887), fils de Xavier.

Elisabeth Lang, la première épouse de Michel Stiehr, est décédée le 15/02/1797. En secondes noces, Michel épousa sa femme de ménage, Juliana von Hatten.

Les descendants directs de Xavery Mockers

Xavery (François Xavier) Mockers (1780-1861) a épousé Marie Julienne Stiehr (1788-1852) (l'aînée de Michel de d'Elisabeth Lang) en 1807

Joseph Mockers (1849-1883) ne travailla pas à son nom. Mais on a retrouvé sa signature à l'intérieur de l'orgue de Neugartheim.

(Charles) Louis Mockers (1859-1926), le dernier à avoir mené la société.

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Références

Sources et bibliographie :

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