Au 19ème, Lohr vivait de l'exploitation des carrières, mais aussi de la fabrication d'allumettes et de colle. C'est probablement ce qui a permis, en 1900, l'achat d'un orgue de grande qualité à la maison Link, de Giegen-an-der-Brenz. C'est son Opus 307, et, à part la façade, il est resté entièrement authentique.
Historique
L'édifice date de 1878, mais ce n'est qu'en 1900 que fut posé l'orgue Gebrüder Link de Lohr. [IHOA] [ITOA]
Cet instrument ne comprend (comme son contemporain d'Ottwiller) que des jeux de fonds. Il n'y a donc aucune Mixture, même pas la traditionnelle Mixture-tierce (2'2/3 + 2' + 1'3/5 sans Reprise) souvent placée au grand-orgue. Il n'y a pas non plus de jeu d'anche, mais c'est moins surprenant. Avec ses 13 jeux authentiques (seule la façade, contant des tuyaux des Principaux 8' et 4' ne l'est pas), cet orgue est l'un des mieux conservés des Link d'Alsace.
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en 1917. [ITOA]
C'est Eugène Eberhard, qui les remplaça (en zinc), en 1931. [IHOA]
On ne connaît qu'un orgue neuf réalisé par ce facteur local, installé à Diemeringen : celui de Puberg, mais il a été remplacé en 2001.
En 1935, Georges Schwenkedel vint poser un ventilateur électrique. [ITOA]
Le buffet
Le buffet est en chêne, de style néo-roman, aux arcs soulignés de frises. Le nombre 3 - et la symbolique attachée - semble avoir beaucoup inspiré la conception de ce buffet. Il est en trois éléments : une partie centrale et deux "tourelles" en arc plein-cintre, chacune surmontée d'un chevron muni de trois couronnements : deux pinacles et d'une croix ; un panneau sculpté à trois motifs floraux en orne la base. La partie centrale est constituée d'une plate-face triple ; les trois arcs sont supportés par des colonnes romanes. Au-dessus figure le texte gravé "Lobet unsern Gott, alle seine Knechte" (deux fois trois mots), rehaussé en bas d'une frise cannelée et en haut d'une frise ajourée. Les piliers encadrant les tourelles, s'il sont tournés dans leur partie supérieure, ont une base à trois facettes. Tout l'orgue est enclos.
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante face à la nef, fermée par un couvercle incliné. Tirants de jeux de section ronde à pommeaux tournés, placés de part et d'autre des claviers, sur des gradins présentant un grand chanfrein accueillant les porcelaines. Cinq poussoirs placés au-dessus du récit commandent les combinaisons (avec l'annulateur "Auslösung") et l'accouplement à l'octave (et son annulateur). Il manque le cabochon sur trois d'entre eux (c'était déjà le cas en 1986). La plaque d'adresse est en deux parties : "GEBRÜDER LINK" à gauche des poussoirs et "GIEGEN a.d. BRENZ" à droite (lettres dorées sur fond noir). Une plaque rectangulaire en porcelaine, placée entre les deux claviers, donne le numéro d'opus. Porcelaines écrites en gothique (Fraktur) avec une fonte très enluminurée. Ce qui concerne la pédale apparaît sur fond rose (les porcelaines des tirasses ont donc leur moitié inférieure rose), et ce qui concerne le récit est sur fond jaune.
pneumatique tubulaire.
diatoniques, à cônes ("Kegelladen"). Le récit n'est pas expressif (et ce certainement dès l'origine : pas de trace de pédale à la console, et pas vraiment de place dans le buffet pour des jalousies et des cloisons.).
Sources et bibliographie :
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