La maison médicale pour personnes âgées (MMPA) du Moenchsberg a pris de nom d'Emile Muller en 1989. les bâtiments sont situés au 20, avenue du Dr Laennec à Mulhouse. C'est en 1975 que Christian Guerrier construisit l'orgue actuel de la chapelle. Presque toute sa tuyauterie proviendrait de l'orgue Merklin dont était jadis dotée la "maison Schlumberger" de Mulhouse.
Historique
L'orgue néo-baroque actuel a été construit en 1974 par Christian Guerrier. [IHOA]
L'inventaire technique des orgues d'Alsace (1986) précise que toute la tuyauterie (à l'exception de 2 rangs de la Fourniture) provient de l'ancien orgue Merklin de la chapelle de la rue Schlumberger à Mulhouse, et que la traction mécanique est douteuse.
On sait que cette chapelle fut dotée, en 1899, d'un orgue Edmond-Alexandre Roethinger plutôt important (II/P 14r). Cet instrument apparaît dans la liste des opus Roethinger (au numéro 18) publiée dans l'ouvrage de Barth. L'orgue Merklin était probablement son prédécesseur. Il est difficile de savoir où il se trouvait entre 1899 et 1974. [Barth]
De fait, l'analyse de la tuyauterie actuelle montre qu'une bonne partie des tuyaux semble remonter au 19ème : basses, Bourdons à calottes mobiles, poinçons au-dessus des aplatissages, présence d'entailles de timbre ressoudées.
D'autres composants proviennent sûrement du second orgue (Charles Wetzel) de la synagogue de Mulhouse (l'orgue "d'en bas", pas de l'orgue de tribune). En 1942, Georges Schwenkedel a en effet repris cet instrument pour le placer au théâtre (muni d'une nouvelle console, puisqu'on retrouve ses claviers à Wickersheim-Wilshausen. En 1965, Pierre Huguin le re-déplaça à la maison de retraite située rue Schlumberger. En tous cas, cela expliquerait les tirants à pommeaux noirs avec un point central blanc.
L'orgue semble avoir été modifié entre 1986 et 2006, car l'inventaire note un Bourdon 8' au positif (et non une Flûte), ainsi qu'une Flûte 4' (et non un Principal 4').
Le buffet
Après les années 50-60 durant lesquelles les buffets étaient quasiment inexistants, les années 70 ont vu le retour d'une certaine recherche esthétique. Il y a des plates "faces émergentes", chacune avec un coin rogné d'un arrondi. Suivant une pratique courante à l'époque, on trouve en façade non seulement des tuyaux de Montre, mais aussi des tuyaux graves en bois (ici, trois). Egalement caractéristique de l'époque est le refus de la symétrie.
Caractéristiques instrumentales
Console en fenêtre frontale, fermée par des volets. Tirants de jeux de section carrée à pommeaux tournés noirs munis d'un point central blanc ("alla Wetzel"), et disposés en deux fois une colonne de part et d'autre des claviers. Les jeux du grand-orgue sont à droite. Seuls les jeux manuels sont munis de tirants. Claviers noirs. Commande des tirasses et des jeux de pédale par pédales-cuillers à accrocher, disposées en quinconce au dessus de la deuxième octave du pédalier (f-c') : "I/P", "II/P", "Soubasse 16'", "Basse 8'".
Mécanique. Rouleaux d'abrégé en fer. Tirasses à balanciers, conventionnelles. De nombreux éléments du tirage de jeux sont en métal.
A gravures. La partie instrumentale témoigne des pratiques courantes de la facture d'orgues au cours de la seconde moitié du 20ème siècle : contreplaqué, tampons vissés, postages en tuyaux d'aquarium, etc...
C'est la bonne surprise. (On ne s'attend pas à trouver une tuyauterie pareille dans ce genre d'instrument...) Elle pourrait effectivement, en partie, venir de Merklin. L'ensemble est de belle facture, mais a évidemment été totalement ré-harmonisé (entailles de timbres ressoudées, tuyaux coupés au ton et fortement "pincés").
Sources et bibliographie :
Photos prises au cours d'une visite, le 01/06/2006
Localisation :