L'orgue Callinet,
1842 (instrument actuel)

Historique

L'orgue a été posé en 1842 par les frères Callinet (c'est Claude-Ignace, le cadet, qui signa la réception). [IHOA] [PMSCALL] [ITOA]

Le devis n'a pas été retrouvé, contrairement au procès-verbal de réception. Ce dernier est daté du 09/11/1842, et c'est Théodore Thurner (Soulz) qui était chargé de l'expertise. [PMSCALL]

Il ne s'agit pas du compositeur connu de même nom, puisque, né le 13/12/1833, il n'aurait eu que 8 ans lors de la réception.

Très élogieuse, l'expertise note les ajouts effectués à l'orgue par rapport au devis (et permet donc de le reconstituer, par recoupements.) [PMSCALL]

Les frères Callinet (et certainement surtout Joseph) plaçaient l'intégrité de leur création bien au-dessus des directives du devis. Aussi, lorsque quelque chose semblait manquer, ils le rajoutaient - la plupart du temps à leur frais puisque la plus-value n'avait pas été entérinée. A Raedersheim, ces ajouts comportaient entre autres un Salicional, une pédale élargie de 13 à 18 notes, un buffet plus large (et donc plus de tuyaux de façade) et une étendue supérieure de la Flûte traverse 8' (g-f''' au lieu de c''-f'''). [PMSCALL]

En 1882, l'orgue Callinet fut démonté, puis remonté dans la nouvelle église. [PMSCALL] [ITOA]

En 1898, Joseph Antoine Berger fournit un pédalier neuf (visiblement en imitation de l'ancien). C'est peut-être lui qui posa la Trompette de pédale actuelle, qui est de Rinckenbach (mais cette intervention a très bien pu être faite à un autre moment) [PMSCALL] [ITOA]

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes le 27/03/1917. [IHOA]

La façade a été remplacée (au moyen de tuyaux provisoires en zinc), par Alfred Berger vers 1928. [IHOA]

En 1976, Chrétien Steinmetz fit des travaux, et plaça en particulier une montre neuve en étain. [IHOA] [ITOA]

Le buffet

Détail de l'ornementation.

Le buffet, en chêne, a 4m60 de haut et 2m80 de large. Il adopte de nombreuses caractéristiques de ce milieu du 19ème : largeur égale du soubassement et des superstructures, espace entre les tourelles, en haut, fermé par un panneau. Caractéristique des Callinet sont les frises florales (marguerites pour François, le père, roses pour les frères), et le dessin supérieur des places-faces (arc, puis courte ligne droite). La présence de jouées, par contre, est vraiment originale pour cette époque : leur ornementation florale les intégre pourtant parfaitement au reste du buffet. Les tourelles sont ornées en haut de pots drapés et en bas de culots assez spécifiques : il n'y a pas les célèbres angelots, mais un décor d'écailles façon pomme de pin.

Console:

Une vue sur la console dont le panneau est ouvert.
De courtes vergettes actionnent les équerres qui renvoient le mouvement horizontalement.
Ce type de disposition est plus souvent utilisé dans le cas d'une console latérale.

Console en fenêtre frontale, d'origine, sauf le clavier (récent : 1976?) et le pédalier (1898). La console est plutôt originale dans la production Callinet, puisque les tirants de registres sont disposés horizontalement, en haut de la fenêtre (cette disposition est la conséquence de l'architecture intérieure). Tirants de section carrée à pommeaux tournés. Etiquettes d'origine, qui se chevauchent un peu.

L'ordre des tirants et le même que celui des jeux sur le sommier.

La disposition des tirants fait penser à celles de Rorschwihr ou Nambsheim, et l'architecture interne à l'orgue de Bergholtz-Zell.

Tuyauterie:

Vue sur la tuyauterie. La console et la façade sont à gauche. De haut en bas :

• - le Hautbois (double cônes)
• - la Trompette (conique)
• - la Fourniture (3 rangs)
• - la Doublette
• - la Flûte 4'
• - le Salicional
• - la Flûte traversière (dessus en 8', donc aussi longue que le Salicional, mais plus large)
• - la Montre 4'
• - et le Bourdon (Calottes soudées et grandes oreilles).

A droite, 4 pieds de tuyaux de la Trompette de pédale (Rinckenbach).