Cet instrument a été réalisé sur la base d'un orgue privé, du genre de ceux qui faisaient la renommée des beaux salons du 19 ème siècle et du début du 20 ème. Ici, l'instrument a été réalisé par Auguste Convers, en 1925. Convers avait pris en 1924 la succession de Charles Mutin à la tête de l'ex-maison Cavaillé-Coll.
Historique
Un orgue est attesté à Herrlisheim dès 1665. [IHOA]
Il a été déménagé en 1756 à St-Urbain d'Orbey par Nicolas Boulay. [IHOA]
Historique
En 1755, Nicolas Boulay construisit un orgue neuf. [IHOA] [Barth]
On ne sait pas grand-chose de cet instrument, comme du reste de la production de Boulay, d'ailleurs. Né au Tholy, dans les Vosges, Boulay avait été formé chez Jean-Baptiste Waltrin, puis s'installa à Herrlisheim vers 1750. Il mourut vers 1863. Il ne semble pas avoir réalisé des parties instrumentales "faites pour durer"... De fait, tout ce qui reste de son travail est le joli buffet de Holtzheim. [IOLVO]
Historique
En 1791-1793, c'est Joseph Rabiny (le "Citoyen Rabiny") qui remplaça l'orgue de Boulay. [IHOA] [ITOA] [Barth]
De 1904 à 1907, on construisit la nouvelle église. L'orgue Rabiny était peut-être en mauvais état, ou alors vraiment mauvais : toujours est-il qu'on préféra le remplacer... par un harmonium. Pour cacher celui-ci, on installa le positif de dos de Rabiny (bien sûr muet) à fleur de tribune. [ITOA]
Historique
En 1953, Pierre Huguin (de Champs-le-Duc) installa un orgue d'occasion qui avait été construit par la maison Convers / Cavaillé-Coll en 1925. [IHOA] [ITOA]
Il s'agissait de l'ancien orgue de salon de Mme Vogelweith, qui datait de 1925. [ITOA]
L'orgue de salon avait été muni d'un récit expressif en 1927. La pédale était réalisée en emprunt et extensions des jeux de ce récit. Ce travail fut effectué par Joseph Voegtlé. [ITOA]
En 1977, la transmission du récit fut supprimée (et du coup la pédale était muette, puisqu'elle n'avait pas de jeu propre). [ITOA]
Voici la curieuse composition de l'orgue en 1986 :
Historique
L'orgue a été reconstruit en 1988 par Christian Guerrier. [GBoll]
Les travaux ont consisté à réaliser une pédale indépendante de 5 jeux, à ajouter un Plein-jeu de 3 rangs au grand-orgue et à retoucher ou remettre en fonction les accouplements (positif en octave aigües, grand-orgue en octaves graves). Le récit a été supprimé. [GBoll]
Le buffet
La partie centrale de grand buffet est de Convers (meuble en "chapeau de gendarme"), les tourelles de pédale de 1988, et le positif de dos (postiche) est de Rabiny. Ce dernier n'a presque pas de cloison arrière, mais les éléments restants ont conservé les trous carrés pour les tirants de registres (5 sont visibles de chaque côté).
Caractéristiques instrumentales
La maison Voegtlé d'Epinal
Joseph Voegtlé, d'Epinal, n'a apparemment jamais travaillé en Alsace (l'orgue Convers n'était pas à Herrlisheim-près-Colmar quand il lui ajouta un récit). De fait, ce facteur paraît avoir essentiellement réalisé des transformations ou des déménagements. D'orgues neufs, on ne connaît guère que ceux de Cornimont-Travexin et d'Epinal, Notre-Dame-au-Cierge. [IOLVO]
Mais Joseph Voegtlé était originaire de la capitale alsacienne de l'Orgue : Ammerschwihr. Il "choisit la France" en 1870, et travailla avec Henri Didier. Il se mit à son compte vers 1922. Il mourut en 1933, et son entreprise fut reprise par son fils Marcel. En 1939, ce dernier préféra ouvrir... une épicerie. [IOLVO]
Lors de l'inventaire des orgues de Lorraine, l'orgue Voegtlé de Cornimont été retrouvé authentique et... à l'abandon. Il présente la particularité d'avoir un sommier à gravures (en 1925 ! ...mais il s'agissait peut-être d'un sommier d'occasion). L'orgue Voegtlé d'Epinal a été détruit par faits de guerre en mai 1944. [IOLVO]
Sources et bibliographie :
Localisation :