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Les orgues de la région de Soultz-Haut-Rhin
Thierenbach, basilique Notre-Dame (Jungholtz)
avant 1887 atte > Orgue attesté
1917 degr > Dégâts
1985 rele > Relevage
2010 proj > Projet
NOTE : La reconstruction de 2013 n'a pas été traitée ici..
Thierenbach, le buffet de l'orgue Didier.Toutes les
        photos de la page sont de Roland Lopes, le 27/12/2009.Thierenbach, le buffet de l'orgue Didier.
Toutes les photos de la page sont de Roland Lopes, le 27/12/2009.

Thierenbach, c'est un des plus haut lieux religieux et historiques de l'Alsace, l'un des pèlerinages les plus célèbres. L'endroit est occupé depuis le 8ème siècle, où fut fondé un oratoire. Ce fut une prieuré bénédictin (clunisien) de 1142 jusqu'à la Révolution. L'édifice actuel, d'un resplendissant baroque autrichien, est l'oeuvre de l'architecte Peter Thumb, et date de 1723. C'est aussi l'église paroissiale de Jungholtz depuis que cette commune existe (1881), et, en 1936, le pape Pie XI éleva le sanctuaire de Thierenbach au rang de basilique mineure.

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L'orgue de facteur inconnu (avant 1887)
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Historique

Un orgue est attesté à Jungholtz avant 1887... [IHOA]

...car en 1887 il fut réparé par Joseph Antoine Berger. [IHOA]

En 1917, ce sont tous les tuyaux métalliques qui ont été réquisitionnés. Ce qui restait de l'instrument était en très mauvais état. [IHOA]

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L'orgue François Didier,
1923
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Historique

La décision de faire construire un instrument plus grand fut prise en 1922. Face à Joseph Rinckenbach, c'est finalement François Didier qui fut retenu, et qui posa en 1923 un orgue de 18 ou 19 jeux (selon les sources) sur 2 claviers et pédale. [IHOA] [Barth] [Palissy]

La maison Didier figure parmi les plus marquantes des Vosges. Son fondateur se prénommait Charles (09/05/1831 - 16/12/1881) : c'était le grand-père de François. Charles est issu de l'école parisienne (Joseph Merklin, auprès duquel il perfectionna une formation commencée chez Jean-Nicolas Jeanpierre). Il installa d'abord son atelier à Luxeuil (Haute-Saône) (vers 1860) avant de s'établir dans les Vosges en 1877.

Ce Charles Didier (à qui on doit l'orgue de Moyenmoutier (Vosges), 1880 - l'orgue de jeunesse de Gaston Litaize) n'a rien à voir avec l'associé (1852-1906) de Théodore Jacquot qui établit la Maison "CHARLES DIDIER - VAN CASTER", et succéda de fait à Jean Blesi.

Dès 1881, Henri Didier (16/08/1861 - 27/03/1918) prit la succession de son père à Epinal, en achevant l'orgue de Senones (Vosges). Il reviendra s'installer dans les Vosges en 1889, après avoir oeuvré pendant presque 8 ans... dans les Antilles (il laissa des orgues en Martinique, à la Guadeloupe, mais aussi au Vénézuéla et à Trinidad). Henri fut brièvement associé avec Charles Mutin (09/1889 - 01/1890) dans l'entreprise "Mutin et Cie.". Henri Didier savait s'entourer : il était soutenu par un ecclésiastique très actif, l'Abbé Simonet, et avait d'autre part recruté plusieurs "anciens" de Cavaillé-Coll. On lui doit en particulier les orgues de la cathédrale de Laon, et de Nancy, St-Nicolas (1897 tous deux).

Quant à François (10/03/1894 - 05/06/1939), il hérita, après la guerre, d'une entreprise assez mal en point. Il s'associa avec Joseph Voegtle, qui lui fit faux-bond en se mettant à son compte. Didier s'installa alors à Nancy, mais dut cesser son activité trois ans plus tard, en Décembre 1930. Son fonds fut repris par la Maison Jacquot. Il prit sa retraite à Metz, où il mourut en Juin 1939. [IOLVO] [IOLMM] [IOLMO] [PMSAM77]

L'orgue Didier était donc un contemporain de celui qui fut posé à Nancy, Notre-Dame-de-Lourdes, et qui se trouve aujourd'hui à Audun-Le-Roman. François Didier était encore établi à Epinal ; il faisait usage de tuyauterie de facture industrielle, mais de grande qualité.

En 1948, Max Roethinger "compléta" l'instrument de Didier : traction électro-pneumatique (mais sûrement en gardant certains des sommiers de Didier) : "32 jeux - dont 10 neufs" (en fait, plus probablement 33, dont 14 neufs). La même maison Roethinger transforma à nouveau l'instrument en 1964. La transmission était alors complètement pneumatique, et il y avait 9 Accouplements pour 33 jeux sur 3 manuels et pédale : [ITOA] [IHOA] [Palissy]

En 1985, Chrétien Steinmetz procéda à un relevage et à un changement d'harmonisation (composition des mixtures, décalage des tuyaux pour "flûter" les tailles). L'orgue n'avait plus alors d'esthétique affirmée. [ITOA] [IHOA] [Palissy]

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L'orgue Fischer+Krämer,
1992 (instrument actuel)
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Historique

Après toutes ces péripéties, l'orgue fut reconstruit en 1992 par la Maison allemande Fischer+Krämer, d'Endingen (D): [FKOOHG] [Caecilia]

Le projet fut lancé en 1990. Il consista à revenir la traction mécanique, avec un positif intérieur recomposé, une console neuve, l'ajout d'un grand Cornet, d'un Basson 16' et d'une Voix humaine au récit, et bien sûr réharmonisation totale. l'idée était de parvenir à un son plus "flûté", l'ensemble étant conçu pour des répertoires allant de Bach aux contemporains. Les sommiers et les soufflets du grand-orgue et du positif ont été conservés, ainsi que l'intégralité des jeux Didier.

La plaque d'adresse de Fischer+Krämer a
                    conservé l'origine de l'instrument.La plaque d'adresse de Fischer+Krämer a conservé l'origine de l'instrument.

L'orgue a été inauguré le 20/04/1992 (Lundi de Pentecôte) par Thierry Mechler, qui a aussi oeuvré comme consultant pour la conception de l'instrument. Le programme était constitué de la "Fantaisie et fugue sur le choral du Prophète" de Franz Liszt, du choral "Schmücke dich o liebe Seele" de J.S. Bach et de la 6 ème symphonie de C.M. Widor.

Thierenbach est le centre d'une activité musicale intense, avec de nombreux concerts tant instrumentaux que vocaux.

C'était vraiment un très bel instrument ! Peut-être pas "sur le papier", ni d'un point de vue strictement technique, mais, sur place, il régnait une délicieuse magie qui donnait une indescriptible envie d'y retourner. Ne serait-ce que pour entendre "habiller" de quelques notes les émouvants ex-voto devant lesquels on passe pour monter à la tribune. L'architecture y contribuait beaucoup. La large tribune offrait un accès dégagé à la console : elle était accueillante ; c'était le centre d'un petit monde musical. C'était un orgue à partager (idéal pour les masterclasses), ouvert sur les merveilles de la basilique, et qui respirait, à la fois sacré et joyeux.
C'était un instrument merveilleusement joué, qui amenait toujours son lot de belles surprises, dans tous les répertoires. Des interprétations où chaque concession débouchait sur une idée neuve, et où la relative modestie des moyens devenait une belle complicité. Aller à Thierenbach était toujours une fête. Car un orgue, ce n'est pas un assemblage de bois et de métal : c'est l'expression d'un écosystème, et un ensemble de petits détails, pour lesquels la sincérité de l'intention prime sur tout critère objectif. Mais on décida qu'il fallait l' "améliorer".

Or, "greffer" un positif de dos en 4' à un orgue disposant d'un récit est l'une des opérations les plus périlleuses qui soient. On devait pourtant bien savoir que dans la quasi totalité des cas, ces transformations se sont soldées par un échec, voir un désastre. (En fait, je n'ai en tête qu'un seul endroit où cela a réussi. On peut arguer que les 4 merveilles de Georges Schwenkedel : Bisel, Seppois-le-Bas, Durlinsdorf et Reiningue sont dans cette configuration ; mais là, ce n'étaient pas des greffes, car ces instruments ont été - génialement - conçus comme cela.) Je suis allé une dernière fois à Thierenbach durant les travaux (le 28/10/2012), et ne peux donc vous raconter la suite, ni porter de jugement.

En 2009-2010 a été lancé un projet de transformation destiné en priorité à donner à l'orgue un troisième plan sonore, en déplaçant le positif intérieur pour en faire un positif de dos. [RLopes] [Muhleisen]

Les motivations de cette transformation (outre la création d'un positif de dos avec un Jeu de Tierce complet, entièrement décomposable - la Sesquialtera étant séparée) sont:

[Muhleisen]

Composition prévue :

Le buffet

L'ange musicien.L'ange musicien.

A l'origine peint en vert avec des filets rouges et des dorures, le buffet construit pour l'orgue de 1923 est à présent blanc et doré. Le rouge et le vert ne se retrouvent à présent que sur les ornementations supérieures. Deux tourelles rondes (à culots sculptés) entourent un groupe de trois plates-faces, celle du milieu était la plus grande, dessinée en arc roman. Jouées, culots, rinceaux et claires-voies sont dorés, tout comme les motifs à la base des deux petites plates-faces. Les ornements figurent des feuilles d'acanthe et des fleurs, deux pots-à-feu surplombant les tourelles, et un ange musicien, tenant une trompette et une flûte, se tient au-dessus de la plate-face centrale. Les tuyaux de montre, de 1923, sont en étain, ce qui est peu commun pour l'époque.

[ITOA] [Palissy]

Caractéristiques instrumentales

Console:
La console, en fenêtre de 1992.La console, en fenêtre de 1992.

Sites Webographie :

Culture Activités culturelles :

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :

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Immatriculation de l'orgue actuel : F680159001P03
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