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L'exemple de l'orgue de Ribeauvillé (en
fond de cette colonne) :
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A chaque clavier (parfois jusqu'à 5), d'un orgue, correspond un "plan sonore", c'est-à dire une situation particulière, exploitant une configuration acoustique donnée. L'esthétique Classique privilégie les étagements "verticaux" en disposant les sommiers correspondant à chaque clavier de haut en bas. L'esthétique Romantique préfère les disposer d'avant en arrière.
Un Positif de Dos donne un son plus proche de l'auditoire. Il dispose souvent d'un Cornet décomposé et généralement d'un jeu d'Anche soliste comme un Cromorne.
De nombreux systèmes ont été inventés pour permettre aux jeux de l'Orgue de jouer plus ou moins fort. Certains de ces systèmes affectent la pression de l'air, mais n'ont jamais vraiment donné satisfaction, car un tuyau d'Orgue est accordé et harmonisé pour une pression donnée, et, en la modifiant, on a toutes les chances de faire "dérailler" (octavier) le tuyau. Les pédales dites "de Crescendo" ne font que tirer les registres un à uns, dans un ordre donné, quand on les enfonce, et les retirer dans l'autre sens. Leur seul véritable intérêt est d'étudier dans quel ordre ces registres sont tirés, et dont d'apprendre beaucoup de choses sur la façon de registre de l'époque où a été construite la pédale de Crescendo. Le système le plus répandu consiste à enfermer
tous les tuyaux d'un clavier dans une boîte dont un ou deux côtés
sont constitués de jalousies commandées par une pédale
à la console.
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La soufflerie doit générer le vent, le réguler et le stocker. De gros tuyaux, appelés Porte-Vents l'amènent ensuite aux Sommiers pour faire parler les tuyaux. La difficulté consiste à conserver une pression constante, alors que la partie instrumentale, elle, consomme de l'air de façon variable en fonction du nombre de notes jouées et du nombre de jeux tirés. Le vent était jadis produit par des soufflets ressemblant beaucoup à des soufflets de forge.
Ils sont appelés Soufflets "Cunéiformes", et étaient actionnés soit par les bras, soit par
les pieds.
Naturellement, Le caractère alternatif du cycle gonflage/dégonflage impliquait d'avoir au moins deux Soufflets.) Jusqu'au 15 ème siècle environ, il n'y avait pas de réservoir : les Soufflets alimentaient directement les Sommiers. Naturellement, le vent n'était pas stable. Ceci avait deux défauts majeurs :
A partir du 15 ème siècle, on trouva le moyen de rigidifier les Soufflets et de les lester, de façon à ce qu'un poids, toujours constant, vienne se substituer à la force exercée par le Souffleur. Lors du regonflage, le Souffleur devait exercer un effort important, puisqu'il fallait remonter le poids en plus d'aspirer de l'air dans le Soufflet.
En 1677, Christian FOERNER inventa un accessoire très utile : le Pèse-Vent, permettant de mesurer très précisément la pression produite. En effet, il faut que celle-ci soit non seulement régulière, mais aussi d'une valeur très précise pour ne pas nuire à l'harmonisation. Mais l'à peu près ci-dessus, qualifiant la constance de la pression dans le Réservoir Cunéiforme
est important, car le propre du Soufflet Cunéiforme lesté est de ne pas produire une pression égale quelle
que soit sa position.
Les Réservoirs à Lanterne ne donnèrent pas tout de suite satisfaction, car parce qu'il y avait trop de plis entrants, ceux-ci, en fin de course, étaient à l'origine d'une surpression. C'est l'horloger anglais CUMMINS qui inventa en 1814 le réservoir moderne, en ayant l'idée d'y mettre autant de plis entrants que de plis sortants. Dans ses réservoirs à lanterne, il y a deux niveaux superposés. Le premier est un pli rentrant et le second un pli sortant, afin d'équilibrer les pressions exercées par le poids des éclisses. Pour que ces plis ne se gonflent pas séparément les tables sont reliées entre elles par un système de parallélogramme. Grâce à ce système on arrive à avoir une pression constante quelle que soit la hauteur de la table supérieure du réservoir. Jusqu'à l'invention du ventilateur, le Réservoir était alimenté par des Soufflets Cunéiformes
(prenant alors le nom de Pompes), actionnés par des leviers (à bras ou à pied).
D'autres réservoirs-régulateurs, disposés parfois dans l'instrument lui-même permettent d'éviter les secousses. La pression offerte par la soufflerie est très importante. Elle doit être constante, car tout l'orgue est harmonisé pour une pression donnée. Quand on augmente la pression, l'orgue sonne plus fort, mais s'il n'a pas été conçu pour ça, il se désaccorde, et certains tuyaux se mettent à "octavier", c'est-à-dire à sonner une octave trop haut en raison d'un changement de mode de vibration à l'intérieur.
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Il y a une Zimbelstern à Marienthal.
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En plus des jeux, normaux, apparaissent souvent sur les consoles :
Les Accouplements sont destinés à commander plusieurs claviers à partir d'un seul. Si on enclenche l'accouplement Positif/Grand-Orgue toute note jouée sur le Grand-Orgue le sera aussi sur le Positif. (Par contre, lorsque l'on joue sur le Positif, le Grand-Orgue ne parle pas). Dans les Compositions, on note I/II lorsque le premier clavier est accouplé sur le deuxième (le deuxième clavier jouant donc les deux notes, le premier parlant tout seul lorsqu'on joue dessus). On numérote les claviers de bas en haut. Le plus ancien des mécanismes inventés pour accoupler les claviers est le Tiroir. Il est
encore assez répendu sur les orgues classiques avec Positif de dos : le clavier de Positif est alors
en bas (donc c'est le premier, et il est noté I), et le Grand-Orgue au-dessus (et il est noté II).
![]() I/II (Tiroir) Un Accouplement Clavier/Pédalier (par exemple Grand-Orgue/Pédalier,
permettant donc au Pédalier de jouer le Grand-Orgue) s'appelle souvent "Tirasse" de ce clavier. (Ex : Tirasse Grang-Orgue).
On parle de Tirasse Transitive lorsque la Pédale joue aussi les claviers accouplés à celui pris en Tirasse :
Notons que certains orgues de petite taille n'ont pas de jeu à la Pédale (il n'y a pas de Sommier de Pédale). Le Pédalier joue systématiquement les notes du Grand-Orgue (ou de l'unique clavier). On parle alors de "Pédalier en Tirasse permanente". Dès que des systèmes non mécaniques ont été inventés pour tirer les jeux (pneumatiques, électrique...), il est devenu possible de programmer des registrations. Souvent, de petits poussoirs permettent d'appeler des registrations correspondant à des volumes donnés (pp, p, mf, f, ff, tutti). On parle de "Combinaison fixe". Elles sont souvent intéressantes à étudier, car elles en apprennent souvent beaucoup sur la façon de registrer à l'époque de leur conception. Les "Combinaisons libres" permettent de choisir les jeux appelés, soit par un petit levier disposé au-dessus du domino du jeu, soit en tournant le tirant. Un champignon ou un domino permet alors d'appeler tous les jeux choisis et de retirer les autres. La Combinaison Fixe la plus répandue est le Tutti, qui tire tous les jeux (ou presque) de l'instrument. Il existe aussi des systèmes mécaniques permettant de réaliser des combinaisons libres, mais ils sont souvent réservés aux tout petits instruments. Pour faciliter la registration dans les grands instruments à tirage de jeux mécaniques, mais aussi pour spécialiser les pression, les Sommiers de certains instruments ont été découpés en 2 ou en 3 parties : Il est donc possible de couper l'alimentation des Anches ou des Mixtures. On appelle cela "Annulation Anches" ou "Annulation Mixtures", ou, réciproquement, "Appel Anches" et "Appel Mixtures".
Si la stabilité de la pression est fondamentale pour obtenir un son tenu, on peut aussi jouer à la faire fluctuer pour obtenir un effet de vibrato. C'est le rôle du Tremblant. Il est destiné à accompagner des jeux de solistes (une Voix Humaine par exemple, doit toujours très bien se comporter avec le Tremblant).
A l'époque Romantique, on préferait des Trémolos, dont l'oscillation, plus rapide, peut être créée par un système rotatif (entrainé par l'extérieur) placé dans le porte-vent. Un Rossignol est un ensemble de 3 tuyaux partiellement immergés dans une cuve d'eau. Il produit un sifflement ressemblant à un chant d'oiseau. Très répandu jadis (il date du 16 ème siècle), il est vraiment regrettable qu'on ne construise plus beaucoup de Rossignols de nos jours, car son côté "jouet musical" était parfaitement adapté à des instruments pas forcément joués par des virtuoses mais devant offrir une certaine diversité de timbres à l'auditoire. Une Zimbelstern est une petite couronne de clochettes. Ces accessoires devaient être très en vogue à la fin du Moyen-Age et pendant la renaissance. Ils étaient agrémentés d'automates et d'autres jeux à percussions.
Jusqu'au 17 ème siècle, les orgues étaient souvent complétées par des jeux à percussion, des carillons des grelots, des tambours, qui ont eux aussi (malheureusement) presque complètement disparu de nos jours. L'orgue de la cathédrale de Strasbourg dispose, des deux côtés de son pendentif, de deux automates (un joueur de tambour et un joueur de trompette), dont on peut commander l'animation depuis la console.
L'Octave courte n'est pas un accessoire mais un artifice permettant de se passer de 4 tuyaux graves (donc coûteux), qui a été utilisé jusqu'au 17 ème siècle (et même plus tard, surtout en Italie). La disposition des touches est différente dans la première octave du clavier. Si n'y a pas de Do#, de Ré# de Fa# et de Sol# : ![]() Pendant longtemps, même au cours du 18 ème, l'étendue des claviers manuels était de 4 octaves (49 notes). Une étendue de 44 notes doit donc faire penser à une Octave Courte. Notons qu'il y a eu des instruments avec 48 notes (le Do# manquant, et sa touche (sa Feinte) simplement supprimée. Quand un orgue a une Octave Courte, on dit parfois qu'il est "au Petit Clavier".
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