Les Jeux de l'Orgue
L'architecture
Les différentes esthétiques
- Avant le XVIII ème
- Les BERGÄNTZEL
- Louis DUBOIS
- Antoine HERBUTÉ
- Les MOELLER
- Les Rinckenbach
- Les SILBERMANN
- STIEHR/MOCKERS
- Les WALTRIN
Orgues d'Alsace
BERGÄNTZEL
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Les BERGÄNTZEL Facteurs d'orgues à Ammerschwihr, dans le Vorarlberg et en Suisse |
Période d'activité: 1762-1818 |
Nous sommes ici au coeur, avec Louis DUBOIS et les RINKENBACH, de l'école haut-rhinoise de facture d'orgues. Martin Bergäntzel était ébéniste de formation. Il travailla avec Dubois, pour lequel il construisit en particulier le buffet de son orgue d'Ammerschwihr. Louis Dubois forma Bussy et Besançon, mais lorsque ce dernier cessa ses activités en Alsace (1776), c'est tout naturellement que Martin Bergäntzel (avec son fils Joseph), reprit la suite de la maison fondée à Ammerschwihr. Et cela ne s'arrêta pas là : Bergäntzel forma ses neveux, dont le brillant Valentin Rinkenbach, qui surpassa son maître.
Les Bergäntzel (que l'on orthographie parfois Birgäntzel, Bürgantzel, Bergönzle, Bergensel, ou avec toutes les autres combinaisons de ces variantes...) sont au carrefour des influences classiques française, allemande et suisse. Ebénistes de talent, ils n'ont pas construit des parties instrumentales qui ont traversé les siècles, et il en reste surtout des buffets. Mais leur contribution à la facture d'orgue est absolument indéniable, car il ont su affirmer un style, et pas seulement dans le buffet.
-~Martin BERGÄNTZEL (06/10/1722-07/07/1803)~-
Origine : Ammerschwihr
Formation : Ebéniste de Louis DUBOIS. Il est donc héritier de la tradition WALTRIN.
A apporté : une synthèse des styles français, allemands et suisses. A ouvert la voie à Rinkenbach.
A formé : son fils Joseph. Martin se maria 3 fois. Joseph est le 5 ème enfant (sur 9) du premier mariage.
-~Joseph BERGÄNTZEL (17/12/1754-14/10/1819)~-
Origine : Ammerschwihr
Formation : formé par son père Martin. Il arrêta ses études au Séminaire lorsque Jacque BESANCON quitta l'Alsace en 1776.
A formé : ses neveux Bernard Bergäntzel, Jacob et surtout Valentin RINKENBACH.
A la révolution, Martin et Joseph Bergäntzel eurent beaucoup de mal à se faire payer (même les travaux réalisés). Alors que la carrière de Martin était pratiquement finie, Joseph n'eut d'autre solution que d'aller travailler dans le Vorarlberg. René KIENTZI, dans son article paru dans Caecilia 1995-1, a retrouvé la trace de Joseph "Bergönzle" à Tschagguns, où il construisit un 3 claviers absolument magnifique (composition dans l'article cité), restauré par Ferdinand STEMMER et inauguré en 1994.
Joseph revint en Alsace en 1798, ou il répara l'orgue de Daniel CRÄNER de Jebsheim (sûrement encore avec son père). Il travailla aussi en suisse, et c'est là-bas, à Olten, qu'il finit sa carrière, le 11/08/1819, en accordant l'orgue, et surtout en présentant son neveu Valentin Rinkenbach comme son successeur.
Il mourut chez lui, à Ammerschwihr, le 14 octobre de la même année. Ancien séminariste, il
était resté célibataire, et avait sûrement vécu son travail de facteur d'orgues comme un véritable
sacerdoce.
Le 2 novembre, son élève Valentin signa avec Olten pour son premier grand instrument,
un fabuleux 3 claviers de 35 jeux. L'avenir de Valentin était traçé, et il ne démérita pas.