L'église de Grandfontaine date du dernier quart du 18ème, quand Louis Charles Othon de Salm décida que la localité ne devait plus dépendre de La Broque, et qu'une nouvelle paroisse fut donc créée. L'orgue, qui ne manque pas de personnalité, date de 1868 et 1895.
Historique
En 1868, les frères Wetzel construisirent pour Grandfontaine un petit orgue à un seul clavier. [IHOA] [ITOA]
Il y avait aussi un pédalier, limité à une octave et sans jeu propre : il ne fonctionnait qu'en tirasse. C'était donc un de ces petits orgues "de campagne" dont les frères Wetzel s'étaient faits une spécialité, un peu comme les Verschneider. On trouve quelques exemples de ces instruments à Bietlenheim, Herbitzheim, Asswiller, Oberdorf-Spachbach, Durstel, Zehnacker. La recette était simple : privilégier la qualité sur la quantité, fournir un orgue robuste d'entretien facile, et utiliser les meilleurs matériaux disponibles. Dès l'origine, l'orgue devait être disposé "à la Lorraine", c'est à dire à fleur de tribune avec une console latérale. Le devis date du 27/07/1868. [ITOA] [PMSRHW] [PMSAMGrandfontaine78]
Cet instrument ressemble beaucoup à celui de l'église réformée d'Epinal (Vosges), construit par les frères Wetzel en 1874. Les deux buffets sont presque identiques, mis à part l'ornementation : à Epinal, il n'y a pas de jouées, mais de tout petits rinceaux entre les tourelles. Le manuel y disposait de 7 jeux (une Flûte traverse 4' en plus), et la pédale, cette fois indépendante et de 18 notes, en comptait 2 (Octavebasse 8' et Flûte 4'). Petite concession : l'octave grave du Salicional était conduite dans le Bourdon. C'était donc la "pointure juste au-dessus". A Epinal, les tuyaux de façade ont été conservés : ils sont bien sûr en étain, avec écussons imprimés en triangle. Mais le reste de la tuyauterie a été remplacé et dispersé au cours de nombreuses transformations. [IOLVO]
Historique
En 1895, les possibilités réduites de l'instrument (un seul manuel et pratiquement pas de pédalier) devaient quand même fortement limiter les prestations de l'organiste. Lors de l'inventaire de 1892, on avait d'ailleurs déclaré que l'instrument nécessitait des réparations. On demanda donc à Franz Xaver Kriess d'agrandir l'instrument. [IHOA] [ITOA] [Barth]
Kriess le considéra comme un orgue neuf, apparaissant au numéro 19 de sa liste d'opus, avec 12 registres, mais sans date. Avec un grand pédalier standard, une pédale dotée de deux jeux (logés derrière l'orgue) et un petit récit (non expressif), l'instrument, joliment "romantique tardif" permettait alors d'accéder à un répertoire beaucoup plus large. Une spécificité intéressante : le jeu de Mixture-Cornet, souvent appelé "Cornettino" (il faut y voir une Mixture romantique à l'allemande et pas du tout grand dessus de Cornet posté comme le définit l'Orgue classique français) s'appelle ici "Cornellino". Un mot qui aurait pu avoir sa carrière... Il n'est toutefois pas exclu que cette dénomination soit de 1959. [ITOA] [Barth]
La façade, bien qu'elle fut toute petite, a tout de même été réquisitionnée en 1917. [IHOA]
L'orgue a été réparé en 1959. [IHOA]
Le buffet
Le buffet ressemble beaucoup à celui de l' église protestante d'Herbitzheim, avec ses deux tourelles rectangulaires encadrant une plate-face en arc plein-cintre. Contrairement au buffet de Hilsenheim (qui a lui aussi un arc plein-cintre), la plate-face est moins élevée que les tourelles : ce n'est pas un "buffet-caisse". Comme à Herbitzheim, ce buffet s'orne de jouées sculptées ; il est en chêne, y-compris les panneaux latéraux.
Caractéristiques instrumentales
indépendante, de Kriess (1895), placée sur le côté gauche, dos à l'orgue.
mécanique à équerres.
à gravures. De Wetzel (1868) pour le grand-orgue, de Kriess (1895) pour le récit et la pédale.
Sources et bibliographie :
Avec les photos de cette page.
Pour Epinal.
Localisation :