Ce petit orgue est caractéristique de ce que voulaient les villageois alsaciens au milieu du 19 ème siècle : si modeste qu'il soit, l'orgue amène un peu de la magnificence des offices de cathédrales. Martin WETZEL construisit l'orgue de Bietlenheim en 1860.

Bietlenheim, le 04/07/2004.

     L'édifice date de 1835 : pour un village de 260 habitants, sa taille a de quoi étonner ; et en plus, on y trouve un orgue. L'instrument, que l'on pourrait prendre pour un VERSCHNEIDER, est placé "à la Lorraine", à fleur de tribune, avec une Console latérale. Il a été inauguré le 30/03/1860.

Les trois Plate-faces constituant la façade respectent un plan classique chez Martin Wetzel : elles sont toutes alignées en haut, mais celle du milieu est légèrement moins haute, ce qui permet de ménager un espace rectangulaire pour un panneau sculpté... lorsque les moyens le permettent. C'est la même disposition qu'à Behlenheim. Le haut de la Plate-face centrale n'est pas non plus en arc, comme on le voit parfois (par exemple à Hilsenheim).

Behlenheim Bietlenheim

Hilsenheim

Ici, le Buffet est totalement dépourvu d'ornement ; sur le soubassement est simplement inscrit le mot "Halleluja" dans une calligraphie très "19 ème".

L'instrument perdit sa façade (sur 7 Jeux, ce n'est malheureusement pas négligeable). La Quinte n'est pas d'origine, et l'octave grave du Salicional avait été déposée.

En 1973, l'orgue a été réparé par Jean-Marie TRICOTEAUX.

     En 2005, l'instrument a été confié à Christian BOETZLE pour un Relevage, et le replacement de l'octave grave du Salicional.

Cet instrument est un vrai petit bijou, d'une sonorité fine et séduisante. Les Jeux de 8 pieds, en particulier, sont d'une harmonie exceptionnelle. Il est vraiment très heureux que cet instrument ait reçu l'attention qu'il méritait. Voici quelques photos fournies par Mr Boetzle, prises au cours des travaux : Tout d'abord un rang de tuyau de Flûte (reconnaissables à leur Taille large) de Wetzel : Pour situer les deux images suivantes, voici le schéma d'un Sommier à Gravures : Voici le bas du Sommier, au niveau de la Laye ouverte : On voit les Soupapes, leurs ressorts, les "Esses" (éléments en forme de S liant la Soupape au Pilote), les Pilotes (avec leur petites boucles), reliés par dessous à la transmission. Tout en bas, les Boursettes destinées à assurer l'étanchéité tout en laissant le Pilote coulisser pour tirer sur la Soupape. Les tiges verticales entre les Soupapes sont les guides de Soupapes. Voici le haut du Sommier, avec les Chapes et les Registres déposés : On voit les Faux-registres longitudinaux, puis, sous les Registres manquants, les trous correspondant à l'arrivée du vent depuis les Gravures. Le revêtement blanc est là pour assurer l'étanchéité, tout en laissant coulisser facilement le registre. Et voici enfin l'un des Registres, lors du remontage : Le Registre, en bois plus foncé, est percé de trous correspondants à ceux situés en-dessous de lui (au niveau de la Gravure) et au-dessus de lui (dans la Chape actuellement déposée). Tiré, le Registre place ses trous face aux deux autres, ouvrant un conduit entre le pied de tous les tuyaux du Jeu qu'il commande avec leurs Gravures. Poussé, le Registre bouche ces conduits.

La Console et le Soufflet.

Mécanique : à Equerres (Console latérale), Sommier à Gravures, le tout d'origine.
Il y a un Tremblant doux. Le Pédalier fait 18 notes, et n'a pas été ici muni d'une Soubasse de 12 notes, comme on le voit parfois.
On retrouve les Tirants à pommeau noir, munis d'un point blanc central, caractéristiques de Martin Wetzel.

Webographie :

• Webographie : www.organis-nobilis.com le site consacré à l'entreprise "Organis Nobilis" de Christian Boetzle et son équipe.