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Les orgues de la région de Seltz
Oberlauterbach, St-Sixte
1917 degr > Dégâts
Orgue entièrement authentique.
Oberlautenbach, l'orgue Curt Schwenkedel.
Photo Creative Commons, de Gerd Eichmann, 19/07/2018.Oberlautenbach, l'orgue Curt Schwenkedel.
Photo Creative Commons, de Gerd Eichmann, 19/07/2018.

Cet orgue de Georges et Curt Schwenkedel, construit en 1959, est un des jalons marquant la fin du style "néo-classique". C'était juste avant que la facture alsacienne ne soit capturée par les standards "néo-baroques".

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Historique

Le premier orgue d'Oberlautenbach datait de 1834 et avait été construit par la maison Stiehr. [IHOA]

En voici sa probable composition, relevée par Georges Schwenkedel en février 1951, sachant qu'il n'y avait probablement eu qu'un changement de jeu (et qu'a priori, la pédale avait 18 notes) :

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en août 1917. [IHOA]

L'orgue a été détruit par faits de guerre en 1945. [IHOA]

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Historique

En 1959, Curt Schwenkedel construisit pour Oberlautenbach l'opus 151 de la maison de Strasbourg-Koenigshoffen. [IHOA] [ITOA]

Georges Schwenkedel s'est éteint en mars 1958 : on ne peut donc pas lui attribuer cet instrument, même s'il a éventuellement pu participer à son élaboration. En effet, c'est lui qui effectua, en 1951, le relevé de l'instrument détruit lors du conflit.

On peut comparer cet orgue à son presque contemporain d'Elsenheim (opus 155). Ce sont deux façons différentes d'appréhender la fin du néo-classique, mais dans les deux cas, on assiste à une "dés-alsacianisation" du grand-orgue : pas de Flûte, peu de 8', pas de Cornet ni de vraie Gambe, pas de Bourdon 16'... De plus en plus, et au détriment de sa diversité, le grand-orgue n'est plus que "le clavier à Principaux". A Oberlautenbach, c'est un peu moins marqué, car il y a toujours un Salicional, mais celui-ci va disparaître du grand-orgue à Elsenheim pour passer au récit.

Un élément déterminent de la différence entre les deux "saveurs" du néo-classique est - une fois de plus - la position de la Trompette : au récit à Oberlautenbach, et au grand-orgue à Elsenheim, car le récit y est doté d'un Hautbois. Plus fourni, le récit d'Elsenheim a su garder un caractère romantique (Voix céleste, Flûte 4'), mais à Oberlautenbach, avec trois jeux en moins, les priorités se dessinent : on privilégie les "petits jeux" (il est vrai, moins chers...) comme les Mutations et la Cymbale au détriment de jeux romantiques. Du coup, le récit d'Oberlautenbach se trouve totalement déséquilibré vers les aigus, avec un seul jeu de fond de 8'.

Il y a un trait nettement "fin du néo-classique" qui est absent à Oberlautenbach : les jeux en extension à la pédale. On les trouve par contre à Elsenheim.

Ces instruments ne sont donc plus du tout symphoniques : l'Alsace abandonne ici, à la fin des années 50, ses spécificités, et ce qui a fait son style si particulier. A partir de là, le modèle imposé par les experts et les organistes "en vue" sera plutôt Marcussen et les fantasmes "nordiques". De plus en plus l'idée de refaire des orgues comme au 18ème siècle (au lieu de se contenter d'en reprendre une partie de la composition) fit son chemin.

Reste un point extrêmement important (et qui ne se voit pas) : les sommiers sont encore à cônes. Quelques années, plus tard, avec le monopole absolu des sommiers à gravures et la regrettable perte de compétence des facteurs qui en résulta, les sommiers de ce type ont totalement disparu des orgues neufs. Avec l'impact désastreux que l'on connaît sur les possibilités d'harmonisation. C'est ce que des harmonistes ont appelé "la cuisine internationale". Ces orgues Schwenkedel d'avant 1961 y ont encore échappé, et ce type de facture mérite vraiment qu'on s'y intéresse, et d'être préservée.

Mais à Oberlautenbach, le récit est resté expressif et doté d'une Trompette, qui, par la magie des accouplements à l'octave, constitue, au moins dans les mediums, un batterie d'anches complète et expressive. Les possibilités restent très élevées pour un orgue de 15 jeux.

Le buffet

L'absence de buffet est caractéristique des années 1940 - 1950, et donc de la fin du néo-classique. En fait, il y a un buffet, mais réduit à un simple soubassement, portant une façade libre. Pour donner un peu d'allure à ce qui, sinon, ressemblerait à un radiateur, on joue avec les lignes dessinées par le haut des tuyaux et les bouches. Les chaînettes (qui sont l'expression naturelle du fait que le corps des tuyaux est réduit de moitié à chaque octave) sont disposées de façon élégante. On en trouve des exemples à Niedersteinbach (1942) ou Bartenheim (1949).

Caractéristiques instrumentales

Console:

Console indépendante face à la nef.

Transmission:

Electrique.

Sommiers:

Sommiers à cônes.

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :

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