L'orgue de facteur inconnu (avant 1790)

Historique

Le premier orgue de Schaeffersheim fut posé avant 1790, et disparut en 1792. On n'en sait pas plus à son sujet. [IHOA]

L'orgue Martin Wetzel,
1859
Chronologie

Historique

C'est Martin Wetzel, grand spécialiste des petits orgues de campagne, qui posa un instrument à Schaeffersheim en 1859. [IHOA] [ITOA]

En 1863, l'orgue a été endommagé par la foudre. Il a fallu le démonter, sûrement en riason d'importants travaux à l'édifice. L'instrument a été réparé et remonté l'année suivante. [ITOA]

En 1868, l'orgue Wetzel nécessita une autre réparation. [ITOA]

Puis, vers 1910, il fut confié à Franz Xaver Kriess. [ITOA]

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en 1917. [IHOA]

En 1929, Edmond-Alexandre Roethinger intervint une première fois. A priori, ce fut surtout pour remplacer les tuyaux de façade. [ITOA]

Par un heureux déroulement des événements ultérieurs, cette belle façade entièrement écussonnée de 1929 a pu être conservée. A la différence de beaucoup d'autres endroits, ici, elle n'a pas été supprimée pour être remplacée par des tuyaux en étain, censés sonner mieux que le zinc (pour ceux qui croient tout ce qu'on leur raconte), et qui ont surtout comme avantage de bien briller.

L'orgue Max et André Roethinger,
1945 (instrument actuel)
Chronologie

Historique

En 1945, Max et André Roethinger construisirent un orgue neuf, en conservant le buffet Wetzel. [IHOA] [ITOA] [ITOA]

C'est ainsi que Schaeffersheim reçut ce bel instrument néo-classique. Et il y fut conservé, contrairement aux nombreux endroits qui ont commandité leur remplacement par des simili-restaurations. Ici, heureusement, personne n'a eu l'idée de "revenir" à l'orgue Wetzel (i.e. d'en faire construire un neuf, aux possibilités limitées, ressemblant vaguement - par la composition - à un orgue Wetzel). C'est tout à l'honneur de Schaeffersheim.

Et, non, contrairement à ce qu'on a pu lire dans une publication locale, il ne s'agit pas d'un "orgue installé en 1859 et électrifié depuis 1945." "Electrifié" : comme c'est péjoratif... Il s'agit tout simplement d'un bel orgue néo-classique de 1945, aux possibilité très étendues, et ils sont devenus plutôt rares.

Evidemement, le petit buffet de 1859 ne pouvait pas contenir tout l'orgue Roethinger. En particulier pas le récit, qui trouva sa place au fond de la tribune, à droite du buffet.

En 1995, il y eut un relevage, effectué par la maison Alfred et Daniel Kern. On rapporte aussi de "petites transformations". [IHOA]

Malheureusement, la Dulciane 8', contribuant pour beaucoup au charme de l'instrument, a été remplacée après 1986 par une vulgaire (et inutile) Doublette 2'. [JBrun]

Comment peut-on faire ça à un aussi bel instrument ? Il était authentique, et là, il est mutilé...

Le buffet de Wetzel, d'allure classique, est du même modèle qu'à Urbeis (1859), Lochwiller (1860) ou Kriegsheim (1861 - le buffet subsiste, mais la partie instrumentale abrite aujourd'hui un orgue de Jean-Georges Koenig).

On retrouve sur ces instruments la frise ajourée qui orne le haut des plates-faces, et (sauf à Schaeffersheim) une lyre en couronnement de la petite tourelle centrale.

Urbeis (1859)

Schaeffersheim (1859)

Lochwiller (1860)

Kriegsheim (1861)

Console:

La console indépendante, en acajou,
comme beaucoup de consoles Roethinger.

Console indépendante dos à la nef, fermée par un rideau coulissant. Tirage des jeux et des accouplements par dominos blancs, disposés en ligne au-dessus du second clavier, sans espace entre les plans sonores. Claviers blancs. Joues moulurées. Appel des combinaisons fixes par pistons, placés au centre sous le premier clavier. Les trois pistons d'appels sont blancs, et l'annulateur "O" est noir. La pédale d'expression du récit est la seule commande à pied. Voltmètre, placé en haut à droite, gradué de 0 à 15 Volts et marquant 13.5V en marche. Plaque d'adresse en lettre incrustée dans le bois, au centre et au-dessus des dominos :

E.A. Roethinger
Strasbourg

La plaque d'adresse de Roethinger à Schaeffersheim.

Tuyauterie:

A l'exception de l'innommable Doublette, la tuyauterie est intègre et très cohérente.

Une vue sur la tuyauterie du grand-orgue.
Celui-ci est disposé sur deux sommiers diatoniques en "M", derrière la façade.
On distingue trois méthodes d'accord : au premier plan,
les deux rangs aigus du Cornet sont "coupés au ton".
On les accorde en évasant ou en pinçant le sommet avec un accordoir.
Plus loin, le Bourdon 8' a des calottes mobiles qu'on peut monter ou descendre.
Au revers de la façade, la partie sur le vent de la Montre 8' a des entailles d'accord.
La surlongueur est fondamentale pour obtenir le timbre recherché,
et l'accord se fait en enroulant ou déroulant le métal de l'entaille.
Les entailles "de timbre", non représentées ici, présentent une surlongueur
du tuyau au-dessus de la fenêtre rectangulaire, qui n'est donc pas au sommet,
Tous ces systèmes d'accord sont extrêmement fragiles et délicats
(comme les bouches), et ne doivent être touchés que par un professionnel.
En haut à gauche, au revers de la tourelle centrale, on distingue les postages,
les tubes amenant le vent du sommier au tuyaux.