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Repertoire
Bas-Rhin
  Villé
Haut-Rhin
Credits
An2000
An2001
Photo
~ Les orgues de la région de Villé ~

Urbeis, St Nicolas
Martin WETZEL, 1860


Avant... WETZEL Après...

Composition, 1986
Manuel
54 notes
Pédale
13 notes
Montre 8' Bourdon 16'
Bourdon 8' Octavebasse 8'
Salicional 8' Violoncelle 8'
Voix céleste 8'  
Prestant 4'  
Flûte à cheminée 4'  
Nasard 2'2/3  
Doublette 2'  
Cornet 4 rgs  
Trompette 8' (B+D)  

     Parmi les petits instruments "de campagne" que construisit Martin WETZEL, certains sont logés dans les traditionnels "Buffets-caisse". D'autres, plus "haut de gamme", possèdent de très beaux Buffets d'inspiration classique (18 ème), avec Tourelles à Entablements et ornements. Celui d'Urbeis, fort bien conservé, a été construit en 1860, et appartient à cette seconde série.

Orgue d'Urbeis

Urbeis, l'orgue Martin WETZEL.
Toutes les photos de la page sont de Roland LOPES, 19/05/2006.

     L'édifice date de... 1789, et contient une statue de Ste-Anne, attestant de l'importance des mineurs dans le passé d'Urbeis. Martin Wetzel proposa un devis le 26/10/1857 :

L'architecte approuva le devis le 17/11/1857. Suivirent l'approbation du sous-préfet et du préfet. Ce devis, arrivé à la Préfecture en même temps que celui de Pierre RIVINACH pour Preuschdorf, fut le déclencheur de l'élaboration, par les technocrates zélés, de la "Doctrine officielle de la Préfecture du Bas-Rhin dans le domaine de la facture d'orgues". Dans la tête des Officiels et de leurs subalternes, il s'agissait de mettre en concurrence les vrais orgues avec les "orgues Alexandre, de Paris", qui étaient nettement moins chers, puisque c'étaient en fait des harmoniums. Le débat se déplaça vite sur le terrain mathématique, ou l'on élabora différents Indicateurs, tels des coûts au Jeu ou des nombres de Jeux par unité de surface ou de volume.
Quant au maire d'Urbeis, il savait ce que ses administrés voulaient (et ce n'était pas un harmonium) : le devis Wetzel pour Urbeis fut entériné, et l'orgue achevé en 1859. Il fallut toutefois agrandir la tribune pour pouvoir l'accueillir, et il ne fut finalement posé qu'en 1860.

L'orgue est cité dans le "Brouillon Wetzel", et le devis a été conservé. Les octaves graves des 8 pieds devaient être en bois, la Fourniture à 3 rangs, et la Trompette décomposable en Basse+Dessus, ce que Wetzel formule très curieusement (mais de façon fort exacte) par :
- Trompette de 8' basse en étain [...]
- Trompette de 2' en étain

Au Cornet de 4 rangs, ne manquait pas le rangs de 8 pieds (comme c'est l'usage avec cette dénomination), mais le rang de Tierce 1'3/5, sûrement déjà jugé "criard" à l'époque.

Le Buffet, d'allure classique, est du modèle Schaeffersheim (1859 - le Buffet subsiste, mais la Partie Instrumentale a été remplacée par Edmond-Alexandre ROETHINGER), Lochwiller (1860), Kriegsheim (1861 - le Buffet subsiste, mais la Partie Instrumentale avait été remplacée par François KRIESS et il abrite aujourd'hui un orgue de Jean-Georges KOENIG).
On retrouve sur ces instruments la frise ajourée qui orne le haut des Plates-faces. Comme l'orgue d'Urbeis a été construit dès 1859, c'est probablement le premier de la série, celui qui a inspiré les autres.

Une troisième série de Buffets Wetzel, plus ancienne, est directement inspirée des petits orgues Joseph CALLINET (Rorschwihr). En font partie les Buffets de Langatte, Haut-Clocher, La Broque, Bust (1843) et de l'Eglise protestante de Berstett (1846).

     En 1887, Etienne ZURBACH démonta et remonta l'instrument pour le compte de Martin RINCKENBACH. Il est probable que c'est au cours de cette opération que :

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en Septembre 1917. Ensuite, comme le village a été évacué, la réquisition de tous les tuyaux de métal fut ordonnée. Mais ce ne fut heureusement pas fait.

En 1930, il y eut de petits travaux. Il est possible que des tuyaux en zinc entrèrent dans l'instrument à cette occasion (Façade, Basses de la Trompette, Violoncelle ?).

En 1952, Ernest MUHLEISEN fit un relevage.

En 1980, l'orgue a été réparé par les Frères STEINMETZ. C'est probablement eux qui remplacèrent le Dolce de Rinckenbach par l'actuelle Doublette.

Console d'Urbeis

La Console latérale, et, à gauche, la cloture de Pédale.
Cette disposition latérale permet de gagner beaucoup de place, la mécanique étant plus compacte.
Le seul vrai défaut est pour l'organiste : acoustiquement, c'est désastreux, et en plus, on entend les notes "coté dièze" plus fort que les autres. Quand on visite ce genre d'instrument, il faut absoluement aller l'écouter d'en bas, où il exprime son plein potentiel.

Mécanique : à Suspendue, Sommiers à Gravures, le tout d'origine. Pédalier récent (1980?).
Il y a un Tremblant doux.

Pédalier d'Urbeis

Le tout petit pédalier. Il n'y a qu'une octave, comme à l'origine,
mais quand même 3 Jeux, et cela peut faire la différence,
quand il s'agit de faire chanter une assemblée.
Pour les Sonates en Trio, il faudra trouver plus grand (mais un deuxième clavier, aussi)...

Sources :

  • P. MEYER-SIAT "Les Wetzel, facteurs d'orgues", AEA 1976
  • P. MEYER-SIAT, "La doctrine officielle de la Préfecture du Bas-Rhin dans le domaine de la facture d'orgues vers 1860", in "La musique en Alsace".

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Dernière mise à jour : 30/08/2009 15:15:01

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