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Les orgues de la région de Strasbourg
La Robertsau, St-Louis
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L'orgue de St-Louis de la Robertsau.
Les photos sont de Victor Weller, 06/06/2020.L'orgue de St-Louis de la Robertsau.
Les photos sont de Victor Weller, 06/06/2020.

L'orgue de St-Louis de la Robertsau ressemble en beaucoup de points à son contemporain d'Illkirch-Graffenstaden, bien que visuellement, les buffet soient très différents. Le dessin de celui de La Robertsau, conçu pour s'inscrire sous une voûte en ogive n'est pas sa seule originalité : pour une fois, la maison Stiehr-Mockers ne construisit pas elle-même son buffet.

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Historique

A la Robertsau, il y eut tout d'abord une chapelle construite en 1339 par Nicolas Swarber, et agrandie en 1545. De 1685 à 1859, cette chapelle servait aux deux confessions. Elle était dotée d'un orgue (au moins depuis 1807), et on connaît même le nom de son organiste en 1837 : l'instituteur Charles Caspar. Le premier orgue de l'église St-Louis (achevée en 1859) a été fourni par Joseph Stiehr en 1866. [IHOA] [ITOA] [PMSSTIEHR]

Joseph Stiehr avait rédigé un devis dès le 26/02/1861. Devis qui fut soumis - entre autres - à Joseph Wackenthaler (Cathédrale) et Théophile Stern (Temple-neuf) pour consultation.

Parmi les détails significatifs de sa composition, il y avait :

- Une Gambe 8' au grand-orgue (ce qui faisait de la composition de ce clavier l'exacte réplique de celui d'Illkirch-Graffenstaden).

- Un Basson/Hautbois au positif (en plus d'un Cor anglais). (Situé à fleur de tribune, ce positif ne pouvait prendre le nom de récit, mais l'utilité de ce jeu d'anche était évidente.)

A l'exception de ces deux jeux, qui manquent dans la composition actuelle, et du Principal 4' de pédale (ajouté), cette dernière est la même que celle de ce devis.

A la composition prévue par le devis original furent ensuite proposés une Voix humaine et un Prestant de pédale. Il est peu probable qu'ils furent réalisés. Les claviers (blancs) étaient limités à 54 notes, et le le pédalier à 25.

Bien qu'en "quatre pieds", le positif de dos avait une Montre 8' (les 8 premières notes étant conduites dans le Bourdon). En fait, ce "positif" devait avoir le rôle d'un récit, mais la maison Stiehr, désespérément accrochée aux "traditions" hésitait à franchir le pas, et à fournir des orgues sans positif de dos.

L'orgue devait être livré pour le 15/08/1963, mais Joseph Stiehr, visiblement confronté à des problèmes de charge de travail (surtout pour les buffets) demanda à plusieurs reprises des délais.

Il proposa des modifications le 26/01/1863 : probablement l'intégration du positif dans le buffet du grand-orgue, ce qui présentait l'avantage d'économiser la Montre du petit buffet. Et aussi de fournir un instrument "de son temps", ressemblant moins aux orgues de 1840... Mais, de façon surprenante, l'avenant fut refusé ! La "fidélité aux traditions" de l'orgue alsacien (qui tient ici plus du conservatisme) était donc aussi due aux commanditaires. Finalement, Joseph Stiehr demanda alors le 14/02/1863 de ne pas construire les buffets, pour les sous-traiter localement. Le tout se conclut par un accord à l'amiable le 03/07/1864 :

- Le positif sera quand même "de dos".

- La réalisation des buffets sera sous-traitée à un ébéniste de la Robertsau.

- En compensation, Stiehr devait réaliser une Montre 16' (première octave conduite dans le Bourdon 16').

- Le délai était repoussé au 01/05/1865.

L'orgue fut finalement reçu le 30/04/1866 par Wackenthalter et Stern.

L'orgue a été réparé par Louis Mockers en 1882. [PMSSTIEHR]

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Historique

L'instrument a été reconstruit (en deux fois) : la première tranche date de 1905 et a été menée par Franz Xaver Kriess. [IHOA] [ITOA]

C'est Adolphe Gessner qui servit de conseiller, et effectua la réception, le 05/09/1905. D'autres sources situent la construction du récit (et des sommiers) en 1928. [IHOA] [ITOA]

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en juillet 1917. [IHOA]

Ils ont été remplacés par Franz Heinrich Kriess à l'occasion de la seconde tranche de travaux, menée en 1928. [IHOA]

L'orgue de 1928 n'avait bien sûr pas de positif de dos, mais un vrai récit expressif. Du coup, le grand buffet a été élargi (de façon très élégante, et tout à fait dans le style de l'existant), un peu comme Roethinger le fit à Bernardswiller en 1932. Le récit était logé dans l'extension latérale de droite, celle de gauche n'étant là que pour la symétrie. La boiserie était donc plus développée que l'actuelle, qui a retrouvé ses proportions de 1866. [ITOA]

On note des travaux en 1948 par la maison Schwenkedel. Sûrement motivés par des réparations de dégâts survenus lors du conflit mondial, ils comportèrent pas moins de 7 changements de jeux, dans le sens "néo-classique". [IHOA] [ITOA]

Composition, 1970
Grand-orgue, 54 n. (C-f''')
C-H bouchés
Toute en bois
Le Cor des Alpes du positif originel
1948
1948
(c'-f''')
Récit expressif, 54 n. (C-f''')
Kriess
Kriess
En bois, de Kriess
1948 (tuyaux provenant de la Montre du positif)
1866
1948 (Flûte pointue de Stiehr recoupée et décalée)
1948
1948
Pavillons coniques
Pédale, 27 n. (C-d')
1948 (Violoncelle de Stiehr recoupé !)
Pavillons en sapin
1948
I/P
Pédale
[ITOA] [PMSSTIEHR]

L'instrument, même après son altération en 1948, ne manquait pas d'intérêt. C'était un vrai 16' ouvert (Principal 16' manuel, même si l'octave grave était bouchée), et il était doté d'accouplements à l'octave, ce qui en enrichissait considérablement les possibilités musicales. Mais malheureusement, par la suite, il ne paraît plus avoir été entretenu. En 1973, ce fut la catastrophe : en raison de travaux à l'édifice, il y eut un démontage partiel, suivi d'un accident grave qui endommagea l'orgue. Le remontage ne fut jamais effectué, laissant des tuyaux sur la tribune... Aussi en 1983, l'instrument était-il en fort mauvais état et injouable. Evidemment, dans le contexte de la "pensée unique" des années 80-90, cet orgue n'avait pas l'ombre d'une chance d'être préservé. [ITOA] [PMSSTIEHR] [Visite]

L'association des Amis de l'Orgue de St-Louis fut créée en 1982. Il fut décidé de reconstruire l'instrument dans un état proche de celui de 1866.

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L'orgue Yves Koenig,
1990
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Historique

En 1990, Yves Koenig construisit un orgue neuf, reprenant l'essentiel de la composition de 1866, sous la maîtrise d'œuvre de Robert Pfrimmer, Ernest Bohn étant organiste de l'instrument. L'orgue a été inauguré le 30/09/1990 par Robert Pfrimmer. [IHOA]

Mais on note l'inexplicable absence d'une Gambe au grand-orgue et du Basson-Hautbois au "positif", alors que ces deux jeux constituaient la réelle identité de l'orgue Stiehr de St-Louis.

L'orgue a été relevé en 2021.

Caractéristiques instrumentales

Console:
Les tirants de jeux, et les étiquettes de 1990.Les tirants de jeux, et les étiquettes de 1990.

Console en fenêtre frontale (1990), claviers blancs.

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :

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Immatriculation de l'orgue actuel : F670482084P04
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