L'orgue actuel de Zutzendorf est déjà le troisième du lieu. L'édifice est chargé d'histoire (le chœur est du 13ème siècle), et celle de ses orgues commence probablement juste après la Révolution.
Historique
Un premier instrument fut posé en 1819 par Louis Geib. On n'en sait pratiquement rien, son existence n'étant connue que par des courriers relatant des problèmes de payement. [IHOA] [PMSCS65]
La même année (1819), Geib plaça un orgue à Obermodern. Peut-être que les deux instruments ont été posés suite à une "émulation de voisinage". Peut-être aussi qu'il y a eu confusion, et que l'orgue Louis Geib de Zutzendorf n'a jamais existé.
Historique
En 1896, Zutzendorf reçut un orgue construit par Adrian Spamann, de Boulay. [IHOA] [PMSCS65]
La console était latérale, et le buffet à fleur de tribune, présentant 5 plates-faces. Wilhelm Horning rapporte qu'à l'inauguration, qui eut lieu le 22/06/1896, l'orgue ne donna pas satisfaction. ("Die neue Orgel bewähret sich nicht.") Malheureusement, il ne laissa pas de détails sur la nature du ou des problèmes. [PMSCS65] [Horning] [Barth]
La composition (qui est était fort probablement d'origine) a été relevée en 1966 :
Notons que Spamann appelait ses Voix célestes "Unda-maris", et ne faisait donc aucune distinction entre ces deux ondulants. On ne sait pas si le récit était expressif. Cette composition était la même que pour l'orgue Spamann de Hohwiller (1900). Le schéma des accouplements ici évoqué est probable, et déduit de ceux de Hohwiller (où il y avait un accouplement à l'octave grave). La tirasse II/P est moins certaine, car il semblerait qu'il n'y en ait pas eu à Hohwiller (elle a pu être oubliée). Spamann avait aussi l'habitude, sur ses opus dotés d'un tirage de jeux pneumatique, de multiplier les combinaisons fixes, et de les constituer non seulement par intensité sonore, mais aussi par groupe de timbres ("Geigen-Chor", "Floeten-Chor", "Principal-Chor", "Starcke Stimmen", "Schwache Stimmen", etc...), comme par exemple a Niedersoultzbach. En tous cas, deux combinaisons fixes au minimum semblent être probables.
On sait que Spamann, formé chez Dalstein-Haerpfer pratiquait une facture fort voisine de celle de la célèbre maison de Boulay, mais avec une inclination plus "germanique" (tailles plus étroites pour les Gambes). Pour se faire une idée de ce que fut cet instrument, inutile de se rendre à Hohwiller (l'orgue a été démonté en 1991 - il a paraît-il été entreposé et préservé), mais on peut aller à Hirschland (1887) ou à Zollingen (1899, les deux sont plus petits) ou encore à Weislingen (1893, qui, lui est le "modèle au-dessus", puisque doté d'un 16' manuel et d'un récit un peu plus étoffé, muni en particulier d'une Flûte octaviante. Le buffet de Zutzendorf devait ressembler à celui de Zollingen (5 plates-faces). L'orgue de Niedersoultzbach (1895) est encore plus grand, mais il a malheureusement été altéré au cours de la seconde moitié du 20ème siècle (composition du récit, Mixture du grand-orgue). Adrian Spamann posa son dernier orgue à Hellering-lès-Fénétrange (57) en 1909. De 1886 à 1909, il a réalisé entre 20 et 30 instruments (selon que l'on compte les reconstructions ou seulement les orgues neufs), essentiellement en Moselle et en Alsace du nord.
L'orgue Spamann a été réparé par Georges Schwenkedel en 1930. (Ou un peu plus tôt selon certaines sources.) [IHOA] [Barth]
Historique
En 1969, la maison Muhleisen-Walther posa un instrument neuf, muni d'un positif de dos, sur la tribune latérale. [IHOA] [ITOA]
On retrouve sur cet orgue Muhleisen de 1969 pas moins de 8 rangs de Principaux, formant un Plein-jeu d'une exceptionnelle ampleur pour un orgue de 10 jeux seulement.
Caractéristiques instrumentales
Frontale, claviers saillants. Les tirants du positif sont dans le petit buffet, donc dans le dos de l'organiste, côté graves.
Mécanique à balanciers.
à gravures.
Sources et bibliographie :
Photo de 2017.
Sous "Modern".
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