On trouve à l'église protestante de Betschdorf un orgue Dalstein-Haerpfer de 1901 resté très authentique. C'est probablement le premier orgue de l'édifice, qui date pourtant de 1758.
Historique
Il eut un projet de la maison Stiehr en 1850, mais il ne vint pas à exécution. L'orgue Dalstein-Haerpfer date de 1902, et c'est l'opus 147 de la maison de Boulay. [IHOA] [Barth]
Le "simultaneum" prit fin en 1889, quand fut achevée l'église St-Jean-Baptiste à Oberbetschdorf. Cette dernière fut dotée de l'opus 28 d'Edmond-Alexandre Roethinger (1900), si bien que Betschdorf était doté d'un exceptionnel duo d'orgues post-romantiques, certes contemporains mais fort différents. "Etait", car, malheureusement, l'orgue Roethinger de Betschdorf est à l'abandon depuis plusieurs années.
Ce style post-romantique, pratiqué par la maison Dalstein-Haerpfer, est très spécifique et permet d'accéder à un répertoire très varié. La structure générale est celle d'un orgue symphonique français : un grand-orgue fondé sur 16' et doté de quatre jeux de fonds de 8', et un récit avec trois autres fonds de 8', plus la Voix céleste. La Trompette, harmonique, est au récit.
Mais il y a également des composantes plus "germaniques", comme la présence d'un seul jeu d'anche (sur 17), les 3 principaux (8', 4', 2') au grand-orgue, la fameuse "Cornett-Mixtur" (à Tierce), et la fondation du récit sur un Principal gambé (Geigenprincipal). Pas d'anche de pédale, mais un Violoncelle 8'.
Et, bien évidement, il y a une composante "post-symphonique", avec trois accouplements à l'octave.
L'historique est court : on ne signale qu'un relevage, effectué par Alfred Kern en 1977. [ITOA]
L'instrument est donc totalement authentique, à part la façade et... la peinture du buffet.
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante face à la nef, fermée par un couvercle basculant. Commandes des jeux par petits taquets à accrocher (mouvement en 'L'), repérés par des porcelaines rondes et à liséré doré. Elles sont blanches pour le grand-orgue, roses au récit et bleu clair à la pédale. Claviers blancs, à frontons droits au premier, et biseautés au second.
Les aides à la registration ont leurs commandes sous le premier clavier, par quatre pistons blancs : "Auslöser" (annulateur), puis Piano, Forte et Tutti. Il y a 7 pédales-cuillers à accrocher, en fer forgé piqué, du côté droit. Elles sont repérées par des porcelaines carrées placées devant le premier clavier : de gauche à droite : I/P, II/P, II/I, l'accouplement général (la pédale est placée plus haut que les autres), I/I 4', II/II 16' et P/P 4'. Vient ensuite, à leur droite, une pédale plus récente (en bois recouvert de laiton), correspondant au trémolo du récit. Il devait y avoir une plaque de repérage, dont il ne reste que les deux trous de vis. Vient ensuite, au-dessus du cis de la pédale, la commande de l'expression du récit par pédale basculante. Porte-partitions ajouré. (Le même qu'à Pfaffenhoffen ou Ste-Marie-aux-Mines.)
Banc dont les flancs sont en forme de lyre (avec "cordes", comme à St-Thomas).
Malheureusement, la console a été peinte avec le buffet (normalement, seulement à l'extérieur...), mais il y a des coulures qui sont entrées par les interstices du couvercle. La peinture s'écaille aussi en base de la console. Des gouttes sont tombées sur le banc et les marches du pédalier. L'ensemble est fort triste pour un instrument aussi exceptionnel : c'est un peu comme une Bugatti repeinte avec de la peinture pour plafonds !
Plaque d'adresse disposée en haut et au centre de la console, en laiton incrusté dans le bois, et disant :
Le style de la plaque est le même qu'à Pfaffenhoffen ou Ste-Marie-aux-Mines, mais différente de celle (moins haute) de St-Thomas (où "Orgelbaumeister" remplace "Orgelbauer").
A cônes. Le grand-orgue est diatonique, en mitre (basses au centre). Le récit est à l'arrière, en hauteur.
Les feux-sommiers sont fixés l'aide d'écrous en bois.
La tuyauterie est intègre et homogène, bien conservée, mais très sale et empoussiérée. Bourdons à calottes mobiles. Le rang grave de la Mixture-Cornet a des tuyaux à cheminées entrantes. Certains dessus sont coupés au ton, mais la plupart disposent d'entailles de timbre.
Sources et bibliographie :
Photos du 28/08/2020.
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