Chalampé, l'orgue Schwenkedel, photo de Jonathan Brun,
26/05/2015.L'opus 128 de la maison Schwenkedel est résolument néo-classique, et adopte toutes les caractéristiques de ce style.
Historique
Il y eu d'abord à Chalampé un orgue Jean-Frédéric II Verschneider, de Puttelange. En fait, c'est Laure-Florence Verschneider et Franz Staudt qui en ont assuré l'achèvement et la livraison, en 1888. Jean-Frédéric II était en effet décédé en 1884. [IHOA]
On sait que le buffet était doté de deux tourelles, et de deux plates faces centrales. Le clavier manuel avait 54 touches. [IHOA]
Jean-Frédéric II laissa trois orgues "posthumes" à l'Alsace : La Vancelle, Bettendorf et Chalampé.
L'instrument fut entièrement détruit, par faits de guerre, en 1945. [IHOA]
Historique
En 1955, Curt Schwenkedel posa ici son opus 128. [IHOA] [ITOA]
L'instrument est de style "néo-classique" très affirmé. Georges Schwenkedel, le père de Curt, avait longtemps résisté, et n'aimait à l'évidence pas construire des instruments dans ce style. L'approche néo-classique consiste à partir d'un orgue romantique "minimal", et l'étendre (essentiellement en y ajoutant des jeux aigus) pour donner accès à un répertoire aussi vaste que possible, en maximisant les ressources (tuyaux) disponibles. Georges préférait construire - avec un grand talent - des orgues "post-romantiques", dans un style qui lui était propre. Curt, lui, devint quelques années plus tard l'un des principaux facteurs de l'époque "néo-baroque", revendiquant un "retour" aux façons du 18ème siècle, et abandonnant progressivement toutes les caractéristiques héritées du romantisme. Il ne pratiqua pas longtemps le néo-classique. Les Schwenkedel néo-classiques sont donc plutôt rares, et concernent une courte période de transition limitée aux années 1950.
Caractéristique du style néo-classique est l'usage des emprunts (un jeu apparaît sur plusieurs plans sonores et peut être joué, par exemple, sur le clavier de grand-orgue ou depuis le pédalier), et des extensions (en ajoutant une octave dans l'aigu à un jeu de 8', et en faisant parler les tuyaux une octave plus haut, on crée "artificiellement" un jeu supplémentaire de 4' complet).
A Chalampé, Curt Schwenkedel n'a pas fait dans le détail pour les emprunts : tous les jeux du grand-orgue peuvent être empruntés par la pédale. Et pour les extensions, les 5 jeux apparaissant à la console pour le grand-orgue sont en fait tous produits à l'aide de deux rangs seulement : un rang de Principaux (donnant la Montre 8', le Prestant et la Doublette), et un rang de Flûtes (pour donner le Bourdon 8' et la Flûte conique).
Egalement caractéristique du style néo-classique est l'absence de buffet. L'héritage de l'époque romantique se trouve dans le récit expressif, muni d'une Trompette, et celui de l'époque post-romantique dans les accouplements "à l'octave", dont celui en 4' fournit une Flûte 2', un Larigot, un Plein-jeu sur 1' et un Clairon. Ce dispositif fonctionne même pour l'octave la plus aiguë, puisque le récit est doté, rien que pour cela, de 12 tuyaux supplémentaires (une octave) dans l'aigu.
L'orgue a été relevé par Antoine Bois en 1985. [IHOA]
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante latérale, fermée par un rideau coulissant, placée à droite de l'orgue, orthogonalement au buffet, et face au flanc de l'instrument.
Notons que, comme tous les jeux du grand-orgue peuvent être empruntés par la pédale, il n'y a pas besoin de tirasse I/P !
Sources et bibliographie :
