Le buffet de cet instrument date de 1820 : il est l'œuvre de Conrad Bloch, d'Aesch (CH, près de Bâle). La partie instrumentale, elle, date de 1859.
Historique
En 1820, Conrad Bloch construisit un premier orgue, dont il reste le buffet. Le traité avait été signé le 18/05/1817. [IHOA] [HOIE] [ITOA]
On a pu lire que ce buffet est identique à celui d'Aesch (1836), la localité d'origine de Conrad Bloch. Il y a une évidente parenté de style : 5 tourelles rondes à entablements, et 4 plates-faces très étroites. Mais à Aesch, ce sont les tourelles latérales qui sont les plus hautes. L'ornementation est différente, en particulier pour les culots. De plus, les tourelles intermédiaires et centrales ont plus de tuyaux que les 5 du "canon" parisien (retenu à Habsheim, soit déjà par Callinet, soit lors des deux remplacements de la façade réquisitionnée). Le buffet d'Aesch contient aujourd'hui un orgue Oskar Metzler et fils (Zürich) de 1974 (opus 468).
L'orgue Bloch aurait été réparé par un certain Nicolai, de Mulhouse, en 1843. [HOIE]
Historique
En 1859, Claude-Ignace Callinet logea une partie instrumentale neuve dans le buffet de 1820. Cet instrument n'avait probablement pas de console indépendante. [IHOA] [HOIE] [ITOA] [VWeller]
La console indépendante actuelle à l'air d'avoir été construite par Alfred Berger : elle n'est probablement pas d'origine. Si elle avait été de Callinet, cette console serait antérieure à celle de Moosch (1863). Ce ne serait de toutes façons pas la première console indépendante d'Alsace, car Valentin Rinkenbach en avait construite dès 1842 pour son orgue du Bonhomme. [VWeller]
Ces premières consoles indépendantes paraissent avoir été conçues comme des positifs de dos factices dans lesquels on loge les claviers. Bien qu'elle ne soit pas placée à fleur de tribune, celle de Habsheim reprend la forme globale d'un positif : deux montants réunis par une partie horizontale plus basse. Il n'y a pas de gradins pour les tirants de jeux. Elle ressemble beaucoup à celle de l'ancien orgue d'Eschentzwiller (qui était intégrée dans le petit buffet).
Sur la tourelle centrale du buffet se trouve une inscription d'un ouvrier de Claude-Ignace Callinet : "Ignace Haentz de Rouffach 1860". Callinet semble avoir récupéré une partie de la tuyauterie de 1820. [ITOA]
En 1863, Claude-Ignace Callinet revint réparer (ou achever) son orgue. [Barth]
Il y eut à nouveau une réparation en 1903, sûrement menée par Joseph-Antoine Berger. [HOIE] [ITOA]
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités le 24/04/1917. [HOIE]
En 1935, c'est fort probablement Alferd Berger qui procéda au remplacement de la façade et à l'installation de la console indépendante. De plus, plusieurs jeux ont été remplacés, et quelques tuyaux renouvelés. [HOIE] [ITOA] [VWeller]
En 1946, Joseph Rinckenbach proposa de doter la traction d'une machine Barker. Mais le projet ne fut pas réalisé. [HOIE]
Le pédalier actuel semble être de Georges Schwenkedel. [VWeller]
En 1961, à l'occasion de son étude sur les Callinet, Pie Meyer-Siat nota la composition, qui avait le mérite d'être cohérente. (Les noms de jeux sont indicatifs, car il manquait 17 porcelaines) :
En 1975, Christian Guerrier fit de nouvelles et regrettables transformations : il recoupa la Voix céleste du récit pour en faire un "Nasard", et transforma le Dolce 4' du récit en Doublette. [HOIE] [ITOA]
En 1986, l'inventaire technique note encore la présence de tirants (de section carrée) à boutons de porcelaine. [ITOA]
En novembre 1988, l'orgue a été réparé et muni de tuyaux de façade neufs par Alfred et Daniel Kern. [IHOA]
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante face à la nef, dont les claviers peuvent être recouverts par un couvercle basculant. Tirants de jeux de section carrée à pommeaux tournés, disposés dans les montants de la console (pas de gradins). Les tirants sont malheureusement affublés de pastilles en plastique (d'un jaune "flashy" pour la pédale), qui défigurent complètement ce beau meuble historique. Les tirants du récit sont en haut, ceux de la pédale en bas, et ceux du grand-orgue au milieu.
Il y a un tirant pour l'accouplement des claviers, mais pas de tirasse. La seule commande à pied est la pédale basculante commandant l'expression du "récit" (clavier qui n'a plus grand-chose d'un récit depuis les errements de 1975).
Mécanique à équerres.
A gravures. Donc, a priori, de Callinet, 1859.
Sources et bibliographie :
Photos du 11/06/2021.
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