L'orgue Stiehr-Mockers,
1846 (instrument actuel)
Chronologie

Historique

C'est en 1846 que fut posé l'orgue d'Hoffen. Il est attribué à la maison Stiehr-Mockers. La composition d'origine est la même que l'actuelle. [IHOA] [ITOA]

En 1949, il y eut une réparation par Ernest Muhleisen. [IHOA] [ITOA]

En 1968, René Schwartz transforma malheureusement l'instrument dans le goût des années 1960. (Alors que le buffet était déjà classé, il fut déparé par une façade "fantaisie" n'allant même pas jusqu'en haut, ce qui a conduit à la disparition des claires-voies.) Le clavier a été remplacé (en noir !), tout comme le pédalier, et la mécanique a été refaite... en aluminium. Mais le plus grave fut que l'harmonie a été modifiée façon "néo-baroque". De nombreux jeux semblent avoir été décalés. [IHOA] [ITOA] [PMSSTIEHR] [SiteKoenig]

La Trompette de pédale a été remplacée par une Soubasse. (Ce qui est vraiment une initiative curieuse, vu que de toutes façons, avec un pédalier de 15 notes, on ne peut pas en faire grand-chose ; ce 16' apparaissant uniquement sur les cadences devait être vraiment étrange). De plus, comme il n'était pas question de la mettre sur la chape de la Trompette (avant), il a fallu la mettre sur la chape de la Flûte 8'... laquelle a été déplacée sur la chape du 4', lequel finit le jeu de chaises musicales en rejoignant la chape de la Trompette !

En 1986, l'inventaire des orgues d'Alsace découvrit un orgue que l'on pouvait assurément attribuer à Stiehr (par étude de la facture), mais qui ne sonnait absolument plus comme un Stiehr... [ITOA]

En 2001, Yves Koenig restaura l'orgue Stiehr dans son état de 1846. [SiteKoenig] [EAdam]

L'orgue a été inauguré le 08/09/2002 par Daniel Leininger, avec des œuvres de Sweelinck, J.G. Walther, J.S. Bach, Mozart et Ch. H. Rinck. [EAdam]

Le buffet

Le buffet est remarquable, car il illustre parfaitement l'engouement de l'époque pour les motifs "antiques". Son dessin est inspiré par le style Empire / Directoire.

Il y a une grande plate-face rectangulaire, encadrée par deux plates faces plus hautes, ayant le rôle de tourelles. L'espace au-dessus de la plate-face centrale est occupé par un cartouche. Au centre se trouve une urne de style antique, jouxtée de deux anges (aux ailes plutôt "Babyloniennes") dont le bas du corps finit en feuilles d'acanthes. Ils tiennent chacun une aiguière et un plateau.

La tribune porte, au centre, l'inscription "Jesus Christus, gestern und heute, und derselbe in Ewigkeit ! Eb. 13. 8." (Epître aux Hébreux, He 13, 8.) A sa gauche, il y a une plaque à la mémoire des victimes de la communauté lors de la guerre 14-18, et à sa droite, celles de 39-45.

Sur le flanc gauche de la clôture de pédale, il y a un écu, avec des lettres jaunes sur fond vert, disant :

1846
G W

La fameuse inscription sur la clôture de pédale.
Le cadenas est joli, aussi. On aurait perdu la clé. Comme toujours.
(Elle doit être avec celle du Champ de tir.)
Espérons qu'elle soit retrouvée avant que l'orgue ne nécessite un accord,
car ce serait dommage de devoir couper un aussi joli cadenas.
Les serrures, cadenas, clés et les organistes, c'est une longue et belle suite d'anecdotes...

L'inscription a fait couler beaucoup d'encre : elle est même citée dans le dossier "Palissy" conascré à l'orgue. Sa célébrité vient du fait que, dans son ouvrage sur la maison Stiehr, Pie Meyer-Siat écrivit que : "[...] sur le côté de l'orgue, il y a l'inscription "1846 C (ou G) W", que la tradition locale traduit par le nom du souffleur Georges Weimer, mais qui pourrait aussi bien signifier Georges Wegmann ou Charles Wetzel." En fait, c'est clairement un "G" (même si la barre est plus pâle), et la tradition locale a probablement vu juste.

Ce n'est donc pas l'ancêtre de la "plaque d'adresse". Celui-ci est plutôt à chercher au revers du pendentif de l'orgue de Barr (Stiehr aussi, mais datant de 1852), ou au culot de tourelles centrales, comme sur le buffet de Russ.

Console:

La belle console latérale.
Malgré les péripéties, elle a l'air de venir tout droit de 1846.

Console latérale, accolée sur le côté gauche, fermée par un panneau basculant. Tirants de jeux de section carrée à pommeaux tournés noirs concaves, repérés par des étiquettes anciennes ou des marques à la plume. Les tirants sont disposés en ligne au-dessus du clavier (pour les jeux manuels), et en colonne à gauche, pour la pédale. Le tremblant (restauré en 2002) est à droite. Clavier (blanc) et pédalier de 2002.