L'église protestante est le lieu de culte "historique" d'Ingwiller : on y trouve des éléments romans (base du clocher-choeur) et gothiques.
Historique
Le premier orgue d'Ingwiller datait de 1763 et avait été construit par Louis Dubois. [IHOA] [PMSLINK] [ArchSilb]
C'est Jean-André Silbermann qui le raconte dans ses archives.
L'instrument fut réparé en 1838 par Jean-Jacques II Moeller... [PMSCS61]
...puis agrandi en 1858 par la maison Stiehr, car il était, surtout du point de vue de la mécanique, "en très mauvais état" [PMSSTIEHR]
Le "simultaneum" prit fin en 1893.
Historique
En 1898, la maison Gebrüder Link posa ici son opus 282. [IHOA]
L'orgue Link avait 16 jeux : c'était le 4 ème instrument que la maison de Giengen-an-der-Brenz posa en Alsace. Il était de taille équivalente, et pratiquement contemporain de celui d'Imbsheim (dont il ne reste malheureusement plus grand chose non plus, les années 1940-1960 ayant été terribles pour les orgues romantiques). Un contrat d'entretien fut signé.
Les 63 tuyaux de façade (28 chanoines) ont été réquisitionnés par les autorités en 1917. [PMSLINK]
Georges Schwenkedel, appelé pour faire un devis concernant le remplacement de la façade, confirma les 16 jeux d'origine en avril 1927.
Historique
L'orgue Muhleisen a été inauguré le 20/03/1966. [ITOA] [PMSSTIEHR] [PMSLINK]
C'est l'opus 51 de la maison, qui était alors installée à Cronenbourg. L'instrument intégra une partie de la tuyauterie Link. L'architecture est très spécifique : le grand-orgue se trouve à fleur de tribune (il flanque le positif de dos), et se trouve donc très proche de l'assemblée. Le récit est placé en hauteur, juste au-dessus de la console (comme un grand Brustwerk). La pédale est logée dans les tourelles latérales indépendantes ("trompes de pédale"), avec une façade en cuivre, typique des années 1960-70. [Muhleisen] [ITOA]
C'est une étape fondamentale dans la production de la maison Muhleisen. L'instrument d'Ingwiller apportait une réponse à un vrai paradoxe : l'orgue "classique français", celui de Couperin ou de Grigny, construit par Clicquot ou Thierry, est avant tout destiné à "commenter" le rite catholique. Il n'est pas conçu pour accompagner le chant. Dans les années 1960, alors que les assemblées catholiques étaient tout juste appelées à chanter, on proposait à nouveau des instruments "néo-baroques" disposant d'un positif de dos. Mais c'est bien d'un "grand orgue de dos" dont on aurait besoin. Dans les églises luthériennes, fortes d'une toute autre expérience en matière d'accompagnement du choral, la sensibilité était fort différente. A Ingwiller, en plus des deux plans sonores (positif et grand-orgue) proches de l'assemblée car à fleur de tribune, le troisième clavier n'est pas un écho : c'est un récit expressif. De fait, Ernest Muhleisen et Georges Emile Walther ne suivent déjà plus les "dogmes" de l'esthétique néo-baroque. Moins "extrême" que chez Kern, et surtout que chez Curt Schwenkedel, l'approche s'infléchit vers des instruments finalement plus proches des orgues de la première moitié du 19ème siècle. La production de la maison Muhleisen, se fera à partir de là (il est vrai en grande partie en Allemagne ou en Suisse) sous un "arc" entamé par cet orgue d'Ingwiller et dont deux piliers seront l'orgue de Neuhaeusel (1972) celui qui fut posé en 2006 au Cité de la Musique de Strasbourg.
La composition est caractéristique de ce que sait offrir le néo-classique alsacien : deux 16' à la pédale, positif "classique français", un très "Silbermannien" Sifflet 1' au grand-orgue, 3 Cornets... avec aussi quelques jeux d'origine germanique : Gemshorn, Chalumeau... et une touche de tuyaux coniques, comme Alfred Kern aimait aussi en construire. Le Salicional du récit, servant de Montre, n'est pas enfermé dans la boîte expressive, et rappelle les "Geigenprincipal" de l'orgue romantique allemand. C'est aussi le cas de l'anche de pédale en 16' (sans 8'). Mais ici, un 4' est placé pour les amateurs de "Cantus firmus" à la pédale. Enfin, une composante romantique française non négligeable : le récit, expressif, est doté d'une batterie d'anches complète.
Caractéristiques instrumentales
Console frontale accolée ; bloc-claviers saillant. Tirants de jeux de section ronde à pommeaux avec pastilles blanches, disposés en colonne de part et d'autre des claviers. Pédale et grand-orgue à gauche, récit et positif à droite (dans cet ordre de gauche à droite).
mécanique à balanciers.
à gravures.
Sources et bibliographie :
Photos de la page.
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