Betschdorf est une localité qui a été constituée par la fusion de plusieurs villages. Chacun a apporté sa part d'histoire... et son église. Il n'est donc pas toujours facile de s'y retrouver entre les différents édifices, parfois appelés par le nom de leur village d'origine, parfois selon leur consécration.
- L'église paroissiale St-Jean-Baptiste à Oberbetschdorf (rue St-Jean) date de 1887. Elle abrite celui qui est sûrement l'orgue le plus intéressant de Betschdorf : l'opus 28 de Roethinger, construit à la Belle époque, et logé dans un somptueux buffet néo-gothique. C'est l'un des rares témoins de la facture de Roethinger avant la "réforme alsacienne de l'orgue", et il est authentique.
- L'ancienne église (de 1758, "mixte" jusqu'en 1889) d'Oberbetschdorf est l'actuelle église protestante. On y trouve aussi un instrument fort remarquable, puisqu'il a été construit par la maison Dalstein-Haerpfer en 1901 (opus 147) ; lui aussi est resté pratiquement authentique.
- L'église historique de Niederbetschdorf (Grand-rue) est l'église de l'Assomption (1766, due à J.G. Horrer, mais le choeur est du 15ème). Elle est commune aux deux confessions. Les voûtes (du choeur) sont ornées de fresques remarquables. On y trouve un orgue Stiehr de 1855, qui a malheureusement perdu son authenticité.
- L'église de Reimerswiller (rue des Celtes) est consacrée à St-Laurent ; elle a été dotée d'harmoniums, mais jamais d'un orgue.
- L'église protestante de Schwabwiller (impasse de l'église) est connue sous le nom "St-Georges" ; elle n'a jamais connu d'orgue.
- Enfin, il y a une église protestante à Kuhlendorf, une "Bet und Schulhaus" (1820 ; classée) qui présente la particularité d'être l'un des deux églises alsaciennes à colombages (l'autre est à La Montagne-Verte). Elle est dotée d'un positif de Christian Guerrier (1977).
Historique
C'est en 1855 que l'orgue Stiehr-Mockers a été placé à Niederbetschdorf. [IHOA] [ITOA] [PMSSTIEHR]
L'instrument n'avait à l'origine que 18 notes à la pédale. [ITOA]
Niederbetschdorf apparaît dans la liste des orgues neufs construits par Franz Kriess, qui est parue dans "Caecilia" en 1924, sous le numéro 40 (21 jeux, mais non daté). L'enquête-inventaire de 1892 parle effectivement d'un orgue neuf. On peut donc dater cette transformation d'avant 1892, et c'était pratiquement une reconstruction. C'est probablement de cette opération que datait la console indépendante, qui était toujours présente en 1982. [Barth]
Il y eut encore une transformation, en 1923, menée par l'éphémère maison Zann. [IHOA] [ITOA] [PMSSTIEHR]
En 1929 (ou 1927), on appela Georges Schwenkedel pour envisager une réharmonisation (ce qui laisse à penser que l'orgue en avait besoin). Le projet ne semble pas avoir abouti. [PMSSTIEHR]
Il y eut une nouvelle transformation, en 1962, par Alfred Kern, allant dans le sens d'une "baroquisation" : la Gambe du grand-orgue et le Violoncelle de pédale ont été découpés pour en faire des 4'. [IHOA] [ITOA]
En 1983, Alfred Kern supprima la console indépendante pour la replacer en fenêtre. [IHOA] [ITOA]
Caractéristiques instrumentales
en fenêtre, frontale, 1983.
mécanique à équerres, 1983.
à gravure, d'origine (sauf pour le complément de pédale). Deux sommiers diatoniques communs pour les manuels, deux sommiers diatoniques d'origine pour la pédale, plus un troisième, en mitre, entre les deux (1983).
Les fresques romanes de l'église de l'Assomption
Les fresques de la partie "15ème siècle" sont exceptionnelles, et comportent un "moulin eucharistique", actionné par des anges et les apôtres, et d'où émerge l'enfant Jésus tandis que des prêtres distribuent la communion. Il n'y en aurait que 13 au monde.
Sources et bibliographie :
im67005092
Localisation :