On trouve à Dalhunden un orgue datant de la fin du 19ème siècle, caractéristique du style post-romantique alsacien. Il a été construit par la célèbre maison Rinckenbach, d'Ammerschwihr.
Historique
C'est en 1892 que Martin Rinckenbach posa à Dalhunden son opus 34. C'était le premier orgue du lieu. [LR1907] [IHOA]
Il s'agit d'un instrument de petite taille (adapté à l'édifice), mais disposant tout de même de 12 jeux, dont 5 fonds de 8' et deux de 16'. Comme souvent dans ce cas, pour gagner de la place en profondeur, le buffet est placé à fleur de tribune, et la console est latérale.
L'instrument de Dalhunden est contemporain de ceux de Muttersholtz (catholique) et de Lauw.
L'architecture générale fait beaucoup penser à l'orgue d'Hettenschlag (opus 5 de Martin Rinckenbach, 1880). Une partie de l'intérêt des compositions petits instruments est de souligner les jeux considérés comme indispensables - vu qu'il n'y a rien de "superflu". Il nous informe donc sur la façon dont étaient conçus les instruments de l'époque. Le fondement sur 16' est incontournable, tout comme le "carré d'or" des jeux de 8' romantiques : un Principal, un Bourdon, une Flûte (ici harmonique) et une Gambe. La traditionnelle Gambe est ici remplacée par un Dolce. Autre chose non négociable : la pédale reste à 27 notes, même s'il n'y a qu'un manuel. Aucun jeu n'est coupé en basse+dessus.
Par contre, deux jeux sont spécifiques, et leur présence est liée au fait qu'il s'agit d'un petit instrument : la Waldfloete 2', et la Quinte. Pour le 2', la motivation semble être surtout l'accompagnement du chant. Ces jeux, s'ils apparaissent à nouveau dans les grands instruments romantiques, sont souvent absents de ceux d'une taille moyenne : la dotation sonore est suffisante, et ne gagne rien a être fortement colorée par un jeu aigu.
On trouvera plus de détails sur la page consacrée aux compositions des orgues Martin Rinckenbach de 1874 à 1898.
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités le 12/07/1917. [IHOA]
Il y eut une réparation, menée par Curt Schwenkedel, vers 1946. [IHOA]
Un autre entretien a été mené en 1966 par Max Roethinger. [IHOA]
L'une de ces dernières interventions a probablement et malheureusement légèrement altéré l'instrument : la Mixture actuelle semble avoir trop de reprises (et un faux-sommier récent) pour être authentique.
Le buffet
Placé à fleur de tribune, le buffet est particulièrement orné. Il est de style néo-roman. Trois tourelles - la centrale étant plus petite - encadrent deux plates-faces. Les couronnement sont munis de créneaux, sauf au centre, ou un chevron est surmonté d'une riche frise sculptée.
Caractéristiques instrumentales
Console latérale accolée sur le côté droit, fermée par un couvercle basculant. Tirants de jeux de section ronde à pommeaux noirs munis de porcelaines, placés en ligne au dessus du clavier. Le nom des jeux de pédale est écrit en bleu, et les deux tirants sont disposés à gauche. Claviers blancs. Bloc-clavier noir.
La seule pédale-cuillère commande la tirasse. Située à gauche, elle est repérée par une porcelaine rectangulaire blanche "Koppel I u. Pédale.".
Plaque d'adresse disposée à l'horizontale, au centre et sous les tirants de jeux, en bois foncé avec lettres métalliques incrustées, et disant :
Le mot "Ammerschweier" ondule sur deux lignes. Le cadre extérieur est rectangulaire, sans ornement. Comme à Lauw ou Mussig, un "s" a été ajouté à la main pour corriger "Elsass".
Banc d'origine, dont les flancs figurent une lyre.
A part la porcelaine de la Mixture, l'intégralité de cette console est d'origine.
Mécanique à balanciers et équerres.
A gravures. Le grand-orgue est diatonique en "M" (basses aux extrémités), placé derrière la façade. La pédale est à l'arrière, après une passerelle d'accord.
Comme toujours chez Martin Rinckenbach, la tuyauterie est de très grande qualité, et d'ecellente facture.
Sources et bibliographie :
Photos du 14/02/2021 et données techniques.
"Dahlhuden 12"
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