Martin et Joseph Rinckenbach construisent cet instrument en 1913 dans un buffet Stiehr joliment néo-classique. Particulièrement bien conservé, cet instrument est un des témoins de la maturité et de l'élégance qu'avait atteint la facture alsacienne juste avant que l'Europe ne bascule dans la guerre. On trouve à Dieffenbach tous les éléments techniques et esthétiques qui définissent ce style "post-romantique" alsacien, animé à la fois des travaux de Schweitzer, mais aussi des grands musiciens d'origine allemande qui, après 1870, surent insuffler un élan qui restera déterminant durant plusieurs décennies.
Historique
Le premier orgue du lieu fut posé en 1847 par Joseph Stiehr, de Seltz. [IHOA] [ITOA]
L'instrument fut réparé en 1883 par Louis Mockers. [PMSSTIEHR]
Et à nouveau en 1893 par le même Louis Mockers. [PMSSTIEHR]
Historique
En 1913, Martin et Joseph Rinckenbach posèrent un instrument neuf, en gardant le buffet de l'orgue précédent. [IHOA] [ITOA]
Comme beaucoup de ses contemporains, cet instrument dispose d'un Octavin au récit. C'est sa signature esthétique : ce jeu est une Flûte octaviante qui a une personnalité propre, et rien à voir ni avec une Quatre de nasard, ni avec une Doublette (il est beaucoup moins agressif). La Trompette est aussi située au récit - héritage de l'esthétique romantique française - et le "quatre pieds" de ce clavier est une Flûte octaviante. Pas d'anche de pédale : on a préféré deux 16'. A part la façade, l'orgue a l'air entièrement authentique.
C'est l'un des derniers orgues Rinckenbach d'avant guerre, donc construits du vivant de Martin (mort en 1917). Le suivant (Le Bonhomme) sera très endommagé durant le conflit, tout comme celui de Willerwald (Sarralbe, Moselle). Celui de Thannenkirch a été altéré. Il faut aller à Hégenheim et à Muespach pour voir la suite de l'évolution de l'art de la maison d'Ammerschwihr. Après-guerre, ses orgues seront très différents : Joseph Rinckenbach orientera ses compositions vers un "néo-classicisme" très personnel : il mettra une Doublette et un Cornet au grand-orgue, et la Fourniture dans la boîte expressive du récit.
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en juillet 1917. [IHOA]
Il y eut un petit relevage en 1952. [IHOA]
Le buffet
Le buffet en chêne, de style néo-classique, provient de l'orgue Stiehr du lieu, construit en 1847. Les éléments caractéristiques sont les pilastres cannelés, les frises et le couronnement en tympan abritant des palmes. Les décors (en particulier les deux grandes lyres dorées) sont rapportés, en carton-pierre.
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante face à la nef, fermée par un rideau coulissant, légèrement encastrée dans le buffet. Tirants de jeux de section ronde à pommeaux tournés, placés au-dessus du récit. le porcelaines du grand-orgue sont blanches, celles du récit roses, et elles de la pédale bleues. Commande des combinaisons fixes par poussoirs blancs situés à droite sous le grand-orgue. Commande des accouplement par taquets à accrocher (comme des cuillers au pied, mais plus petites, et utilisées à la main ; on retrouve la même disposition à Muespach) situés à gauche sous le grand-orgue. Pédale d'expression à bascule située au centre. [FLechene]
pneumatique.
à membranes.
Sources et bibliographie :
Avec les photos de cette page.
Localisation :