Il y avait à Folgensbourg un instrument de style post-romantique alsacien, qui était encore tout à fait authentique en 1978. Malheureusement, la vague "néo-baroque" et son idéologie "100% mécanique / sommiers à gravures" est passée par là. Ayant perdu ses précieux sommiers "Witzig", cet instrument ne pourra probablement plus jamais être restauré. Il nous reste un beau buffet.
Historique
L'arrivée d'un premier orgue est attestée entre 1826 et 1833. Il y en avait un en 1840. On ne dispose pas de plus d'informations sur cet instrument. [IHOA]
Historique
C'est en 1901 que Martin et Joseph Rinckenbach construisirent pour Folgensbourg leur opus 69. [IHOA] [Barth]
Cet instrument était contemporain d'une "figure" de l'orgue alsacien : celui que l'organiste et compositeur Marie-Joseph Erb avait fait construire pour Strasbourg, St-Jean. (1902, soit l'année suivante. C'est l'opus 68 - soit le précédent de Folgensbourg - car il arrive souvent que les "grand-frères" soient livrés après les petits. Or, les numéros d'opus sont attribués lors de la construction de la console, pas à l'achèvement des travaux.)
Ces instruments étaient l'expression d'un style post-romantique très abouti, spécifiquement alsacien ; tous les orgues de cette lignée qui ont été bien conservés et entretenus sont de magnifiques témoins de cette Belle époque, qui n'a pas été appelée ainsi pour rien...
De point de vue de la composition, à 14-15 jeux, la question est de savoir si on va se permettre une anche de récit : Trompette (Thannenkirch) ou Hautbois (Biltzheim). Mais, évidemment, pour passer le récit à 5 ou 6 jeux, il faut faire des concessions au grand-orgue. Ce n'était pas l'option choisie ici : on a clairement souhaité un grand-orgue très fourni, comme à Mitzach : le grand-orgue est composé de la même façon, sauf qu'à Folgensbourg, il y avait une Flûte 4' en plus. Du coup, le récit n'a plus que 4 jeux, et on renonce, logiquement, au 4'. La pédale de Folgensbourg, à 2 jeux seulement, n'a pas permis à la maison d'Ammerschwihr de placer de son jeu emblématique : le Violoncelle (8' ou 16'), bien qu'il existe des cas où la configuration Soubasse 16' + Violoncelle 8' ait été osée.
On trouvera sur la page consacrée aux compositions des orgues Martin et Joseph Rinckenbach de 1899 à 1917 plus de détails sur ces évolutions.
Pour se faire une idée de ce qu'était l'orgue de Folgensbourg à la belle époque, il faut donc aller à Mitzach (qui est resté entièrement authentique).
Historique
En 1979, Gaston Kern construisit un orgue neuf dans le buffet Rinckenbach, en recyclant la tuyauterie de 1901. [IHOA]
Pour les experts et les facteurs de la fin du 20ème, la messe était dite : il fallait éliminer tous les orgues "pneumatiques", coûte que coûte, jusqu'au dernier. Il s'agissait d'un véritable dogme, dont on trouve encore les traces aujourd'hui, et qui vient du fait - regrettable - que les facteurs de l'époque se déclaraient incapables de les entretenir. On comprend qu'il était plus facile, ainsi, de placer les exorbitants devis de "mécanisation".
Pie Meyer-Siat, pourtant un des principaux chantres du "tout mécanique", admet que la maison Rinckenbach "plaça une console indépendante, pneumatique, qui servit tout de même durant 70 ans, plus que beaucoup d'autres du même genre." [PMSSUND1986]
Après 70 ans d'usage sans entretien correct, une transmission mécanique aurait pourtant rendu l'orgue inutilisable... Outre la confusion entre console et mode de transmission, il n'est fait état que d'un préjugé non étayé, affirmant que la transmission pneumatique serait fragile. Il y en a eu des mauvaises, tout comme il y a des mécaniques calamiteuses. Mais les transmissions pneumatiques correctement entretenues qui sont encore là démontrent le contraire.
Caractéristiques instrumentales
mécanique (1979). (C'est tout ce qui comptait.)
à gravures (1979).
Sources et bibliographie :
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