L'édifice date de 1757, ce qui explique que certains éléments du buffet de son orgue Dalstein-Haerpfer, construit en 1913, datent de 1782. La tuyauterie de cet instrument tout juste "d'avant guerre" nous est parvenu dans un état d'authenticité remarquable.
Historique
En 1782, Johann Carl Baumann construisit un instrument de 14 jeux. [IHOA] [ITOA] [HOIE]
Un premier projet avait été présenté dès 1762 par Jean-Conrad Göbel (10 jeux), mais ne vit pas le jour, probablement en raison du conflit de 1756-1763. Puis il y eut un deuxième projet, en 1764, par Johann Carl Baumann, qui là-aussi, n'aboutit pas :
Finalement, Baumann réalisa enfin un orgue en 1782, mais on ne connaît pas la composition retenue. [HOIE]
L'instrument a été réparé en 1821. [HOIE]
Historique
En 1913, la maison Dalstein-Haerpfer construisit une partie instrumentale neuve dans l'ancien buffet (probablement modifié à cette occasion). [IHOA] [ITOA]
Tout juste achevé avant la Première Guerre mondiale, cet instrument est pratiquement contemporain, dans la production de la maison de Boulay pour l'Alsace, de ceux de Westhoffen ou Benfeld.
En 1959, Ernest Muhleisen électrifia malheureusement la traction. [HOIE] [ITOA]
Pour son centenaire (en 2013), l'orgue a été relevé par Hubert Brayé. [VWeller]
Il est aujourd'hui (2021) dans un état d'authenticité remarquable, et le serait à 100% sans la regrettable intervention de 1959. Mais d'un point de vue sonore, on peut dire qu'il est complètement représentatif de la facture de la grande maison de Boulay juste avant le premier conflit mondial.
Le buffet
Il s'agit du buffet de 1782, mais qui a probablement été élargi. Comme les tourelles et les plates-faces superposées semblent anciennes, il est probable que ce soient les plates faces "hautes", jouxtant la tourelle centrale, qui ont servi à élargir l'ensemble.
Les ornements sont dorés, et les claires-voies ont un fond rouge.
Le buffet porte la date "1913" sur l'entablement de la tourelle centrale. Au revers de la console, disposée à fleur de tribune figure un verset (2) du Psaume 103 :
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante face à la nef, à fleur de tribune, fermée par un couvercle basculant. Son intérieur est bicolore : l'essence utilisée pour le bloc-claviers et les joues, jusqu'en haut de la console est plus sombre que le reste (gradins latéraux). Tirage des jeux par dominos munis de porcelaines, placés en deux groupes au-dessus du second clavier, et séparés par la plaque d'adresse. Ils sont colorés par plan sonore : à gauche les dominos de la pédale (verts), et du récit (roses), à droite ceux du grand-orgue (blancs). Claviers blancs, avec frontons biseautés pour le récit.
La programmation de la combinaison libre se fait par picots colorés, disposés au-dessus de chaque domino, rouges à gauche, et blancs à droite. Les accouplements et tirasses et ne sont pas programmables.
Commande manuelle des tirasses, accouplements et accessoires de registration par pistons blancs, placés sous le premier clavier, et repérés par des porcelaines rectangulaires, munies du code de couleur des plans sonores lorsque cela s'applique. De gauche à droite : "P-I" (I/P, verte et blanche), "P-II" (II/P, verte et rose), "I-II" (II/I, blanche et rose), "Spc I-II" (II/I 4', pour SuPeroctavCoppel, blanche et rose), "Sbc I-II" (II/I 16', pour SuBoctavCoppel, blanche et rose), "Freie Combination" (blanche) et "Tutti" (blanche).
Plaque d'adresse noire en laiton, placée au centre et en haut de la console, disant :
Cette plaque est du même modèle que celle de Cronenbourg, St-Sauveur (1907), mais aussi de l'église protestante de Benfeld (1916) ou celle de Westhoffen. Cette plaque comporte la représentation des deux faces d'une médaille récompensant un prix d'exposition : à gauche, une figure féminine drapée portant (ou distribuant) des fleurs (ce n'est pas la "semeuse" d'Oscar Roty, bien qu'elle y fasse penser !), à droite, le blason couronné de la ville de Metz ("Parti d'argent et de sable") muni d'une légende circulaire : "Kunst Gewerbe Ausstellung. Exposition des Arts et Métiers - Metz 1892".
La tuyauterie (entièrement de 1913) est de très belle facture. Gambes à entailles de timbre, bourdons à calottes mobiles.
Sources et bibliographie :
Photos du 08/10/2021 et données techniques.
Photo de 2005.
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