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Bas-Rhin
  Mundolsheim
Haut-Rhin
Credits
An2000
An2001
Photo
~ Les orgues de la région de Mundolsheim ~

Ittenheim, Eglise protestante St Gall
Gebrüder LINK, 1906

Buffet classé Monument Historique le 11/01/1977


Avant... LINK Après...

Composition, 2007
Grand-orgue
56 notes
Récit expressif
56 notes
Pédale
30 notes
Principal 8' Geigenprincipal 8' Soubasse 16'
Bourdon 8' Flûte 8' Flûte 4'
Octave 4' Salicional 8' I/P
Doublette 2' Gemshorn 4' II/P
Mixture 2'2/3    
II/I    

     Cet instrument est surtout célèbre pour son magnifique Buffet, superbement ouvragé. La façade avant provient du premier orgue d'André et Gottfried SILBERMANN, 1703.

Orgue d'Ittenheim

Ittenheim en 2007.
Toutes les photos de la page
sont d'Alexis PLATZ.

     Cette année-là, les frères Silbermann construisirent un orgue - "de démonstration" dirait-on aujourd'hui - pour le couvent des Dominicaines (Ste-Marguerite) de Strasbourg ; même les plus grands doivent faire leurs preuves. C'est probablement l'instrument qui permit à André d'enseigner la facture d'orgues à Gottfried.

     Voici la Composition de ce petit instrument, qui avait quand même déjà une Pédale indépendante (même limitée à une seule octave et à un seul Jeu, probablement un 8 pieds). Cette Pédale présentait la particularité d'être si étroite que les Soupapes étaient disposées dans le grand axe du Sommier :

Composition, 1703
Grand-orgue Echo
25 notes
Pédale
13 notes
Bourdon 8' Cornet 5 rgs Flûte 8' (?)
Prestant 4'    
Flûte 4'    
Viole de Gambe 4'    
Nasard 2'2/3 (B+D)    
Doublette 2'    
Tierce 1'3/5 (B+D)    
Cornet 5 rgs (D)    
Fourniture 3 rgs    
Cromorne 8' (B+D)    
Il y avait aussi deux Tremblants. Le Diapason était d'un ton et demi supérieur au "Ton français" : cela posa quelques soucis par la suite. Jean-André Silbermann fut appelé à expertiser l'instrument à ce sujet en 1746. Il y a avait en effet aussi Positif de WALTRIN à Ste-Marguerite (de 4 jeux, placé dans le choeur, et au Ton français). Jean-André s'opposa d'abord à un changement de Diapason de l'orgue de son père, car il aurait fallu revoir l'alimentation en vent et les Tailles.

A noter la coupure en Basse+Dessus des Mutations (J.A. Silbermann employait l'adjectif "separe") et surtout la Gambe 4'.
L'autre fait marquant (mais qui ne se voit pas dans la Composition) est l'analogie très forte du style du Buffet avec celui de Ribeauvillé. Pour preuve : les grosses Tourelles de 7 tuyaux. Cela confirme le fait que Silbermann a effectivement été soit l'élève de Friedrich RING, soit qu'il a été très influencé par celui-ci.

L'explication est simple : cet instrument fut réalisé par les frères Silbermann avant le voyage d'étude d'André chez François THIERRY à Paris (24/04/1704-03/05/1706). Il est donc moins inspiré du frantzöschen Orgel-Gusto que les instruments d'après 1706. André acheva d'ailleurs l'instrument avant son voyage un peu contre son gré et sous la pression des soeurs, qui le trouvaient déjà fort à leur goût.
Gottfried retourna en Saxe en 1709, comme il l'avait promis à son frère André, pour ne pas lui faire de concurrence.

     L'orgue fut entretenu par Johann Georg ROHRER en 1760.

C'est sûrement Nicolas TOUSSAINT qui effectua le déménagement de l'instrument de Strasbourg à Ittenheim, en 1793 (comme le reste du mobilier du couvent, l'orgue était devenu "bien national"). L'orgue avait donc déjà 90 ans.

     En 1906, la Maison Gebrüder LINK plaça son Opus 443 dans ce Buffet Silbermann. Equipé d'une soufflerie électrique en 1941 (Edgard WETZEL), l'orgue fut entretenu et transformé par la Maison MUHLEISEN. La traction n'a pas été électrifiée, mais la Composition fut un peu retouchée (Doublette du Grand-orgue et 4 pieds de Pédale).

Console d'Ittenheim

La Console Gebrüder Link,
devant le magnifique Buffet de 1703.

Transmission : pneumatique (Console frontale). Sommiers à Cônes.
A la Console, les noms des Jeux apparaissent sur des dominos munis de pastilles blanches pour le Grand-orgue (avec le préfixe "I. M."), jaunes pour le Récit (avec le préfixe "II. M."), et roses pour la Pédale (avec le préfixe "P."). Accouplements commandés par dominos ("Copplung II. M. z. I. M." pour II/I, "Copplung I. M. z. P." pour I/P, "Copplung II. M. z. P." pour II/P).
Il y a un Appel du Tutti (domino et cuiller).
Expression du Récit par pédale.
Plaque d'adresse :

Gebrüder Link
Op. 443
Giengen a/d. Brenz

La façade est en étain.

Sources :

  • Remerciements à Alexis PLATZ.
  • Archives Silbermann.
  • P. MEYER-SIAT "Historische Orgeln im Elsass"
  • M. BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", AEA XV (1965-66)

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Dernière mise à jour : 03/04/2013 17:14:02

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