L'édifice abritant l'église protestante de Mittelbergheim remonte pour partie au 12 ème siècle : de cette époque datent les 3 niveaux inférieurs de la tour. On y trouve une fresque du 15 ème siècle. L'édifice servait aux deux cultes jusqu'en 1894, date à laquelle fut consacrée l'église catholique St-Etienne. L'orgue de l'église protestante est donc l'instrument "historique" de Mittelbergheim, construit par la maison Stiehr-Mockers de Seltz, et date de 1860.
Historique
En 1791, Conrad Sauer installa ici le "Sixième positif" (positif Vigera) d'André Silbermann, 1720, qui venait d'Ottrott, Mont Ste Odile. [IHOA] [Barth]
Doté de 4 jeux à l'origine, le "cabinet d'orgue" avait été réalisé en 1720 pour l'épouse du "Hafenmeister" (directeur du port) Johann Heinrich Vigera de Strasbourg. Il présentait la particularité de laisser manipuler ses registres non seulement à l'avant, mais aussi depuis les côtés de l'instrument. A la mort de Mr ou Mme Vigera (vers 1750), l'orgue fut vendu au Mont Ste-Odile, acquis par le célèbre Dyonisius Albrecht et déménagé en mars 1750 par Jean-André Silbermann. L'instrument n'y resta qu'une vingtaine d'années : suite à la confiscation des biens conventuels par la Révolution, il repartit en 1791 pour Mittelbergheim, le déménagement étant effectué par Conrad Sauer. [MTSteOdile]
En 1793, Conrad Sauer compléta l'instrument, en lui ajoutant une pédale indépendante de deux jeux. [IHOA] [Barth]
On sait qu'il fut vendu ou cédé "comme antiquité" en 1858 (à l'occasion de la construction de l'orgue Stiehr) à Antoine Ringeisen (le "Herr Baumeister", soit l'architecte d'arrondissement de Sélestat). [IHOA] [Barth]
La pédale ajoutée par Sauer a été retrouvée : elle a été posée par la maison Stiehr à Krautwiller en 1864. Pour le reste, on cherche encore... Mais il ne revint pas au Mont St-Odile, comme l'affirme une légende tenace (le positif actuel est de Jean-André).
Historique
En 1857, au cours d'une séance du conseil municipal, on rappela que cela faisait déjà six ans que des provisions financières sont faites en vue de l'achat d'un nouvel orgue, et que le remplacement du petit orgue complètement usé était devenu indispensable. L'orgue Stiehr, de 16 jeux, fut reçu le 27/10/1860.Stiehr. [IHOA] [ITOA]
Comme beaucoup de Stiehr, l'orgue n'avait qu'une pédale réduite à 18 notes (C-f). Et il n'était probablement doté, malgré ses 12 jeux manuels, que d'un seul manuel. [ITOA]
L'instrument fut complété par Adrian Spamann en 1905 [IHOA]
C'est probablement lui qui dota l'instrument d'un second manuel, commandant quatre jeux du grand sommier. Il dut donc refaire la console, et en particulier laissa un banc avec dossier et accoudoirs. Il dota la pédale de l'orgue d'une transmission pneumatique (et la compléta probablement à 25 notes, vu que le pédalier actuel a 25 notes, et que c'est sûrement ce qui a motivé le changement de traction). [ITOA]
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en 1917 [Visite]
En 1926, l'orgue reçu la visite d'un des "grands" de la facture d'orgues Alsacienne, Georges Schwenkedel, qui effectua des réparations. Les tuyaux de façade actuels ont l'air de lui. Cette façade est très originale, entièrement écussonnée et particulièrement étoffée. Même si elle n'a pas grand chose à voir avec une façade Stiehr, elle est très belle. Schwenkedel est aussi l'auteur de la Flûte 2' du positif. [ITOA] [Visite]
En 1977, Alfred Kern, effectua des réparations, plaça un Cromorne neuf et remplaça les pavillons de la Trompette de pédale, ainsi que les sommiers de la pédale et la tuyauterie de son complément (fis-d'). Il semble avoir éliminé toute la tuyauterie de Spamann, dont il ne reste plus aujourd'hui que des éléments de transmission. [ITOA] [Visite]
L'orgue aurait été relevé par Gaston Kern, puis à nouveau en 2017, par Richard Dott. [Visite]
Aujourd'hui (2015), l'orgue est en bon état, mais il semble très empoussiéré.
Caractéristiques instrumentales
C | c |
1'1/3 | 2'2/3 |
Console en fenêtre latérale, sur le côté gauche. Tirants de jeux de section carrée à pommeaux tournés noirs, disposés pour les manuels en une ligne horizontale au-dessus des claviers (et sous le porte-partitions), positif à gauche et grand-orgue à droite, et, pour la pédale, en une colonne, à gauche de la console. Le tremblant est situé au bas de la colonne de la pédale. L'accouplement des manuels est commandé par un tirant placé à droite, symétriquement à celui du tremblant. Pas de tirasse.
Sources et bibliographie :
Remerciements à Martin Foisset.
Sous "Mittelbergheim", "Blancherupt", "Strasbourg, Priesterseminar". Ces deux dernières hypothèses étant des "fausses pistes", mais les articles rappellent pourquoi elles ont été évoquées.
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