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Les orgues de la région de Benfeld
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L'orgue Schwenkedel / Stiehr de Sand.Toutes les photos de
        la page sont de Roland Lopes, 12/09/2012.L'orgue Schwenkedel / Stiehr de Sand.
Toutes les photos de la page sont de Roland Lopes, 12/09/2012.

Cet instrument a été construit par Georges Schwenkedel en 1955, et il ressemble beaucoup à son presque contemporain d'Algolsheim. C'est "la pointure juste au-dessus", avec ici un Bourdon 16' manuel. L'autre différence est que l'instrument de Sand dispose d'une transmission mécanique. Nous sommes ici au coeur de l'esthétique "néo-classique", et plus exactement de son évolution la plus tardive : après avoir donné aux compositions seules une tournure "18ème", on décida de franchir le pas, et d'utiliser également les solutions techniques léguées par la facture classique. La transmission mécanique avec sommiers à gravures est sûrement ce qu'il y a de plus significatif. Ici, elle fut "héritée" de l'orgue précédent. Lorsque cette dernière étape sera franchie pour les instruments neufs, on parlera plus volontiers de "néo-baroque" que de néo-classique.

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L'orgue de facteur inconnu (1790)
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Historique

Un orgue est attesté à Sand en 1790. On en ignore l'origine, mais Pie Meyer-Siat émet l'hypothèse qu'il ait été construit par Georg Hladky en 1782. [IHOA] [PMSSTIEHR75]

L'instrument fut repris par la maison Stiehr en 1867 [IHOA] [PMSSTIEHR]

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Historique

En 1867, la maison Stiehr fournit un orgue neuf, reçu par Antoine Ringeisen (le célèbre architecte d'arrondissement), Théophile Stern (Strasbourg, Temple-neuf) et (Joseph ?) Wackenthaler (Sélestat) le 16/05/1867. [IHOA] [PMSSTIEHR]

C'est l'un des premiers orgues Stiehr livrés après la mort de Joseph (27/01/1867). D'après un dessin effectué par Georges Schwenkedel en 1935, le buffet était du type de celui de Ringendorf, avec 9+13+9 tuyaux de façade. Il s'agissait donc d'un buffet-coffre à trois arcs plein-cintre, celui du milieu légèrement plus large, et 4 pilastres néo-classiques. Son dessin paraît remonter à l'orgue Joseph Stiehr de Mittelschaeffolsheim (1848). Outre à Ringendorf (1863), on le retrouve à Avolsheim (1865), Dieffenthal (1866), Dossenheim-sur-Zinsel (1867) ou Kienheim (1868). Voici la composition prévue par le devis, daté de 22/04/1865 : [PMSSTIEHR]

Composition, Devis Stiehr 1865
Grand-orgue, 54 n. (C-f''')
(G-f''')
C-E en sapin, puis façade jusqu'à e'
C-F en montre
Positif intérieur, 54 n. (C-f''')
C-H conduits dans le Bourdon
Etain
(Chape vide pour Basson/Hautbois)
Pédale, 18 n. (C-f)
(Chape vide)
[PMSSTIEHR]

Cinq chapes de pédale pour 18 notes seulement, pas de tirasse, pas d'expression pour le second manuel... et pourtant, nous sommes bien en 1867 ! La chape vide du récit était prévue pur un Basson-Hautbois, et cette de pédale probablement pour un Violoncelle 8'.

Selon le témoignage de Georges Schwenkedel, la chape vide du second clavier a été munie d'une Voix humaine. [ITOA]

Réparé en 1881 et 1920 par la maison Mockers, l'instrument fut privé de ses tuyaux de façade par la réquisition de 1917. La façade fut remplacée en 1935. [IHOA] [ITOA]

L'orgue a été endommagé par faits de guerre en janvier 1945. [IHOA]

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Historique

La reconstruction de l'orgue endommagé durant le conflit fut menée par Curt Schwenkedel ; ce fut l'opus 124 de la maison de Koenigshoffen, et il a été inauguré le 30/01/1955. La plaque d'adresse porte l'année de construction : 1954. [IHOA] [PMSSTIEHR]

Avant l'opération, Georges Schwenkedel avait estimé que le buffet Stiehr était récupérable. Mais, "marottes" des années 50 faisant loi, on lui fit construire un orgue (pratiquement) sans buffet. [ITOA]

Avec la transmission mécanique (justifiée il est vrai par la conservation des sommiers de Stiehr), les accouplements à l'octave sont impraticables. Le second clavier, malgré sa disposition, n'est plus du tout un récit : les chapes sont intercalées à celles du grand-orgue, et ce n'est absolument pas un plan sonore différent. En 1955, il y avait longtemps que l'esthétique néo-classique avait imposé ses Cymbales au "récit" (pour servir de petit plein-jeu), mais ici, plus aucun jeu romantique : ni Voix céleste, ni Hautbois, ni Trompette en boîte (d'ailleurs, il n'y a plus de boîte expressive), ni même une Gambe pour adoucir le cortège d'harmoniques "explicites". Le répertoire est donc délibérément restreint. Le néo-classique, dans cette version tardive et "hard", n'est plus du tout un orgue "à tout jouer". Notons toutefois que la révolution est inachevée : il n'y a ni Tierce ni Cornet, il y a une Flûte 2' au grand-orgue, le 16' manuel est conservé, et la console est indépendante.
Le monde des "théoriciens" allait avoir du mal à imposer la disparition des consoles indépendantes, qui étaient quand même une avancée majeure, offrant des avantages considérables (vue, communication entre l'organiste et la chorale). Il leur fallut radicalement "diaboliser" ces consoles, pour persuader les organistes d'accepter à nouveau les consoles "en fenêtre" (donc de tourner le dos au reste du monde ; quand Vatican II tourna le prêtre vers l'assemblée, les experts de l'orgue des années 50-60 avaient fait le contraire avec l'organiste...)
A Sand, on a fait de la résistance. L'histoire a donc légué à cet instrument d'intéressantes particularités. L'absence de réel buffet est finalement le seul gros reproche que l'on puisse faire à la conception des orgues à l'époque, et l'ensemble dispose de qualités fort sympathiques ; ces instruments aussi méritent qu'on leur porte de l'intérêt.

En 2001, la maison Kern fit un relevage. [IHOA]

Caractéristiques instrumentales

Le devis de Schwenkedel pour la reconstruction permet de déterminer quels ont été les jeux Stiehr qui ont été conservés (au moins partiellement) :

Composition, 2012
Grand-orgue, 56 n. (C-f''')
Stiehr
16 en façade (C-dis)
Stiehr
Stiehr ; sauf 7 en façade (C-Fis)
C c c' c''
1'1/3 2' 2'2/3 4'
1' 1'1/3 2' 2'2/3
2/3' 1' 1'1/3 2'
Zinc
Positif intérieur, 56 n. (C-f''')
Stiehr
Stiehr
Stiehr
C c c' c''
1/2' 1' 1'1/3 2'
1/3' 2/3' 1' 1'1/3
Pédale, 30 n. (C-f')
Stiehr
Stiehr
Stiehr
Zinc
I/P
Piston
[ITOA] [RLopes]
Console:
La console indépendante.La console indépendante.

Console indépendante face à la nef, fermée par un rideau coulissant. Tirage des jeux par languettes couleur crème, avec le nom des jeux apparaissant en couleur : noir pour le premier clavier, rouge pour le second, et vert pour la pédale. Claviers blancs (56 notes : les 2 dernières sont muettes). Commande des accouplements par pédales-cuillers à accrocher, en position centrale au-dessus du pédalier : "II/I", "I/PED.", "II/PED.". Commande des 4 combinaisons fixes par pistons placés sous le premier clavier, plus un piston annulateur commun. Octave clavier : 163mm. Octave pédalier : 457 mm. Feintes du pédalier colorées en noir.

plaque d'adresse en plastique noir, caractères blancs, placée entre les deux claviers au centre :

MANUFACTURE DE GRANDES ORGUES
G. SCHWENKEDEL & FILS
STRASBOURG-KOENIGSHOFFEN
OPUS 124 1954
Transmission: mécanique à balanciers et équerres (1955). Tuyaux de façade postés pneumatiquement. Tirage des jeux électro-pneumatique.
Sommiers: à gravures. Bien que les claviers soient dotés de 56 notes, les sommiers manuels n'en ont que 54. Deux sommiers de Stiehr, de part et d'autre de l'orgue, perpendiculaires à la façade, diatoniques, à gravures intercalées, layes à l'avant, basses sur les côtés. Ordre des chapes, d'avant (Montre) en arrière (accès) : Montre 8, Prestant 4, Bourdon 16, Nasard, Bourdon 8 (I), Salicional 8 (II), Bourdon 8 (II), Flûte 4, Flûte 2, Fourniture 4 rgs, Doublette, Cymbale 2 rgs, Trompette. [RLopes]
Tuyauterie:

39 tuyaux de façade en zinc peints, rapportés en plein cintre, à oreilles.
Diapason : La 443 Hz

Une vue sur la tuyauterie de pédale
                    :Soubasse, Flûte 4' (métallique ; on en voit partiellement un tuyau), Flûte
                    8', Bombarde.Une vue sur la tuyauterie de pédale :
Soubasse, Flûte 4' (métallique ; on en voit partiellement un tuyau), Flûte 8', Bombarde.

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :

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Immatriculation de l'orgue actuel : F670433001P03
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