Aschbach, l'orgue Muhleisen.
Photo de Franck Lechêne, 09/07/2012.L'orgue d'Aschbach représente une étape déterminante sur le chemin d'Ernest Muhleisen vers une facture directement inspirée des techniques du 18ème siècle. On a ici des sommiers à gravures, et une console en fenêtre. Peu à peu, Muhleisen applique "dans la facture de tous les jours" les principes qu'ils a (re)découverts lors de la restauration de l'orgue de l'église protestante St-Pierre-le-Jeune à Strasbourg, en 1948.
Historique
Un premier orgue a été posé à Aschbach en 1873 par Xavier et Théodore Stiehr. Il était doté de 20 jeux sur deux claviers et pédale. [IHOA] [PMSSTIEHR]
En 1894, Martin Rinckenbach en répara la soufflerie. [IHOA] [PMSSTIEHR]
L'instrument nécessita d'autres réparations en 1904 et 1913, menées par Louis Mockers. [PMSSTIEHR]
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en mai 1917. [IHOA]
Au début du second conflit mondial, vers 1940, l'instrument subit des dégâts d'eau causant une destruction quasi-totale. [PMSSTIEHR]
On appela Georges Schwenkedel pour évaluer les dégâts. Il nota la composition le 08/04/1941, et c'était presque à coup sûr celle d'origine, même si une Flûte 8' au récit est surprenante : [SchwenkedelNB] [PMSSTIEHR]
Il nota aussi que que les collages des bois s'étaient délités : la tuyauterie métallique était réutilisable, mais le reste détruit par l'eau. Un harmonium était en usage. [SchwenkedelNB]
Sur une seconde page de ses notes, que l'on peut dater de fin février ou mars 1951, il rectifia curieusement la composition. Il raya le Bourdon 16 manuel, et passa la Flûte du récit en 4', mais on précisant "die alte Disposition" : il a pu considérer qu'il s'agissait de modifications. L'orgue faisait 4,25m de large sur une tribune de 4,60m, profonde de 5m30. [SchwenkedelNB]
Historique
Le nouvel orgue construit par Ernest Muhleisen est daté du 13/09/1953. [IHOA]
Par rapport à Lembach (orgue conçu quelques mois auparavant), Ernest Muhleisen effectue des modifications de composition tout à fait caractéristiques de l'évolution de l'esthétique :
- Au grand-orgue : suppression du Bourdon 16' ; ajout d'une Flûte 4'. Le Cromorne passe au second clavier en échange de la Trompette. Le retour à la transmission mécanique s'accompagne de la suppression de l'accouplement à l'octave aiguë.
- Au second clavier : une Doublette (un Principal) remplace la Quarte de Nasard (une Flûte). La Trompette, transférée au grand-orgue (tournant ainsi le dos à la tradition romantique française) est remplacée par un Cromorne. Le second clavier n'est plus expressif (il l'était, à l'origine, à Lembach), et n'est surtout plus un récit, mais tout à fait un positif, composé dans un style on ne peut plus "classique français 18ème".
- La pédale est ici plus limitée, sûrement par manque de place et/ou de ressources.
Encore plus révélateur est le retour des sommiers à gravures, à la console en fenêtre et à la transmission mécanique : ici, le pas vers le "néo-baroque" est franchi.
Ce pas, franchi à Aschbach, ne sera pas définitif : on reverra un orgue néo-classique tardif à Schiltigheim, église protestante de la Trinité. La maison Muhleisen n'abandonna définitivement les tractions non-mécaniques qu'en 1963, mais eut parfois recours à des transmission électriques.
Il y eut un nouveau relevage en avril et mai 2001, par la manufacture Muhleisen : nettoyage, réparations mécaniques, modification du mécanisme de la tirasse II/P, traitement contre les xylophages. [IHOA] [Muhleisen]
Caractéristiques instrumentales
Mécanique à balanciers et équerres. Tirage des jeux électrique.
Sommiers à gravures.
Sources et bibliographie :
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[FLechene] Franck Lechêne :
Photo du 09/07/2012.
- [Muhleisen] Maison Muhleisen : e-mail du 25/02/2002.Document "RAPPORT DES TRAVAUX.doc"
- [IHOA] Pie Meyer-Siat : "Inventaire historique des orgues d'Alsace", éditions ARDAM, puis Coprur, 1985 et 2003, p. 28a
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[ITOA] "Inventaire technique des orgues d'Alsace", éditions ARDAM, vol. 4, p. 777
Sous Stundwiller, car en 1974, Aschbach avait fusionné avec les communes de Stundwiller et Oberroedern ; elle redevint autonome le 01/01/1988.
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[NAlsacien] "Der Elsässer / Le Nouvel Alsacien", 19/12/1927
L'article relate le remplacement de la façade par la maison Roethinger. Mais la localité est simplement désignée par "Aschbach", comme les "Aspach" à l'époque. Il n'est donc pas certain que cet article concerne Aschbach.
- [SchwenkedelNB] G. et C. Schwenkedel : "'Notizbücher' Schwenkedel, aux Archives Municipales de Strasbourg (189 Z 95)", vol. 1939-1945,1946-1953, p. 4397,4673
- [PMSSTIEHR] Pie Meyer-Siat : "Stiehr-Mockers, facteurs d'orgues", in "Archives de l'Eglise d'Alsace", vol 20., éditions de la société Haguenau, 1972-73, p. 650-1
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[Barth] Médard Barth : "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", in "Archives de l'Eglise d'Alsace", vol 15., éditions de la société Haguenau, 1965-66, p. 141
ASCHBACH, Kt. Seltz. - Zu Stundweiler als Fil. gehörig bis um 1865. Dann Pfarrei, neue Ki. 1869- 1870. Im Anschluss daran O. von Stiehr-Mockers, gleich nach 1870. Mittlg von Pf. Ernest Kientz. - Rep. von Rinckenbach u. 1894 von Roethinger. O. mit 21 Reg., 2 Clav., Ped. MATHIAS 51. - Um 1954 neue O. von Mühleisen, 2 Clav., Ped., tract mec.
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[Mathias] F.X. Mathias : "Compte rendu du Congrès d'orgue tenu à l'Université de Strasbourg, 5-8 mai 1932.", éditions Sostralib, p. 51
342. Aschbach inconnu, rép. par Rinckenbach, rép. par Roethinger, 1894, 21 Jeux, 2 Clav. Péd., soufflerie électr.
Localisation :
