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Les orgues de la région de Kaysersberg
Katzenthal, St-Nicolas
1917 degr > Dégâts
1982 rele > Relevage
Katzenthal, le 07/08/2000.Katzenthal, le 07/08/2000.

A Katzenthal se trouve un petit orgue qui a beaucoup de choses à raconter. Son attribution n'est pas simple : il contient des éléments Verschneider et de beaucoup d'autres facteurs. Il a été assemblé par la maison Roethinger, harmonisé par Ernest Muhleisen, puis complété par ce dernier plus tard. En tous cas, c'est un instrument "pas comme les autres", qui ne manque pas d'intérêt.

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L'orgue Georg Friederich Merckel,
1727
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Historique

Un premier orgue a été posé à Katzenthal en 1727 par Georg Friederich Merckel. [IHOA]

On raconte que Merckel, alors apprenti tonnelier, avait vu Silbermann construire l'instrument de St-Pierre-le-Vieux à Strasbourg, et que cela lui donna envie de construire des orgues à son tour. Il n'eut pas beaucoup de succès en affaires, et mourut dans la misère. Il ne reste pas grand-chose de son travail (quelques éléments dans l'orgue de Lixhausen). Il n'est pas étonnant qu'à Katzental, on songea rapidement à remplacer son instrument.

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Historique

En 1792, Joseph Rabiny installa à Katzenthal un orgue Jean-André Silbermann, 1751, venant de Kaysersberg, Clarisses d'Alspach. [IHOA] [PMSAEAHENRY]

L'acquisition se fit aux enchères à Colmar le 18/10/1792. On y vendait trois orgues :
- l'orgue datant de 1723 des Franciscaines (Tiercelines) d'Ensisheim,
- le Silbermann, 1771, des Dominicaines (Engelpforten) de Guebwiller,
- et le Silbermann, 1751, des Clarisses d'Alspach.
C'est ce dernier qui fut racheté par Martin Klee et Jean-Baptiste Hueber de Katzenthal. [PMSAEAHENRY] [Barth]

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités en février 1917. [IHOA]

On connaît le nom de l'organiste de Katzenthal en 1825 : Antoine Guth.

En 1932, l'orgue a été relevé par Joseph Rinckenbach. [IHOA]

L'instrument a été détruit en 1945 par faits de guerre. [IHOA]

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L'orgue de facteur inconnu (1956) (instrument actuel)
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Historique

En 1956, Katzenthal fit l'acquisition de l'orgue de salon du poète et dramaturge Claus Reinbolt (1901-1963). C'est Ernest Muhleisen qui installa l'instrument. [IHOA] [ITOA]

Cet orgue de salon était à l'origine un positif de 7 jeux, assemblé en 1933 par Edmond-Alexandre Roethinger grâce à l'important stock de la maison. A l'époque, Ernest Muhleisen était employé chez Roethinger, et c'est lui qui fit l'harmonisation. Vers 1942, Ernest Muhleisen ajouta ajouta un second clavier et une pédale. Reinbolt vendit son orgue à Katzenthal en 1952. [ITOA]

Les principaux éléments utilisés (buffet, sûrement les sommiers du grand-orgue, et environ 5 jeux) sont attribués à Verschneider, et ont été datés de 1827. Donc Jean-Frédéric I Verschneider. [ITOA]

Note sur l'attribution : même si on peut, à la rigueur, attribuer l'orgue actuel à Verschneider (en prenant la précaution de dire qu'il y a eu au moins 2 reconstructions...) il serait plus pertinent de désigner Ernest Muhleisen comme auteur de l'instrument. C'est lui qui l'a harmonisé (ce qui laisse supposer qu'il en a sûrement choisi les composants), complété en 1942, et installé à Katzenthal en 1956.

En 1976, l'orgue a été réparé par la maison Muhleisen. [IHOA]

Et un relevage a été effectué par la maison Muhleisen en 1982. [ITOA]

L'orgue de Katzenthal dans son écosystème.
Photo de Roland Lopes, 09/07/2004.
C'est clairement un orgue de chorale, qui existe par et pour elle.
Il fait partie de son environnement, comme les partitions, recueils, gradins,
et sûrement une boîte de bonbons quelque part.L'orgue de Katzenthal dans son écosystème.
Photo de Roland Lopes, 09/07/2004.
C'est clairement un orgue de chorale, qui existe par et pour elle.
Il fait partie de son environnement, comme les partitions, recueils, gradins,
et sûrement une boîte de bonbons quelque part.

Le buffet

Le buffet présente trois tourelles, dont la plus petite, au milieu, est ronde, alors que les grandes sont plates. L'entablement des tourelles latérales, ondulant "en harpe" (ou en tilde, '~'), est d'un dessin commun en Souabe ou en Suisse occidentale. En 1764, Karl-Joseph Riepp avait utilisé cette disposition à la cathédrale de Besançon (le buffet de l'orgue de chœur actuel). Ce buffet ressemble beaucoup à ceux de Zimmersheim (orgue Verschneider, 1880, buffet de Rabiny, 1787) et Hirtzfelden (orgue Rinckenabch, 1879, buffet Rabiny, 1790).

Au 19ème, Jean-Frédéric I Verschneider réalisa à son tour des buffets inspirés de ce dessin remontant au 18ème : en Alsace à l'église protestante d'Oermingen (1826), et en Moselle à de nombreuses reprises : Mittersheim St-Hubert. (57), Fénétrange luth. (57), Henridorf Ste-Croix (57) (l'instrument venait de Rohrbach-lès-Bitche), Brouviller St-Remi (57), Dolving St-Martin (57).

Zimmersheim (1787) Zimmersheim (1787) Hirtzfelden (1790) Hirtzfelden (1790) Oermingen (1826) Oermingen (1826) Katzenthal (1827) Katzenthal (1827)

Un indice significatif permet d'identifier la "version Verschneider" : le cylindre au culot de la plate-face centrale. C'est une sorte de signature Verschneider. Très visible à Oermingen, ce cylindre est est partiellement masqué à Katzenthal par la planche supérieure de la fenêtre de console, mais bien présent.

Caractéristiques instrumentales

Composition, 1986
Grand-Orgue, 54 n. (C-f''')
(c-f''')
Basses de Cavaillé-Coll (!)
partie sur le vent fin 17ème ou début 18ème
Verschneider, 1827
C-H bouchés venant de Strasbourg
Verschneider, 1827
Verschneider, 1827 ; conique
Cuivre, Muhleisen, sur sommier supplémentaire
Récit, 54 n. (C-f''')
Muhleisen
Muhleisen, conique
Calottes soudées
Muhleisen, conique
Muhleisen, conique
Alfred Berger, période néo-classique
Pédale, 27 n. (C-d')
Muhleisen
Muhleisen
Muhleisen
I/P
Console:

Console en fenêtre frontale. Tirants de jeux de section carrée à pommeaux tournés, placés en colonnes de part et d'autre des claviers. Claviers noirs. Curieusement, le culot de la tournelle centrale continue dans la fenêtre, la planche supérieure de la fenêtre le laissant passer. C'est probablement dû à une modification : il n'y avait sûrement pas de fenêtre (i.e. pas de portes) à l'origine, mais simplement un clavier saillant. Il y a 5 pédales-cuillers, commandant les tirasses, l'accouplement, et deux appels. Pédalier moderne (imposant pour un orgue de ce style). Le banc est muni de pieds évasés en accolade. (L'assise est plus étroite que l'emprise au sol.)

Transmission:

Mécanique à équerres pour le grand-orgue, transmission électrique pour le récit et la pédale.

Sommiers:

Sommiers à gravures pour le grand-orgue, placés dans le buffet. Sommiers à cônes pour le récit et la pédale, placés au fond de la tribune, de part et d'autre du buffet.

Références Sources et bibliographie :

Carte Localisation :

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Immatriculation de l'orgue actuel : F680161001P03
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