Un 3-claviers neuf de nos jours, ce n'est plus si courant. On admirera la richesse de la composition (toute classique, et correspondant à un "vrai" 8 pieds en Montre). Il faut bien 31 jeux pour occuper toutes les harmoniques et disposer de jeux de détails.
Historique
Schirrhein avait acquis, en 1876, l'orgue de Bischwiller, St-Augustin. [Schirrhein1996]
Là-bas, on l'avait déjà acheté d'occasion en 1824 (pour l'église de Hanhoffen). A l'achèvement de la nouvelle église catholique (1836), il y fut remonté. Il s'agit donc pas de l'orgue que Joseph Chaxel avait construit pour Fréland en 1828, et réparé par Antoine Herbuté en 1841. C'est Joseph Berger qui a assuré le déménagement à Fréland en 1877. L'orgue placé à Schirrhein est plus ancien. On en ignore l'origine.
Le petit orgue a été réparé en 1897. [Schirrhein1996]
Sûrement par Martin Rinckenbach. Ceci parce qu'il y a des éléments Rinckenbach dans les restes de l'instrument que Schwenkedel a intégré dans l'orgue de Waldersbach en 1959.
Les tuyaux de façade (32 kg) ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en 1917. [Schirrhein1996]
La composition de l'orgue entre les deux guerres était la suivante:
Cette étrange composition, à l'évidence fruit d'une succession de fausses bonnes idées (Clairon sans Trompette, Gambe sans Principal 8', manuels disproportionnés) ne donne pas plus d'indice sur la provenance de l'orgue. Le second manuel semble soit avait été ajouté dans le soubassement, soit avoir été dépeuplé de la plupart de ses jeux. L'instrument ne semble pas être très ancien (toute fin du 18 ème ou début du 19 ème).
Suite aux important dégâts de 1945, cet orgue a été réparé, mais finalement été démantelé en 1958. [IHOA]
Certains éléments ont été installés par Georges Schwenkedel à Waldersbach. Le buffet a été revendu à un particulier.
Historique
En 1958 fut posé l'opus 141 de Curt Schwenkedel. Béni le 13/05/1958, il fut inauguré par Claude Hebting. [Schirrhein1996] [ITOA]
La composition, reprise ci-dessous, est toute néo-classique avec son Cornet décomposé et sa Cymbale au récit. La Trompette n'est pas au grand-orgue, mais au récit, pour pouvoir disposer de l'expression. Dans ce type de composition, quand on lit "Bombarde / Trompette / Clairon", il s'agit d'une "extension" : il n'y a qu'un seul rang de tuyaux réels.
On pourrait penser que cet instrument (que certains appelleraient "de dommages de guerre") était "à bout" dans les années 1990. Mais ce serait mal connaître la qualité des orgues Schwenkedel. En 1995, l'orgue a été revendu à Ploëmel, dans le Morbihan, où il coule des jours heureux, et où il est particulièrement mis en valeur. Le déménagement et le remontage ont été effectués par Bernard Andrault, avec le concours de l'Association des Amis de l'Orgue de Ploëmel. Là-bas, l'orgue Schwenkedel a été inauguré le 03/06/1996 par Christine Riskine-Guiguen, qui y a même enregistré un CD. [Schirrhein1996]
Le buffet
Pas de buffet. Les rangées de tuyaux sont disposées en mitre et en 'M'.
Caractéristiques instrumentales
Historique
Dans les années 1990, Schirrhein souhaita remplacer son orgue néo-classique par un véritable instrument d'esthétique française, adapté à l'usage qui lui était destiné. C'est la maison Yves Koenig qui fut chargée de la conception et de la réalisation, achevée en 1996. L'orgue constitue une contribution fondamentale des années 90 au patrimoine organistique alsacien. [Schirrhein1996]
Le projet, fort ambitieux puisque décliné sur 3 claviers et pédale, avec 8 pieds en Montre, a été mené par la commune, le Conseil de fabrique, avec l'appui de Conseil général du Bas-Rhin, conseillés par Antoine Bender, Maître de Chapelle à Marienthal a placé la maîtrise d'oeuvre sous la responsabilité de Robert Pfrimmer.
Avec ses 4 Cornets (un décomposé au positif, le grand Jeu de Tierce au grand-orgue, le grand dessus de Cornet posté du grand-orgue et le Cornet d'écho), son couple Trompette+Clairon au grand-orgue et Bombarde+Trompette de pédale, appuyés par le Cromorne du positif pour les "dialogues sur les grands jeux", l'orgue souligne son appartenance affirmée à l'esthétique classique française. Mais le nombre de fonds et le traitement des plein-jeux lui confèrent aussi une ascendance germanique. Avec sa pédale séparée, c'est clairement un orgue alsacien !
L'orgue a été présenté par Yves Koenig le 28/04/1996, le jour de son inauguration par 7 organistes, accompagnés par les chorales de Marienthal et de Schrrhein-Schirroffen. Notamment au programme : J.S. Bach, Mozart, Langais, Rameau et G.A. Sorge. [Caecilia]
Le buffet
Le buffet est en chêne (clôture de pédale en sapin). Assemblé en queues d'arondes, l'ensemble est inspiré par l'esthétique qu'imposa la maison Stiehr dans les campagnes alsaciennes : tourelles plates rectangulaires, à chapiteaux. Grand buffet à trois tourelles (la petite au milieu), positif de dos à deux tourelles (1 seule plate-face). Claires-voies richement sculptées. Façade en étain, avec des lignes de bouches en 'V' très prononcé (en 'A' sur la plate-face du positif).
Caractéristiques instrumentales
En fenêtre. Naturelles plaquées d'ébène et feintes d'os.
Mécanique suspendue. Pilotes foulants au positif, équerres pour l'écho et la pédale.
Sommiers à gravures en chêne. Deux sommiers diatoniques pour le grand-orgue. Les 4 notes graves des deux côtés sont à doubles soupapes. Sommier du positif de dos chromatique pour la première octave (C-c), puis diatonique. Echo dans le soubassement. Deux sommiers de pédale, diatoniques, en 'M' (basses aux extrémités).
Tuyauterie coupée au ton et à calottes soudées. Etoffe à 75% de plomb et 25% d'étain, étain des Principaux à 85% d'étain et 15% de plomb. Tempérament légèrement inégal.
Webographie :
Activités culturelles :
Sources et bibliographie :
Avec les photos de cette page
Documentation
Article de Pierre Dorffer
Au sujet de l'orgue Schwenkedel.
Décrit l'orgue Schwenkedel.
Localisation :