L'édifice date de 1768, et l'orgue qui orne sa tribune est l’œuvre de George Wegmann. Ce facteur est l'un des "mal aimés" de l'organologie alsacienne : travaillant à une époque féconde en innovations esthétiques, sa réputation fut plus vite perdue qu'il ne réussit à l'acquérir, à Strasbourg, dans les années 1830. Il fut peut-être victime de difficultés techniques, mais plus certainement d'intrigues diverses, facilitées par les changements de modes esthétiques, quand le moindre "défaut" de fabrication constituait une justification facile pour les promoteurs de "mises au goût du jour". Et à une époque ou un artisan convaincu d' "immoralité" ne pouvait que mal travailler, certains surent bien sûr en profiter.
Historique
L'église Saint-Maurice de Fegersheim fut d'abord dotée, en 1803 d'un orgue posé par François Callinet, assisté de Joseph Rabiny. Le fait est attesté par le payement d'octrois nécessaires au transport de l'instrument de Rouffach à Fegersheim. [MAQQ] [PMSWEG] [IHOA] [ITOA] [HOIE]
Le payement ne fut pas une chose aisée. En 1806, la Municipalité dut même se résoudre à prélever une taxe sur l'utilisation des cloches et des orgues. [MAQQ]
Cet instrument fut relevé en 1820 par Xavery Mockers, sûrement suite à des dégâts occasionnés par les travaux au clocher, en 1819. [PMSWEG] [HOIE]
George Wegmann le déménagea sûrement à l'église mixte de Menchhoffen en 1852. Là-bas, la partie instrumentale fut malheureusement remplacée par la maison Gebrüder Link en 1915 (traction pneumatique), et les tuyaux de façade ont été réquisitionnés en 1917 ; le buffet contient à présent un orgue de Christian Guerrier. [HOIE] [ITOA]
Mais il n'est pas non plus exclu que le buffet de cet instrument se trouve en fait à Schalkendorf.
Historique
Un devis plutôt original
L'orgue actuel de Fegersheim, même s'il a été fortement modifié, reste l'un des principaux témoins de la production de George Wegmann. Ce facteur était en 1843 - mais plus pour longtemps - "en vue", et apprécié : pour preuve, il venait d'intervenir une deuxième fois sur l'orgue de la Cathédrale de Strasbourg. [ITOA]
Son orgue le mieux conservé est probablement celui de Berg. Il était, quelque part, l'héritier de la tradition Silbermann, puisqu'il avait repris la maison Sauer en 1833, lorsque ce dernier partit travailler pour John Abbey et Daublaine-Callinet. Wegmann profita un temps de l'aura donnée par l'entretien du grand-orgue de la Cathédrale de Strasbourg, et participa en particulier à au projet de reconstruction de l'orgue gothique de la Cathédrale de Metz. [IOLMO]
La Moselle était en effet un marché indispensable pour Wegmann, fort "à l'étroit" dans le Bas-Rhin. Son premier orgue en Lorraine semble avoir été celui de Dieuze (1838), où l'organiste, Jean-Ignace Wackenthaler, n'était autre que le frère de celui de la Cathédrale de Strasbourg. Le conseil de fabrique de Dieuze ne semble pas avoir été content des anches de Wegmann. L'orgue entier (fort modifié, il est vrai) disparut dans l'incendie de l'église, en 1944. [IOLMO]
Il ne reste que le Buffet (et la façade ! - sauvée par un coup de peinture aluminium juste avant la réquisition de 1917 -) de l'orgue Wegmann, 1839, de Biberkirch (Troisfontaines, 57). Contemporain de celui de Biberkirch est celui de Lorquin (57), 1839, qui a été fortement "mis au goût du jour" (romantisé) par Henri Didier en 1895. Les 7 jeux Wegmann qui y subsistent sont d'assez piètre facture. En 1840, Wegmann fit des travaux sur le grand - et regretté - Verschneider de Puttelange (57) (orgue massacré vers 1970 par les Savonarole de service, et dont on retrouve quelques éléments à Strasbourg). En 1841, il livra un orgue à Bisten-en-Lorraine (57), pour lequel Pierre Lahr (Metz, N.D.) et Jean-Georges Hess (Thionville) notèrent sur le procès-verbal de réception, qu'il était "en tout parfaitement bien travaillé". Wegmann travailla aussi à Fénétrange (57) en 1841, et à Oberstinzel (57) à peu près à la même époque. Son orgue d'Oberstinzel a été plutôt bien conservé (le Diapason a malheureusement été changé), et a été relevé par Michel Gaillard en 1989. La tuyauterie d'origine est de bonne facture, et l'orgue paraît avoir donné toute satisfaction. Il est vrai qu'on avait oublié qu'il s'agissait d'un Wegmann...
Jusqu'en 1842, presque tout semble lui sourire, mais peu après, son destin bascula. C'est sûrement d'abord sa réputation à Strasbourg qui souffrit. Et ce fut bientôt exactement pareil en Moselle : Wegmann fournit un petit orgue au Temple-Neuf de Metz (57) en 1844, et l'année suivante, il alla jusque dans le pré carré des Verschneider, à Puttelange ! C'était sûrement aller un peu trop loin dans la concurrence "agressive" : le Préfet de Moselle lui-même réagit à la reconstruction de l'orgue de Puttelange, Sts-Pierre-et-Paul : "le facteur n'a pas rempli ses engagements envers la Commune". Aussi demande-t-il "l'autorisation d'intenter contre lui une action judiciaire". [IOLMO]
Ensuite, Wegmann fut accusé d' "immoralité" et même jeté en prison. Après cela, bien sûr, les très moralistes experts et organistes du milieu du 19 ème siècle devaient manquer d'objectivité pour estimer les qualités de ses réalisations. Pie Meyer-Siat, dans son article de 1975 "George Wegmann, facteur d'orgues", donne un jugement sans appel sur l'orgue de Fegersheim : "il était en effet de si mauvaise qualité, que le bruit en parvint jusqu'à Morin. Il dut être refait par Stiehr..." Bref, il devint de bon ton de dénigrer Wegmann et ses oeuvres, et cela continua jusque dans les années 2000... [PMSWEG]
Voici la composition apparaissant sur le devis Wegmann, daté du 15/06/1841 :
Cette composition n'est pas l’œuvre du seul Wegmann, car le curé de Plobsheim, George Henry Lack, "expert en orgues" eut une grande influence sur sa conception. On note plusieurs doublons plutôt atypiques :
- Le grand-orgue comporte à la fois un Bourdon 8' et une Flûte 8'. C'est d'autant plus curieux que cette dernière était prévue bouchée (finalement, un jeu ouvert a été réalisé).
- Le positif offre à la fois une Flûte 4' et un bien curieux Flageolet 4' (on construit ce jeu normalement en 2 pieds).
- Il y avait à la fois un Basson/Cor anglais au grand-orgue, et un Basson/Hautbois au positif.
Il faut aussi noter les claviers au format de piano, à naturelles blanches, encore peu courants en 1842. Surtout, cette composition se passe de toute Mixture ! Pour la remplacer, il y avait un bien curieux jeu, composé d'une basse de Sesquialtera et d'un dessus de Cornet. On peut y voir un précurseur des "Mixtures-Cornet" de la fin du 19 ème.
Du point de vue des matériaux utilisés, les anches de pédale devaient avoir les pieds en étoffe et les pavillons en sapin. L'étoffe n'est pas le métal habituel pour les Violoncelles (Gambes), généralement construits en étain. On ne peut aussi que s'interroger sur ce Bourdon 'en étain' (les Bourdons métalliques sont construits en étoffe, qui est un alliage d'étain, mais surtout de plomb).
Etait-il possible que Wegmann n'ait pas su de tête en quoi sont faits les Bourdons ? Ou était-ce juste une erreur de copie ? Une autre curiosité est l'anche de pédale en 16 pieds. Celle-ci est traditionnellement appelée Bombarde (ou Posaune), mais jamais "Clairon", cette dernière dénomination étant réservée au 4 pieds. Or, le devis évoque bien un 16 pieds ("trois mètres quatre-vingt-dix centimètres") pour le tuyaux le plus long.
La tirasse II/P ("Copula") était un geste commercial de Wegmann.
L'orgue achevé
Le Procès Verbal de réception ne fut retrouvé que fort récemment (ce qui laissa croire à Pie Meyer-Siat que l'instrument, trop mauvais, ne fut jamais réceptionné). Mais l'orgue George Wegmann fut effectivement reçu en bonne et due forme, le 18/05/1843. [MAntz]
Il avait alors la composition suivante :
Il reste au moins un mystère : un Basson complet et normalement constitué (pavillons de longueur réelle) n'aurait pas pu tenir dans le buffet du positif. Il était peut-être "acoustique", mais les Frères Stiehr, en 1857, durent modifier le petit buffet pour pouvoir "replacer le Basson au positif". Ainsi, ce Basson/Hautbois était-il plus sûrement un Cromorne/Hautbois, ou un Cromorne complet, comme à Fénétrange.
L'orgue Wegmann fut réparé une première fois en 1852 par Adam Blum (Soufflerie ?). [IHOA]
Les travaux Stiehr Frères, 1857
Puis, brutalement, l'instrument demandait "des réparations urgentes". On appela Xavier Stiehr à son chevet en 1857, mais ce fut en réalité dans le but de procéder à des transformations. [ITOA] [MAQQ]
Car en fait de "réparations urgentes", il s'agissait avant tout de déplacer le positif vers l'avant de 50 cm (pour faire de la place aux chantres). Ensuite, ce sont surtout les défauts de conception sonore (la composition) qui ont été corrigés en 1857, et, à part des réparations faites sur l'abrégé et les sommiers, il ne s'agit pas de vices liés à la réalisation de l'instrument.
Ainsi, doit-on à Stiehr : [PMSSTIEHR]
- la Basse du Bourdon du grand-orgue (C-Fis)
- la Doublette (celle de Wegmann était sûrement trop flûtée),
- la Trompette,
- un Violoncelle en étain (celui de Wegmann était en bois),
- la Fourniture. (Cette dernière devait quand même un peu manquer...)
Pour placer ces jeux, Stiehr sacrifia le Basson/Cor anglais (G.O.) de Wegmann et suréleva le positif. Les anches de la Bombarde 16' ont été remplacées. L'abrégé du grand-orgue a été refait avec des rouleaux en fer, les sommiers ont vu leurs boursettes changées. La soufflerie fut refaite (système "anglais"). [MAQQ]
Il n'y a donc rien d'exceptionnel dans ces travaux, même s'ils ont été menés sur un orgue de seulement 15 ans. L'abrégé et les boursettes ont très bien pu souffrir de l'humidité. C'était clairement sur la composition et la situation du positif qu'a porté l'opération de 1857.
La réputation de Wegmann dut biaiser les jugements. Comme par exemple celui de M. Gross, membre de la commission des orgues de la préfectures, qui juge que "M. Wegmann, de Strasbourg, a doté les communes de Fegersheim, Grendelbruch, Haguenau, Menchhoffen d'instruments médiocres, sinon mauvais ; celui de Fegersheim a dû être remanié complètement..." Or, à Grendelbruch, le deuxième orgue neuf de Wegmann avait certainement dû contribuer positivement à sa réputation (bien que, comme à Fegersheim, ses côtés trop classiques provoquèrent aussi un transformation par Stiehr). A Haguenau en 1835, ce n'était pourtant qu'une toute petite réparation, bien peu pour rendre un orgue "médiocre". Et surtout à Menchhoffen, l'orgue "sinon mauvais" était donc l'ancien... François Callinet de Fegersheim ! La mauvaise foi ne fait donc ici aucun doute. Wegmann était, et n'était "plus" que ce facteur strasbourgeois "ayant quitté la ville pour des affaires d'immoralité".
Par la suite, l'orgue de Fegersheim fournit de bons et loyaux services. En effet, le 19/03/1916, le conseil de fabrique affirma que "seit Menschengedenken ist nichts an der Orgel unternommen worden" (De mémoire d'homme, rien n'a été entrepris à l'orgue). [HOIE]
Enrichissement de l'ornementation
De 1873 à 1915, ce fut le ministère du dynamique curé François Rohmer. De 1887 à 1888, il fit procéder à de nombreux travaux d'embellissement, dont plusieurs concernant l'orgue et sa balustrade. Son esquisse donnant le plan d'ensemble buffets/ballustrade a été conservée. C'est au sculpteur autrichien Joseph Runggaldier (Pufels-Gröden, près de Bolzano, aujourd'hui en Italie) que l'on doit les représentations du "Cantiques des trois enfants dans la Fournaise". De cette époque datent aussi les angelots, les couronnements néo-baroques et les pilastres. Certaines de ces sculptures sont dues à Louis Bringolf, d'Eschau, à qui on commanda en 1891 le célèbre aigle qui prit sa place sous le positif. Mais comme les aigles devaient probablement avoir du mal à tenir la pose, c'est finalement (surtout pour les ailes) une... oie qui fut prise pour modèle. Il s'agit peut-être d'une référence à Saint Jean l'Évangéliste. [IHOA] [MAQQ]
Une transformation discutable
En 1917, Edmond-Alexandre Roethinger fit ici une intervention assez malheureuse. Le devis date du 25/09/1915 (donc en pleine guerre), et ne prévoyait pas de pneumatisation ni de création d'un récit expressif (contrairement aux conseils de Roethinger). Il confirme de plus que la composition en 1915 (avant modification) était la même qu'en 1857 (l'orgue Wegmann/Stiehr). [ITOA] [HOIE]
Les grandes lignes de ce curieux projet sont : le remplacement des anches du grand-orgue (Trompette et Clairon), respectivement par une Trompette neuve et un Dolce 8'. Remplacement des grands tuyaux en étain par des tuyaux en zinc.
Ainsi, la Gambe 8', les deux octaves basses de la Montre 8', de la Flûte 8' ainsi que l'octave grave des deux Prestants furent remplacés par des tuyaux en zinc. Du coup, l'étain réquisitionné à Fegersheim en 1917 ne provient que de l'orgue (Johann Jacob Moeller ?) d'Ohnheim.
- Le remplacement, au positif, du Flageolet 4' et du Basson/Hautbois, respectivement par une Aéoline 8' et un Basson/Hautbois neuf. Le positif devait être dépourvu de Doublette (une Voix céleste ayant pris sa place). L'octave grave du Prestant devait être remplacée en zinc.
- Le remplacement, à la pédale, de la Trompette et du 4 pieds par une Soubasse (le 16 pieds Wegmann est une Flûte ouverte). Le Violoncelle devait être remplacé en zinc.
- L'élargissement de la pédale de 18 à 27 notes.
- La pose d'une nouvelle soufflerie (nouveau réservoir et nouvelles pompes, les anciennes étant trop petites). Le ventilateur électrique ne fut installé qu'en 1918.
- Passage au diapason moderne.
- Et enfin, ce que l'on dit avoir été le motif premier de la transformation : le grand-orgue devait répondre au clavier inférieur, comme un orgue romantique ("chez Cavaillé-Coll, le clavier fort est toujours en bas" avait déclaré l'organiste de l'époque). Et Roethinger appliqua scrupuleusement cette directive absurde dans le cas d'un positif de dos... avec toutes les difficultés techniques que cela impliquait, dont la pose de soupapes doubles au grand-orgue pour alléger la traction.
Les travaux Roethinger furent reçus le 28/06/1917 par Martin Mathias (Strasbourg, cathédrale), qui aurait bien sûr préféré une pneumatisation en bonne et due forme, ainsi que la pose d'une boîte expressive... [MAQQ]
L'orgue entre 1917 et 1996
En 1954, c'est Georges Schwenkedel qui s'occupa de l'orgue de Fegersheim (Gambe 8' du grand-orgue recoupée en Nasard 2'2/3, Violoncelle 8' de Pédale recoupé en Prestant 4', Aéoline de Roethinger recoupée en Doublette 2'). [MAQQ]
En 1972 eurent lieu des travaux de maintenance à l'église. L'aigle fut déposé et une peinture brune servit à badigeonner les sculptures polychromes illustrant le cantique du livre de Daniel. Suite à ces travaux, Paul Adam de Lingolsheim, fit encore quelques travaux en 1973 (pose d'un nouveau moteur), ainsi qu'en 1975, quand il recoupa la Voix céleste en Quinte 2'2/3. [ITOA] [MAQQ]
Voici ce que l'Inventaire trouva en 1986 (W=Wegmann, dW=Dessus de Wegmann, S=Stiehr, R=Roethinger), avec les noms en Allemand tels qu'ils figuraient à la console :
La Quinte du positif n'avait pas d'octave grave : il s'agit donc bien de l'ancienne Voix céleste (ce jeu ondulant n'a d'habitude pas d'octave grave). La Posaune avait les pavillons d'origine, mais des anches de Roethinger. L'aigle avait disparu (on peut le vérifier sur la photo de l'Inventaire), mais ses ailes d'oie ne l'avaient pas porté très loin : il était conservé dans une grange, attendant de retrouver sa place.
La restauration dans l'état de 1857
L' "orgue à l'aigle" a été restauré en 1996 par la maison Muhleisen, qui procéda au démontage de l'instrument, et à sa remise dans la configuration de 1857, c'est-à-dire après sa "complétion" par Stiehr (mais bien sûr en conservant la pédale de 27 notes). Le cahier de charges a été établi par Marc Schaefer : [Muhleisen] [MAQQ]
- Le diapason a été restitué, opération permettant de supprimer les entailles et décalages qui perturbaient l'homogénéité du son et la progression des tailles.
- Retour à une disposition des claviers compatible avec son esthétique (positif de dos en bas) a permis de retrouver un accouplement des claviers par tiroir.
- Le Clairon et l'anche de positif (on peut y voir un Basson/Hautbois ou un Cromorne) ont été reconstruits en copie des anches Wegmann.
- Les sculptures et la balustrade ont été restaurés dans leur état de 1888 par Helmuth Prinoth (Ortisei, Italie), qui est un successeur de Runggaldier. L'aigle, restitué à la paroisse en 1996 par Maurice Antz (et donc sauvé du fourneau pour retrouver la Fournaise), reprit sa place sous le positif. Il signe donc à nouveau de façon si distinctive l'orgue Wegmann/Stiehr de Fegersheim.
Enfin, et ce n'est pas le moins important, l'analyse de la facture, lors de cette réalisation, a permis de réhabiliter le travail de Wegmann. Il est donc fort probable que ce fut bien d'une campagne de dénigrement que fut victime ce facteur dans les années 1850.
L'orgue restauré a été inauguré le 22/09/1996 (jour de la fête patronale St-Maurice) par Marc Schaefer, Robert Pfrimmer, la chorale "Diapason", Sébastien Hulard et Hélène Demand. [Caecilia]
Massacre à la tronçonneuse
En février 2013, un triste événement s'est produit à Fegersheim, dénotant une fois de plus les désastres que provoquent certaines décisions prises - évidemment - "pour raison de sécurité". Surtout quand s'y mêlent l'ignorance de la valeur des choses. Les tuyaux entreposés ont été jetés. [MAntz]
Le buffet
Le dessin du buffet de Fegersheim est dû au fameux Louis Martin Zégowitz, architecte d'arrondissement de son état.
Les deux buffets sont chacun constitués de 3 plates-faces encadrées des colonnes annelées (posées en 1888, elles ont été tournées par A. Fischer de Plobsheim). Le grand-orgue a simplement sa plate-face centrale plus haute que les autres. Les rinceaux sont particulièrement imposants et comportent des figures d'anges. La ligne des bouches est rigoureusement horizontale sur toute la largeur de chaque buffet (alors que le dessin de Zégowitz spécifie des lignes en V pour les plates-faces latérales, et que seule la plate-face centrale du grand buffet avait au contraire une ligne en V en 1986). Tuyaux de façade à écussons en plein cintre.
La décoration était plus fruste à l'origine, la partie "allégorique" datant de 1887-1888 (des angelots portent des bannières). Sur les trois plates-faces du grand orgue, on peut lire "GLORIA / IN ALTISSIMIS / DEO", au-dessus du positif de dos "BENEDICTE DOMINO", puis sur les plates-faces de ce dernier "OMNES / ANGELI / EJUS". Il s'agit d'une citation extraite du Livre de Daniel, plus précisément du "Cantique des trois enfants dans la Fournaise" (""Anges du Seigneur, bénissez le Seigneur : chantez-le et exaltez-le éternellement", Dn 3, 58). La suite se trouve sur la balustrade. Sculptures dues à Joseph Runggaldier, aigle de Louis Bringolf.
[MAQQ] [HOIE] [PCBR]Caractéristiques instrumentales
Webographie :
Sources et bibliographie :
Prend en compte un élément nouveau : le procès-verbal de réception, et produit le dessin de Zégowitz montrant la coupe de l'édifice montrant l'orgue. La ligne des bouches n'est pas horizontale dans les plates-faces latérales, et tous les tuyaux de façade ont la même largeur (ce qui n'est pas possible à réaliser).
Rapport du 18-06-2003, décrivant la restauration de 1996, et "réhabilitant" Wegmann sur la base de faits précis.
Avec la composition de la Mixture de Stiehr et une photo montrant l'orgue, lignes des bouches horizontales partout sauf pour la plate-face centrale du grand buffet (en V) et sans l'aigle.
Avec une photo montrant l'orgue, lignes des bouches horizontales partout sauf pour la plate-face centrale du grand buffet (en V) et sans l'aigle.
Devis, composition en 1969, et photo des buffets, lignes des bouches horizontales partout sauf pour la plate-face centrale du grand buffet (invisible) et... avec l'aigle.
Description des travaux Stiehr de 1857, avec la composition relevée en 1969.
Le Cornet et la Sesquialtera sont sur le même tirant. Le positif de dos est bien le premier clavier.
On y trouve un descriptif de l'iconographie, et une photo de l'ensemble orgue/balustrade, et des lignes de bouches toutes horizontales (et bien sûr l'aigle).
Le classement de la partie instrumentale paraît manquer.
Localisation :