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Historique
Un orgue est attesté à Aspach-le-Bas en 1840. Ce devait être instrument acquis avant l'agrandissement de l'église. [IHOA]
L'enfant du pays, François Ignace Hérisé, installa l'ancien instrument dans le nouvel édifice en avant 1844. Mais le petit orgue se révéla probablement vite insuffisant. [IHOA]
Historique
En 1844, François Ignace Hérisé fournit un orgue en location, probablement réparé vers 1847. [IHOA] [Barth]
En 1856, Hérisé étant décédé, l'instrument fut transféré à St-Jacques Majeur de Bruebach : en effet, le maire de Bruebach avait pu le racheter grâce à des dons ; on perd sa trace là-bas en 1885. [IHOA] [PMSRHW]
Historique
En 1857, Claude-Ignace Callinet fournit un orgue neuf, reçu le 26 mai. [IHOA] [Barth]
On sait que le devis-traité est daté du 03/08/1856, mais il n'a pas été retrouvé. C'était un orgue à une seul manuel, doté d'une pédale de 3 jeux (Soubasse 16', Flûte 8' et Trompette 8'), qui avait été réalisé en deux étapes. La composition du clavier est mal connue : on sait juste qu'il y avait une Clarinette et un Nasard, tous deux coupés en basse+dessus. L'orgue (première phase des travaux) fut reçu par Charles Kienzl (Guebwiller). [PMSCALL]
Il y eut une réparation, par Joseph Antoine Berger, en 1892. [IHOA]
L'orgue Callinet, l'église, et presque la totalité du village (situé sur le front) furent détruits pendant la guerre, probablement dès décembre 1914. [IHOA]
Historique
En 1929, Joseph Rinckenbach posa dans la nouvelle église (achevée en 1927) l'opus 198 de la maison d'Ammerschwihr. Franchement inscrit dans l'élan néo-classique, l'instrument est caractéristique de cette époque féconde de la facture d'orgues. [IHOA] [PMSCALL] [Barth]
L'orgue est contemporain de ceux de Carspach, Wattwiller ou du chef d'oeuvre d'Uffholtz. Il utilise les mêmes techniques, et la facture est d'une exceptionnelle qualité.
L'orgue d'Aspach-le-Bas, après plus de 80 ans de loyaux services sans intervention majeure, fait preuve d'une incroyable robustesse et fiabilité. Même s'il mériterait bien aujourd'hui un relevage (avec insonorisation du moteur), sa remarquable authenticité et la qualité de son harmonisation en font un instrument très attachant.
Le buffet
Comme le reste du mobilier de l'église, le buffet a été réalisé par la maison Rudmann et Guthmann. Avec une façade en 4 pieds seulement, mais un volume conséquent, il est plutôt large, avec un corps central et deux ailes. L'ornementation sculptée est particulièrement riche : frises, draperies à pompons, chapiteaux ioniques pour les colonnettes.
Caractéristiques instrumentales
Console indépendante face à la nef, fermée par un volet coulissant. Tirage des jeux par tirants (pneumatiques) à pastilles, disposés en ligne au-dessus des claviers. Les pastilles correspondant aux jeux de pédale sont de couleur orange, celles du grand-orgue sont blanches, et celles du récit sont roses. Crescendo par pédale basculante, avec un cadran circulaire, situé au milieu des tirants. Plaque d'adresse incrustée dans le bois, en laiton, avec cadre arrondi :
Sommiers à membranes à la pédale, à coulisses au récit (grand-orgue inaccessible sans dépose d'éléments). Tirage des jeux pneumatique. L'architecture interne peut être schématisée ainsi :
En rouge, l'espace dévolu au grand-orgue (derrière la façade, côté gauche). En bleu, celui de la pédale. Le récit, en marron, est au fond. En jaune, l'espace occupé par sa tuyauterie : quatre sommiers diatoniques, basses sur les côtés. Les jalousies de la boîte séparent le récit du grand orgue, et sont très épaisses. La soufflerie (en vert), est juste derrière la console.
L'accès au récit se fait du côté droit de l'orgue, côté pédale. Une passerelle parcourt l'intérieur (c'est en fait l'échelle d'accès repliée ; on ne peut pas la déplier en raison de la présence d'une armoire à partitions), elle passe entre les tuyaux de pédale, puis une porte donne accès à la boîte du récit.
Tuyaux ouverts avec entailles de timbre (rectangulaires dans les orgues de Joseph) et Bourdons à calottes mobiles. La tuyauterie métallique est en "spotted" : cet alliage de plomb et d'étain se reconnaît à ces motifs caractéristiques de cristallisation "en étoiles". Son usage de permet d' "étoffer" la tuyauterie (la construire bien épaisse) ; l'harmonisation est certes plus difficile, mais elle est très robuste. Les tuyaux de cet orgue sont effectivement très lourds, et de très belle facture.
François Ignace Hérisé
Cet enfant d'Aspach-le-Bas (19/12/1805 - 15/03/1856) était à coup sûr le plus original des facteurs alsaciens du 19 ème siècle. Et le moins académique. Motivé et ambitieux, Hérisé proposait beaucoup de nouvelles idées, et des jeux originaux ("Voix angélique") ou ayant un nom spécial : "Arigot" pour Gambe, "Tonique", "Cor" pour Clairon. On trouve aussi des "Psaltérions". Mais Hérisé était un autodidacte de la facture d'orgues, et il rencontra beaucoup de difficultés (au moins en terme de délais et de budget) dans ses réalisations.
- Carspach, 1838, détruit pendant la première Guerre mondiale. Il n'est pas exclu qu'avant cela, et peut-être dès 1835, Hérisé ait construit un orgue pour Leimbach.
- Schweighouse-près-Thann, 1840, incendié le 15/08/1867. En 1840, Hérisé fit aussi un projet pour Steinbrunn-le-Bas.
- Kruth, 1841, l'orgue actuel (mais qu'il faut en fait attribuer à Remy Mahler).
- Gildwiller, 1842 (il ne s'agissait que d'une réparation). L'orgue a été remplacé en 1906.
- Ungersheim, 1844, l'orgue actuel, également totalement reconstruit par Remy Mahler, qui s'est pris d'affection pour Herisé.
- Et Hérisé livra aussi un orgue, de façon posthume, à Bruebach : l'instrument faisait partie de sa succession. Il datait de 1844, et avait été place à Aspach-le-Bas en attendant de trouver preneur. Racheté par le Maire de Bruebach en 1857, cet orgue fut remplacé en 1885 par un bel instrument de Jean-Frédéric Verschneider (qui est resté très authentique).
Sources et bibliographie :
Remerciements à Jean-Bernard Dietrich et Mathieu Freyburger.
Localisation :