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Photo
~ Les orgues de la région de Woerth ~

Forstheim, St Nicolas
Joseph STIEHR, 1837


Avant... STIEHR Après...

Composition, 2005
Manuel
54 notes
Pédale
15 notes
Bourdon 8' Bourdon 16'
Salicional 8' Flûte 8'
Prestant 4' Trompette 8'
Flûte à Cheminée 4'  
Nasard 2'2/3  
Doublette 2'  
Larigot 1'1/3  
Cornet 5 rgs  
Fourniture 3 rgs  
Cromorne/Trompette 8’ (B+D)  
Tremblant  

     L'orgue de Forsthiem a été construit par Joseph STIEHR en 1837. Malgré quelques aléas, l'instrument a traversé l'Histoire sans trop d'encombres, et nous livre un intéressant témoignage sur cet époque féconde pour la facture d'orgues alsacienne que furent les années 1830 à 1860.

Orgue de Forstheim

Forstheim, le 29/06/2005,
photo d'Eric ADAM.

     Le Buffet présente deux Tourelles plates et deux Plates-faces centrales accolées, un peu comme s'il s'agissait de la version à 3 Tourelles (que l'on peut voir à Dinsheim) dont on aurait supprimé celle du milieu.

     Un orage de grêle endommagea l'instrument en Juillet 1897. Il y eut une réparation d'envergure, menée par Franz KRIESS en 1901. Edmond Alexandre ROETHINGER travailla aussi dans l'orgue. Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en Mai 1917. Une façade en zinc a été replacée en 1920.

Voici l'étrange Composition qu'avait ce malheureux instrument dans les années 1960 :

Composition, ~1960
Manuel
54 notes
Pédale
15 notes
Montre 8' Bourdon 16'
Gedeckt 8' Flûte 8'
Viola 8' (D) Violoncelle 8’
Bifra 8'  
Prestant 4'  
Flûte 4'  
Quintfloete 2'2/3  
Doublette 2'  
Cornett 4 rgs  
Fourniture 2 rgs  
L'orgue avait donc perdu son Jeu d'Anches du Manuel, sa Trompette de Pédale, le Rang de Tierce 1'3/5 de son Cornet, et était affublé d'une pompeuse Montre 8', d'un Dessus de Viole et d'un "Bifra 8'".
On connaît le "Bifara" : il s'agit soit une Flûte à bouche double, soit une Voix céleste. C'est très probablement d'une Voix céleste dont il s'agit ici, battant avec le dessus de Viole ; ce Bifra était donc sûrement et tout simplement le Salicional de Stiehr, désaccordé.

     L'orgue a été restauré par Gaston KERN en 1987. Le réservoir a été placé en hauteur derrière l'instrument dont le Buffet a été avancé d'environ 50 cm. Les ornements en stuc n'ont malheureusement pas été restaurés ; il en manque des fragments.
Une façade neuve fut posée, et les Jeux suivants furent refaits à neuf : l'Anche manuelle (Basse+Dessus), la Trompette de Pédale, les Rangs manquants à la Fourniture et au Cornet. Un curieux Larigot, qui n'a pas grand-chose à faire avec l'esthétique d'un orgue Stiehr de 1837 a également été posé. Le reste de la tuyauterie est de Stiehr.

L'orgue restauré a été inauguré le 04/10/1987.

     Mais un nouveau coup du sort climatique attendait l'instrument : lors de la tempête survenue le 08/05/2003, l'orgue fut victime de dégâts d'eau (Sommiers inondés). Les travaux de remise en état ont été menés par la Maison Kern de Septembre à Octobre 2004.

     Aujourd'hui, cet instrument très intéressant - qui revient donc de loin - fait l'objet de soins attentifs.



Orgue de Forstheim en travaux

Sur cette intéressante photo prise le 25/09/2004 par Pierre HOLTZMANN, on peut voir, de haut en bas :

  • Tout en haut, la pièce en forme de râtelier, destinée à maintenir les tuyaux de façade.
  • Plus bas, au centre, le Cornet, disposé en hauteur ("Posté") et juste derrière la façade, pour des raisons acoustiques. Cette disposition est très classique. Il a ici gardé ses tuyaux. Il a l'air petit, mais il faut se souvenir que ce n'est qu'un Dessus, commençant au troisième Do. Il y a 5 tuyaux par note : un 8 pieds, un 4 pieds, une Quinte 2'2/3, un 2 pieds, une Tierce 1'3/5. Les 5 tuyaux sont posés sur une même pièce gravée, et sont tous les cinq alimentés en même temps par un conduit en plomb, appelé Postage (ici déposé), qui va chercher l'air sur le Sommier comme s'il s'agissait d'un tuyau unique.
  • Au fond, les plus grand tuyaux en bois du Bourdon 8' n'ont pas été déposés. Certains sont... bleus.
    Fait à l'origine de l'expression "avoir le Blues" remplaçant parfois "avoir le Bourdon".
  • Quatre des pilotes supportant le Faux-Sommier (ici déposé), cette pièce percée de trous aidant à maintenir les tuyaux qui sont posés sur le Sommier.
  • En bas, l'intérieur de la Laye du Manuel, avec des Soupapes et leurs ressorts. Les deux Tampons de Laye, situés ici à leur endroit habituel, ont été déposés. On se rend compte que le Buffet est en quelque sorte construit "autour" du Sommier. C'est ce que l'on appelle souvent un "Buffet auto-porteur".


Voici la disposition des tirants à la Console :

Cornet
5 rgs
| Prestant 4'
Bourdon
8'
| Salicional
8'
Nazard
2 2/3'
| Flûte
4'
Larigot
1 1/3'
| Doublette
2'
Flûte
8'
| Fourniture
3 rgs
Cromorne 8'
(basse)
| Trompette 8'
(dessus)
Trompette
8'
| Bourdon
16'
| Tremblant
|

Mécanique : Suspendue (Console d'origine), Sommiers à Gravures.
Il y a un Tremblant doux pour le Manuel.

Sources :

  • Remerciements à Eric ADAM
  • Remerciements à Franck LECHENE
  • Remerciements à Pierre HOLTZMANN
  • Pierre HOLTZMANN, "L'orgue de l'église St-Nicolas"
  • "Le point sur la restauration de l'orgue", extrait du Journal de la Fabrique
  • P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)

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Dernière mise à jour : 14/05/2008 21:57:32

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