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An2000
An2001
~ Les orgues de la région de Ribeauvillé ~

Rodern, St Georges
Valentin RINKENBACH, 1864

Orgue monté par les frères RINKENBACH ou Martin RINCKENBACH


Avant... RINKENBACH Après...

Composition, 2004
Grand-orgue
54 notes
Positif
54 notes
Pédale
18 notes
Bourdon 16' Flûte 8' Bourdon 16'
Montre 8' Salicional 8' Flûte 8'
Bourdon 8' Flûte à cheminée 4' Flûte 4'
Gambe 8' Flûte octaviante 4' Trombone 8'
Prestant 4' Flageolet 2'  
Nasard 2'2/3    
Doublette 2'    
Cornet 5 rgs    
Basson/Hautbois 8'    

     Il ne faut pas confondre Rodern et Roderen (près de Thann), où se trouve un orgue VERSCHNEIDER très intéressant.
L'orgue de Rodern est un instrument de Valentin RINKENBACH, qui fut monté par son neveu et successeur Martin RINCKENBACH.
Conçu par un grand nom alsacien de l'orgue dit "de transition", achevé par celui qui mènera la Maison Rinckenbach à son apogée, cet instrument résolument Symphonique est un témoin passionnant de l'évolution de la facture d'orgues, dont les années 1860-1870 ont été une période décisive.


Rodern, photo fournie par Gisèle BOIS.

     L'édifice date en partie de 1755, et fut agrandi vers 1840. Entre ces deux dates, on est sûr qu'il y a un au moins un orgue, parce qu'il a été réparé en 1786, et que l'on connaît l'organiste en 1825 : Bernard SCHOUQUE (1750-1826). Cet instrument disparu serait-il de Daniel CRÄNER (qui habitait Ribeauvillé au milieu du 18 ème siècle)?

L'instrument a encore été réparé en 1842, mais il était devenu insuffisant pour l'église agrandie. On essaya d'acheter un orgue neuf en 1857, mais on préféra retarder la dépense (il y avait aussi des bancs à acheter).

     Le Maire fit accord avec Valentin RINKENBACH le 26/06/1862 (c'est-à-dire un peu plus d'un mois avant la mort de ce dernier). L'orgue fut peut-être monté par Valentin II et Charles Rinkenbach, qui reprirent un moment la Maison avant Martin RINCKENBACH. Mais Martin a probablement participé activement à l'opération. La reception eut lieu le 12/01/1864, par Gaspard VOGT de Colmar. Martin Rinckenbach est intervenu en 1873, comme en témoigne une note dans le Buffet.

Il y eut des travaux en 1925. Vers 1950, la Maison SCHWENKEDEL (c'est Laurent STEINMETZ qui fit le travail) fit un relevage, et remplaça la Doublette du Grand-Orgue par une Montre-viole.

L'orgue a été nettoyé en 1961 par Louis BLESSIG.

A un moment, quelqu'un remplaça aussi le Nasard du Grand-orgue et le Flageolet du Positif par des 8 pieds.

En 1982, Christian GUERRIER restaura l'instrument (au sens propre : restitution de la Composition d'origine). Nasard, Doublette et Flageolet sont donc de Guerrier, la Composition redevient donc authentique.

La Flûte octaviante 4', ainsi que ce Flageolet, méritent une explication. Suite à un examen mené par Roland LOPES, il apparait que contrairement à ce qu'on pourrait croire, cette Flûte (octaviante du deuxième Do au troisième Mi) est effectivement de Valentin Rinkenbach.

Cela peut paraître un détail, mais qui a son importance, car il est significatif de l'esprit avec lequel a été construit l'instrument.

Il est fort dommage que le 2 pieds originel du Récit ait été perdu. Car il est probable qu'il s'agissait en fait d'un Octavin (harmonique). Valentin Rinkenbach, à l'évidence influencé par son neveu formé à la facture symphonique parisienne chez CAVAILLE-COLL, avait probablement conçu son Récit avec deux Flûtes harmoniques, en 2' et 4'.

Au Devis était prévue une "Flûte 4 au positif, 6 basses en bois", sans autre mention.
Il était aussi spécifié qu'il y aura au Positif un Emprunt du Bourdon 8' du Grand-orgue ("Il ne sera pas fait de tuyaux, mais une chape qui aura communication du vent avec celle du Bourdon 8' du manual et qui fera parler les tuyaux de ce registre pour le manual et le positif").

A priori, dans ce cas, on utilise des soupapes anti-retour. Mais Valentin Rinkenbach ne devait sûrement pas maîtriser cette technique : le système ne fonctionna pas correctement.
Martin Rinckenbach, lors du montage, supprima le dispositif, et plaça plutôt une Flûte à cheminée (sur la même Chape que le Bourdon 8' du Grand-orgue).
Il ne fit pas de basses en bois, sur aucune des deux Flûtes.

C'est bel et bien Martin Rinkenbach qui a subsitué le Bourdon par une Flûte à cheminée, comme le prouve cette photo (Roland Lopes, Février 2004) montrant une différence de style des pommeaux : celui de droite avait été conçu lors de la préparation de l'instrument, celui de gauche lors de son achèvement :

     L'instrument a été relevé en 2002 par Antoine BOIS, d'Orbey.

Mécanique : à Equerres, et Foulante à Pilotes (Console latérale). Sommiers à Gravures, d'origine, Chapes des deux claviers intercalées. L'orgue a la même disposition que celui de Moos.

Sources :

  • Remerciements à Gisèle BOIS.
  • Remerciements à Roland LOPES.
  • P. MEYER-SIAT "Rinkenbach, Hérisé, Wetzel" ISTRA, 1979
  • M. BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", AEA XV (1965-66)

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Dernière mise à jour : 12/04/2004 15:13:45

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