Cet instrument a été construit par la Maison STIEHR-MOCKERS en 1861 dans un Buffet assez atypique pour un orgue Stiehr, puisqu'il comporte 3 Tourelles rondes qui lui donnent un air "18 ème siècle".

Wahlenheim, l'orgue Stiehr-Mockers. Toutes les photos de la page sont de Franck LECHENE, 06/06/2012.

     Ce Buffet qui paraît dater de l'Ancien Régime est en chêne ; le dessin de ses culots en trahit toutefois l'origine.

Il y avait d'ailleurs déjà un orgue à Wahlenheim au 18 ème siècle - c'est peut-être à cause de lui que l'on resta fidèle à cette esthétique et qu'on ne voulut pas de Buffet-caisse plus à la mode. De provenance inconnue, le petit instrument a été déménagé à Eschbach par Jean-Frédéric VERSCHNEIDER en 1862, puis disparut à l'occasion de la construction d'un orgue ROETHINEGR en 1918.

Il y eut une réparation, par Louis MOCKERS, en 1889, et une autre par Charles WETZEL en 1896.

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en Juillet 1917. Ils ont été remplacés (par du zinc) à l'occasion de travaux de la Maison ROETHINGER en 1926. Après cela, l'orgue avait à la place de ses deux Jeux d'Anches une Flûte harmonique (au Manuel) et un Violoncelle 8' (à la Pédale).

En 1954, Paul ADAM fit une transformation assez radicale : il passa l'orgue à deux claviers et remplaça les deux Jeux Roethinger par un 8 pieds au Manuel et un quatre pieds de Pédale. Il posa aussi une Console indépendante (mécanique) et y apposa sa Plaque d'adresse. D'autres modifications on été faites, dont le changement du Plein-jeu (Fourniture et Doublette) et une forte réharmonisation (entailles).

En 1966, un incident au chauffage de l'église faillit se finir en catastrophe, et envoya une grande quantité de suie dans l'édifice.

     C'est à Jean-Georges KOENIG que l'on confia la restauration de cet orgue, qui eut lieu en 1982. L'instrument retrouva sa Composition d'origine (Anches, Doublette, Fourniture et façade en étain neuves), mais aussi une Soufflerie et une belle mécanique neuves.

La Console en Fenêtre.

Mécanique : Suspendue (Console de 1982). Sommiers à Gravures, d'origine.
Il y a un Tremblant doux, et une pédale "Forte/Piano" commandant la Montre et la Doublette.
On peut comparer la Composition avec celle de l'orgue de Reutenbourg, qui était cher Stiehr "la pointure juste au-dessus".

Sources :

• P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)
• M. BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", AEA XV (1965-66)