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Haut-Rhin
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An2000
An2001
Photo
~ Les orgues de la région de Thann ~

Guewenheim, St Maurice
Joseph STIEHR, 1833


Avant... STIEHR Après...

Composition, 2006
Récit expressif
54 notes
Grand-orgue
54 notes
Pédale
18 notes
Flûte harmonique 8' Bourdon 16' Bourdon 16'
Bourdon 8' Montre 8' Flûte 8'
Voix céleste 2 rgs 8' (1) Bourdon 8' Flûte 4'
Flûte harmonique 4' Salicional 8' Trompette 8'
Flageolet 2' Gambe 8' Clairon 4'
Clarinette 8' (2) Prestant 4'  
  Flûte à cheminée 4'  
  Nasard 2'2/3  
  Doublette 2'  
  Sifflet 1'  
  Fourniture 4 rgs  
  Cymbale 2 rgs  
  Cornet (D)  
  Trompette 8' (B+D)  
  Clairon 4'  

     C'est un très bel instrument, un des rares orgues STIEHR du Haut-Rhin. Il est remarquablement conservé, puisque tout le matériel Stiehr de 1833 est encore là (sauf la Gambe). Même la façade est d'origine. Aujourd'hui, il mérite donc un soigneux relevage, ce qui est heureusement prévu.

Guewenheim, c'est aussi la localité du jeune facteur d'orgues Sébastien FOHRER.

Orgue de Guewenheim

Guewenheim, le 27/07/2006, photo de Roland LOPES.

     Cet orgue n'avait qu'un clavier (et Pédale) à l'origine. Il a été reçu le 02/12/1833 par Ferdinand LIEB de Thann (orgue "bien construit et très conforme" au devis) ainsi qu'Antoine LAUFF de Mulhouse.
L'instrument est contemporain du CALLINET de Mollau, mais à cette époque, il est clair que Joseph Stiehr n'était pas tout-à-fait au niveau d'un Joseph Callinet.

     Joseph Stiehr a construit ici un orgue de 20 Jeux avec 1 seul clavier de 15 Jeux (et 5 à la Pédale). Cette disposition n'est pas très courante : elle prive l'instrument d'une grande partie du Répertoire. En fait, on dirait que les Stiehr -excellents tuyautiers- n'ont jamais aimé multiplier les claviers. Autant leurs concurrents, les Callinet, construisaient des 3 claviers (et même 4) sans aucune difficulté, autant il en a coûté aux Stiehr de réaliser les rares 3 claviers de leur production.
Loin de chez lui (Seltz), Joseph Stiehr préfère s'en tenir ici à un seul clavier.

     Sur les terres des Callinet, et contrairement à son habitude, Stiehr construisit un Buffet "à la française", avec des Tourelles semi-circulaires. Ce type de Buffet était plus habituel dans le Haut-Rhin.

L'instrument a été réparé en 1850 par Valentin RINKENBACH, puis en 1858 par Sébastien THOMANN d'Illhaeusern.

En 1882, c'est le dernier des Callinet d'Alsace, Louis-François (alors déjà installé à Vesoul) qui ajouta un second clavier. Louis-François était le fils de Claude-Ignace. Il ne doit pas être confondu avec Louis Callinet, cousin de Claude-Ignace, très connu en France. (Il s’était associé à Sommer, puis à Daublaine.) Le second clavier prévoyait 44 notes dans le devis, mais il n’y a bien que 42 notes au Sommier, 54 touches au clavier, l’octave grave étant muette, avec Accouplement). Depuis 1924, l’octave grave de ces quatre jeux est complétée par des tuyaux d’Alfred Berger. Ce nouveau Clavier reçut 4 Jeux :

En 1887, à l'échéance de la garantie de 5 ans, l'instrument fut expertisé par Joseph-Antoine BERGER (successeur des Callinet à Rouffach!). Il le trouva bon "en toute objectivité" (nach Gewissen), ce qui permit à Louis François Callinet d'encaisser son mandat de caution. Après cela, Louis François disparut, et c'est donc ici la toute fin de l'histoire des Callinet en Alsace.

En 1895 puis en 1905, il y eut des réparations par Joseph-Antoine Berger.

En 1918, l'orgue subit des dommages de guerre (éclats d'obus), et il a été réparé en 1924 par Alfred Berger. A cette occasion, Berger remplaça le Sommier du Récit par un neuf, complet avec 54 notes. Il rendit aussi le Récit expressif et reconstruisit la Console. Mais l'harmonisation de l'existant et le caractère Stiehr ont été respectés, sûrement grâce à l'intervention du curé Apollinaire KROENER.

En 1977, Alfred KERN fit un relevage et ajouta un Flageolet 2' au Récit (en réunissant l'Aéoline et la Voix céleste sur une même chape), ainsi qu'un Tremblant.

Tout le Grand-orgue est de Stiehr (à part la Gambe, remplacée par Berger, et un rang de la Fourniture), ainsi que la Pédale. La façade, en étain, est d'origine.

     Cet instrument, comme on le voit chargé d'histoire, a été Relevé par Hubert BRAYE en 2006. Outre des travaux à la structure, les Sommiers ont été révisés. La Composition n'a pas été modifiée. Ces travaux ont donné lieu à une inauguration, le 07/05/2006.

Mécanique : Suspendue au Grand-orgue, à Equerres au Récit. Sommiers à Gravures, de Stiehr au Grand-orgue, d'Alfred Berger au Récit. Eléments de Console (claviers, tirants) de Berger, 1923.
Il y a un Tremblant doux (commun aux deux claviers), de Kern.

(1) Rappelons qu'une Voix céleste est une Gambe légèrement desaccordée, destinée à produire des battements lorsqu'elle est jouée conjointement avec un autre 8 pieds. Ici, la Voix céleste et le 8 pieds associés (une Aéoline) partagent la même Chape et le même tirant, d'ou le qualificatif "2 rangs".
(2) La Clarinette est à Anches libres.
Sources :

  • Remerciements à Jean-Georges UHLRICH
  • Caecilia 2006-5
  • P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73) (Avec les Tailles des tuyaux)
  • M. BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", AEA XV (1965-66)
  • P. MEYER-SIAT, "Les Callinet, facteurs d'orgues à Rouffach, et leur oeuvre en Alsace" ISTRA, 1965

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Dernière mise à jour : 29/12/2011 18:06:31

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