Cet instrument assez particulier - et plutôt intéressant - a été construit par Ernest MUHLEISEN en 1956. C'est une réalisation adaptée à un édifice contemporain (neuf), et située dans un style charnière entre le Néo-classique et le Néo-baroque.

Oberhoffen-sur-Moder, le 26/03/2006, toutes les photos de la page sont de Guillaume MULLER.

     L'édifice a une nef de section triangulaire, et l'orgue en occupe le fond, placé derrière une tribune en bois, dans des conditions acoustiques bien particulières. La façade (en zinc) sépare la nef de l'intérieur de la tour dans laquelle est placée l'instrument. Il n'y a donc pas vraiment de Buffet, mais les tuyaux sont donc situés très différemment de ceux des instrument de l'époque, où on plaçait souvent les Sommiers sur une dalle en béton, avec les tuyaux à l'air libre.

C'est le troisième orgue d'Oberhoffen. Le premier datait de 1823, et avait été construit par la Maison STIEHR-MOCKERS. Georges SCHWENKEDEL, appelé pour le transformer, en nota la Composition en 1925 : Manuel, 54 notes : Montre 8', Flûte à cheminée 8', Gambe 8', Prestant, Flûte à cheminée 4', Salicional 4', Nasard, Cornet, Fourniture 3 rgs, Trompette. Pédale, 15 notes : Bourdon 16', Flûte 8', Violoncelle 8'. Le clavier était "branlant", on lui reprochait l'étendue insuffisante de Pédale, et la Trompette était hors d'usage. La pneumatisation de cet instrument fut l'Opus 10 de Georges Schwenkedel, et eut lieu en 1927 : Grand-orgue, 56 notes : Montre 8', Bourdon 8', Salicional 8', Prestant, Mixture-Cornet 3 rgs. Récit expressif, 56 notes : Flûte harmonique 8', Violoncelle 8', Harmonica 8', Flûte 4', Octavin 2', Trompette. Pédale, 30 notes : Bourdon 16', Flûte 8'. L'orgue et l'élise furent détruits au cours de la guerre, fin 1944.

     L'orgue Muhleisen est encore à transmission électrique, avec les basses en zinc et harmonisé comme les orgues Néo-classiques (entailles, Calottes mobiles). Mais trouve déjà pas mal d'étain dans les Principaux, et le Plein Jeu est constitué d'une Fourniture de 4 rangs sur 2 pieds et une Cymbale de 3 rangs sur 1 pied. Ceci constitue donc 11 rangs de Principaux, avec la Montre, les deux Prestants et la Doublette.

La Console, typique des années 1950.

Transmission : électrique (Console indépendante placée latéralement à droite de l'orgue). Sommiers à Cônes.
Il y a trois Combinaisons fixes (Piano, Mezzo Forte, Tutti), une Combinaison libre, un Appel/Annulateur du Grand-orgue et une pédale de Crescendo. La commande de Jeux et de la Combinaison se fait par languettes.

Sources :

• Remerciements à Guillaume MULLER
• P. MEYER-SIAT, "Stiehr-Mockers", AEA XX (1972-73)
• M. BARTH, "Elsass, 'Das Land der Orgeln' im 19. Jahrhundert", AEA XV (1965-66)