Pairis, l'orgue Antoine Bois, dans le Buffet de 1912, le 24/06/2006.L'ancienne chapelle de l'hôpital de Pairis, les œuvre du célèbre architecte Charles Winkler, et a été achevée en 1888. Elle est aujourd'hui consacrée à l'Immaculée Conception. Son orgue a été reconstruit en 2000 par Antoine Bois, d'Orbey : l'instrument original, placé en 1912 par Martin et Joseph Rinckenbach avait été transformé par Frédéric Haerpfer en 1927. Si on ne peut évidemment que regretter la perte de l'orgue de 1912 (qui a eu lieu en grande partie en 1927), on a plaisir à trouver ici une des réalisations les plus intéressantes de la production des années 2000.
Historique
Le conseil de fabrique décida le 19/06/1911 d'acquérir un orgue neuf de 9 jeux avec un seul manuel. La construction a été confiée à Martin et Joseph Rinckenbach. [IHOA] [Mathias]
Finalement, l'orgue - a priori l'opus 124 de la maison d'Ammerschwihr - a été doté de 2 claviers, grâce aux conseils de François-Xavier Mathias. Les jeux correspondants ont été logés dans une boîte expressive commune. Il y avait 8 jeux au lieu de 9. La composition relevée en 1986 est très probablement d'origine, à l'exception des accouplements : il devait y en avoir 6, donc a priori II/I 16', II/I, II/I 4', I/P, II/P et l'accouplement général :
La console était indépendante, placée sur le côté. La transmission était bien sûr pneumatique, comme tous les orgues d'Ammerschwihr depuis 1899.
Dans la plaquette "Manufacture de grandes-orgues Ammerschwihr", éditée par Jean Lapresté en 1939, l'orgue de Pairis est noté à 9 jeux, tout comme dans le "dépliant Lapresté", au numéro 120, entre Ingersheim et Luppy. [PlaquetteRinckenbach1939] [DepliantLapreste]
En 1927, Frédéric Haerpfer est intervenu. Malheureusement, et bien qu'il ne soit pas coutumier du fait, le célèbre facteur de Boulay rata cette opération. [IHOA]
En effet, dès 1936, on déclara au sujet de l'orgue qu'il a été "mal restauré, à refaire." De fait, on note plusieurs réparations : 1937, 1946, 1955. Si celle de 1946 s'explique par une remise en état après le conflit mondial, les deux autres semblent confirmer - en absence d'une cause extérieure - un problème d'entretien. [IHOA]
En 1985, il y eut un relevage, effectué par Antoine Bois, d'Orbey. [IHOA]
Historique
En 2000, Antoine Bois reconstruit l'instrument. [IHOA] [Visite]
Le buffet et une bonne partie de la tuyauterie de l'orgue Rinckenbach ont été conservés, mais malheureusement, les sommiers (a priori de type Wittig) ont été perdus, ainsi de la console indépendante.
La console devait probablement être du même type de celle de Maennolsheim. Malgré cela, cet instrument est un des plus enthousiasmants des années 2000, avec sa composition équilibrée et toujours alsacienne (un ondulant, Salicional...), tournant courageusement de dos à l'hégémonie "néo-baroque"/"classique parisienne" alors omniprésente. L'orgue est aussi expressif, et on retrouve de nombreux détails finalement importants, comme les tirants à porcelaine. [Visite]
Le nouvel orgue comprend 14 chapes, dont 4 prévues pour des jeux futurs. La console est latérale, située à droite de l'orgue. [Visite]
L'instrument a été inauguré le 19/05/2001 par Paul Florence (Colmar, St-Matthieu) et Dominique Baradel (Labaroche), ainsi que l'orchestre de chambre de l'école de musique cantonale, dirigé par Henri Schoch. [Visite]
Le buffet
L'édifice est très intéressant du point de vue architectural, et le buffet réalisé pour l'orgue de 1912 est de toute beauté. Il est inscrit dans un arc, et de style néo-roman très ouvragé. Il y a 3 parties, la centrale étant la plus large (avec 7 tuyaux). Les deux parties latérales (4 tuyaux) y sont reliées par le haut avec des quarts de cercle. Ce sont des colonnes, plutôt corinthiennes, qui séparent verticalement les 3 éléments. Il y a une "ceinture supérieure" horizontale, à hauteur de l'amorce de la courbure des éléments latéraux. Cet élément deviendra par la suite déterminant dans certains buffets Modern-Style, prenant de l'ampleur alors que le reste de la boiserie tend à s'effacer : Morschwiller-le-Bas, Gueberschwihr.
Un des deux anges musiciens.Le soubassement est orné de sculptures à motifs symétriques d'inspiration végétale. A gauche et à droite, deux anges musiciens, embouchant chacun une trompette sont disposés sur un podium. Au sommet, au-dessus de l'élément central, l'espace en demi-cercle faisant fronton accueille un ange tenant un phylactère. (Sur lequel il n'y a rien d'écrit.) Il y a un ornement dans l'angle supérieur gauche, mais pas son symétrique.
Caractéristiques instrumentales
La console latérale de 2006.Console latérale, claviers saillants. Tirants de jeux à pommeaux munis de porcelaines, placés des deux côtés des claviers. Le nom des jeux apparaît en noir pour le grand-orgue (à gauche), rouge pour le récit (à droite), et bleu pour la pédale (à gauche), suivant ainsi la tradition Rinckenbach. Clavier blancs.
L'accouplement des claviers est commandé par deux petites tirettes en laiton, situées de part et d'autre du premier clavier.
Mécanique à équerres.
Une vue sur la tuyauterie.
Activités culturelles :
Sources et bibliographie :
Remerciements à Antoine Bois.
Photos du 12/06/2006
209. Pairis Dalstein et Haerpfer, 7 Jeux, 2 Clav., Péd., sommier pneu., traction pneu., soufflerie électr.
Für die Pfrki. von. P. - O. von Rinckenbach, wohl 1912, mit 9 Reg. Liste Rinckenbach (Nachlass).
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