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Colmar, St Matthieu, tribune
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L'édifice était l'ancien couvent des Franciscains, et devint en 1575 l'église protestante St-Matthieu (ou église de l'hôpital). Il fut sûrement doté d'un orgue avant 1541, et peut-être même d'un deuxième en 1588. En 1695, l'orgue fut transféré sur le jubé. En 1729, le Conseil demanda un devis à André SILBERMANN, et un contrat fut signé d'après le devis du 29/06/1729, pour la construction d'un orgue de 24 Jeux, sur 3 claviers et pédalier. Pour "5800 livres plus les frais", Silbermann devait achever les travaux pour la fin 1732. Il acheva l'instrument le 30/07/1732. Voici la Composition d'origine :
En 1795, l'instrument a été réparé par Joseph RABINY. ![]() ![]() En 1861, il y eut de gros travaux au plafond de l'édifice.
On décida de déplacer l'orgue sur la tribune ouest, et, tant qu'à faire, de l'agrandir.
C'est Joseph Stiehr qui fut chargé des travaux, d'après le contrat du 19/08/1861.
Le passage à 39 Jeux et à 54 touches pour les claviers (25 pour la Pédale) se fit en respectant le matériel Silbermann d'origine.
Voici la Composition du Silbermann/Stiehr :
Dès 1882, il y eut déjà des problèmes de chauffage à St-Matthieu.
Les dégâts dus aux calorifères ont été réparés par Martin Rinckenbach.
Il remplaça le pédalier et porta l'étendue de la Pédale à 27 notes.
C'est sûrement en 1898 que Martin Rinckenbach revint pour modifier légèrement la Composition. En tous cas, les deux Trompettes actuelles sont de Rinckenbach, ainsi qu'une partie du Basson/Hautbois. Le Clairon de Grand-orgue et une partie de l'Ophicléide sont de CALLINET, bien que ces facteurs n'aient sûrement pas travaillé dans cet orgue. ![]() ![]() L'orgue reçut une soufflerie électrique en 1909. En 1912, c'est une fois de plus à l'occasion de travaux sur l'édifice que l'on décida d'apporter des changements à l'orgue. Le Consistoire ayant accordé le marché à la Maison DALSTEIN-HAERPFER, l'instrument faillit être démonté, mais la déclaration de guerre empêcha les travaux. Dans certaines sources, on prétend que l'instrument a... disparu en 1913. En 1917, c'est là aussi grâce à l'intervention de l'architecte KNAUTH que les tuyaux de façade de Silbermann ne furent pas réquisitionnés par les autorités allemandes. En 1925, cette fois sous prétexte de rendre la tribune plus spacieuse, on demanda à Haerpfer de déplacer le Positif, et d'installer une de ces fameuses Consoles indépendantes, avec lesquelles l'organiste peut diriger le choeur. Évidemment, ce fut le prétexte rêvé pour demander une pneumatisation de la traction, ici comme ailleurs assortie d'un ajout de Jeux, destinés à "embellir, améliorer et renforcer la sonorité". L'orgue avait alors 42 Jeux, avec un Récit de 56 notes (alors que les autres claviers n'en avaient que 54). Les travaux furent reçus le 01/07/1926 : l'instrument avait, parait-il, "gardé son cachet d'origine". Heureusement, les Sommiers Silbermann ont été conservés (ainsi que l'essentiel de la tuyauterie). Un Sommier pneumatique à Membranes a été construit pour le Récit. Le célèbre "coup de gueule" de F.X. MATHIAS au sujet de cette pneumatisation "Hier ist hinter unserem Rücken eine elende Schweinerei gemacht worden" était donc quelque peu abusif (il s'appliquerait mieux, rétrospectivement, à ce qui a été fait à la fin du 20 ème siècle à bon nombre d'orgues romantiques). Il faut noter que Mathias datait aussi cette fameuse pneumatisation de 1913 au lieu de 1925. Après 1947, c'est la Maison MUHLEISEN qui fut chargée de l'entretien.
L'orgue fut encore augmenté (46 Jeux sur Chapes additionnelles ou relais) et la traction électrifiée en 1951, pour rendre la Console mobile.
De Muhleisen, on trouvait alors un Cromorne 8' et un Larigot 1'1/3 au Positif, une Tierce 1'3/5 et un Gemshorn (d'origine Stiehr) au Grand-orgue, une Tierce 1'3/5 au Récit et un Chalumeau 4' à la Pédale.
En 1963, d'autres travaux ont été menés, toujours par Muhleisen.
![]() ![]() En 1989 fut prise la décision de restaurer l'instrument. Les travaux ont été confiés à Richard Dott, sous la Maîtrise d'oeuvre de Marc SCHAEFER et Maurice MOERLEN. Pour commencer, la tribune a été surélevée (pour mettre l'orgue à la même hauteur que lorsqu'il était situé sur le jubé) et restructurée. Il a été décidé de restaurer l'orgue dans son état de 1862 (sauf pour les Jeux vraiment trop "typés"), c'est-à-dire de conserver la plupart des ajouts (de grande qualité) de Joseph Stiehr. Les Trompettes de Rinckenbach ainsi que le Clairon et l'Ophicléide de Callinet furent bien sûr aussi conservés. Les travaux ont été menés sur l'orgue parallèlement à ceux de l'édifice : l'orgue a été démonté en 1995 ; les travaux ont été achevés en 1998, mais l'instrument n'a pu être remonté sur place qu'en Août 1999. A partir des éléments de la tribune (position des découpages, marques...) il a été possible de reconstituer l'architecture de la Mécanique de Silbermann, qui a été entièrement reconstituée. Evidemment, l'écart entre les deux Buffets a été ramené à la valeur d'origine. Les tuyaux ont été rallongés pour retrouver leur Diapason et leurs tailles d'origine. Les Jeux suivants ont été reconstitués : Doublette 2', Mixture et Cromorne du Positif, la Tierce et une partie de la Cymbale du Grand-orgue.
Son également neufs une partie du Clairon du Grand-orgue, le Cornet, le Prestant et une partie de la Flûte conique du Récit, ainsi que le Clairon de Pédale.
![]() Diapason : La 392 Hz.
L'orgue a été inauguré le 23/01/2000 par Paul FLORENCE, Maurice MOERLEN et Marc SCHAEFER.
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